AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782896497416
232 pages
VLB Editeur (24/04/2017)
3.66/5   19 notes
Résumé :
Les Abdelnour ont passé près de quinze ans au Québec avant que le père ne les force à rentrer au pays natal, le Liban. Après quelques mois d'émerveillement devant le paysage lumineux de la côte, il leur faut bien s'installer dans leur nouvelle vie, apprendre les codes culturels, s'inventer un avenir. Pour la jeune Ikram, profondément attachée à l'indépendance et à la liberté dont elle jouissait en Amérique, l'épreuve est particulièrement ardue. Dans la chaleur entêt... >Voir plus
Que lire après Au grand soleil cachez vos fillesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Retourner sous le grand soleil du Liban des années 60, après avoir vécu dans la liberté du froid et de la neige.

Des membres d'une famille libanaise sont de retour au pays après avoir résidé au Québec pendant plusieurs années. Tour à tour, ces « immigrants » racontent ce qu'ils vivent. Ils sont citoyens du pays, mais n'en partagent pas tout à fait l'identité. Ils apprécient la chaleur du climat, mais les plus jeunes ne parlent pas l'arabe et ont du mal à s'adapter aux coutumes et surtout aux interdits.

Il y a par exemple Ikram qui voulait continuer le métier de comédienne qu'elle avait exercé au Québec. Mais « Tu sais, ma fille, au Liban… », les actrices sont plus ou moins associées aux putains…

Il y a sa grande soeur, revenue depuis plus longtemps, pilier de la famille, raisonnable, elle n'en a pas moins des projets de mariage d'amour…

Un beau roman qui fait voyager au soleil et qui creuse la problématique de la recherche de l'identité lorsqu'on change de pays.
Commenter  J’apprécie          300
Résumé : Une famille avec 6 enfants de tout âge décide de retourner vivre dans leur pays natal. Enfin, le père a décidé de rentrer au Liban. Les autres ont acquiescé ou ont du suivre le mouvement. Après plusieurs années passées à Montréal, ce livre montre l'adaptation nécessaire lors d'un retour au pays. À Montréal, quand tu arrives, tu dois t'habituer à l'hiver, au froid. Au Liban, tu dois t'habituer au soleil, avec tout ce que que cela implique culturellement. Ce livre est un témoignage féminin sur la culture humaine qu'on rencontre chez les libanais : la cool attitude, le "on verra demain", le côté gentil et serviable, mais aussi l'envers du décor, ces codes qui ne sont écrits nulle part mais que tout le monde connaît... sauf peut-être les nouveaux arrivés.
Ce que j'ai aimé et pourquoi je recommande ce livre :
Le choix narratif qui a été fait par l'auteure : Chaque chapitre a un narrateur et et donc un point de vue différent. Ça ajoute un certain dynamisme et et de l'interaction, une certaine analyse entre les personnages. On a ainsi accès à une multi-introspection que personnellement j'ai beaucoup aimé.
Les références linguistiques : on retrouve de nombreuses expressions arabes propres au Liban par exemple, mais aussi québécoises et ça fait plaisir de retrouver des petits bouts de la province québécoise sous le soleil de Méditerranée.
L'approche sociologique : Derrière l'histoire de cette famille, d'adolescents aux rêves peut-être trop fous, on aperçoit des traits de société dont on ne parle pas forcément et qui nous permet donc d'entrer un peu plus à l'intérieur de cette culture.
Le féminisme non révolutionnaire : Derrière ces faits culturels, on comprend aisément le désarroi de ces files qui découvrent des codes auxquels elles ne sont ps habitués. Les fréquentations avec les garçons, ce qu'on a le droit de faire quand on est une femme, ce qui ne se dit pas, etc. le soleil, il donne une excuse aux regards des hommes, un regard différent de celui d'Amérique du nord.
Lien : https://youtu.be/iGifNJ2MUZ4
Commenter  J’apprécie          20
La langue du roman est simple, mais efficace. Sous les couvers d'une vie illuminée par le soleil et animée par une grande effervescence, on comprend assez rapidement qu'un drame familial se dessine. Ce que j'ai le plus apprécié dans la structure du récit, c'est la division des chapitres en fonction des voix narratives. Cela peut sembler être une technique de mise en récit anodine, mais elle révèle, au contraire, la multiplicité des expériences vécues au sein d'une même famille. le procédé donne vie au tragique. Toutefois, sur une note très personnelle, j'ai trouvé que le roman oscillait entre la fiction et le métadiscursif, comme si, par la voix des personnages, l'autrice tentait de faire passer un message au lieu de nous laisser tirer nos propres conclusion. À mon sens, il s'agit d'un manque de confiance envers le lectorat. Les thèmes abordés restent particulièrement intéressants et d'actualité. Un roman sur la transformation des mentalités et nos rapports identitaires complexes.
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce roman choral, Abla Farhoud donne la parole aux principaux membres de la famille Abdelnour au moment où ils se réinstallent au pays du soleil après une expérience québécoise dans les années 60. Chacune et chacun des membres de la famille a son regard personnel sur cette réinstallation, sur ce retour, sur l'adaptation que cela suppose, sur le quotidien à reconstruire, sur la vie et les espoirs à réanimer, sur le choc créé par sa propre culture, sur les codes et les signes des relations humaines, sur les contradictions de son peuple d'origine, sur la nouvelle organisation des liens familiaux, sur le soleil et ses effets sur la vie des filles.

Ce sont les membres de la famille Abdelnour qui s'expriment de chapitre en chapitre, mais j'entends le souffle d'Abla derrière. J'entends celle qui nous a offert le merveilleux roman le bonheur a la queue glissante. On l'entend encore de façon plus criante dans la voix d'Ikram, cette jeune femme qui a entrepris une carrière de comédienne au Québec et qui tente, à l'encontre des codes et du Liban des années 60, de la faire revivre sous le soleil. J'ai l'impression qu'Abla reconstruit pièce par pièce les éléments de son identité et, généreuse, par la publication de ses romans, elle nous donne accès à ce chantier, elle nous donne à voir et à lire cette quête vers elle-même. J'espère d'autres volets de cette recherche.

Lien : http://rivesderives.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
12 juin 2017
On ouvre le roman et, d’un seul coup, dès le long premier paragraphe, c’est la vie qui jaillit, étourdissante, foisonnante. Comment ne pas être happé ?
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
04 mai 2017
La romancière poursuit sa quête d’une paix intérieure par l’assemblage des fragments identitaires qui l’habitent.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’est ma hantise depuis toujours. Laisser passer ma vie. La gâcher par ma faute. Mourir sans avoir rien fait de ma vie.

(p.166)
Commenter  J’apprécie          220
… je penserai à ce hors-temps vécu par notre famille et je me dirai que le bonheur avait la couleur du ciel et une odeur d’algues de soleil de mer du Milieu et le sourire de père et mère heureux.

(p.72)
Commenter  J’apprécie          110
C'est à Sin el Fil que les Abdelnour ont débarqué, Sin el Fil, un quartier du sud-est de Beyrouth grouillant de vie, plein de soleil, de poussière, de bruits, de cris dès l'aube, en arabe en français en arménien; jupes courtes, foulards islamiques, druzes ou à la Brigitte Bardot, tarbouchs, jeans, djellabas, l'uniformité, ce n'est pas à Sin el Fil qu'on la trouve, ici rien n'est lisse ni propret, tout est mouvant, disparate, tout bouge et change, c'est ondulé, c'est crevassé, aucune ligne droite sauf les murs des immeubles, et encore...
Commenter  J’apprécie          10
Même si nous savons que le bonheur a la queue lisse, difficile à attraper et à garder, même si nous savons que le malheur, plus griffu qu'un bouton de bardane, colle à nos vêtements, à notre peau, même si nous savons que nos jours sont comptés, même si nous savons que l'argent n'est ni un fleuve ni un ruisseau, que rien n'est éternel et que la maladie peut frapper à n'importe quel moment, nous profitons au maximum de notre jardin d'Éden.
Commenter  J’apprécie          10
Quand ils étaient fiers de leur fille Ikram, ils l'étaient vraiment, ils savent bien que ma soeur n'a pas changé, elle est la même, ce qu'elle aimait là-bas, elle l'aime ici, c'est le Liban qui a bouleversé leur entendement, qui les a mis au pied du mur.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : libanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
557 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..