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EAN : 9782070753765
210 pages
Gallimard (04/11/1998)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Léon-Paul Fargue naît à Paris en 1876, traverse les systèmes et les chapelles. Il n'a que faire de dieux et de maîtres. Il ne sera jamais l'homme d'un club : aux clubs, il préfère les cafés. De très vieux cafés au fond de vieilles rues. Des rues qui grimpent ou descendent à travers Montmartre ou Montparnasse.
Dans ce volume, il évoque sa jeunesse, ses amis, un Paris pouilleux ignoré des voyageurs, les chambres d'étudiants, les guinguettes, toute une géograph... >Voir plus
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Amours par Léautaud

Amours

Paul Léautaud

3.40★ (65)

Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quel charme se dégage dans ce livre dont les chroniques habiles ressuscitent le Paris du tournant du Siècle ! Je goûte infiniment cette grâce de l'écriture de Fargue qui arrive, en 3 ou 4 pages à cerner un personnage, un quartier de Paris. Il y a une délicatesse, une grâce de l'esprit qui donne envie d'écouter sans s'arrêter ces chroniques qui redonnent les couleurs d'un cours d'anglais de Mallarmé, le caractère d'un Ravel, ou encore l'explosion rêvée de la Lune. On revit le boucan admirable des cabarets, la grande vie de Montmatre et Montparnasse dans la période clé du début XXe, et tant d'autres choses que l'auteur sait rendre "aimables".
C'est une promenade menée de main de maître dans les souvenirs de Fargue et c'est un plaisir difficile à refuser.
Publié en 1942, le livre réserve à peine quelques notes "françaises" à la question de la guerre et de l'occupation. Tristesse désengagée ?
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Parmi les textes réunis dans Refuges quelques-uns sont dediés au theme du progres et de la restructuration de Paris selon le project du baron Haussmann... Au contraire de ce project de devastation et d'expropriation, Fargue préfère une urbanisation "qui ne démolit que le moins possible"; ce qui lui intéresse c'est de "sauver Paris", témoin d'un passé heureux. Fargue en effet est très lié à l'ancienne structure urbaine comme lieu de sa jeunesse et de ses souvenirs d'enfance :-)
D'autres textes évoquent l'importance des sens, du corps et de la sensibilité...en particulier "Le corps dans l'art" manifeste la volonté du poète de ne pas opposer l'ame au corps ("le percolateur de l'art") parce qu'il est conscient du fait que chaque mot qui tombe "est le fruit bien mur de la succulence intérieure" et bien conscient du fait que par la possession du corps est possible rejoindre le sens le plus intime et profonde des choses.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
De tous les temps, à toutes les époques, il s’est trouvé des sages vrais ou faux, des hommes d’expérience, de ces hommes mûrs qui frappent doux et fort, pour regretter le passé et parler de décadence. Homère avait déjà dit : Les hommes d’autrefois valaient mieux que ceux d’aujourd’hui. L’humanité ne marque le pas ni ne se presse, malgré des apparences parfois violentes. Nous sommes moins différents que nous ne croyons de ceux qui nous ont précédés.
Cependant, si je ne m’abuse en regrettant ma jeunesse, il me semble que, « de mon temps », il y avait plus de bonne humeur, plus de bonhomie dans la grandeur, plus de bienveillance et de tolérance, mais aussi plus de respect de soi, moins de prétention voyante, plus d’attention aux hommes et aux choses, plus d’ardeur à connaître.
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Une des joies qu’on puisse retrouver en voyageant de Paris à Paris, comme le sang refait son circuit et comme on repasse ses classiques, c’est la certitude du rajeunissement : « Le bonheur, murmurait au siècle dernier je ne sais plus quel philosophe, consiste à savoir oublier constamment le bonheur perdu. »
Ce n’est plus vrai, maintenant. Au point le plus haut du malheur, ouvrons-nous Paris comme la fenêtre de notre grenier de souvenirs…
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Lorsque je me penche sur les jours écoulés, lorsque les odeurs du passé me remontent au cœur et que je retrouve, très exactement tracées dans le souvenir, les frontières d’une époque où je fus jeune, d’une époque où furent jeunes tant de cœurs, où le temps, l’amour, l’art, la politique et les affaires étaient plus jeunes, où l’homme était plus volontiers loyal, viril et spirituel, il y a soudain, qui surgissent et se dressent, des verts et des violets d’une distinction et d’une amertume infinies. Ce sont les verts et les violets de Lautrec.
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Paris a toujours été et demeurera toujours, dans l’entrepont de ses petits enfers de galanterie, de son art, de ses emportements mondains, de ses boutiques incomparables, de sa population dont la variété est unique au monde, des petites charges de zouaves de ses passants pittoresques, de ses travailleurs et de ses snobs, l’asile secret des rêveurs, des bûcheurs, des maniaques de sociétés savantes, des ambitieux cachés, propulseurs de l’Histoire qui se fait et des dérangements de la Géographie qui se défait. Balzac devrait revivre, se réincarner de quelque façon pour nous décrire, de sa manière minutieuse et foudroyante, comme il le fit au début du Père Goriot, ces quartiers de ma vieille ville où tant de souvenirs se mêlent à la vie pressante ; pour évoquer la figure des hommes grands ou petits, admirés ou honnis, qui ont vécu là, dans ces maisons que nous frôlons tous les jours, sans nous douter du génie qu’elles sécrètent, des folies qu’on y gagne, des aventures qu’on y impose.
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Aujourd’hui, les discours, les conférences, les textes ne nous donnent qu’une opinion relative, édulcorée, pareille à une spécialité pharmaceutique. La vérité ne se montre qu’au café, où elle sort non pas d’un puits, mais d’un bonnet de coton de fumée, comme si les fidèles l’avaient produite avec la méditation bordée de jambon de leurs pipes et de leurs cigarettes. Et c’est du café qu’après une longue station, qu’après un étonnant échange de silences et de mots, on croit emporter enfin, chaque soir, une récolte de certitudes.
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