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Merci aux éditions 13e Note d'avoir pris le pari d'éditer l'oeuvre de Dan Fante, qui se descend comme un shot de vodka. Et comme un shot de vodka, à peine avalé, on a envie de se resservir, jusqu'à la nausée ! Pour revenir à "86d", titre original de "Limousines blanches et blondes platine", on pense fortement à "Régime sec" pour l'utilisation du même fil conducteur, celui du chauffeur (ici de limousines donc, par opposition au taxi de "Régime sec"). On navigue toujours entre deux mamelles tentaculaires chez Dan Fante : New York et Los Angeles, cuite et rédemption, job alimentaire et quète de l'immortalité via une machine à écrire (enfin... un ordinateur désormais). Bref, un roman qui, bien que ce soit introuvable en France, laisse un furieux goût de Mad Dog 20/20 dans la bouche.
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Très bon livre de Dan Fante, que l'on retrouve, après Régime Sec, non plus au volant de taxis mais de limousines. Arnaques, anecdotes, alcoolisme, sexe, et écriture, voilà les ingrédients de ce cocktail explosif que l'on avale d'un trait. L'écriture de Dan Fante est concise, frappe où il faut, vous laisse KO, et avide d'en remettre une couche, et de s'enfiler tout ses bouquins dans la foulée.
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« Je ne sais absolument pas pourquoi la plupart du temps je suis taré, énervé et au bord de l'explosion, ni pourquoi l'alcool, les antalgiques et le xanax sont les seules choses qui arrivent à me calmer plus ou moins. Je ne sais absolument pas pourquoi je trouve la vie sans intérêt et nulle à chier et je sais bien que la plupart des gens ne versent pas une mesure de bourbon dans leurs céréales au petit-déjeuner. C'est juste comme ça. » C'est ainsi que se présente Bruno Dante, le personnage central de « Limousines blanches et blondes platine ». Ayant de très sérieux problèmes à se contenir et à éviter de se saouler, Bruno passe de boulots pourris en boulots encore plus pourris. Natif de Los Angeles, il est le fils d'un scénariste et écrivain qui connut la reconnaissance critique post-mortem. Bruno a lui aussi la fibre littéraire et tente désespérément de faire publier ses nouvelles. Une occasion en or lui tombe du ciel en la personne de David Koffman, gérant d'une entreprise de location de limousines. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble à New York et Koffmann veut faire de Dante le gérant de sa filiale à LA. Mais il y met une condition : que Bruno arrête de boire et aille aux alcooliques anonymes se faire aider. Dante accepte, le job rapporte bien et lui laisse du temps pour écrire. le challenge est pourtant quasiment impossible à relever lorsqu'on voit la clientèle de la boîte : producteurs camés jusqu'à l'os, jeunes rock stars à l'ego surdéveloppé, mannequins anorexiques se nourrissant d'alcool. le boulot et la ville n'incitent que modérément à l'abstinence…

J'avais eu le grand bonheur d'assister à une conférence de Dan Fante lors du précédent Festival America. Et j'aurais pu l'écouter des heures parler de sa vie, de ses livres et de sa passion pour la littérature. Ce type est un conteur né comme son père, et apparemment son grand-père qui racontait des histoires à ses enfants dans son village au fin fond de l'Italie rurale. Ces trois hommes aimaient la fiction et aussi immodérément l'alcool. Dan Fante a connu une vie des plus chaotiques avant de se mettre à écrire à l'âge de 45 ans. Après une énième rechute dans la boisson, il était revenu habiter chez sa mère. « Un jour, dans le garage de mes parents, je suis tombé sur la vieille machine à écrire Smith-Corona de mon père, et une demi-ramette de papier. Avant de perdre totalement la vue, John Fante écrit son dernier roman sur ce papier et cette machine. » Et c'est sur cette même machine que Dan Fante écrivit son premier livre, une belle manière de se réconcilier avec son père et son héritage littéraire. Je vous parle de la vie de Dan Fante car elle est intimement liée à son oeuvre. Arturo Bandini était l'alter-ego de John Fante, Bruno Dante est celui de son fils. Les points communs entre le créateur et son personnage sont nombreux : l'alcoolisme bien-sûr, un père écrivain (deux titres sont cités : « Demande au vent » et « Les compagnons de la grappe », les amateurs de Fante apprécieront.), la prison, le métier de chauffeur, l'écriture et l'amour des grands auteurs : Kafka, Dostoïevski, Henry Miller, H. Selby Jr à qui le roman est dédié.

Bruno Dante nous entraîne avec sa limousine dans un univers interlope et complètement barré. Tous les personnages croisés (mise à part la vieille prof de littérature avec qui il peut discuter de sa passion) semblent sous crack ou sous amphèt' en permanence. Los Angeles est la ville de tous les excès et de la démesure, ses habitants sont bien obligés d'être à la hauteur. C'est ainsi que l'on croise un acteur appelant les pompiers pour sauver son poisson rouge tombé dans la piscine, un producteur se soulageant systématiquement dans son orchidée en plastique, donnant ainsi une odeur particulière à son bureau, ou encore une secrétaire anorexique avec des seins surdimensionnés. Face à la folie de la ville, Bruno Dante ne peut que rechuter, ce qui lui promet des réveils plus que difficiles et honteux. de quoi vous passer l'envie de vous saouler pour un bon moment !

L'écriture de Dan Fante est puissante, tourmentée et crue. le portrait de Bruno Dante est sans condescendance, Fante connaît trop bien l'alcoolisme pour l'enjoliver. Il y a aussi beaucoup d'humour et d'espoir dans le destin de son héros. J'ai déjà pu vous dire mon admiration pour John Fante et je suis ravie d'avoir fait connaissance avec son fils qui est à la hauteur de son géniteur.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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A l'annonce de la (fausse) mort de Dan Fante il y a quelques jours, j'ai repensé à son oeuvre que je connaissais finalement peu. N'ayant lu que Les Anges n'ont rien dans les Poches (et n'en ayant pas gardé souvenir immortel, non, mitigé plutôt), il m'a semblé largement temps de creuser un peu plus cet auteur mort qui ne l'était pas, mort.*
Mon choix (ou plutôt le hasard) s'est porté sur Limousines Blanches et Blondes Platine, livre faisant partie son "autobiographie" et où on retrouve son alter ego Bruno Dante dont Les Anges n'ont rien dans les Poches ouvrait le bal, malgré tout j'ai infiniment mieux préféré Limousines....
Aucune peine à avoir de l'empathie pour ce personnage toujours au bord du gouffre et même s'il pousse parfois - souvent - le bouchon (de ses flasques) un peu loin, il est attachant ce Bruno Dante. Durant tout le livre et malgré la mauvaise volonté qu'il semble à chaque fois s'escrimer à y mettre, on a envie qu'il s'en sorte enfin. Les démons dans sa tête (saloperie de Jimmy), l'alcool, le mal-être... On se prend à tourner les pages avec pour seul désir une bonne nouvelle. Elle viendra peut-être, si Dan-Bruno saisi sa chance, on l'espère mais avec lui, rien n'est moins sûr.

* Et puis finalement, si.
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Bruno Dante (alias évident de Dan Fante) traverse une nouvelle passe : la publication de son premier manuscrit vient d'être retardée pour une durée indéterminée, autant dire qu'elle est tombée aux oubliettes, son patron le vire avec un chèque non signé et ses problèmes d'alcool ne vont pas s'arranger sans argent.
En parcourant les offres d'emploi il tombe sur une annonce de Dav-Ko, un de ses anciens employeurs à New-York. Pourquoi ne pas tenter sa chance même dans son misérable état? le big boss, David Koffman se souvient de lui et lui fait une proposition en or : un boulot de "chauffeur en chef nourri logé blanchi", à condition de gérer ses amis alcool et cachets de substitution. En plus il aura du temps pour écrire. Et voilà Bruno plongé dans le monde du luxe au volant d'une limousine, dans la faune extravagante et superficielle du gratin d'Hollywood, à jongler entre écriture boulot bouteille et mésaventures diverses. Parfois il fait une belle rencontre, comme JC Smart, une vieille dame adorant sa petite fille top-model, son chat et la littérature, et cela pourrait bien donner un coup de pouce à sa carrière d'écrivain.
"Limousines blanches et blondes platines" sous ses airs de fiction en révèle beaucoup sur la vie chaotique d'un écrivain underground, tour à tour drôle et désespéré. Au fil du récit des références à son père (à noter en bonus 2 textes des plus intéressants par et sur Dan Fante), à Hubert Selby Jr et Charles Bukowski, tous mes auteurs favoris, alors comment ne pas aimer ce roman?
Lien : http://lapetitesteph.blogspo..
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Sex, drugs et Rock'n Roll.
Ce livre pue comme l'odeur d'un cendrier plein, de cadavres de bières et reste de bouffe sur la table basse, avec des toilettes détruits par des fêtards qu' on ne connaissait pas, le canapé plein de personnes en train de décuver, à moitié habillées, à moitié à poils.
On reprend un café et la vie continue. Faut bien s'en sortir. L'écriture peut être ? C'est vrai que dans la famille Fante, y'a du talent au bout de la plume. Encore faut-il être assez sobre pour la faire fonctionner, et avoir une histoire à raconter. Et puis merde hein, on n'a qu'à écrire notre quotidien. Il y a du sexe, des magouilles, le soleil de LA, des bonnes vannes et des insultes. Tout le monde y appréciera quelque chose. Personne ne veut de cette vie. Mais tout le monde l'imagine.
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Ce livre m'a fait penser aux premiers livres de John Fante, le père.
Il raconte les aventures d'un apprenti écrivain qui tente d'écrire son recueil de nouvelles, et trouve un job alimentaire, en trafiquant pas mal son cv, dans une entreprise de service de limousines. Commence alors de nombreuses péripéties et finalement peu de temps pour écrire des nouvelles!
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Je rajeunis de 25 ans, époque où je decouvrais la littérature américaine et voulais faire lire les gens...
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Concernant les Fante, je ne suis jamais objective car je les aime vraiment. Mais le fils a ce petit quelque chose d'écorché en plus qui me fais tressaillir.
Dans ce livre, nous suivons encore une fois les tribulations de Bruno Dante, le double littéraire de l'auteur et son combat quotidien contre l'alcool. "Je me fichais de donner du plaisir ou d'impressionner mon lecteur. Je voulais le prendre par le col et lui hurler au visage. Dans ce livre, je m'appelle Bruno Dante et j'y ai écrit en trois semaines une synthèse des événements qui ont émaillé ma vie ces quinze dernières années."
Et pour citer de nouveau, mais cette fois le livre et non l'auteur à propos de son livre :
"Rien ne vaut un bon caca. Pour moi, bien chier, c'est bien vivre."
Le ton est donné!
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Bruno Dante, alter ego de Dan Fante, essaie d'écrire un recueil de nouvelles. Accro à l'alcool et à tout ce qui peut faire taire la voix qui s'élève en lui dès qu'il est sobre, il postule dans une boîte qui offre un service de limousine à la distinguée clientèle de L.A. Bruno trafique son CV pour être engagé et c'est le début d'une série de péripéties toutes plus tordues les unes que les autres… Entre les quatorze heures passées à conduire des stars et les embrouilles qu'il invente pour éviter les séances des AA, Bruno tente de consacrer deux heures à ses nouvelles.

Les personnages du livre sont attachants et crédibles. Il y a d'abord David Kaufman, le patron de la boîte, un gigantesque homo qui passera l'éponge plus d'une fois sur les frasques de Bruno. Il y a aussi Portia, la réceptionniste aux nichons en silicone et à l'accent british qui possède le tact nécessaire pour gérer ce genre d'entreprise impossible. Il y a aussi Ronny Stedman, ce producteur d'Hollywood au caractère irrascible qui finit par s'intéresser aux nouvelles de Bruno. Et J.C. Smart, une distinguée retraitée qui se promène partout avec son chat et dont la nièce, Che Che, est un top-modèle pourchassé par les paparazzis.

Un des aspects les plus réussis du livre est le portrait que Fante dresse d'Hollywood. À travers les aventures de ces personnages qui doivent abandonner leur authenticité pour arriver à faire leur place dans cette ville de pacotille, Fante démontre comment la machine à fabriquer le rêve américain détruit les humains qui la fréquentent. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à son père —John Fante— qui prostitua son talent à Hollywood alors qu'il avait le gabari pour être l'un des meilleurs écrivains des É-U.

L'écriture de Fante est remarquable par sa sincérité et son ton juste. Il s'agit bien sûr d'un livre trash. Mais c'est fait avec un tel équilibre que ça lui confère presque le statut de classique dans le genre. Fante n'évite pas les émotions comme tant d'auteurs qui se veulent décadents et qui, à force de vouloir nous en mettre plein la vue, finissent au contraire par nous ennuyer. Tout au long du livre, entre les trucs bizarres et/ou dégueux, se trouvent des moments où Bruno peut exprimer son désarroi et son impuissance face à sa condition de paumé.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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