C'est un rendez-vous un peu spécial que nous donne Claude Farrère avec ce livre.
Immense auteur de littérature maritime, il s'aventure ici sur les rivages de l'étrange, de l'insolite.
Son propos n'est pas, à proprement parler, fait ni de science-fiction, comme souvent il a été dit, ni de fantastique, et pourtant ...
Ce recueil de nouvelles est composé de quatre parties : "Rêves", "Fantômes", "Hasards" et "Trois contes de Noël".
Les textes sont très courts et, alternant époques, lieux et personnages semblent rebondir entre eux.
Même si au milieu de l'ouvrage, un petit essouflement d'ennui se ressent dans sa lecture, "Lautre côté" est un livre magnifique.
Sur le contenu de tous ces petits récits, il ne faut point trop en dire.
Ce serait déflorer le plaisir du lecteur à venir.
L'étrange voyage, entre autres escales, appareillera vers la Chine, l'Ecosse, la Turquie et vers la baie d'Halong à la poursuite du grand serpent de mer durant une belle nuit de Noël ...
Claude Farrère nous invite ici à quelques insolites voyages dans le temps, l'espace et les rêves.
Qui pour cela serait plus indiqué qu'un marin doué d'une plume élégante, délicate et sûre.
Par un pur hasard, il y a peu, je suis tombé sur un article publié, ce mois-ci, dans un grand journal télévision se targuant généralement de grande culture.
Son titre était : "Trois raisons de (re) lire Claude Farrère, écrivain d'extrême-droite ... injustement oublié".
Injustement oublié ... certes !
Mais peut-on, aujourd'hui, accoler à l'homme, à l'écrivain qu'est Claude Farrère, né au XIXème siècle, l'étiquette "d'extrême droite" ?
A mon sens, L'article, très court, très synthétique, est flatteur pour la plume mais souffre, dans son positionnement politique de l'homme d'une manque de connaissance et d'un décalage de compréhension du contexte.
Ce qui est un défaut intellectuel très contemporain.
Je m'en excuse à l'avance auprès de lui, mais j'invite son auteur, Mr Prolongeau, à se plonger, plus profondément dans l'oeuvre de Farrère, et à éviter les titres un peu "démago".
Car Claude Farrère est, vu de notre époque, un homme complexe à saisir.
Pour revenir de "L'autre côté", où les textes ont parfois force de paraboles, on peut en dire que le style y est ciselé, que le propos n'est parfois dénué d' un fin humour, et que les récits sont imaginatifs et disparates.
Mais que toujours le marin retourne à la mer ...
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Leçon profitable.
Je n'en ai guère profité, comme il était à prévoir : l'expérience des autres ne nous sert jamais de rien ; et la nôtre, rarement ...
Mais la peur est un burin, qui grave toutes choses bien profond dans nos mémoires ...
Oui.
Ca se passait comme ca "de mon temps", dans la Marine.
Et ca se passerait encore de même, au temps d'à présent, que je n'en serais pas exagérément surpris.
L'aristocratique Marine fut toujours trés libertaire et la discipline de fer enracinée au coeur de chaque marin rend sacrés les ordres du chef, et médiocre le respect du galon ...
Il y a quelque chose ...
Un lieu, quelque part ...
(Rudyard Kipling)
Un marchand chinois, c'est à dire un marchand qui sait acheter, qui sait vendre, qui sait tout acheter et qui sait tout vendre, à telles enseignes que chez lui, même lorsqu'il tient boutique en baie d'Halong, on trouve souvent ce qu'on ne trouverait ni à Bordeaux ni à Marseille, et ce qu'en tout cas on paierait plus cher pour l'avoir moins irréprochable ...
Claude Farrère :
La maison des hommes vivantsOlivier BARROT, installé dans une chambre, présente une réédition de "
La maison des hommes vivants" en poche Librio ; une histoire
fantastique écrite par
Claude FARRERE, auteur populaire, élu à l'Académie française.