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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fasciné par l'oeuvre du père depuis plus de trente ans, je n'avais jusque-là jamais pris le temps de découvrir celle du fils. Magie des – belles – rencontres d'Instagram, c'est au détour d'une discussion avec Karine (@c-est-ma-kam) que le deal s'est noué : l'attaque en (rapide) lecture commune de Régime sec de Dan Fante, traduit par Léon Mercadet.

On le sait, Joe le Taxi ne va pas partout, mais Dan si. Avatar de l'auteur, il chauffe son taxi aux quatre coins de L.A., chassant le client régulier au pied des hôtels, condominium et autres villas des anges. Un cadre classique pour 8 nouvelles qui le sont moins, scènes de vie ordinaires d'une cité habituée à l'extra-ordinaire.

Sans jamais se séparer de sa Short Dog, flasque d'alcool indispensable à tout bon démarrage de journée, Dan boit, conduit, boit, parle, boit, fréquente les bars, boit, attend, boit, dort, et reboit encore. Mais surtout, Dan rencontre et conduit parfois tout ce que L.A. fait de starlettes, junkies, paumés, putes, détraqués, yuppies, obsédés, portiers et même flics.

Dans une débauche éthylique, Fante décrit la splendeur et la misère de ces vies, artificielles à tout point de vue, paumées assurément, en manque d'amour souvent. À la manière d'un Bukowski, l'approche poétique en moins, son style dégueulatoire fait merveille et le place en fils spirituel de cet autre clochard céleste cher à Vinau.

Et à la manière de son père, la puissance émotionnelle en moins, Dan Fante s'invente un double pas si imaginaire, qui à l'instar d'un Bandini ne rêve que d'une chose : écrire et connaître le succès !

Une première et agréable incursion chez Dan, qui en appelle rapidement une autre. Mais avec un roman cette fois-ci…
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Portrait de L.A. sous J&B, chroniques électriques d'un écrivain chauffeur de taxi, Régime Sec est le recueil de nouvelles décapant d'un fils de la Beat Generation. Dan Fante, clochard céleste ? Certainement… Poète, amant éconduit, alcoolique parfois repentant, taxi par dépit, fils méconnu d'un écrivain génial, Dan Fante est avant tout un homme aux multiples facettes, un looser méprisable, insolent et fascinant. de clients déglingués en clientes lascives, au volant d'un « cab » poussif, il nous entraîne à la découverte des dessous nauséeux d'une cité aux anges déchus et éclectiques qu'il décrit avec une justesse acide et acérée. Si l'art de la nouvelle est difficile à maîtriser et exige de l'écrivain qu'il manipule avec doigté la tension dramatique, Dan Fante appartient à ces quelques illusionnistes de talent qui en jouent avec une facilité déconcertante et jouissive. Des spleens alcoolisés aux points d'orgues planant en suspension, des échanges percutants de répliques lapidaires aux situations les plus invraisemblables, partout où ce fils maudit du rêve californien traîne ses basques et son fardeau de solitude, la chute est déconcertante et ironique, frôlant le pire à chaque fois. Ces huit nouvelles s'achèvent par un final qui vous coupe le souffle comme un coup de poing et on s'arrache de Régime Sec avec une légère sensation de gueule de bois, un sourire béat, et aux tripes le besoin poignant de lire d'autres deliriums intempestifs de cet insupportable funambule. Lire un texte de Dan Fante, c'est pour le lecteur hypnotisé comme danser sur le fil du rasoir en étant maintenu dans un équilibre précaire par la volonté d'un fou après quelques rasades d'un whisky premier prix bu à même la flasque.
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La succession est assurée!

Les chiens ne font pas les chats... et si Dan Fante n'a pas la verve de son célèbre père, Monsieur John Fante, il n'en est pas moins un écrivain de talent.

Dans ce court roman composé de nouvelles plus ou moins auto-biographiques, on se régale d'anecdotes rocambolesques, d'instants d'introspection, et ... de la mauvaise foi du héros.

Grossier, odieux, misogyne, Fante fils a ce don rarissime de transposer la réalité, aussi glauque soit-elle, avec poésie.
Sa poésie.
Jubilatoire!
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Être le fils de John Fante, figure emblématique de la littérature américaine, est à double tranchant. Pour Dan Fante, cette filiation est à la fois une bénédiction et un fardeau. Dans son sillage, il choisit délibérément de fouler le même chemin tortueux que son père, fait d'alcool, de démêlés avec la loi et, bien sûr, d'écriture. Un mélange détonant, propre à l'Amérique des laissés-pour-compte.

Dan ne se contente pas de marcher dans les pas de son père; il s'empare de son héritage, lourd et complexe, et se lance dans une quête littéraire similaire. Bruno, son double de papier, incarne cet écho intergénérationnel: un écrivain alcoolique à Los Angeles, taximan par nécessité, écrivant pour apaiser ses tourments intérieurs et pour hurler son désenchantement face à une société hypocrite.

La comparaison avec John Fante est inévitable, certes, mais réductrice. Dan ne se cache pas derrière l'ombre de son père; il s'en inspire, tout en y ajoutant sa propre empreinte. le style vivant et coloré de John Fante transparaît à travers les pages de Dan, prouvant que le talent narratif peut très bien être une affaire de famille. Malgré les accusations de manque d'originalité, Dan démontre une capacité à captiver, à émouvoir et à surprendre, grâce à une maîtrise de la langue aussi brute qu'élégante.

Dan Fante ne cherche pas à réinventer la roue. Il prend le relais d'une tradition littéraire qui explore les bas-fonds de l'âme humaine et les complexités de la vie. Ses récits, bien que parfois jugés trop crus ou vulgaires, sont d'une sincérité désarmante, et portent la marque d'un homme qui ne se contente pas de raconter des histoires, mais qui cherche à toucher, à provoquer, à réveiller.

Ce livre, au-delà de ses histoires fragmentées, se révèle être un cri du coeur, un plaidoyer pour une humanité déboussolée, cherchant désespérément un sens dans le chaos du quotidien. Dan Fante, à l'instar de son père, nous confronte à notre propre réflexion, nous poussant à questionner nos propres vies, longtemps après avoir tourné la dernière page.

Les écrivains de la trempe de Dan Fante sont rares. Dans un monde littéraire où l'authenticité est souvent sacrifiée sur l'autel du politiquement correct, sa voix, brute et sans concession, est non seulement rafraîchissante mais nécessaire.
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Dan Fante, fils de John Fante, a réussi à poursuivre avec talent son oeuvre.

Il a d'ailleurs dédié son livre à son père en ces termes si Fantesque :

A mon père, John Fante.
Merci, fils de pute sublime.

Dan Fante, après avoir multiplié les petits boulots à New York comme vendeur, gardien de nuit, chauffeur de taxis, détective privé ou laveur de carreaux entame sa carrière d'écrivain à l'âge de 45 ans.

Digne héritier de son père, son oeuvre est marquée par l'argent, l'alcool, la drogue, le sexe et la quête d'un succès littéraire.

Dan Fante n'oubliera jamais que le premier éditeur à lui faire confiance était français, il continuera à vouer une belle attache pour la France en se présentant comme un écrivain français.

Régime sec, ce recueil de huit nouvelles, dans la lignée de John Fante et de Charles Bukowski est un très joli instant littéraire et m'a fait replonger avec délice dans l'univers de ces auteurs que j'affectionne tant !

Sous fond de débâcle d'alcool et de drogue, l'écrivain nous livre un recueil brut, caustique, noir et vif.

Entre des tentatives de désintoxication avortées, des aventures décousues, des pannes d'écriture, Dan Fante nous fait rencontrer des clients sordides et nous plonge dans ses aventures et dérapages multiples.

L'écrivain nous fait voyager dans son taxi à la rencontre de personnages plus déjantés les uns que les autres et tous difficilement recommandables : des stripteaseuses, des écrivains ratés, un portier macho, des réalisateurs sur le retour, un éleveur de serpent…

Fils désabusé du rêve américain, il n'a de cesse de surprendre et d'horrifier son lecteur.

J'aime particulièrement l'atmosphère acide de son oeuvre qui se lit d'un trait, transforme le sordide en poésie, fait esquisser un sourire et des envies de voyages dans un Los Angeles sans pitié.

A consommer sans modération avec un verre !

Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Régime sec est un recueil de 8 nouvelles mi-autobiographiques mi-fictionnelles dans lesquelles Dan Fante revient sur son expérience de chauffeur de taxi à Los Angeles, un des multiples métiers qu'il a faits tout en écrivant tant bien que mal ses différents ouvrages.

Fante raconte en effet les différentes mésaventures qui sont arrivées à Bruno Dante - qui n'est autre que son alter ego - durant ses diverses courses dans la Cité des Anges, avec des clients tous plus barrés les uns que les autres. Ils laissent derrière leur marque dans l'esprit de notre chauffeur, alcoolique notoire, - et donc à peine mieux loti qu'eux - , et des histoires parfois drôles, parfois amères. Avec bien sûr, pour rendre ces histoires plus vraies que nature (même si la fiction est malgré tout palpable), un style simple, spontané et efficace.

Régime sec fut une découverte ma foi fort agréable, comme j'aime. Mais je me suis sentie tout de même un peu déçue : j'avais entendu tellement de bien de Dan Fante, je m'attendais donc à quelque chose de plus particulier ; or c'est assez "typique" des écrivains du même acabit (Bukowski, Burroughs, etc.). Il manque juste une petite étincelle d'originalité pour que je puisse dire de cette lecture que c'est un coup de coeur...
Je réitérerai malgré tout l'expérience, parce je suis une véritable inconditionnelle de cette littérature américaine qui prend aux tripes, avec beaucoup d'auto-dérision et de spontanéité !
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Dan Fante est mort le 23 novembre 2015. Il n'avait commencé sa carrière littéraire qu'à 45 ans, ayant un mal fou à trouver un éditeur. Quand on lui pose la question, il répond :
"Je suis un écrivain français" car le premier éditeur à lui avoir fait confiance était français.
Comme son père, John Fante, il a écrit des romans et nouvelles à caractère biographiques. C'est la tétralogie Bruno Dante. On y retrouve beaucoup de John Fante, dans la façon de raconter, les situations...

Régime sec est un recueil de nouvelles dont le point commun est l'expérience de Dan Fante comme chauffeur de taxi à Los Angeles. Très porté sur l'alcool, il raconte ses mésaventures, ses rencontres improbables dans la ville, comme ce Libby qui avait un python de plus de six mètres dans sa cave et qui, vu qu'il n'avait plus d'argent pour le nourrir, n'a pas trouvé mieux que de répondre aux petites annonces d'animaux.
S'il fait chauffeur de taxi, c'est pour gagner de l'argent car, ce qu'il aime, c'est écrire, et de cela, il ne peut en vivre.

Cette balade à LA se lit vraiment très bien, c'est agréable et drôle et prolonge l'oeuvre de John Fante.



Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Dans ce récit en partie autobiographique, Dan nous décrit des moments de son existence, avant d'être publié, en faisant le taxi sur L.A.
On peut prendre ce livre comme un recueil de nouvelles, ou composé de chapitres avec des personnages, sans rapport, mais tous très haut en couleurs. On découvre sa vie d'avant, faite d'alcool, de drogue et de sexe. Un récit cru, mais tellement vrai.
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Dan Fante, fils de John, comme il l'explique au début, se sent le plus français des auteurs américains. Bien qu'il n'ai jamais vécu en France, ni ne parle la langue, se sent redevable. Après des dizaines de tentatives auprès des éditeurs américains, en vain. Sa première édition, par un concours de circonstances, fut française.
Une lecture différente, mais à faire vivre.
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