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EAN : 9782362290862
84 pages
Editions Bruno Doucey (21/08/2015)
4/5   4 notes
Résumé :
Les herbes hautes d’un arrière-pays. Un jardin. Une maison. Dans cette maison, une chaise. Une femme y est assise, mains posées sur les genoux, mémoire absente. Cette femme, qui est-elle ? Une mère en fin de vie, devenue étrangère à elle-même et aux autres. Lui rendre visite, c’est avoir « le cœur battu, grand ouvert, dévasté / le cœur livré au vent. » Pourtant quelque chose naît de ces rencontres de haute solitude. La maison vide s’anime d’une présence enfantine, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il suffit parfois d'un hasard, de quelques mots sur une couverture pour qu'un recueil de poésie éveille la curiosité. aller au gré des pages, recueillir les premiers poèmes, poser l'attention dans le foyer des mots pour rentrer peu à peu dans le secret du livre.
Un lent dépaysage fait partie de ces recueils-là, un peu venus de nulle-part, qui viennent s'agréger dans une attente, une recherche, celles d'une nouvelle parole poétique.

Dans ce court recueil, Mireille Fargier-Caruso compose le portrait en clair-obscur d'une femme dans ses derniers jours, que la mort est venue plus tard chercher. Tout en demi-mesure, par touches légères et sensibles, apparaissent les contours de son existence, de sa disparition, de la douleur et du souvenir qu'elle a laissés en héritage. L'auteure souligne ici toute la précarité du présent et l'évanescence du passé.
Dans l'espace clos de la page, Mireille Fargier-Caruso fait comme se disloquer le poème, s'éloigner les mots les uns des autres, comme autant de sentiments et d'impressions à la dérive qu'elle tente de rassembler, de relier les uns aux autres.

« Sous les pas l'herbe tremble
Bouscule les cailloux

Goûter les derniers refrains
La chance à pleine bouche

S'essouffle peu à peu l'éclat
Des orangers

Quelques notes accrochées au cou
La complicité de la mer

Les yeux fixés sur tous les bateaux
Qui s'en vont

Jusqu'où ? »

Dès le début du recueil, il est question d'une errance, d'une perte de vue de soi. L'enfance, la jeunesse, les premiers émois amoureux, ne sont devenus pour la femme devenue âgée que des impressions fugaces, des mots livrés à l'apesanteur du souvenir. Dans des poèmes courts, l'auteure parle du vide existentiel, de l'itinéraire d'une vie sans issue, en quête d'une éternité trop chimérique, trop humaine.

L'écriture de Mireille Fargier-Caruso sort comme d'un état de réserve. Empreinte de doute et de gravité, elle cherche la lumière du jour, la retient en elle, jusqu'à ce que vienne la nuit.

« Remonter le courant jusqu'à la source
Comme s'il y avait un sens aux souvenirs
Un début aux images une direction au temps

Le réel est toujours d'abord
Celui qu'on a imaginé

Rien n'efface l'incrusté dans nos chairs
Surtout pas le recouvrement du silence

le poème parfois met à nu le passé
Pour qu'il n'encercle plus

D'un geste d'adieu il tente
De fermer ses écailles

Remettre l'oubli à sa place

Entre les blancs

Un lent dépaysage »


.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il la tient serrée contre lui
Une main sur son épaule nue
Jambes collées accordéon tango

Musique dans le coeur dans le ventre
L'accordéon l'enlace le plus beau des tangos

Envie de rire et de pleurer
La vie vaut la peine oui la vie vaut la peine

Elle les voit tous les deux qui tournent sur la place
Le rythme du tango
La robe rouge de sa mère ses talons hauts

Elle au bord elle les dévisage

N'ont pas leurs yeux de la semaine
Sont emportés très loin si loin des gens autour

Ils dansent tous les deux tous les tangos du monde

Ce soir elle a cinq ans elle regarde le couple
Pour toujours elle le regarde

Vole sur leurs visages le désir son émerveillement
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Édifier sa pensée son visage
Dans une lenteur où elle se rejoint

L'entente avec le livre
Ce qu'elle ne voyait pas

L'espace s'ouvre
un gai savoir

Les mots
une suture

Au fil des âges les mots
Lui donnent du plaisir

Comme quand la musique l'enveloppe
Tout son être consent à la caresse des voix

Ces moments l'agrandissent

.
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De sa main lentement
il effeuille le silence
il caresse son corps
lui donne sa parole

ainsi naît l'inoubliable

ça ressemble à l'origine
c'est plein de rayonnement
une rencontre une préférence
il était une fois
trouver dans le partage
ce dont on ignorait avoir besoin

Il lui offre ce qu'il y a de plus haut
cet amour
quand l'un pour l'autre
on devient nécessaire

Et lui permet ainsi de croire
Que vivre peut être facile
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Entre les blancs
Le retour inlassablement
Des images
L'une
Puis l'autre
Arrêt sur visages

Ainsi relire l'oubli
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Sous les branches du figuier…


Sous les branches du figuier
s'aimer sans hâte
nudité célébrée
un goût de raisin noir dans la bouche

lèvres accordées effacent le précaire
flammes gravées en soi comme les initiales
enlacées sur le tronc de l'arbre

fragile rempart pour vivre
sans terreur l'innommable
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Videos de Mireille Fargier-Caruso (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mireille Fargier-Caruso
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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