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Critique de SMadJ


Que d'eau que d'eau disait Hollande sur son pédalo...

Présenté comme un succédané de "La Route" de McCarthy - Ouch la référence balle dans le pied tant ce livre est culte - ou comme un roman post-apo, "Une Pluie Sans Fin" est en fait un roman noir, aux relents de western Mad Maxien, tout simplement.
Avec ses thèmes de prédilection : l'anti-héros solitaire et dépassé, la course au fric, la trahison, la luxure, la convoitise, l'appât du gain et les meurtres.

Ce qui n'en fait pas un roman quelconque pour autant, l'idée de cette pluie diluvienne, sans fin, est un ajout bienvenue et original. Les conséquences de cette catastrophe naturelle vont ponctuer le récit d'éclats scénaristiques audacieux qui vont tenter de rendre ce roman unique et différent, à la voix haut perchée.

Découpé en quatre parties, le bouquin installe son cadre et ses personnages lentement, très lentement, trop lentement sans doute. Il faut atteindre la fin de la deuxième partie pour enfin frissonner et ressentir de la tension. Mais en revanche, arrimé sur les troisième et quatrième parties, le lecteur n'aura d'autre choix que de se laisser porter et dériver sur les flots sournois et sombres de l'histoire, abandonnant tout espoir lui qui entre ici.

Michael Farris Smith, en v'là un nom de cow-boy, nous propose une chevauchée désespérée, sorte de course contre la montre à travers le sud des Etats-Unis.
Nous suivrons donc une poignée de survivants qui, pour échapper aux tempêtes et intempéries mortelles, tenteront de remonter sur des territoires plus secs ; une nuée de personnages, plus ou moins réussis, qui vont graver le livre de leur empreinte.
Quand au personnage principal, Cohen, perclus de traumatismes et de chagrins suite au décès soudain de sa femme enceinte, il devra emprunter un chemin de croix émaillé de souffrances, de douleurs et de déchirures et devra morfler encore plus pour atteindre une quelconque rédemption. Autant dire que l'auteur va s'acharner dessus pour notre plus grand plaisir de lecteur sadique.

L'écriture est sublime. Elle est travaillée, concassée, roulée en boule pour en extraire un suc vénéneux et poétique, grandiloquent parfois mais efficace, aux rotondités harmonieuses et à la croupe accueillante.
L'intrigue aurait néanmoins gagné à être resserrée d'une bonne centaine de pages pour gagner en efficacité et en pugnacité. 3,5/5

Un grand merci à la Masse Critique de Babelio et aux Éditions Super8.
Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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