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3,78

sur 2807 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention, énorme coup de coeur! Emballé par mes précédentes lectures de John Fante, j'ai décidé de poursuivre l'aventure avec Mon chien stupide. Je n'ai pas été déçu! Adieu Bandini, bonjour Molise, l'autre alter-ego de l'écrivain. Je ne m'attarderai par sur l'histoire qui a déjà été relatée ici. Un chien idiot et libidineux déboule sans crier gare dans le quotidien d'une famille au bord de la crise de nerfs.
Si la plume est moins exaltée, narrateur plus âgé oblige, le style de l'auteur reste reconnaissable entre tous. La même verve, alerte et lyrique. La même fraîcheur, la même facilité de lecture. Pourtant derrière l'humour graveleux et sous des airs faussement loufoques, Mon chien stupide soulève de vraies interrogations. Tour à tour cynique, drôle, grinçant, désabusé, émouvant, dramatique, farfelu mais jamais lassant, ce roman fait désormais partie de mon top personnel.
Très court, il se lit d'une seule traite, donc aucune de passer à côté de cette petite pépite. Si je ne devais conseiller qu'un seul livre de Fante, ce serait sans conteste celui-ci. Foncez, qu'il vous dit! Vous-y regretterez pas!
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Voilà déjà quarante années que John Fante est parti.
L'occasion pour Horus Fonck d'enfin commenter une de ces lectures réjouissante d'un immense auteur.
Son Chien Stupide est un bijoux d'humour et d'observation d'une vie de famille qui va son train californien.
Stupide arrive, et se révèle un obsédé sexuel de première, avec des préférences affectives curieuses et inattendues.
Stupide pourra-t-il remplacer les enfants qui s'en vont et combler un vide qui s'installe? Fante nous le dira dans une conclusion surprenante et émouvante.
Pas étonnant que Charles Bukowski considérait John Fante comme son maître et inspirateur!
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J'ai découvert récemment l'oeuvre de John Fante en lisant "Bandini".Parfaitement enthousiasmé par ce premier roman,me voici lancé sur les pas de cet auteur avec cette fois,"mon chien stupide",ouvrage chaudement recommandé par mon libraire et une amie babeliote que je salue,elle se reconnaîtra.
Leurs conseils ont été judicieux,j'ai tout simplement adoré.
Nous pénétrons dans une famille italienne émigrée aux Etats Unis à l'heure où, dans la famille,se dressent les premiers bilans.Le couple en est-il encore un?Les enfants coupent les uns après les autres le cordon ombilical, non sans régler quelques comptes avant de s'eloigner,brisant au passage quelques codes ancestraux qu'on croyait pourtant solidement ancrés. Ajoutez enfin à tout cela des doutes quant à ses compétences professionnelles de notre héros écrivain et son désir retrouver sa terre natale ,on nage dans la tragédie de la vie,du temps qui passe,des ruptures familiales,bref,un récit empreint de mélancolie,de regrets,de remords,d'interrogations,la vraie vie,quoi...
Et puis,le voilà, lui,ce chien énorme et hors normes,ce fédérateur, ce pourvoyeur d'ennuis,cet animal si peu conventionnel,ce personnage incontournable puisqu'il est "le titre"du roman...
Avec lui,on rit,on espère, on désespère, on survit.....Superbe.
Il faut s'habituer au style "Fante",style à la fois "brut de décoffrage "et poétique.On peut aimer ou détester ,moi,j'ai adoré et adhéré, et je vais sans tarder m'attaquer à "Demande à la poussière ". ....Comme quoi,les amis et amies babeliotes sont,pour moi,et sans doute pour beaucoup d'entre nous,d'excellents conseillers.
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Un livre délicieusement subversif! Plongée que j'étais dans des lectures belles mais déprimantes, il m'a fallu une parenthèse plus légère; ce livre attendait depuis longtemps sur l'étagère, j'ai plongé.
Plongé au coeur de cette nuit diluvienne à Malibu auprès de Henry, scénariste et écrivain vieillissant, supportant avec sa bien-aimée de plusieurs décennies les reproches et égoïsmes de leurs quatre enfants, tout juste sortis de l'adolescence.
Henry n'a qu'un rêve, qui s'empare de lui, tel le Privé de Babylone de Brautigan, au moindre coup dur. Une échappatoire: Rome. L'Italie, le pays de ses ancêtres, le no man's land de tous ses ennuis, le pays rêvé, pour lequel il est prêt à vendre tondeuse, clubs de golf et même sa chère Porsche, et tout quitter, tout lâcher (mais qui n'a jamais eu de tels rêves?)
Cette fameuse nuit, un animal se réfugie dans leur jardin. Un gros nounours, pour lequel on se prendrait vite d'affection, mais voilà, cet animal s'avère vite être un dérangé sexuel! Bon gré mal gré, il restera auprès de la famille dont les relations se fissurent chaque jour un peu plus. L'aîné ne couche qu'avec des Noires - au grand dam de sa mère Harriet, femme héroïque aux yeux amoureux et vaches de Henry, mais visiblement pas dénuée de reproches - le cadet manipule sa mère sans remords.Tina, la seule fille de la fratrie, a toujours considéré son père comme un fruste étranger; il n'y a que le dernier, Jamie, qui n'a jamais vraiment préoccupé ses parents.
Et Henry, non des moindres, semble ignorer toute bienséance au sein de sa famille, son quartier et son travail, ce qui lui cause régulièrement pas mal d'animosité (cela ne l'inquiète pas outre mesure d'ailleurs).
et puis, et puis... soudain, un oeil un plus brillant, une angoisse qui le prend parce qu'en tant que père, il doit laisser ses enfants voler de leurs propres ailes, un vide au creux du ventre quand ses rejetons quittent l'un après l'autre la grande maison familiale.
Et puis, et puis aussi ces petites descriptions fulgurantes, du génie tout simplement: "le soleil se levait, oeil rouge suffoquant dans le smog", "Decker Road sinuait dans les montagnes comme un serpent désireux d'échapper à la mer".
Et enfin, cette magnifique évocation d'une baleine échouée sur la plage, ces beautés que même son chien Stupide et l'autre Rocco ne peuvent gâcher par leurs comportements si peu orthodoxes, maillons de ce récit familial!
John Fante, toi non plus je ne te lâche plus.

Lu dans le cadre du Challenge ABC

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Une nouvelle oeuvre largement biographique de Fante , peut être la plus jubilatoire .
Il y a ici un humour noir corrosif qui ne peut que faire rire .
C'est une oeuvre délicieusement cynique , drôle , qui donne une autre idée de l'ampleur du talent de cet auteur dont l'on parle trop peu .
Il dresse un tableau explosif d'une famille pas comme les autres , cela en prenant un plaisir jubilatoire à exploser les normes narratives classiques.
Il jongle avec bonheur entre la chronique réaliste , très autobiographique comme souvent chez lui et un aspect beaucoup plus frondeur , très drôle et corrosif.
Une autre oeuvre qui démontre combien il est urgent de découvrir Fante .
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« Tu pues, P'pa, tu pues vraiment. »
« Ça fait un sacré bien de se sentir respecté par ses enfants. »
Faut dire que Papa Molise est un cas. Écrivain reconverti dans les scripts -c'est plus facile de dire quand un film fait un flop que c'est de la faute des autres-, « réputé cinglé » il « marche sur la plage avec un gros chien stupide et dangereux » en rêvant de Rome et du départ des enfants. Mais la famille n'est pas en reste. Selon Papa Molise : « L'aîné rejette la race blanche et va épouser une négresse. le cadet profite de son sursis pour se lancer dans une vague carrière d'acteur. le troisième est trop jeune pour participer à la désintégration de la famille. La fille est amoureuse d'un clochard des plages. L'épouse loyale s'occupe des affaires personnelles de son mari, prépare des repas sains qui consistent en oeufs à la coque et crème au caramel, aide souvent Molise à rejoindre les toilettes. »
Voilà le panorama familial. Je récapitule : Un couple et quatre enfants. Mais les enfants sont grands.
Donc : Six moins quatre égale deux. Et à deux, on a beau essayer toutes les chambres vacantes de la maison (Papa et Maman ronflent), deux c'est zéro. Alors on cherche ce putain de chien qui s'est encore fait la malle. Pourvu que cette fois il ne se soit pas encore ''attaqué'' à un uniforme. A croire qu'il est stupide.
Un livre qui m'a enchantée par l'humour noir, la répartie du père, sa lucidité et sa veulerie, n'hésitant pas à prendre la tangente dès qu'il peut pour faire du golf. Une écriture qui mord, mais sous la douleur se cache une émotion palpable.
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C'est le deuxième livre de John Fante que je lis et ça y est je suis fan. Un style incroyable, un auteur qui n'a pas peur de ses sentiments, c'est rafraîchissant. Ça donne envie d'être un looser. Il débite des horreurs avec une telle décontraction que ça en devient hilarant. C'est juste, c'est tendre, c'est humain et ça fait du bien.
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Un jour je comprendrai,
pourquoi les bêtes en général
et les chiens en particulier,
m'émeuvent tant.

Quelle est cette capacité étrange,
celle de savoir toucher,
en plein dans le mille,
en plein dans le coeur,
systématiquement ?

Un jour, j'arriverais peut-être à les considérer comme de simples compagnons,
amis de route,
camarades de vie
de joie, de peine.

Un jour, il se peut même que j'accepte de ne plus en avoir un
en permanence
à mes côtés,
vautré sur un tapis,
ou sur un canapé.

Mais ce jour n'est pas arrivé.
Et j'espère qu'il ne pointera jamais le bout de son nez. J'aurais trop peur de perdre quelque chose.
Mon humanité sans doute.
Ou un truc de la sorte.

Lorsque j'ai lu Mon chien stupide de John Fante, j'ai su que ce jour n'arriverait pas. Jamais.

Cette fulgurance m'est apparue dans son plus simple appareil, au terme de ce merveilleux petit roman. 185 pages d'une infinie drôlerie, d'une tragique ironie, d'une bouleversante vérité.
En 1987, Pierre Roudil du Figaro Magazine nous conseillait de nous y plonger immédiatement en cas d'idées noires. Qui sait, disait-il, peut-être en sortirions-nous revigorés ?

Et comment ne pas l'être ? Franchement ? Avec Henry Molise, un quinquagénaire, écrivain raté de surcroîts, vivant sur le bord du Pacifique avec sa femme et ses quatre enfants qui le font tourner en bourrique, une utilisation déraisonnée de l'alcool et des injures et l'adoption d'un énorme chien, Stupide, cherchant désespérément à sauter sur tout ce qui est de sexe masculin, de près ou de loin, bipède ou quadrupède, comment ne pas être revigoré ?

Dans ce roman alerte, enjoué, terriblement iconoclaste et parfaitement hilarant, John Fante nous prend vigoureusement par le bras et nous emmène, au coeur de la famille Molise.
Famille. Voilà, le mot est lancé. Pourtant, parfois, Henry aimerait que cela ne soit pas le cas. Il voudrait partir à Rome. Tout quitter. Plaquer sa femme complètement déprimée, Dominic, son fils, premier du nom, amouraché d'une jeune « négresse » comme on le dit encore au coeur des famille WASP, Denny son deuxième, persuadé qu'Hollywood l'attend les bras grands ouverts, Jamie le troisième en passe de partir à l'armée et Tina, la benjamine, folle d'un sergent bête à crever.

Depuis que Rocco, son bien-aimé bull-terrier est mort, Henry n'arrive plus à écrire. Il n'arrive plus à rien d'ailleurs. Même ses plus piètres scenarii ne font plus recette. Il coule.

Mais un jour, un nuit, Stupide entre en scène.
Il est énorme.
Soixante-kilos de poils, de muscles et de bave,
Une obsession sexuelle non-dissimulée,
une centaine de tentatives de viol à son actif,
une bonté à n'en plus savoir que faire
et une intelligence infinie.

Entre avec lui une pépite. Un coup de poing. Un coup de coeur.

John Fante nous livre un roman trash et insolent. Un livre délicieusement barré dans lequel un chien libidineux devient le révélateur d'une famille qui ne cesse de se déliter. Ca crie, ça gueule, ça insulte ; avec une superbe indéniable qui fait chaud au coeur ! Chaque scène est plus cocasse que la précédente, les dialogues sont acerbes, ciselés et superbement corrosifs.
Avec Mon chien stupide, John Fante nous met entre les mains une perle férocement caustique au cynisme rafraichissant qui saura nous bouleverser et nous clouer au tapis une fois sa dernière phrase lâchée.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Stupide est le nom du gros chien japonais trouvé dans leur jardin de la baie de Santa Monica, en Californie, un soir de tempête et recueilli par le couple du narrateur et de sa femme Harriet alors qu'ils rentrent d'une soirée bien arrosée et de discussions avec un réalisateur pour un scénario de cinéma. Ce chien bizarre et lourdaud, à l'étrange comportement sexuel, qui n'aime rien tant que dormir sous la pluie mais qui réussit cependant à dompter tous les molosses des maisons voisines, qui ose s'attaquer systématiquement au petit ami de Tina, la fille de la maison, ce chien devient vite le meilleur ami du narrateur, un quinquagénaire, écrivain en perte de vitesse, qui ne rêve que d'une chose : tout quitter, sa maison, sa femme et surtout ses trois grands enfants trop ingrats et trop exigeants à la fois, pour aller vivre à Rome, la ville de ses origines, d'où le nom anglais du livre: West of Rome ! Stupide semble ainsi réaliser les propres désirs inavoués de son maître. D'ailleurs son vrai nom, inscrit sur une plaquette à son cou, n'est-il pas curieusement : « Tu le regretteras » ?
Son arrivée dans la famille bouleverse rapidement les habitudes de chacun et les événements s'enchaînent, révélant les vrais sentiments. le couple vit le moment crucial du départ des enfants, de la mise à la retraite plus ou moins souhaitée, de l'union parentale qui s'effrite, des liens familiaux qui se distendent et se reforment ailleurs.
On le voit, le fond de l'histoire est triste, mais d'une tristesse commune, inexorable, prédestinée. le narrateur vieillit, déprime, les siens s'éloignent de lui et lui s'éloigne d'eux, puis ils fusionnent à nouveau. Ils en sont encore à l'étape du «ça s'en va et ça revient». Il rêve de tout abandonner, il s'emporte contre tout le monde et puis il s'attendrit et cède comme un brave toutou bourru qu'il est au fond malgré ses aboiements.
Je relirai volontiers ce petit récit dont le narrateur est l'avatar de l'auteur qui n'a écrit toute sa vie que sur lui-même et son entourage. Mon chien Stupide est un livre posthume. John Fante est mort à 74 ans, en 1983. Charles Bukowski voyait en lui son maître.
Dan Fante a écrit: Les Anges n'ont rien dans les poches, son premier roman qui raconte sa vie à l'annonce de la mort imminente de son père dans un hôpital de L.A. (billet ICI)
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Je viens de le relire et le fermer à l'instant. C'est encore mieux que je ne le pensais. John Fante se raconte et a une simplicité désarmante dans son écriture, les émotions sont brutes, c'est un connard qu'on aime détester ou qu'on peut être navré d'aimer. Oh, un être humain pathétique menteur et en même temps tellement authentique. John Fante, c'est à chaque fois un tour de force, sans en donner l'air. J'a-do-re.
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