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EAN : 9782020607193
256 pages
Seuil (01/02/2004)
4.14/5   22 notes
Résumé :

Après le succès des contes pour la jeunesse, et s’inspirant également du succès de la présentation de La Conférence des oiseaux, cette collection de contes de sagesse dirigée par Henri Gougaud s’adresse à un public adulte. L’idée est de publier des livres élégants avec une iconographie classique et de faire de chaque livre, sur le modèle du Yi-king, un objet de réflexion.Grâce à un texte introducteur de Henri Gougaud, le lecteur aura le loisir de choisir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'adore l'Asie! J'adore le travail de Pascal Fauliot alors autant vous dire que je me suis fait plaisir. Ici, les contes présentent le Tao. C'est une façon de pensée bien définit. Tout se trouve en nous. À nous de le saisir. C'est assez compliqué à définir. Quand on me pose la question, je répond "lis le livre." Un peu lâche mais plus simple. C'est un sujet très vaste et en même temps si simple.


J'ai toujours été fasciné par cette philosophie. Si on pouvait mettre en application le tao au quotidien, ce serait génial. Mais c'est beau de rêver. (je dis ça parce que mes voisins font un bruit pas possible. Et le pire c'est qu'ils ne sont pas mes voisins directs mais c'est une autre histoire). Pour en revenir aux contes, ils m'ont tous fasciné. Je les ai lu au self pendant mon travail (pour mon excuse, on a quasiment plus de passages mais je dois y rester plus d'une heure. Autant que cette heure soit mise à contribution). Et j'étais tellement imprégnée par ces textes que j'en ai parfois oublié de relever la tête. Ce livre vous apporte le sourire par certaines et une réflexion par d'autres. Il n'y a rien à jeter.


J'ai été d'autant plus saisie par l'ambiance. En effet, par moment, j'avais le sentiment de voir, sentir voir vivre les situations. C'est ça que j'aime dans les livres de Pascal Fauliot. Il ne se contente pas d'écrire, il nous sentir et ressentir les choses. On ne peut pas rester spectateur. On se retrouve forcément inclue dans ce qu'il se passe. J'en viens à espérer pouvoir rencontrer l'auteur. Je suis sûre que j'apprendrais beaucoup.


En bref, foncez sur ce bijou et sur tous les livres de l'auteur. Encore plus si l'Asie vous passionne, vous ne serez pas déçus.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Voici un recueil de contes taoïstes, et l'ensemble est un véritable manuel de sagesse et de réconfort.

J'y ai trouvé bien des réponses à mes questionnements sur l'existence, et même si ça n'a pas tout réglé ;-) , il a souvent contribué à me mettre du baume au coeur. Toutes les réponses et tous les trésors se trouvent en nous, il suffit de savoir les débusquer.

Les textes sont en plus agrémentés de superbes illustrations.

Ce livre est un petit bijou à ne jamais garder longtemps loin de soi.
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Ces contes sont effectivement empreints d'une grande sagesse soutenus par une grande pureté dans le récit. de quoi méditer.
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C'est à consommer de temps en temps, un conte par ci, par là, avec toujours quelque chose à en retirer. Un mélange de poésie, de voyage dans le temps et de sagesse. un livre de chevet a ouvrir quand le besoin de réconfort ou de conseil se fait sentir.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le Voyage du Tailleur de pierre
Un tailleur de pierre fort habile vivait au pied d'une montagne. Il avait le don pour choisir les meilleurs blocs de la carrière, les extraire en un tour de main, les tailler avec adresse. La maîtrise de son art lui valut une belle réputation qui fut colportée jusqu'au chef-lieu du canton. Un riche commerçant le fit venir pour lui commander des marches de grès rose afin de remplacer son vieil escalier de bois vermoulu. Pendant son travail, le tailleur eut tout le loisir d'apprécier la splendide demeure du bourgeois, ses meubles de bois précieux, ses mets plantureux, ses nombreux serviteurs, sa femme et sa concubine pomponnées dans leurs robes de soie. Quand l'artisan rentra chez lui, le contraste fut si saisissant qu'il en eut du vague à l'âme. Malgré son talent, il s'éreintait pour parvenir tout juste à nourrir sa nombreuse descendance. Il était condamné à vivre dans une masure étroite et enfumée, à manger du gruau de riz en compagnie de sa femme mal fagotée, au milieu de leur bruyante marmaille. Jamais il n'aurait la belle vie du bourgeois !
Le lendemain, le tailleur de pierre partit pour la montagne. N'ayant plus le cœur à l'ouvrage, il quitta le sentier qui conduisait à la carrière et grimpa celui qui menait à la cabane de bambou d'un taoïste. Le vieil anachorète, que l'on disait immortel et magicien, lui servit une tisane douce-amère et lui demanda quel tourment l'avait conduit jusqu'à sa modeste retraite. L'artisan lui conta sa visite chez le bourgeois et, à la fin, se lamenta sur son sort.
- Qui a perçu l'illusion de ce monde mouvant, répondit le sage, qui s'est ouvert au Tao, ne voudrait pas échanger sa hutte contre un palais. Mais comment renoncer à ce qu'on ne connaît pas ? Et le vieillard esquissa de la main une manière d'idéogramme, tout en murmurant quelques mots impénétrables. Le tailleur de pierre se retrouva aussitôt à la place du riche commerçant, dans sa somptueuse maison ornée d'un nouvel escalier de grès rose ! Il ne se posa pas plus de questions et se hâta de croquer à pleines dents cette vie opulente et douillette.
Quelques jours après, alors qu'il flânait dans la rue principale de la bourgade, le tailleur vit la foule s'écarter pour laisser passer un cortège. C'était le préfet en tournée d'inspection, confortablement installé dans un palanquin doré, entouré de ses laquais et de ses gardes rutilants. L'homme des montagnes, tout ébahi, resta au milieu du passage à contempler le spectacle, obligeant ainsi la procession à s'arrêter. Les gardes se ruèrent sur lui et présentèrent au mandarin le fâcheux qui avait eu l'outrecuidance d'arrêter son palanquin. Le dignitaire, furibond, le condamna à recevoir cent coups de bâton et à payer cent taels d'argent. On n'outrage pas impunément le représentant du Fils du Ciel !
Notre tailleur de pierre regretta de ne pas avoir souhaité plutôt être préfêt... et il se retrouva aussitôt dans le palanquin doré! Quand il découvrit le palais du mandarin, le tailleur de pierre n'en crut pas ses yeux. Bois laqués, statuettes de jade et d'ivoire, mets raffinés, concubines envoûtantes dans leurs délicates robes de satin, tout ce luxe lui faisait tourner la tête. Au comble du bonheur, il pensa qu'il était parvenu au royaume des Immortels. Mais notre dignitaire, qui n'avait pas l'expérience de son prédécesseur, reçut un jour une convocation à la Cité interdite où il lui lut signifié que Son Altesse Impériale, ayant eu de nombreuses plaintes à son sujet, le démettait de ses fonctions et l'envoyait combattre les barbares du Nord.
Notre tailleur de pierre regretta de ne pas être empereur. La, au moins, il n'aurait de comptes à rendre à personne et il serait ainsi le maître du monde. Il jouirait d'ailleurs du plus grandiose palais que des yeux mortels puissent contempler. Et par le pouvoir du taoïste de la montagne, le tailleur de pierre se retrouva assis sur le trône impérial. Le nouvel empereur, ne comprenant pas grand-chose à l'argot diplomatique ni à la langue de bois politique, laissa ses ministres gouverner à sa place. Il préféra jardiner dans le parc délicieusement paysagé de la Cité interdite et se prélasser sur les divans accueillants du gynécée. Et le tailleur de pierre, dans son innocence, avait mis en pratique, sans le savoir, le précepte de Lao-tseu : par la vertu du non-agir, l'ordre naturel se maintient. Mais on ne s'improvise pas impunément Fils du Ciel et sans doute négligea-t-il quelque rite ancestral qui maintenait l'harmonie entre le Ciel et la Terre. Une terrible sécheresse s'abattit sur l'Empire du Milieu. Les cours d'eau et les étangs furent à sec, les sources et les puits se tarirent. Même à l'ombre des murs du jardin de la Cité interdite, la chaleur caniculaire fit des ravages. Sous le soleil de plomb, les pivoines, les roses, les orchidées, les bambous et les bosquets nains moururent de soif entre les mains attendries de l'empereur.
Le souverain le plus puissant du monde comprit que l'astre solaire lui était supérieur. Et le tailleur de pierre regretta ardemment de ne pas trôner à sa place dans le ciel. De sa lointaine montagne, le vieux taoïste capta aussitôt sa pensée car, soudain, le tailleur de pierre insatiable se pavanait sur la voûte céleste. De là, il pouvait imposer son pouvoir à toute la surface de la terre, caresser et faire chanter la diversité des paysages, des choses et des êtres. Et sans cesse admirer son œuvre renouvelée.
Jusqu'au jour où les nuages revinrent, tout d'abord, il fut borgne, puis complètement aveugle. Il ne pouvait plus jouir du spectacle qu'il créait. Il enragea. Le nuage, cette vapeur inconsistante, était donc plus puissant que lui, fournaise ardente. Il regretta de ne pas être à sa place. Le sage de la montagne exécuta son petit tour de passe-passe et notre tailleur de pierre se retrouva nuage. Il fit quelque temps la nique au soleil, lui tirant non-chalamment son écran de fumée. Mais il fut bientôt emporté par un grand courant d'air taciturne qui le ballotta dans les six directions, l'effilocha, le déchira. Il était sans force entre les mains du vent. Il avait trouvé son maître, sans doute le plus puissant, le plus insaisissable de l'univers. Il regretta de ne pas y avoir pensé plus tôt.
Par le pouvoir du vieux sage, le tailleur de pierre fut souffle de vent. Il prit de la vitesse, de la vigueur, se mua en un redoutable ouragan. Il jouait à renverser les arbres, à souiller les toitures, à faire crouler les murs. Il fut arrêté par une haute montagne. Il s'acharna sur elle, tenta de l'ébranler, de la déraciner, de l'escalader. Rien n'y fit. Il s'essouffla. Il avait donc trouvé plus fort que lui. Il souhaita être montagne. Et par la magie du Tao, le tailleur de pierre fut un pic altier, couronné de nuages. Il était inamovible et insensible à la neige et aux rayons du soleil. Il pensait avoir atteint la félicité suprême d'un Immortel. Mais il sourcilla, manifestant une petite gêne. L'un de ses orteils le démangeait et il ne pouvait pas se gratter! Comme c'était agaçant! Insupportable, même!
Il remarqua enfin, à travers une trouée de brume, un humain minuscule, un misérable mortel, qui tenait à la main une masse. C'était un petit tailleur de pierre, un moins que rien, qui lui sapait le moral ! Il n'y avait donc rien de plus puissant au monde ce pauvre type... Et après le voyage magique que lui fit faire le sage, le tailleur de pierre se retrouva dans sa carrière, au pied de la montagne. Il admira le paysage comme si ses jambes ne l'avaient jamais porté jusque-là. Puis il se mit à l'ouvrage, chantant à tue-tête. Le soir, il rentra chez lui, embrassa avec plaisir sa femme et ses enfants qu'il trouva plus beaux et plus vrais que les courtisans. Et plus jamais il ne se plaignit de son sort.
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Le Rêve du papillon

Par une bel après-midi noyé de soleil, un dignitaire s'était aventuré sur les sentiers escarpés de la vallée profonde où Tchouang-tseu avait élu domicile. La mandarin, brillant lettré qui avait passé tous les degrés des examens et obtenu un post e de conseiller auprés du roi de Wou, voulait poser au vieux maître une question sur le Tao, dans l'espoir de respirer l'effluve de l'Indicible.

La chaumière était déserte, la porte grande ouverte. Des traces de sandales, toutes fraîches, menaient à une prairie pentue. Le dignitaire les suivit et il découvrit Tchouang-tseu endormi à l'ombre d'un vieil arbre noueux, la tête sur un coussin de fleurs des champs. Le lettré toussota et les sage ouvrit les yeux.

- Ô Maître, pardonnez-moi de troubler votre repos. Je viens de fort loin vous interroger sur le Tao.

- Je ne sais pas si je pourrai répondre répondit Tchouang-tseu en se frottant les yeux.

- Vénérable, votre modestie vous honore.

- Cela n'a rien à voir, non. A vrai dire, je ne sais plus rien. Je ne sais même plus qui je suis!

- Comment est-ce possible? demanda le mandarin interloqué.

- Oh c'est très simple, reprit le vieux taoïste, l'air songeur. Figurez-vous que tout à l'heure, en dormant, j'ai fait un rêve étrange. J'étais un papillon voltigeant, ivre de lumière et du parfum des fleurs. Et maintenant, je ne sais plus si je suis Tchouang-tseu ayant rêvé qu'il était un papillon ou un papillon qui rêve qu'il était Tchouang-tseu!

E t le conseiller du Roi de Wou, bouche bée s'inclina profondément et retourna sur ses pas, ruminant cette parole énigmatique dans l'espoir d'en tirer le suc.
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Les paroles vraies ne sont pas séduisantes.
Les beaux discours ne sont pas véridiques.
Le sage n'argumente pas.
Le discoureur est un charlatan.
L'intelligence n'est pas l'érudition.
Le savoir n'est pas la connaissance.
Le sage se garde d'amasser.
En se dévouant à autrui, il s'enrichit.
Après avoir tout donné, il possède davantage.
Le Tao est inépuisable.
Le sage agit sans rien attendre en retour.
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Ce livre n'est pas fait pour être lu
mais pour être fréquenté comme un ami proche, secret.
Vous pouvez lui demander de vous nourrir,
il vous nourrira,
de vous éclairer, il vous éclairera,
de vous émouvoir, de jouer, il jouera avec vous
le jeu le plus mystérieux du monde,
celui du hasard qui n'existe pas.
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Vidéo de Pascal Fauliot
A propos des contes avec Pascal Fauliot et Patrick Fischmann (extrait)
>Coutumes, savoir-vivre, folklore>Folklore>Littérature populaire orale (601)
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