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Citations sur Le goût de l'archive (16)

"En histoire, les vies ne sont pas des romans, et pour ceux qui ont choisi l'archive comme lieu d'où peut s'écrire le passé, l'enjeu n'est pas dans la fiction."
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Le goût de l'archive s'enracine dans ces rencontres avec des silhouettes défaillantes ou sublimes. Obscure beauté de tant d'existences à peine éclairées par les mots, s'affrontant à autrui, aussi prisonnières d'elles-mêmes que défaites du temps qui les abrite.
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"Le silence d'une salle d'archives est fabriqué de regards qui s'attardent sans voir ou dévisagent en aveugles."
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Dès lors, que le discours tenu soit embrouillé, mêlant la vérité au mensonge, la haine à la ruse, la soumission au défi, ne l'entache point dans sa "vérité". L'archive ne dit peut-être pas la vérité, mais elle dit de la vérité, au sens où l'entendait Michel Foucault, c'est-à-dire dans cette façon unique qu'elle a d'exposer le Parler de l'autre, pris entre des rapports de pouvoir et lui-même, rapports que non seulement il subit, mais qu'il actualise en les verbalisant.
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Qui a le goût de l'archive cherche à arracher du sens supplémentaire aux lambeaux de phrases retrouvées; l'émotion est un instrument de plus pour ciseler la pierre, celle du passé, celle du silence.
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"La tragédie humaine s'inscrit dans le désaccord fondamental des êtres avec leur propre chair. Ecrire l'histoire, c'est dresser le constat de ce désaccord." Entre outrage et pardon divaguent les mots ; à travers des vies de rien, on entend la part inaudible - parfois ignoble - de l'humain, tandis qu'on surprend l'insistante mélodie des bonheurs tentés et des dignités conquises.
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L'archive est excès de sens, là où celui qui la lit ressent de la beauté, de la stupeur et une certaine secousse affective. Le lieu est ici secret, pour chacun différent, mais, dans tout itinéraire, surviennent des rencontres qui facilitent l'accès à ce lieu et surtout à son expression. Michel Foucault fut une de ces rencontres, à la fois simple et déroutante. Il aimait le manuscrit et l'archive, et pouvait écrire combien ces textes de peu l'impressionnaient : "Sans doute une de ces impressions dont on dit qu'elles sont "physiques", comme s'il pouvait y en avoir d'autres." Commotionné, il savait que l'analyse ne pouvait pas tout dire, mais aussi que l'émotion dite ne satisfaisait point les historiens, pourtant il n'éloignait point cette forme d'appréhension du document aussi autorisée que d'autres et peu la lui connaissaient : "J'avoue que ces "nouvelles" surgissant soudain à travers deux siècles et demi de silence ont secoué en moi plus de fibres que ce qu'on appelle d'ordinaire la littérature [...] si je les ai utilisées c'est sans doute à cause de cette vibration que j'éprouve lorsqu'il m'arrive de rencontrer ces vies infimes devenues cendres dans les quelques phrases qui les ont abattues."
Qui a le goût de l'archive cherche à arracher du sens supplémentaire aux lambeaux de phrases retrouvées ; l'émotion est un instrument de plus pour ciseler la pierre, celle du passé, celle du silence.
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Les premières phrases : Été comme hiver, elle est glacée ; les doigts s'engourdissent à la déchiffrer tandis qu'ils s'encrent de poussière froide au contact de son papier parchemin ou chiffon. Elle est peu lisible à des yeux mal exercés même si elle est parfois habillée d'une écriture minutieuse et régulière.
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Au XVIIIe siècle, l'archive ne manque pas, elle crée du vide et du manque qu'aucun savoir ne peut combler. Utiliser l'archive aujourd'hui, c'est traduire ce manque en question, c'est d'abord la dépouiller.
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Si les mots employés ne permettent jamais aux actes qu'ils décrivent de se rejouer, à tout le moins peuvent-ils évoquer du rejouable, des suppléments de liberté pour plus tard, ne serait-ce qu'en énonçant de la dignité et en s'efforçant de mesurer l'ampleur des déchirements et de la douleur. Bien sûr, "l'histoire survient quand la partie est terminée", écrit Paul Ricoeur, mais l'écriture de cette histoire doit garder le goût de l'inaccompli, en laissant par exemple errer les libertés après qu'elles eurent été bafouées, en refusant de rien clore, en évitant toute forme souveraine des savoirs acquis.
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