Très beau roman noir, bien construit, sur un scénario probablement déjà vu en partie dans d'autres livres, mais que l'écriture de
Peter Farris magnifie dans des dialogues réussis, porteurs aussi bien de joie et peine, violence et tendresse, humour et dérision.
Deux héros dominent cette histoire, l'un proche du terme d'une vie parsemée d'erreurs et de douleurs, le vieux Leonard, l'autre, une jeune fille, Maya, déjà abîmée par les hommes, mais possédant une volonté de survivre et de vivre, ouvrant peu à peu ses sentiments au vieil homme et partageant avec lui une amitié sincère dans une intimité pleine de dangers mortels.
La vie de Leonard a été complexe, il en est encore torturé à mesure qu'il avance vers sa fin, celle de Maya en a fait une victime, en sursis car elle sait trop de choses sur les puissants de la cité qui doivent la détruire à tout prix.
Le roman s'articule donc autour de ces deux destinées qui se sont rencontrées fortuitement, viennent s'insérer de nombreux intervenants, malfaisants, plus rarement aidants, avec un suspense allant crescendo vers un dénouement peut-être attendu mais qui colle bien avec les destins des deux principaux héros.
Leurs personnalités sont très attachantes, ils ont leurs souffrances, bien différentes, ils en partagent certains pans, juste ce qu'il faut pour mieux se comprendre, s'attacher l'un à l'autre, chacun donnant et recevant le merveilleux de toute amitié désintéressée.
La nature est bien sûr présente tout au long de l'histoire mais le climat est si dense et tendu que les rares descriptions peuvent à peine se laisser effleurer par les yeux en quête du développement des événements.
Qui est donc
le diable en personne? Certainement pas celui qui est cité comme tel, plutôt ange gardien protecteur. Plutôt tous ceux qui méprisent la vie humaine, écrasant sous leurs puissance et l'assouvissement de leurs perversions les plus faibles.
Belle lecture pour tous les amateurs du genre.