Gilles Farcet/5
5 notes
Cet excellent petit traité satirique sur les raisons des échecs que l'on peut rencontrer lors d'un cheminement spirituel a pour base l'enseignement proposé par Arnaud Desjardins, dont Gilles Farcet est un proche collaborateur. Il nous éclaire sur tous les pièges susceptibles d'égarer le chercheur spirituel sincère, et ce quelle que soit la voie sur laquelle il est engagé. Ce manuel met en lumière les armes dont... >Voir plus
Résumé :
Cet excellent petit traité satirique sur les raisons des échecs que l'on peut rencontrer lors d'un cheminement spirituel a pour base l'enseignement proposé par Arnaud Desjardins, dont Gilles Farcet est un proche collaborateur. Il nous éclaire sur tous les pièges susceptibles d'égarer le chercheur spirituel sincère, et ce quelle que soit la voie sur laquelle il est engagé. Ce manuel met en lumière les armes dont... >Voir plus
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Que lire après Manuel de l'anti-sagesse : Traité de l'échec sur la voie spirituelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2)
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Gilles Farcet nous invite dans ce petit ouvrage pamphlétaire, récit quelque peu caustique tant les travers décrits sur le sujet sont pris dans des revers parfois percutants, et cependant tellement pertinents, invitation donc à un regard vigilant et lucide !
Nous avions lu en son temps de la même époque, « Le grand sommeil des éveillés » (de Daniel Odier* © 2000) qui alertait aussi, avec quelque humour et dérision sur la situation dégradée qui se profilait dans de nombreux lieux de centres dit “spirituels” en nos contrées ** ...
Vous voulez tout savoir sur le : “comment s'y prendre pour oeuvrer à un vrai fiasco d'un cheminement spirituel” ?... alors, n'hésitez pas, vous aurez ici tous les conseils pratiques et utiles ! Mais attention, si l'on peut ébaucher sourires et rires aussi pourquoi pas, c'est très souvent “grinçant”, et égratignant … le chapitre sur « Le Kouple » est particulièrement “gratiné” et ravageur ; et concerne aussi bien le célibat sous diverses formes qui n'est pas non plus épargné ! ...
En effet les idées que l'on peut se faire à ce propos, celui d'un cheminement spirituel, sont la plupart du temps sujettes à cautions, fréquemment erronées dans la motivation (voir p. 156) ; une quête spirituelle ne va pas de soi, elle engage toute une dynamique de vie, nombreux sont les fourvoiements, écueils, et autres impasses susceptibles de nous laisser terrassé, hagard, pantelant … cela demande force, rigueur et vigilance, sincérité aussi, dans une perspective sur le long terme.
Dans cet énoncé satirique la formulation :
« Qu'il bénisse et se taise : “Sois saint et tais-toi”, “Rayonne et ferme-la”, telle est l'injonction silencieuse que vous dicte l'Ennemi [la saisie identitaire exacerbée du mental] à l'adresse de l'Ami spirituel » (p.118), nous pouvons témoigner que nous avons pu constater en effet l'exactitude de la chose entre les années 1982 et 1993, autour de trois lieux :
— Dhashang Kagyu-Ling, Temple des « Mille-Bouddhas » (Château de Plaige en Bourgogne) autour du Yogi Rangjung Kunkhyab (1er Khyabjé-Kalou) :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2007/12/21/lettre-ouverte-a-mes-disciples-khyabje-kalou.html
— Dhagpo Kagyu Ling Saint-Léon-sur-Vézère (Dordogne), autour du Shamarpa Tcheukyi Lodreu détenteur de la Lignée Kamtsang-Kagyupa :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2007/12/21/tchadja-tchenpo-dhagpo-k-l.html
— Centre d'Études de Chanteloube – La Sonnerie, autour du Yogi Tashi Peldjör, Khyabjé Dilgo Kyentsé :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2008/10/19/khyabje-dilgo-khyentse.html
Il va de soi que le “curseur” est positionné selon les personnes (dont nous ne nous excluons pas !) à divers degrés dans le spectre, et qu'il est susceptible d'évoluer ou in-voluer tout au long de la Vie qui nous est donnée de vivre ...
Le « Dharma » est dans sa signification profonde : le cheminement et la quête de l'ordre juste des choses [p.219] … que tout un chacun trace son chemin dans cette noble cause, quel que soit le parcours emprunté !
----------------
*« Le grand sommeil des éveillés » © 2000 Daniel Odier
https://www.babelio.com/livres/Odier-Le-grand-sommeil-des-eveilles/134652/critiques/803943
** « Bouddhisme, la loi du silence »
https://www.babelio.com/livres/Emery-Bouddhisme-la-loi-du-silence/1450999/critiques/3307137
http://camisard.hautetfort.com/media/01/00/1784479232.pdf
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
Nous avions lu en son temps de la même époque, « Le grand sommeil des éveillés » (de Daniel Odier* © 2000) qui alertait aussi, avec quelque humour et dérision sur la situation dégradée qui se profilait dans de nombreux lieux de centres dit “spirituels” en nos contrées ** ...
Vous voulez tout savoir sur le : “comment s'y prendre pour oeuvrer à un vrai fiasco d'un cheminement spirituel” ?... alors, n'hésitez pas, vous aurez ici tous les conseils pratiques et utiles ! Mais attention, si l'on peut ébaucher sourires et rires aussi pourquoi pas, c'est très souvent “grinçant”, et égratignant … le chapitre sur « Le Kouple » est particulièrement “gratiné” et ravageur ; et concerne aussi bien le célibat sous diverses formes qui n'est pas non plus épargné ! ...
En effet les idées que l'on peut se faire à ce propos, celui d'un cheminement spirituel, sont la plupart du temps sujettes à cautions, fréquemment erronées dans la motivation (voir p. 156) ; une quête spirituelle ne va pas de soi, elle engage toute une dynamique de vie, nombreux sont les fourvoiements, écueils, et autres impasses susceptibles de nous laisser terrassé, hagard, pantelant … cela demande force, rigueur et vigilance, sincérité aussi, dans une perspective sur le long terme.
Dans cet énoncé satirique la formulation :
« Qu'il bénisse et se taise : “Sois saint et tais-toi”, “Rayonne et ferme-la”, telle est l'injonction silencieuse que vous dicte l'Ennemi [la saisie identitaire exacerbée du mental] à l'adresse de l'Ami spirituel » (p.118), nous pouvons témoigner que nous avons pu constater en effet l'exactitude de la chose entre les années 1982 et 1993, autour de trois lieux :
— Dhashang Kagyu-Ling, Temple des « Mille-Bouddhas » (Château de Plaige en Bourgogne) autour du Yogi Rangjung Kunkhyab (1er Khyabjé-Kalou) :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2007/12/21/lettre-ouverte-a-mes-disciples-khyabje-kalou.html
— Dhagpo Kagyu Ling Saint-Léon-sur-Vézère (Dordogne), autour du Shamarpa Tcheukyi Lodreu détenteur de la Lignée Kamtsang-Kagyupa :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2007/12/21/tchadja-tchenpo-dhagpo-k-l.html
— Centre d'Études de Chanteloube – La Sonnerie, autour du Yogi Tashi Peldjör, Khyabjé Dilgo Kyentsé :
http://camisard.hautetfort.com/archive/2008/10/19/khyabje-dilgo-khyentse.html
Il va de soi que le “curseur” est positionné selon les personnes (dont nous ne nous excluons pas !) à divers degrés dans le spectre, et qu'il est susceptible d'évoluer ou in-voluer tout au long de la Vie qui nous est donnée de vivre ...
Le « Dharma » est dans sa signification profonde : le cheminement et la quête de l'ordre juste des choses [p.219] … que tout un chacun trace son chemin dans cette noble cause, quel que soit le parcours emprunté !
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*« Le grand sommeil des éveillés » © 2000 Daniel Odier
https://www.babelio.com/livres/Odier-Le-grand-sommeil-des-eveilles/134652/critiques/803943
** « Bouddhisme, la loi du silence »
https://www.babelio.com/livres/Emery-Bouddhisme-la-loi-du-silence/1450999/critiques/3307137
http://camisard.hautetfort.com/media/01/00/1784479232.pdf
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
Ce livre est un vrai plaisir un contre-pied de la sagesse plein d'humour bien pensé.
Citations et extraits (18)
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Bien partir du mauvais pied.
Mal commencé étant à moitié raté, il importe que vous pratiquiez la non-maîtrise des pensées dès l'instant du réveil.
Lorsque, le matin, vous reprenez conscience, ne vous levez surtout pas tout de suite. Demeurez dans un entre-deux particulièrement propice aux cogitations. Vous partirez ainsi du mauvais pied avant même de l'avoir posé par terre. Enfoui sous la couette, représentez-vous vos problèmes et difficultés, film catastrophe de préférence. Ce processus à l'avantage d'être très rapidement efficace. Chaque seconde ainsi passée à secréter de la négativité vous verra de plus en plus déprimé, abattu, découragé. Surtout, faites feu de tout bois. Si vous vous réveillez avec la sensation d'une certaine fatigue physique, refusez immédiatement cette sensation. A grand renfort de pensées, évoquez tout ce que la fatigue peut avoir de pénible. Soyez fatigué d'être fatigué, sentez-vous victime de la fatigue ressentie. Plutôt que d'accueillir la sensation du moment comme une donnée participant du flux de la vie, qualifiez-là, étiquetez-là, laissez remonter toutes les associations désagréables liées à l'impression de fatigue. Comparez en gémissant intérieurement la fatigue d'aujourd'hui au bien être d'hier ou d'avant-hier. Dites-vous que cette fatigue ne finira jamais, puis embrayez sur toutes les causes réelles ou imaginaires, de cette fatigue, jusqu'à ce que s'installe une impression d'écrasement. Retardez le plus possible le moment du lever qui aura pour malencontreux effet de vous mettre dans l'action, laquelle est l'ennemie de la cogitation.
L'idéal serait que vous demeuriez terré sous la couette et sombriez dans le cercle vicieux de la dépression constitué d'un amas de pensées négatives solidifiées en émotions paralysantes. Sans doute est-ce plus facile que vous ne l'imaginiez, comme vous le vérifierez par vous-même si vous suivez à la la lettre les instructions précédentes.
Mal commencé étant à moitié raté, il importe que vous pratiquiez la non-maîtrise des pensées dès l'instant du réveil.
Lorsque, le matin, vous reprenez conscience, ne vous levez surtout pas tout de suite. Demeurez dans un entre-deux particulièrement propice aux cogitations. Vous partirez ainsi du mauvais pied avant même de l'avoir posé par terre. Enfoui sous la couette, représentez-vous vos problèmes et difficultés, film catastrophe de préférence. Ce processus à l'avantage d'être très rapidement efficace. Chaque seconde ainsi passée à secréter de la négativité vous verra de plus en plus déprimé, abattu, découragé. Surtout, faites feu de tout bois. Si vous vous réveillez avec la sensation d'une certaine fatigue physique, refusez immédiatement cette sensation. A grand renfort de pensées, évoquez tout ce que la fatigue peut avoir de pénible. Soyez fatigué d'être fatigué, sentez-vous victime de la fatigue ressentie. Plutôt que d'accueillir la sensation du moment comme une donnée participant du flux de la vie, qualifiez-là, étiquetez-là, laissez remonter toutes les associations désagréables liées à l'impression de fatigue. Comparez en gémissant intérieurement la fatigue d'aujourd'hui au bien être d'hier ou d'avant-hier. Dites-vous que cette fatigue ne finira jamais, puis embrayez sur toutes les causes réelles ou imaginaires, de cette fatigue, jusqu'à ce que s'installe une impression d'écrasement. Retardez le plus possible le moment du lever qui aura pour malencontreux effet de vous mettre dans l'action, laquelle est l'ennemie de la cogitation.
L'idéal serait que vous demeuriez terré sous la couette et sombriez dans le cercle vicieux de la dépression constitué d'un amas de pensées négatives solidifiées en émotions paralysantes. Sans doute est-ce plus facile que vous ne l'imaginiez, comme vous le vérifierez par vous-même si vous suivez à la la lettre les instructions précédentes.
Toutes les recommandations dispensées dans ce chapitre se résument en une seule : Ne voyez pas, pensez. Veillez à entretenir une activité mentale incessante et sans relâche. Que jamais au grand jamais votre cerveau ne soit en repos. N'ayez crainte : le contexte contemporain s'avère extrêmement favorable à la constante production de pensées inutiles et parasites. Vous n'aurez donc aucun mal à suivre les instructions de votre ennemi spirituel. De fait, vous les suivez déjà. Tout au plus pouvez-vous pousser plus loin le mode de fonctionnement qui voue est devenu naturel.
Pensez que vous voyez, ne voyez pas que vous pensez.
Tout d'abord, demeurez dans la confusion quant au sens donné sur la voie au verbe "penser". N'oubliez pas que l'illusion prospère dans le flou, l'a-peu-près. Par conséquent m'établissez aucune distinction entre la vision, c'est-à-dire l'utilisation consciente de l'intelligence, et la pensée, soit la production automatique de représentation mentales inutiles. Ne faites aucune différence entre les pensées utiles - celles par lesquelles vous préparez une action, menez une réflexion ou tout simplement procédez aux conceptualisations indispensables à la communication et à l'existence humaine - et les pensées inutiles, lesquelles ne sont que broderies, ajouts et sur-ajouts, rêveries, fantasmes, excitations, ruminations... en un mot, gamberge !
Vous serez ainsi certain de penser que vous voyez et de ne pas voir que vous pensez.
Tout d'abord, demeurez dans la confusion quant au sens donné sur la voie au verbe "penser". N'oubliez pas que l'illusion prospère dans le flou, l'a-peu-près. Par conséquent m'établissez aucune distinction entre la vision, c'est-à-dire l'utilisation consciente de l'intelligence, et la pensée, soit la production automatique de représentation mentales inutiles. Ne faites aucune différence entre les pensées utiles - celles par lesquelles vous préparez une action, menez une réflexion ou tout simplement procédez aux conceptualisations indispensables à la communication et à l'existence humaine - et les pensées inutiles, lesquelles ne sont que broderies, ajouts et sur-ajouts, rêveries, fantasmes, excitations, ruminations... en un mot, gamberge !
Vous serez ainsi certain de penser que vous voyez et de ne pas voir que vous pensez.
Ne doutez pas que les moyens susceptibles de s'avérer efficace chez des adeptes nés et élevés dans des sociétés toutes différentes de la nôtre se révèlent également opérants pour la moyenne des Occidentaux contemporains s'intéressant à la spiritualité. N'envisagez pas qu'il puisse y avoir une différence entre des disciples mûrs, psychologiquement équilibrés, animés d'une intense aspiration au sein d'une culture centrée sur les valeurs spirituelles et de sincères amateurs, hommes ou femmes affectivement blessés, pour ne pas dire infirmes, en proie à une multitude de désirs contradictoires, engoncés dans une arrogance naïve, produits bon gré mal gré d'une société certes démocratique mais obsédée par le profit et le confort. Affirmez que le zazen à lui seul, les postures de yoga à elles seules, la dévotion au maître à elle seule, la prière à elle seule suffiront à opérer la nécessaire purification du psychisme. Ne tenez pas compte du fait que, si l'être humain n'a en effet pas changé essentiellement, il n'en aborde pas moins les enseignements spirituels dans une tout autre condition intérieure et un tout autre contexte que les chercheurs de jadis. Faites l'impasse sur le fait que des maîtres spirituels aussi éminents que Swami Prajnanpad ou, en Occident, Karlfried Graf Dfirckheim reconnurent dès la première moitié du XXe siècle la nécessité de mettre les outils modernes —psychologie, analyse, thérapie — au service des voies anciennes proposées à l'homme d'aujourd'hui.
p. 159
p. 159
Grâce au “Diable”, vous aurez du mal à trouver dans les diverses traditions religieuses et spirituelles, infestées d'idéal, un rapport simple et sain à la sexualité. La névrose chrétienne comme le puritanisme hindou — pour ne citer que deux grands classiques du genre — vous fourniront, y compris dans la bouche de sages ou de saints incontestables mais dont les dires sur ce point restent prisonniers d'une culture, toutes les justifications nécessaires : domptage de la chair, exaltation de la chasteté, idéal des époux vivant “comme frère et sœur”, dénonciation de la “déperdition d'énergie”, perte du sperme envisagée comme pire que la perte de sang et autres douteux développements. Tout comme il vous est possible de parer le ratatinement propre à votre vie de vieille fille ou de vieux garçon des atours de la “Solitude”, n'hésitez pas à maquiller la misère intime de votre Kouple en “détachement” ou “maturité”.
Magnifié par le mysticisme ou tout simplement tu, le désert sexuel a ceci de très utile qu'il vous amènera à toujours plus d'idéal débité au kilomètre, de vertueuses causes à défendre sur fond de violence latente. Il est aussi très probable qu'il vous conduise tout droit, le temps de la réaction venu, à l'infidélité conjugale, vieille mais toujours excellente recette pour éviter tout risque d'approfondissement de la relation, de découverte du désir, de passage du Kouple au couple.
p. 130
Magnifié par le mysticisme ou tout simplement tu, le désert sexuel a ceci de très utile qu'il vous amènera à toujours plus d'idéal débité au kilomètre, de vertueuses causes à défendre sur fond de violence latente. Il est aussi très probable qu'il vous conduise tout droit, le temps de la réaction venu, à l'infidélité conjugale, vieille mais toujours excellente recette pour éviter tout risque d'approfondissement de la relation, de découverte du désir, de passage du Kouple au couple.
p. 130
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Interview de Gilles Farcet, écrivain, collaborateur d'Arnaud Desjardins, par le CICNS
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