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Critique de JIEMDE


L'argile, « terre blanche de Géorgie », celle qui nourrit les enfants sous-alimentés et leur permet de survivre, mais aussi celle qui enrichit grâce au kaolin les affairistes mafieux de ce coin sauvage où la nature règle le quotidien. de cette convoitise, Peter Farris fait dans Les mangeurs d'argile -traduit par Anatole Pons- le pivot de sa trame, bien noire comme à son habitude.

Après la mort accidentelle de Richie Pelham, la voie est dégagée pour sa veuve et son frère pasteur évangéliste. Ils vont enfin pouvoir céder ses terres à des exploitants miniers attirés par l'argile et ainsi financer leur projet de temple pharaonique où les prêches se transforment en or. Mais quand Jesse, le fils de Richie, découvre que le décès paternel a été prémédité, il prend les armes et se réfugie dans les bois pour préparer sa vengeance, avec l'aide de Billy, vagabond et terroriste en fuite…

Sur fond de dénonciation des travers de l'Amérique moderne (tartufferies moralisatrices et cupidité de la religion, séquelles psychologiques des combattants d'opérations extérieures, petits arrangements convenus entre notables locaux, banalisation des armes dès le plus jeune âge…), Peter Farris double son intrigue de base, classique mais solide, d'une deuxième un peu plus nébuleuse qui voit un duo de fédéraux lancés dans une chasse à l'homme sur fond de flash-back de la guerre en Irak.

On pourra regretter que le livre ne soit pas plus dense, ce qui aurait sans doute permis de densifier chacun de ces angles et de tous ces personnages, mais étant « Farris addict » depuis Dernier appel pour les vivants et le diable en personne, j'ai aimé retrouver cette maîtrise de l'opposition entre la noirceur de ses personnages et la douceur d'une nature qui se veut accueillante et salvatrice pour qui sait s'y mouvoir. Et dans le genre, il est balèze le Farris !
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