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sur 305 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marre de ton iPod,marre de ton jean au ras des fesses de rappeur racailleux,marre de ton R'n'B glucose plein pot, marre de tes Kévin,Saïd,Omar,Bacar,Maria ou Rania,marre de ton bulletin catastrophique,marre de tes excés de playstation et de SMS,marre de ta honte face aux copains si je débarque sans prévenir,marre de ta crête sur ta tête d'ado déjanté,marre des cochonneries que tu ingurgites au Mac do,marre des versets du coran que tu m'assènes à tout bout de champ, marre de ton dégoût soudain du porc, marre de tes ronds sur les i à la manière des filles.
Marre,marre,marre...Pensées qui tournent en vrille dans la tête d'un père effondré, qui ne s'en remet pas d'en avoir eu marre,à présent que Clément est mort.
Mais pourquoi ne pas t'avoir interrogé sur tes yeux tristes de préado et les humiliations infligées par des filles "grimées comme deux petites putains"? Et pourquoi ne pas avoir passé plus de temps avec toi plutôt qu'avec une Caroline immature et capricieuse? Et pourquoi ne pas avoir été un bon père?
Il nous émeut ce Colin, plein de culpabilité et de larmes qui ne sortent pas sur un fils aimé qu'en fait il ne connaissait pas vraiment.
Fonctionnaire,quadra,divorcé,il a eu la garde de son fils unique, a essayé de tout faire et en a peut être trop fait,reproduisant sans faire express le schéma de son propre père.
L'accident dans le métro a eu des témoins et la route de Colin va croiser celle de Ghislaine, noire. Pas noire-noire mais caramel tout de même, avec des cheveux crépus.Et on le sent un peu désorienté Colin par cette couleur inhabituelle dans ces relations, lui que l'on sent aussi tout de même ulcéré par le collège de Paris sud.
Cherchant à tout oublier, il croisera aussi Malik,un dealer, un gentil dealer qui a pitié et va l'envoyer chez son oncle à Ouagadou, celui qui soigne tout.Ouagadou?
Ouagadougou,bien sûr! Tu es prêt à voyager?
Voyager? Voyager comment?
C'est mieux que le "maka", la came quoi!
Un nouveau départ ou une possible reconstruction?
Seul l'avenir le saura, seul l'avenir le dira!

Un livre poignant,fort bien écrit, qui évoque le deuil,les rapports père-fils,la culpabilité,la vie d'un père ayant obtenu la garde de son fils unique,l'amour paternel,la souffrance,un livre qui a reçu le prix France culture Télérama en mars 2011. Nicolas Fargues a écrit plusieurs romans tous publiés chez P.O.L.
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Un livre riche en émotions qui aborde le deuil et la perte d'un enfant. Les remords qui surviennent, la difficulté de continuer à vivre sans cet être cher. Un coup de coeur pour ce livre

Lien : http://barbouille-bouquine.o..
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Le sujet de Tu Verras n'est pas des plus faciles : le narrateur, Colin, parisien quadragénaire qui se croit un peu au dessus de tout le monde ( on se demande toujours quelle est la part d'identification à l'auteur) vient de perdre son fils de 12 ans, Clément, passé sous les rames d'un métro.

Le titre, déjà, est magnifique. "Tu verras", ce sont les mots avec lesquels Colin ponctuait sans cesse ses lecons de morale assénées à son rejeton ("Mais plus tard, quand tu seras grand, lorsque tu entendras le nom de Turner, eh bien tu te souviendras de ce tableau et tu me remercieras de t'avoir amené ici, Tu verras. » « Les femmes, Clément, Tu verras, c'est Fuis-moi je te suis., ect...)

Et le souvenir forcément et terriblement douloureux de ces "Tu verras" est d'une beauté renversante, par la reflexion qu'elle entraine. En effet, a posteriori, on peut douter de la signification de ces heures passées à lui répéter ces leçons de vie qui n'auront, du coup, servi à rien? N'aurait-il pas valu plutot profiter de ces heures, de ces jours passés avec son fils, du bonheur de celui ci à écouter du rap et à porter son jean au ras des fesses sans le lui reprocher et passer pour le vieux con de service, la même image laissée par son propre paternel?

Colin n'est pas un personnage aimable de prime abord, mais son travail de deuil et toutes les questions qu'il se pose, suite à cette tragédie, en fait un être terriblement bouleversant, et pour moi un des plus beaux personnages de romans lu cette année.

Que transmet-on à ses enfants ? Comment vit-on avec eux ? Et surtout, dans quelle mesure ne les aime t-on pas trop ? Toutes ces questions, que je peux me poser en tant que père, Fargues ose y y apporter un point de vue, et même si je ne suis pas forcément d'accord avec toutes ces réponses qui sont parfois à la limite du réactionnaire et souvent à l'encontre du politiquement correct, elles ont l'immense mérite de nous interpeller dans nos convictions et nous faire réagir.

Tu verras est donc un roman bouleversant, qui fait infiniment réfléchir. Assurément, la cuvée Fargues 2011 est un excellent millésime.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La découverte de cet auteur fut une révélation. le sujet du livre est d'une tristesse infinie et pourtant aucun misérabilisme à l'horizon, seulement un père qui se souvient des moments partagés avec son fils lors de sa petite enfance comme dans la période plus complexe de son adolescence.

Ce père, ni meilleur ni pire qu'un autre, revoit ses constantes récriminations face à ce fils rebelle, sorti de l'enfance sans être totalement entré dans l'âge adulte. L'envie de le protéger des pièges de la vie, comme tout parent responsable, le pousse à le saturer de critiques. Il est conscient que l'expérience personnelle est la seule méthode d'apprentissage, si dangereuse qu'il lui devient insupportable de voir son garçon lui échapper.

Inlassablement, il repasse en boucle, les choses qu'il n'a pas eues le courage de dire ou qu'il a dites de la mauvaise façon, celles qu'il n'a pas pris le temps de faire alors que l'amour qu'il porte à son fils est immense. Comment continuer à vivre des choses banales, quand son enfant n'est plus là ? Toutes ces pensées sont mises sur le papier dans un roman sans chapitres, à l'image de l'existence qui file sans interruption jusqu'à son terme. Ce texte bouleversant sur la relation père-fils, aborde un sujet rarement évoqué en littérature, contrairement à la relation mère-enfant, ce qui le rend d'autant plus attachant. Il dévoile un homme, avec ses faiblesses, ses remords, ses regrets face au gouffre de l'absence.

Tout au long du récit, j'ai ressenti au plus profond de moi le désespoir indicible de ce père amputé d'une partie de lui-même, peut-être la meilleure. Même si je n'ai pas vraiment adhéré à son voyage en Afrique, j'ai éprouvé une extrême empathie pour son immense désarroi, son envie de se retrouver en phase avec Clément en écoutant la musique qu'il aimait tant, même si elle lui "cassait" les oreilles avant... Perdre un enfant, quel que soit son âge, n'a rien de naturel. Les parents ne peut pas accepter l'intolérable, ce qui défie la logique de la vie.

Chacun vit comme s'il était éternel, comme si les malheurs n'arrivaient qu'aux autres, conscients de l'illusion savamment entretenue, mais trop faibles pour résister. Profiter de chaque instant que la vie veut bien nous accorder avec ceux que l'on aime, nos proches, famille et amis. Se détourner des gens toxiques qui empoisonnent notre temps comme notre énergie. Voilà des recommandations dont chacun d'entre nous a conscience sans toujours les mettre en pratique à cause de barrières invisibles que nous nous imposons à nous-mêmes.

Non, ce texte n'est pas un coup de coeur pour moi, bien que terriblement humain, mais un coup au coeur, certainement !
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Un père se souvient.

De tous ces petits riens, ponctuant sa relation difficile avec son fils, ces petits riens qui agacent, énervent, irritent parfois au point de lancer, sans vraiment réfléchir, des mots qui blessent... et qui ne peuvent être rattrapés.

Ensuite vient la descente douloureuse, de n'avoir pas su regarder autrement ce fils, adolescent rebelle, qui n'avait d'autres buts que d'exister. Simplement. A sa façon.

Car désormais, il est trop tard.

Ce livre est empli de sensibilité. C'est un constat, brut, douloureux, une remise en question, de ces questions lourdes qui n'en finissent pas...

Magnifiquement écrit.

4ème couverture :

Mon père me criait de remonter mon jean au-dessus de mes fesses, de cesser d'écouter des chansons vulgaires sur mon iPod, de rapprocher mes coudes à table et de ne pas faire la tête chaque fois qu'il voulait m'emmener au musée. Il ajoutait toujours: "Plus tard, tu comprendras que c'est pour ton bien que je te disais ça, tu verras".

Lien : https://unefeuilleetdesmots...
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J'ai découvert cet auteur au hasard dans la médiathèque. Pour une première je ne suis pas déçue. Histoire émouvante. Je vais découvrir ses autres livres.
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