Un livre utile qui se saisit d'un manque de clarté et de cohérence sur le statut du lanceur d'alerte à travers les âges et les pays, évoluant sous le feu des actualités qui servent de déclencheur à de nouvelles lois grâce aux scandales dévoilés.
L'auteur, jeune avocat parisien, lui-même touché dans sa pratique par différentes manoeuvres qui l'ont indigné s'est emparé du sujet mal connu du lanceur d'alerte pour en faire une analyse précise et faire évoluer en France des textes mal calibrés qui se dévoient vite de leur intention première.
La couverture dont le titre m'a interpelée par sa forte affirmation tourné à la négative se fait fort de prouver aux dubitatifs que le lanceur d'alerte n'a rien à voir avec l'esprit collabo, avec la mesquine dénonciation, ni avec l'appât d'une juteuse récompense.
le phénomène n'est pas nouveau. Les sycophantes grecs dénonçaient déjà les abus des puissants, et le chapitre premier du livre liste les personnages connus ou pas qui ont contribué à faire avancer les choses en recourant faute de mieux à l'opinion publique, pour faire cesser des abus de toutes sortes dans le domaine financier mais aussi les pratiques inhumaines pendant les guerres.
Faire respecter le droit et l'intérêt général devrait faire consensus, mais cela n'est pas si simple en réalité. Les lanceurs d'alerte sont souvent l'objet d'attaques variées, de licenciements, d'accusations qui les mènent derrière les barreaux. Il faut donc leur donner un statut et les protéger durablement car ils apportent beaucoup à leur pays.
Un chapitre est consacré aux Etats-Unis bien fournis en affaires qui ont défrayé la chronique , plus enclins à rémunérer ceux qui oeuvrent pour récupérer l'argent des fraudeurs fiscaux, des marchés trafiqués.
Le livre se termine par la France , ses ambiguïtés, sa loi Sapin2 qui oblige de dénoncer à son patron en premier lieu les fraudes du patron!
Des propositions concrètes sont données pour que l'on s'empare démocratiquement du sujet par référendum.
Ne connaissant pas du tout le sujet et un peu plus éclairée désormais, je remercie les éditeurs JC Lattès de leur envoi dans le cadre de l'opération Mass Critique ainsi que Babélio.
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En théorie, il ne fait plus de doute que le lanceur d'alerte n'est pas un délateur : il est désormais officiellement, formellement, institutionnellement protégé par le droit.
Toutefois, pour être lanceur d'alerte, et donc protégé par la loi, trois conditions sont à respecter :
Il faut agir de manière désintéressée ; ce qui exclut toute idée de vengeance ou de profit personnel.
Il faut être de bonne foi, c'est-à-dire croire raisonnablement dans la véracité des faits signalés.
Il faut avoir eu personnellement connaissance des faits. Autrement dit , être la source de l'information ; ce qui écarte la possibilité de rapporter des faits d'un individu inconnu ou préférant rester anonyme.
L'objectif de ce livre est de répondre aux détracteurs des lanceurs d'alerte, qui considèrent l'initiative citoyenne comme une traîtrise, ou une vilenie d'individus attirés par l'appât du gain. Il répond à tous ceux qui considèrent que les lanceurs d'alerte seraient des délateurs.