Ce petit livre bien illustré donne un aperçu sur ce que fut la fascinante civilisation minoenne mais retranscrit surtout l'aventure physique et intellectuelle d'un archéologue du début du 20ème siècle , l'anglais Sir Arthur Evans . Aventurier , mécène , savant , rêveur aussi et même si certains aspects de cette quête sont critiquables on ne peut que saluer le travail d'un homme qui ouvrit une nouvelle page de notre connaissance du passé.
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Puits de lumière des maisons de Tylissos
puits d'ombre des fêtes de l'été.
Dans la chambre profonde de fraicheur
la pierre du regard dans l'anneau sombre
rompu d'un bref ruissellement de cuivre
couleuvre de fécondation, protectrice des morts.
Cueilleurs de safran,
cueilleurs de pépites rouges, bleues et blanches
à Cnossos et Hagia Triada
la soif des fleurs sous le poids des morts
courbe la main aux flancs du vase-
comme il brille un instant le ventre mouillé de soleil !
Hommes glabres aux longs cheveux,
ceints de pagnes, huilés de combats,
l'arc tendu à l'extrême du mouvement,
moissonneurs et porteurs d'offrandes-
ruissellements de haches et d bijoux-
dames bleues et hommes aux longs cheveux
qu'avez-vous vu de si incompréhensible ?
Qu'était cette clameur sur vous seuils ?
(p. 113 Lorand Gaspar)
Dans un premier temps, la découverte d'une civilisation raffinée et moderne vielle de plusieurs dizaines de siècles et dont on avait oublié jusqu'au souvenir donne à certains le vertige. (...)
Dès les premières découvertes les archéologues avaient été frappés par l'absence de murailles, d'enceintes, d'armes aussi, ce qui distinguait les Minoens des rustres et violents Mycéniens ; ils notaient tout au contraire, dans l'iconographie, des scènes de la nature, des scènes de cour, toutes empreintes de paix et de fécondité. (...)
Les Minoens, sous le gouvernement bienheureux de Minos et de ses successeurs, ont vécu dans une sorte de paradis païen.
(p.120 et 121)
L'Art nouveau avant 1900 défend le travail de l'artisan, homme libre, contre celui de l'esclave antique ou de la machine industrielle moderne.
Il encourage la virtuosité artistique pour créer les objets de la vie quotidienne et, aux yeux des spécialistes, souvent plus historiens de l'art qu'archéologues, les artisans du monde minoen semblent bien avoir partagé cette conception.
(p.110)
On sent là profondément tout ce que l'archéologie contient de réalités émouvantes et poétiques. Quelques coups de pioche ont converti la légende en histoire, et l'histoire à son tour est entrée dans le monde moderne.
Grace à une grande découverte archéologique ,la Crète a donné aux Européens l'occasion de se construire une image ,celle d'une Europe prestigieuse dans le passé et triomphante dans le présent ,une Europe qui, à travers les siècles ,n'avait pas démérité.