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Critique de RosenDero


Je remercie tout d'abord les éditions Acte Sud et Babelio pour l'envoi de ce petit livre dans le cadre de Masse Critique non fiction de juin.
Petit par la taille, ce texte vindicatif et caustique tombait à point nommé dans ma pile à lire, en cette période où je fais de manière récurrente ce constat de la permanence et de la pandémie de bêtise, à tous les niveaux.
Alors les mots d'Armand Farrachi sauront-ils décrire ou expliquer cet état de fait ? Apporter des précisions, des pistes ou solutions, ou simplement enfoncer des portes ouvertes ?

Je note tout d'abord que le ton se veut celui du pamphlet, de l'homme cultivé, des rires intelligents et des références bien senties. L'écriture est claire sans être simpliste, elle puise dans les plus belles possibilités de la langue sans toutefois devenir absconse.
Bref, un régal de lecture.

Partant de petits exemples politiques contemporains fort parlants et fort bêtes (du "casse toi pauv' con" au "gâteau du président Trump" en passant par les soirées "bonga bonga"), l'auteur en vient à dresser le portrait et à définir cette bêtise qu'il décrie. Et le tableau est sombre, car il ne s'agit pas de paranoïa quand on voit comment tout est mise en place par le système (capitaliste, bien sûr) pour abrutir les masses et se remplir les poches tout en conservant le monopole politique et économique.
On nous montre par exemple, si nous en doutions encore, comment l'école distribue des diplômes bradés pour rassurer et conforter le peuple dans sa bêtise ; comment le matraquage publicitaire et marketing s'invite dans la politique et pollue le sens commun et donc la démocratie ; comment la bien-pensance est parvenue à ôter le sens de certains termes tout en en tabouisant certains autre ; etc.

Tableau noir et surtout pessimiste, car il semble que rien ne soit à espérer de l'humain, animal qui, de même que le babiroussa, porte les gènes de sa propre mort, à la différence que c'est son comportement, et non son corps, qui le conduit à sa perte...

La bêtise devient donc la norme, et avec elle la servitude et la laideur.

Je terminerai d'ailleurs sur une note mitigée en précisant que tout ce qui est avancé et assumé par l'auteur ne se vaut pas forcément au même niveau et d'ailleurs sur ce point précis de "laideur" qui, àmon avis, devrait rester subjectif et ne pas entrer en ligne de compte. Oui, on peut regretter la domination culinaire du Big Mac, le lavage de cerveaux aux émissions de télé réalité débiles, ou les frasques des présidents et des puissants, mais mettre sur le même plan le porteurs de tongs ou les utilisateurs de shampoing pourrait presque faire passer l'auteur pour un ayatollah du bon goût et des bonnes moeurs. Extrémistes qui, en mélangeant causes et conséquences tire sur tout ce qui bouge (je veux bien faire lire La Princesse de Clèves à mes élèves , mais ce serait en pure perte, puisque les bases ne sont pas acquises et que 99% d'entre eux ne comprendront pas la syntaxe ou le vocabulaire...).
Mais qu'à cela ne tienne, en dehors de ces dérives un peu jusqu'au-boutistes, j'invite tout un chacun à se procurer et lire ce petit essai, qui ne fera aucun mal, au contraire.
Ps : nombreuses sont les citations à devoir venir alimenter Babelio ;)
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