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EAN : 9782351782088
336 pages
Gallmeister (22/08/2019)
3.78/5   166 notes
Résumé :
À quatorze ans, Jesse Pelham vient de perdre son père à la suite d’une chute mortelle dans le vaste domaine de Géorgie qui appartient à sa famille depuis des générations. Accablé, il va errer dans les bois et se rend sur les lieux du drame. Là, il fait la rencontre de Billy, un vagabond affamé traqué depuis des années par le FBI. Une troublante amitié naît alors entre cet homme au passé meurtrier et le jeune garçon solitaire. Mais lorsque Billy révèle à Jesse les ci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2019 #11 °°°

Tous les codes du roman noir rural sont présents:
une terre riche en kaolin ( l'argile du titre ) qui attise les convoitises
la mort d'un « gentil » père de famille, amoureux de la nature, de son domaine forestier de Georgie, dont l'assassinat est maquillé en accident
un shérif ripoux absolument odieux
une mafia locale qui tire les ficelles
un prédicateur évangéliste cynique et tordu
une femme vénale
un terroriste traquée par le FBI.

Beaucoup de salopards, peu de lueurs d'humanité mais un duo très attachant : celui formé par Jesse, 14ans, fils de l'assassiné et Billy, vétéran de l'Irak, vagabond au passé meurtrier qui fuit la justice. J'aurais aimé que la naissance de leur amitié soit bien plus étoffée mais il y a tellement de pistes dans ce roman très sombre de seulement 300 pages que cette relation est juste effleurée, alors que c'est elle qui donnait lieu aux plus belles scènes et qui permettait de s'échapper du roman noir classique pour quelque chose de plus profond.

L'intrigue avance avec fluidité mais voilà, j'ai eu tout au long de la lecture une impression de déjà lu et vu. Surtout, tout est archi prévisible et trop tôt. Ce n'est pas forcément gênant de comprendre les ressorts d'un meurtre et découvrir l'identité des coupables précocement. Mais alors, il faut que les archétypes soient explosés et que l'atmosphère se fasse surprenante, non linéaire. Je me suis un peu ennuyée du coup.
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Malgré quelques critiques à peine positives d'amateurs du roman noir et particulièrement de l'écriture de Peter Harris, je n'hésite pas à donner cinq étoiles à cette histoire, pleine de ces non dits et des questions sans réponse que peut se poser le lecteur, lui laissant le privilège de laisser son imaginaire et ses perceptions achever les constructions de l'auteur qui pourraient paraître incomplètes .

Le roman est bref et il est certain qu'à travers tous les thèmes qu'il aborde et les destinées des différents personnages, le texte aurait pu remplir le double de pages, mais aussi bien la moitié en le condensant encore davantage. Je trouve que Peter Harris a choisi la bonne formule, il fait réfléchir un peu ses lecteurs afin qu'ils se situent au fil des chapitres dans la bonne période temporelle de l'histoire car les retours en arrière sont nombreux et ils m'ont semblé son roman qui reste prenant du début à la fin.

Alors, c'est sûr, il y a les méchants et les gentils, on peut assez facilement imaginer que les gentils vont créer une happy end, pourtant celle-ci laisse chacun avec ses traumatismes, ses doutes, ses espérances. Je la trouve très belle cette fin avec une ultime possibilité d'imaginer laissée au lecteur.

Jesse, c'est le héros discret qui souffre de la mort de son père assassiné, il est celui qui suit les traces de son père, distinguant mieux que lui le mal qui l'entoure. Il porte ses douleurs en restant attentif à la nature, aux autres et sa rencontre avec Billy est bien la charnière de cette oeuvre où les douleurs s'expriment entre rêve et réalités du passé, mais aussi inquiétudes de l'avenir.

L'autre héroïne, c'est Jodi Klements, blessée physique de la vie, elle ne joue pas un rôle majeur, mais sa présence apporte une intensité au texte, sa réflexion mesurée, son humour donnent des notes appropriées à l'ensemble de l'action. Une action qui s'emballe vers la fin pour laisser savourer un suspense appréciable même si effectivement le dénouement peut être pressenti.

Tout l'ensemble de ce roman noir m'a séduit, sans doute moins que "Le diable en personne" du même auteur, mais j'y ai retrouvé la même plume alerte et la construction méthodique et réussie d'un drame humain au coeur des beautés naturelles.

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Les mangeurs d'argile est un roman écrit par Peter Farris, aux éditions Gallmeister, plutôt spécialisées dans les récits de type nature writing, éditions que j'affectionne tout particulièrement depuis mes toutes dernières lectures.
Nous sommes dans le nord de la Géorgie, ici nous découvrons un territoire sauvage, sur près d'un millier d'hectares, qui appartient à Richard Pelham, territoire peuplé de forêts, de clairières, de pâturages, de collines et de vallons, bref, un vaste domaine qui appartient à sa famille depuis des générations.
Richard, dit Richie adore son fils, la chasse et la pêche. Il a construit une sorte de mirador, un affut de chasse, pour son fils et lui prépare la surprise pour son anniversaire.
Mais voilà, Richie voulant tester et gravir cette réalisation, s'agrippe à un barreau qui cède sous son poids. Ce sera une chute mortelle. Un simple accident ? Tout dépend si l'on considère que ce barreau qui était scié par avance relève du simple accident. Forcément, dit comme cela, vous me voyez venir et vous inviter vers un thriller que j'ai trouvé plutôt haletant, même si le suspens est vite dévoilé dès les premières pages.
En vérité, je me suis bien vite aperçu que Peter Farris ne cherchait pas à attirer le lecteur vers une intrigue à dévoiler, mais plutôt à le promener dans le bons sens du terme vers la rencontre de personnages parfois très attachants et d'autres totalement repoussants, tenter de démêler les fils qui se nouent entre ses personnages.
Le premier personnage attachant est le fils de Richard Pelham, Jesse. Il a quatorze ans. Accablé par la douleur d'avoir perdu son père, il se réfugie dans les bois et fait la rencontre avec un être étrange, Billy, second personnage attachant du roman. Mais voilà, Billy a un passé très pesant, il est poursuivi par le FBI.
Mais revenons aux personnages les moins sympathiques : ici Caroll Crine, beau-frère de Richie, est particulièrement détestable. C'est un chrétien, tout va à peu près bien jusqu'ici. Sauf qu'il veut y mettre les moyens, non pas à la hauteur de sa croyance mais plutôt à la hauteur de ses ambitions personnelles. C'est un évangéliste, un prédicateur ambitieux, charismatique, cynique. Sa soeur s'appelle Grace. Elle le soutient dans son projet, elle est très proche, très très proche, vous voyez ce que je veux dire ? Pas très catholique tout ceci ... Richie, veuf, tombe amoureux d'elle et elle aussi tombe amoureuse de lui, ou plutôt de ses 800 hectares de terrains sous lesquels couvent des richesses de kaolin... Ils vont se marier...
J'ai tout d'abord adoré cette immersion dans cette terre rurale, bucolique où les seuls loisirs des habitants qui vivent ici semblent être la chasse et la pêche. Je n'aime pas du tout la pêche, encore moins la chasse, mais je dois reconnaître qu'ici ces deux passions vécues par les personnages ne m'ont pas dérangé. On n'en parle très peu au final.
Cela donne aussi prétexte à de beaux passages sur cette nature. Parfois un cerf s'abreuve à cinquante mètres du père et du fils. Jesse s'en souvient encore. Quelques feuilles de bouleau ont déjà jauni. Ici une sente de gibier se dessine. Comme il est bon de se poser au bord des berges de la rivière. Jesse se remémore alors l'automne, les feuilles qui tombent, la saison favorite de son père.
C'est comme une terre sacrée que son père lui aurait remis en héritage, une forêt qui s'étend à l'infini. Plus qu'une forêt, un monde à part entière.
J'ai aimé cette troublante amitié entre Jesse l'enfant qui revient sur les lieux du drame et Billy, ce vagabond fuyant, fugitif, affamé, au passé trouble, un homme qui semble rechercher désormais une forme de rédemption dans sa cavale. C'est une très belle amitié. C'est aussi une manière pour l'enfant de revenir sur les pas de son père qu'il aimait, avec lequel il aimait chasser et pêcher, cet homme qui fut un solitaire magnifique sur cette terre.
J'ai tout d'abord vécu cette histoire avec un sentiment d'inachevé, comme si j'étais passé à côté de quelque chose, à côté des personnages dont certains sont cependant très attachants.
Mais c'est peut-être parce que les personnages échouent aussi à devenir des êtres humains, oublient comment il faut faire, sont en pleine errance.
Et puis je les ai vu grandir au contact de l'un et de l'autre, Jesse grandit autant que Billy dans cette très belle rencontre improbable et c'est sans doute la force du roman. Tout se passe ici, l'intrigue n'est que secondaire même si elle a permis à tous les deux de se rencontrer.
Plus tard, ayant refermé le livre, je m'aperçois que ces deux personnages principaux continuent de trotter dans mon esprit comme un souffle merveilleux. C'est alors que je me dis que c'était une très belle histoire qui continuait de cheminer et se construire dans mon esprit.
Je remercie Babelio et les éditions Gallmeister dans le cadre de cette masse critique qui m'a permis de découvrir ce livre et cet auteur.
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De même que l'on dit à un gamin : « Va ranger ta chambre ! », j'ai envie de dire à Peter Farris : « Va ranger ton roman ! ». J'avais lu « le diable en personne » de cet auteur et je m'étais dit à l'époque qu'un nouveau talent du roman noir était né. Les retrouvailles ne sont pas aussi enthousiastes avec cette histoire. Certes Peter Farris ne nous déçoit pas avec cette facétieuse brochette de personnages sortis d'on ne sait où. Je cite : « Après avoir assassiné Sasser, Kirbo rentra chez lui, étrangla sa femme et fit sa valise ». Il faut savoir que Kirbo est le sheriff du bled où se passe l'histoire et il n'a, à aucun moment, la moindre raison de la tuer. Drôle, non ? C'est pour ce genre de situation que c'est un régal que de lire Peter Farris. Comme son personnage, il est capable du pire comme du meilleur. (Le pire étant de faire sa valise, le meilleur d'étrangler sa femme… N'est-ce pas ? Non, je déconne… Je vais encore avoir des problèmes).
Mais les passages du passé au présent, sans prévenir, n'avantagent pas du tout la lecture. L'auteur donne l'impression d'avoir bâclé sa rédaction ou de nous avoir rendu juste une ébauche. C'est comme dans la recette de la blanquette, si tu ne fais pas la liaison de la sauce, le résultat est très moyen. Ici il manque ce lien. Dommage.
J'attends le prochain roman de Peter Farris avec impatience pour savoir si on a eu droit à un écart de conduite ou si le talent s'est évaporé.
A lire si tu as déjà lu « le diable en personne », au moins tu auras déjà eu un aperçu de quoi est capable Peter Farris quand il s'en donne la peine.
Traduction d'Anatole Pons.
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Cherchant de quoi nourrir sa maigre silhouette dans les bennes d'un fast-food, un homme traqué fuit depuis des années.

Jesse, adolescent avide de sensations et d'espace, rêve de chasser du gros gibier avec son père Richie. Richie possède une vaste propriété en Georgie, des étendues sauvages, boisées, faites de collines, de plaines alluviales et de pâturages. Une vaste propriété qui engendre bien des convoitises avec sa terre riche en argile.
Pour les quinze ans de Jesse, il construit en catimini un mirador de chasse dans un peuplier cerné de chênes où les cerfs, à l'automne, viennent se repaître de glands. Mais lors de sa dernière ascension du mirador, une chute mortelle emporte Richie et laisse un grand vide dans le coeur de l'adolescent. Il doit vivre désormais avec sa belle-mère Grace et sa jeune demi-soeur. Malade de chagrin et bouillonnant de colère, Jesse s'évade dans les bois et y rencontre l'homme en fuite, Billy. C'est la naissance d'un lien et d'une entraide à double voie qui embellira cette histoire tragique.

Par de judicieux retours en arrière, l'auteur nous ramène sur la rencontre de Richie et de Grace, une jolie brune bien proche de son frère, un évangéliste qui se met en scène en proférant des prédications absurdes pour profiter des dons laissés par de pauvres âmes désespérées. Peter Farris introduit un à un différents acteurs ambitieux, sans aucun scrupule, cupides et manipulés par plus corrompus et encore plus crapules et criminels qu'eux.
En parallèle, des agents fédéraux suivent la piste de Billy, l'écorché à la conscience meurtrie par un acte impardonnable.
Et vu que c'est un roman noir, inutile de préciser que plus on avance, et plus le tableau s'assombrit !


Cette lecture est cernée par le bruit des quads et des pick-up, les sons de la faune, le vert des pâturages, l'approche furtive des écureuils, qui contrebalancent la noirceur des personnes qui se sont odieusement invitées dans la quiétude du père de Jesse.

Je me tourne rarement vers les romans noirs mais comme j'apprécie les ouvrages publiés chez Gallmeister pour m'évader dans les immensités sauvages américaines, je me suis risquée dans cette nouvelle publication et l'enchaînement des événements m'a happée. Pourtant, le scénario est sans surprise mais la fluidité du texte, avec un bel équilibre entre narration et dialogues, les scènes qui s'entrechoquent et choquent parfois, le décor qui adoucit l'ensemble et ce panel d'hommes et de femmes, bons ou odieux, qui s'en détachent en font une lecture attractive. Empathie et antipathie se succèdent au fil des pages. Cette route d'argile blanche ouverte par Peter Farris garde ses deux sens de circulation où le bien et le mal se côtoient, se croisent et poursuivent ou non leurs propres chemins.
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critiques presse (1)
LeSoir
10 septembre 2019
Des personnages complexes, attachants ou répugnants, une intrigue rythmée : Peter Farris livre un nouveau roman puissant et cruel dans une Géorgie étouffante.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Jesse réalisa qu’il ne supportait plus la vue du cercueil, des couronnes et des gerbes de fleurs trop criardes pour la solide boîte en pin, un choix que son père n’aurait clairement jamais approuvé. Pas plus qu’il ne pouvait regarder son oncle qui citait la Bible en parcourant l’assemblée de ses yeux perçants. Jesse trouvait l’éloge étrange, il trouvait curieux d’entendre son oncle résumer une existence en quelques minutes, dépeindre un tableau idyllique alors même que son père lui avait appris que la vie était pleine de hauts et de bas, de moments de soleil et de moments de pluie.
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Il écoutait l'ancestrale forêt marécageuse, le coassement des rainettes et le chant des oiseaux, lorsqu'il entendit une chouette rayée.
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Pelham jeta un coup d’œil à sa montre, puis il leva la tête vers l’arbre. Un instant plus tard, il arrima sa scie à une corde de hissage.
Il savait que c’était une mauvaise idée de monter sans harnais, et il culpabilisait un peu, lui qui répétait à Jesse que s’il le surprenait à chasser sans harnais il lui botterait le cul tellement fort que la simple vue d’une chaise lui donnerait envie de vomir.
C’est la dernière fois, se promit Pelham avant d’entamer son ascension.
Il grimpa avec aisance, mais s’arrêta avant le dernier barreau en entendant un bruissement dans son dos. Pelham jeta un regard par-dessus son épaule. Il repéra un tatou qui furetait sur le tapis forestier. L’animal s’attarda quelques instants, puis il traversa une sente de gibier et disparut dans les fourrés. Pelham observa la coulée pendant un moment. L’herbe y avait repoussé, mais elle était sinon à peu près dégagée, et rendue boueuse par les averses récentes. Ainsi perché, il disposait d’une vue panoramique sur les environs.
Tiens, on dirait des empreintes de pas...
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Vous voulez qu'on parle de Tyrannie ? Vous savez que les Bisounours, les socialistes et les fascistes adorent vous dire de quoi vous avez besoin. Ils disent : Vous n'avez pas besoin de ce fusil. Ils disent : Vous n'avez pas besoin d'autant de munitions. Vous ne faites pas le poids face à l'administration fédérale. Ils vous diront : Vous ne pouvez rien contre l'armée, avec ses hélicoptères et ses lance-roquettes et ses soldats surentraînés! Ah ouais ? Allez dire ça aux Moudjahidines... Allez dire ça aux Vietcongs... Allez dire ça à Billy Pilcher ! Enfin si vous arrivez à mettre la main sur Billy. Oncle Sam a dépensé des dollars du contribuable par dizaines de millions
_ l'argent que vous avez durement gagné_et il ne l'a toujours pas trouvé...
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Pelham trouvait toutes les religions terriblement prétentieuses, il considérait que, qu'ils en soient conscients ou non, les gens avaient juste besoin d'être divertis, qu'ils se payaient des jérémiades et des gesticulations avec leurs enveloppes d'argent durement gagné comme ils auraient acheté une place de cinéma.
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Videos de Peter Farris (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Farris
Nous sommes ravis de vous annoncer que Mélissa rejoint l'équipe des éditions Gallmeister ! En attendant de pouvoir vous rencontrer, elle vous présente avec Thibault deux nouveautés du mois de mars : Écoutez-moi jusqu'à la fin de Tess Gunty, récompensé du prestigieux National Book Award, et le Présage de Peter Farris.
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