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3,78

sur 2806 notes
Il fait gris ; la voiture vient encore de tomber en panne ; vous venez de manger 10 % , dans les dents , pour paiement dépassé de votre tiers provisionnel ; Christine Boutin commence à vous apparaitre comme étant d'un charisme fou et d'une intelligence démesurée ; oula , oula , y aurait comme un p'tit coup de mou dans la carafe ! Alors , au diable Prozac , Defanyl et autre Ludiomil mais une bonne dose de Mon Chien Stupide et les symptomes devraient disparaitre sous 48 heures...S'ils devaient cependant persister , priere de consulter votre libraire le plus proche...

Vous connaissez cette série " Marié , deux enfants " , Fante la revisite à sa maniere puissance dix . Trash , barré , insolent , loufoque...Le ton est impertinent et demesuré mais totalement jouissif ! L'auteur explose les codes familiaux pour le plus grand plaisir du lecteur !

Harriet et Henry Molise s'aiment ( se supportent ) depuis 25 ans . Famille WASP par excellence , le paraitre prime ! 25 ans de fidélité meme si , régulierement , Madame menace , pour un oui pour un non , de quitter le foyer alors que Monsieur , lui , se verrait bien lacher légitime et marmots pour Rome afin d'y refaire sa vie avec une petite jeunette , démon de midi oblige...Henry , écrivain raté , scénariste médiocre , semble végéter dans une vie dont il n'attend plus rien . Les jours passent et se ressemblent...
Fruits de leur amour , quatre enfants au compteur ! Véritables dons d'un Dieu qui , pour engendrer de tels spécimens , devait sortir d'une gueule de bois carabinée ! Trois fils , une fille qui se complaisent dans leur médiocrité , concourant chacun férocement dans la catégorie de l'espoir avorté !
Dominic , l'ainé de la fratrie , a plaqué les études pour la navy et est obsédé par la femme noire , couleur totalement incompatible avec le nuancier personnel de sa gentille manman . Tina , elle , a jeté son dévolu sur un ex militaire néo surfeur toujours partant pour vider le frigo et la cave de ses beaux-parents . Denny , 22 ans , etre semblant doté d'un aplomb hors norme , demeure persuadé qu'Hollywood n'attend plus que lui mais pour cela , il convient d'échapper à la conscription militaire par tous les moyens , aussi retors soient-ils . Jamie , le petit dernier , apparait comme le rejeton le plus équilibré...
Tout ce petit monde se cotoie au rythme de saillies verbales aussi féroces que caustiques . Ici , point de respect d'aucune sorte , de ressentiment controlé mais une sincérité systématique jubilatoire . On ne caresse jamais dans le sens du poil mais on taille et on rase gratis !! L'hypocrisie , habituellement de mise , laisse la place à une franchise et une lucidité assumées et c'est bon !
Si les personnages dénotent , que dire de ce chien monstrueux recueilli un soir de pluie et fort justement surnommé Stupide . Gros , paresseux , libidineux , obsédé , il possede la caracteristique de vouloir sauter tout ce qui bouge d'origine masculine ( bipede , quadrupede , velocipede , tout y passe.....) . Totalement aux antipodes des valeurs de la tribu Molise , il n'en deviendra pas moins la coqueluche paternelle , véritable révélateur d'une famille qui se délite peu à peu , d'un couple qui se perd au rythme des départs de sa progéniture . Des situations cocasses ( tentative de viol sur le voisin ; clébard s'attaquant à une baleine échouée , étonnant que Fante n'est pas surnommé le chien Greenpeace , c'eut été dans l'esprit ! ) . Des dialogues acerbes aux petits oignons et des situations ubuesques que n'aurait pas renié Audiard . Un bouquin au cynisme rafraichissant !! Je me suis meme surpris à rigoler tout seul , fait suffisamment rare pour etre signalé...L'écriture est alerte , corrosive et ironique . Fante possede une plume désormais identifiable , l'apanage des tres grands !!

Mon Chien Stupide , véritable euphorisant qui vous fera japper de bonheur !!
4.5 / 5
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John Fante écrit avec des gants de boxe. Il vise à l'estomac, puis balance un crochet du gauche et vous étends K.O. d'un dernier uppercut.
Ce clébard inopportun n'est qu'un prétexte pour démolir avec jouissance tous les poncifs, clichés et faux-semblants de l'idyllique "american way of life", ses grosses bagnoles, ses surfers bronzés, son melting pot, son ascenseur social garanti par le Gouvernement, sa famille modèle qui rabâche sans arrêt "ça va aller", "je suis désolé" et qui dégouline de bons sentiments.
John Fante passe tout ça au papier émeri, enlève la rouille et la vieille peinture, il va jusqu'à l'os, ça fait mal. Il envoie au diable son ingrate progéniture et son épouse si dévouée. Lui-même est un raté, un loser, a failure.
Et pourtant aucun homme ne sait aussi bien parler de sa paternité, avec humilité, avec virilité, avec humanité. Une paternité qui chez lui est dépouillée de tout sentimentalisme, où se mêlent amertume, déception, angoisse, colère,
une paternité pleine de failles et en même temps inébranlable.
Faites comme lui, adoptez un chien stupide, ça rend intelligent.
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Imaginez un chien monstrueux qui atterrirait dans votre jardin un jour de pluie. La réaction la plus logique serait de chasser l'intrus manu militari, à l'aide de la force publique bien entendu, compte tenu de la taille de l'animal. Mais ça c'est une réaction de bon sens et le bon sens ce n'est pas ce qui étouffe Henry Molise, écrivain raté et scénariste modeste, père de quatre enfants incontrôlables, conçus avec Harriet, une femme au bord de la crise de nerfs après vingt ans de bons et loyaux services.

L'idée de lancer dans cette famille Wasp, aisée, raciste et décadente, un chien hors norme comme dans un jeu quilles est tout simplement géniale. Baptisé Stupide par les enfants pour son comportement jugé inapproprié, le chien est le détonateur qui oblige chacun à révéler son vrai caractère et ses vrais sentiments. C'est drôle, corrosif, sensible et bien vu, chacun en prend pour son grade, même l'auteur qui une fois de plus démontre qu'il sait se moquer de lui-même. A lire sans aucune modération.
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Quand un énorme chien priapique, un peu con qui plus outre mais pas méchant au demeurant, squatte un beau jour le confort bourgeois d'un scénariste déchu, que le dit scénariste, au grand dam de (ce qu'il reste de) sa famille, décide d'adopter le dit clébard et de le baptiser Stupide... tu te demandes où ça va te mener cette histoire.

Avec ce roman de 1985 je découvre (enfin) John Fante, scénariste et romancier américain d'origine italienne. Pas étonnant qu'il ait amplement inspiré Bukowski himself, de ses oeuvres un peu torturées et souvent autobiographiques émane cette même sensibilité teintée de cynisme, de provocation truculente et d'autodérision, qui me tentait beaucoup et ne m'a pas déçue, loin de là.

Déjà fan de Fante. Découverte à poursuivre indubitablement pour ma part et par conséquent.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Attention, énorme coup de coeur! Emballé par mes précédentes lectures de John Fante, j'ai décidé de poursuivre l'aventure avec Mon chien stupide. Je n'ai pas été déçu! Adieu Bandini, bonjour Molise, l'autre alter-ego de l'écrivain. Je ne m'attarderai par sur l'histoire qui a déjà été relatée ici. Un chien idiot et libidineux déboule sans crier gare dans le quotidien d'une famille au bord de la crise de nerfs.
Si la plume est moins exaltée, narrateur plus âgé oblige, le style de l'auteur reste reconnaissable entre tous. La même verve, alerte et lyrique. La même fraîcheur, la même facilité de lecture. Pourtant derrière l'humour graveleux et sous des airs faussement loufoques, Mon chien stupide soulève de vraies interrogations. Tour à tour cynique, drôle, grinçant, désabusé, émouvant, dramatique, farfelu mais jamais lassant, ce roman fait désormais partie de mon top personnel.
Très court, il se lit d'une seule traite, donc aucune de passer à côté de cette petite pépite. Si je ne devais conseiller qu'un seul livre de Fante, ce serait sans conteste celui-ci. Foncez, qu'il vous dit! Vous-y regretterez pas!
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Voilà déjà quarante années que John Fante est parti.
L'occasion pour Horus Fonck d'enfin commenter une de ces lectures réjouissante d'un immense auteur.
Son Chien Stupide est un bijoux d'humour et d'observation d'une vie de famille qui va son train californien.
Stupide arrive, et se révèle un obsédé sexuel de première, avec des préférences affectives curieuses et inattendues.
Stupide pourra-t-il remplacer les enfants qui s'en vont et combler un vide qui s'installe? Fante nous le dira dans une conclusion surprenante et émouvante.
Pas étonnant que Charles Bukowski considérait John Fante comme son maître et inspirateur!
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Rien ne va plus dans la vie du narrateur : l'écrivain en mal de succès est en pleine crise existentielle et aimerait bien tout plaquer pour une nouvelle vie en Italie, pays de ses parents et de tous ses rêves. A défaut, le voici coincé entre une épouse qu'il n'aime plus guère, quatre grands enfants révoltés en perdition, et un roman qu'il ne parvient pas à écrire. Surgit alors un énorme chien bien décidé à s'incruster chez eux, qui va bousculer le fragile équilibre de la famille.


Cette tragi-comédie publiée à titre posthume comporte de nombreux traits autobiographiques. L'auteur s'est amusé à dépeindre avec lucidité et dérision les mille tracas et médiocrités de son existence. Il nous entraîne dans une cascade d'événements plus ou moins désagréables, voire catastrophiques, où il se retrouve le plus souvent, et bien malgré lui, en mauvaise posture, ridiculisé et méprisé par son entourage.


A vrai dire, je m'attendais à rire et me suis retrouvée presque attristée face à un homme désabusé qui a perdu le sens et le contrôle de sa vie. Certes, les situations sont humoristiquement exagérées, mais j'ai finalement plus perçu la mélancolie désespérée que la drôlerie des plaisanteries. L'écriture est cynique, grinçante, parfois crue, en tout cas, rien n'adoucit sa féroce noirceur et la désillusion ambiante.


Je suis donc ressortie mitigée de cette lecture, admirative de la plume indéniablement maîtrisée, mais seulement très partiellement amusée par les situations et les personnages pour lesquels je n'ai pu ressentir de réelle sympathie, même pour ce grand chien stupide.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je vais commencer par la chose négative : la traduction. Comme souvent, la traduction !
J'ai été, non seulement dérangée, mais aussi profondément agacée par, entre autres, ces redondantes tournures de phrase :
- Que veux-tu ? Elle a demandé.
- J'y vais personnellement, elle a menacé.
- Marche lui sur les pattes ! j'ai crié.
- En tout cas, on dirait que tu prends ça du bon côté, j'ai fait.
C'est lourd, ça nuit à la fluidité de la lecture ! Alors qu'il aurait été nettement plus correct et beaucoup plus clair, d'employer : a t-elle demandé ; a t-elle menacé ; ai-je crié ; ai-je fait (d'autant que le verbe "dire" était plus approprié que le verbe "faire")
De plus, dans certains cas comme celui ci-après, le sens est un peu confus :
- T'occupe, je suis intervenu.
On ne sait pas trop s'il s'agit de :
- T'occupe, suis-je intervenu.
ou de :
- T'occupe, (parce que) je suis intervenu.

Ces gens qui traduisent une oeuvre littéraire avec pas plus d'implication ni de conscience que s'ils traduisaient une notice d'utilisation de perceuse électrique, ont le don de m'exaspérer !

Cela étant, je m'en voudrais de me focaliser sur cette traduction primaire car j'avoue que j'ai trouvé ce livre étonnant.
L'histoire est totalement inattendue. Bien que l'auteur, fils d'immigrés italiens, soit très empreint de sa culture latine, il a su avec ironie, tendresse et beaucoup d'originalité, nous dépeindre l'état d'esprit américain si éloigné du nôtre sur bien des points.
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J'ai découvert récemment l'oeuvre de John Fante en lisant "Bandini".Parfaitement enthousiasmé par ce premier roman,me voici lancé sur les pas de cet auteur avec cette fois,"mon chien stupide",ouvrage chaudement recommandé par mon libraire et une amie babeliote que je salue,elle se reconnaîtra.
Leurs conseils ont été judicieux,j'ai tout simplement adoré.
Nous pénétrons dans une famille italienne émigrée aux Etats Unis à l'heure où, dans la famille,se dressent les premiers bilans.Le couple en est-il encore un?Les enfants coupent les uns après les autres le cordon ombilical, non sans régler quelques comptes avant de s'eloigner,brisant au passage quelques codes ancestraux qu'on croyait pourtant solidement ancrés. Ajoutez enfin à tout cela des doutes quant à ses compétences professionnelles de notre héros écrivain et son désir retrouver sa terre natale ,on nage dans la tragédie de la vie,du temps qui passe,des ruptures familiales,bref,un récit empreint de mélancolie,de regrets,de remords,d'interrogations,la vraie vie,quoi...
Et puis,le voilà, lui,ce chien énorme et hors normes,ce fédérateur, ce pourvoyeur d'ennuis,cet animal si peu conventionnel,ce personnage incontournable puisqu'il est "le titre"du roman...
Avec lui,on rit,on espère, on désespère, on survit.....Superbe.
Il faut s'habituer au style "Fante",style à la fois "brut de décoffrage "et poétique.On peut aimer ou détester ,moi,j'ai adoré et adhéré, et je vais sans tarder m'attaquer à "Demande à la poussière ". ....Comme quoi,les amis et amies babeliotes sont,pour moi,et sans doute pour beaucoup d'entre nous,d'excellents conseillers.
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Un livre délicieusement subversif! Plongée que j'étais dans des lectures belles mais déprimantes, il m'a fallu une parenthèse plus légère; ce livre attendait depuis longtemps sur l'étagère, j'ai plongé.
Plongé au coeur de cette nuit diluvienne à Malibu auprès de Henry, scénariste et écrivain vieillissant, supportant avec sa bien-aimée de plusieurs décennies les reproches et égoïsmes de leurs quatre enfants, tout juste sortis de l'adolescence.
Henry n'a qu'un rêve, qui s'empare de lui, tel le Privé de Babylone de Brautigan, au moindre coup dur. Une échappatoire: Rome. L'Italie, le pays de ses ancêtres, le no man's land de tous ses ennuis, le pays rêvé, pour lequel il est prêt à vendre tondeuse, clubs de golf et même sa chère Porsche, et tout quitter, tout lâcher (mais qui n'a jamais eu de tels rêves?)
Cette fameuse nuit, un animal se réfugie dans leur jardin. Un gros nounours, pour lequel on se prendrait vite d'affection, mais voilà, cet animal s'avère vite être un dérangé sexuel! Bon gré mal gré, il restera auprès de la famille dont les relations se fissurent chaque jour un peu plus. L'aîné ne couche qu'avec des Noires - au grand dam de sa mère Harriet, femme héroïque aux yeux amoureux et vaches de Henry, mais visiblement pas dénuée de reproches - le cadet manipule sa mère sans remords.Tina, la seule fille de la fratrie, a toujours considéré son père comme un fruste étranger; il n'y a que le dernier, Jamie, qui n'a jamais vraiment préoccupé ses parents.
Et Henry, non des moindres, semble ignorer toute bienséance au sein de sa famille, son quartier et son travail, ce qui lui cause régulièrement pas mal d'animosité (cela ne l'inquiète pas outre mesure d'ailleurs).
et puis, et puis... soudain, un oeil un plus brillant, une angoisse qui le prend parce qu'en tant que père, il doit laisser ses enfants voler de leurs propres ailes, un vide au creux du ventre quand ses rejetons quittent l'un après l'autre la grande maison familiale.
Et puis, et puis aussi ces petites descriptions fulgurantes, du génie tout simplement: "le soleil se levait, oeil rouge suffoquant dans le smog", "Decker Road sinuait dans les montagnes comme un serpent désireux d'échapper à la mer".
Et enfin, cette magnifique évocation d'une baleine échouée sur la plage, ces beautés que même son chien Stupide et l'autre Rocco ne peuvent gâcher par leurs comportements si peu orthodoxes, maillons de ce récit familial!
John Fante, toi non plus je ne te lâche plus.

Lu dans le cadre du Challenge ABC

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