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EAN : 9782200618957
214 pages
Armand Colin (12/04/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Cet essai est consacré au montage au cinéma. Outre un rappel de la façon dont il est envisagé par différents cinéastes (Eisenstein, Vertov, Epstein, Tarkovski, Renoir, Godard, Bresson, Rohmer, Van der Keuken...), l'ouvrage propose une analyse de ses objectifs et de son langage. La « théorie du montage » développée ici est construite comme une théorie scientifique, avec comme postulat de départ l'existence d'une " énergie " de l'image, portée par les plans d'un film ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
S'il est bien un livre dont le titre n'est pas trompeur, c'est bien celui-ci. En effet, il s'agit bel et bien d'un essai qui s'intéresse au montage cinématographique, non pas d'un point de vue pratique (c'est-à-dire comment effectuer un montage) mais uniquement d'un point de vue théorique (c'est-à-dire quelle est la fonction, quel est le résultat du montage).

Et pour ce faire, l'auteure s'appuie sur l'analogie qu'elle trouve entre le montage au cinéma et les lois de la physique (mécanique des solides, mécanique des fluides, etc.). C'est un cocktail assez surprenant, je dois dire, de s'entendre parler de cinéma en faisant constamment référence aux lois et aux termes propres à la description des phénomènes physico-mathématiques, mais c'est une expérience à faire, si l'on s'y sent prêt.

Ce faisant, la thèse que soutient Térésa Faucon tout au long de son ouvrage (et qui est exprimée dès le sous titre, là encore, vous n'êtes pas trompés sur la marchandise), c'est qu'il existe une énergie dans les images animées (c'est-à-dire les plans) et que les lois de la conservation de l'énergie qu'on connaît en physique s'appliquent au montage cinématographique.

Je vous avoue que j'ai été un peu surprise par l'approche retenue mais que je ne la trouve pas saugrenue du tout. C'est parfois un peu ardu à suivre mais dans l'ensemble, on voit bien où elle veut en venir : nous prouver que son analogie fonctionne.

Bon, même si je reste assez dubitative quant à certains parallèles et que je considère que l'analogie a parfois (voire souvent) ses limites, je trouve cet ouvrage intéressant, ne serait-ce que parce qu'il m'a permis de me questionner sur des choses pour lesquelles je ne l'avais jamais fait. Dans l'ensemble, je me sens plus sensible et plus curieuse à la façon dont sont tronçonnés, agencés puis raboutés les films après l'avoir lu qu'avant.

L'auteure développe une pensée originale, qui ne fera peut-être pas consensus, mais qui est un outil de réflexion que je trouve intéressant pour catégoriser les différents types de montage, c'est-à-dire les différentes façon de couper les plans et de les faire s'enchaîner les uns à la suite des autres.

L'auteure présente également un certain nombre de séquences qui viennent illustrer ce qu'elle entend, par exemple par " liaisons rigide, complète et/ou non démontable " par opposition aux " liaisons élastiques, partielles et/ou démontables " ou encore les " liaisons incomplètes à n degrés de liberté ".

Elle m'a donné envie d'aller y voir de plus près, notamment Zabriskie Point de M. Antonioni, le Goût du Saké d'Y. Ozu, Donald and Pluto de W. Disney, Carrie de B. de Palma, le Cours des choses de P. Fischli et D. Weiss ou encore la surprenante séquence d'habillage/déshabillage dans L'Auberge du dragon de R. Lee. (Antonioni et de Palma sont cités pour plusieurs films et pour plusieurs procédés de montage différents)

En somme, j'ai l'impression d'avoir lu une thèse universitaire, au sens noble du terme, c'est-à-dire une réflexion poussée sur un terrain nouveau du savoir (du moins nouveau pour moi) et qui défend une idée nouvelle (idem), une façon différente d'appréhender un phénomène pourtant connu et discuté de longue date (depuis au moins un siècle).

Enfin, je tiens à préciser que celles ou ceux qui s'intéressent à la façon concrète d'apprendre à effectuer un montage (cinéma ou vidéo) n'auront pas forcément de réponses très précises à la lecture de cet ouvrage car ce n'est visiblement pas son objet.

Ce qui semble être la volonté première de Térésa Faucon, c'est de vous montrer que les plans recèlent une énergie et que celle-ci circule de l'un à l'autre par le biais du montage, mais aussi et surtout, que le montage (que les Anglo-saxons évoquent parfois sous l'appellation " final cut ") et qui consiste à sectionner des plans, les agencer et les coller, et bien que le montage, donc, dans son acception globale, c'est vous, spectateur des films, qui l'effectuez dans votre tête.

Le " final cut ", c'est vous : c'est vous, qui raboutez les séquences et qui les faites prendre sens, d'où une certaine divergence d'interprétation quelquefois d'un spectateur à l'autre. Bien entendu, c'est ce que j'en ai compris et je ne prétends pas que cela soit la seule interprétation possible, je dirais même que ce n'est qu'une parmi tant d'autres, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Essentielle au cinéma comme aux autres arts du temps, la répétition est une forme réflexive. Elle participe à une description et une définition qui passe par une déconstruction. […]
« La répétition est liaison » selon le mot de Valéry. […] Qu'elle donne une impression d'amplification, de développement (par ses propriétés génératives), ou de mouvement sur place par le retour du même, la répétition peut être définie par la dynamique de la réplique, au sens sismique, […] plus que par la reproduction ou la duplication.

INTRODUCTION, Répétitions mécaniques.
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Le paysage est aussi fait de temps, d'énergie dans le temps.

Partie I, chapitre 3 : Énergie de l'intervalle - Poétique du vide.
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