Les jeux d'autrefois ont repris
Ils ont seulement mûris
Les ancêtres se réjouissent
Les paysages s’offrent
Le village s’ouvre
La vieille demeure s’éprouve neuve
Je me crois un homme de vraie bonne volonté
Et pourtant, je ne suis pas toujours en paix
Sur cette terre de conflits, de malentendus et de doutes
J’entreprends quelque action dans le cadre de mes devoirs
Ces devoirs divers et nombreux
Que Tu m’as attribués
Et dont je m’acquitte volontiers, avec joie
Je me dis que je ne faillirais pas
Que je n’oublierais pas Ton nom, Ta présence, Ton image
Le pire est que je ne les oublie pas.
Tu es toujours là, avec moi.
Et cependant, je faillis.
Je Te renie une fois, deux fois, trois fois
J’entends le coq chanter et je pleure amèrement
De mon inaptitude à T’honorer.
Je me souviens de toutes les fois
Où j’ai sans le vouloir mais tout en le voulant
Manqué de respect à mon père spirituel
Par arrogance, par crispation
Par réflexe de protection
De ce qui en moi ne valait pas la peine d’être protégé
Mais tenait cependant à survivre à tout prix
Fût-ce au prix
De ma santé fondamentale
De mon intégrité
De la dignité de ma personne
Tandis que moi, hein moi
Sourcilleux coquin
Ombrageuse ganache
Quoi qu’au final honnête et fidèle serviteur
Je m’accommode moins bien
Des manœuvres et chausses trappes
Oh, combien je me montre prompt
À murmurer,
À me dresser sur mes ergots,
À protester de la pureté de mes intentions
Et que cela s’avère vrai ne change rien à l’affaire
Si empressé que je me tiens
A revendiquer ma sourcilleuse intégrité
Preux chevalier de l’intransigeante figure
Cavalier bancal sur son cheval déguisé
A l’assaut de moulins branlants
Qui ne tarderont pas
À s’écrouler tout seuls
J’ai toujours été fasciné
Par la colère du Fils de l’Homme
Non point irritation mineure
Petit caca nerveux
Contrariété de bon ton
Réprimande bien dosée
Mais rage, fureur
Blanche indignation
Laquelle lui fait soulever des tables
Renverser des étals
Donner de sa sainte voix
A ce point enragé que de quelques lanières
Il se confectionne un fouet
Dont il use pour frapper, pour bouter hors du temple
Les marchands
j'ai beau me la péter avec mon athéisme, je ne peux pas le nier : dans la poésie, la mienne et celle des autres, je ne cherche pas autre chose.
Je ne fais pas tout le bien que je voudrais
Et le mal que je ne voudrais pas
Je le fais, oui je le fais