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René-Noël Raimbault (Traducteur)Michel Gresset (Traducteur)Henri Delgove (Traducteur)André Malraux (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070362318
384 pages
Gallimard (01/01/1972)
3.92/5   575 notes
Résumé :
C'est Sanctuaire qui valut à Faulkner sa réputation d'auteur ténébreux et scandaleux. L'écrivain n'a-t-il pas tenu à inventer, selon son expression, "l'histoire la plus effroyable qu'on puisse imaginer"? En réalité, il s'est inspiré d'un fait divers, survenu dans un night-club de la Nouvelle-Orléans : le viol d'une jeune fille avec un "objet bizarre", suivi d'une étrange séquestration.

Dans un climat de violence, de bassesse et de corruption, remarqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 575 notes
J'ai abandonné la lecture de ce livre. J'ai résisté jusqu'à la centième page, barrière psychologique faisant que, si je m'ennuie ou si je ne comprends rien (les deux ici mon Général !), je jette le gant comme on le disait au Moyen Âge. Alors je n'accuse personne... surtout pas Faulkner (pas envie de me faire lyncher en place publique !!! ) et je me dis qu'il faudra peut-être attendre le dég... euh, déclic (ceci dit, j'attends toujours celui pour Joyce mais il ne veut pas arriver ) pour apprécier à sa juste valeur (ou pas) ce bouquin !
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A la cent-trentième page, je suis toujours incapable de savoir combien de personnages interviennent dans l'histoire. Combien d'hommes, chacun plus effrayant que les autres, partagent cette maison perdue et ruinée. Quel est celui, s'il existe, qui a une autorité sur les autres.
Je ne suis pas certaine d'avoir compris comment la jeune fille est arrivée dans ce lieu et pourquoi il lui est impossible d'en partir.
Je constate surtout que cette lecture demande un effort non récompensé : dois-je vraiment m'immerger dans cette ambiance glauque, m'imposer la lecture de ces échanges abrupts et informes entre brutes avinées, de leurs coups et de leurs rixes, de leurs menaces grossières, de leurs comportements primaires, et tout cela dans une confusion qui fait que j'ignore souvent de qui il est question, et quelles sont ses intentions ?
Le plaisir de lire n'y est pas. Mais si on porte Faulkner aux nues, il doit bien y avoir une raison…

Et puis l'histoire quitte la maison pour la ville avoisinante et j'identifie mieux la place et le rôle de chacun. Alors la fascination s'installe, avec la connaissance des personnages qui s'approfondit. Ces silhouettes presque caricaturales deviennent des femmes et des hommes dont on aperçoit le passé, dont on découvre la capacité à affronter la vie, ses heures médiocres ou terribles. Terriblement médiocres ou médiocrement terribles, le choix se limite à peu près à ça.

De ce tout de mélange misérable, deux ou trois figures émergent pourtant, et tentent de sauver la dignité et la droiture. Tommy, à la tête simple et au coeur bon, voudrait protéger la jeune fille. Cela lui coûte la vie. Malgré l'opposition de sa soeur et l'opinion publique impitoyable, Horace Benbow, avocat, prend la défense de Lee Goodwin accusé du meurtre de Tommy. Et la femme De Lee reste aux côtés de son homme, éprise et obstinée, leur bébé toujours dans ses bras ou sur ses genoux.

Tout se passe dans l'état du Mississipi, entre Jefferson et Memphis, dans les années 1920 ou 1930 je suppose.

Ce livre est celui de la sauvagerie. Celle d'hommes qui n'ont que leurs instincts pour mener leur vie. Celle, à peine plus policée, d'une société puritaine et aveugle qui condamne avant même de juger. Aux excès tragiques et aux crimes des premiers, elle n'oppose que des carcans, des préjugés, une étroitesse d'esprit et une intolérance qui comptent pour rien son incapacité à offrir à ses membres des conditions de vie décentes.

Ce roman est parfaitement désespéré.

L'écriture de Faulkner, je ne vais pas prétendre la qualifier. J'en retiens que si sa puissance brutale ne laisse pas d'échappatoire quand elle parle du pire de l'homme, elle suscite d'autant plus l'émotion quand elle se trouve confrontée à la bonté, l'amour fou, le sens de l'honneur.

PS : j'aime beaucoup trouver des personnages d'avocats lumineux dans mes lectures. Ce n'est pas si fréquent. Mais j'ai pensé souvent à Atticus Finch (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur) en admirant l'obstination courageuse d'Horace Benbow. Horace, grand frère d'Atticus, de 30 ans son aîné, si je me fie aux dates d'édition des deux livres.
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Sanctuary
Traduction : Maurice-Edgar Coindreau

De « Sanctuaire », André Malraux a dit qu'il symbolisait « l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier. » de la tragédie antique, Faulkner a en effet retenu l'exceptionnelle rigueur de la construction et son « Sanctuaire » est vierge de ces monologues intérieurs, de ces tentatives de déstructuration du récit en vue d'une recréation joycienne du mode d'écriture – et du mode de lecture. « le Bruit et la Fureur » sont à mille lieues de là et, n'était la volonté délibérée du romancier de nous dissimuler pratiquement jusqu'à la fin la terrible infirmité dont souffre Popeye et qui a conditionné les trois-quarts de son destin, le déroulement du récit serait absolument classique.
Nous sommes dans les années vingt, dans ce « vieux Sud » où Faulkner a situé l'essentiel de son oeuvre. La Prohibition bat son plein et les gangs prospèrent. Quant aux ivrognes, même s'ils sont tenus de boire en cachette, ils sont légion. Parmi eux, Gowan Stevens, qui aime à se définir comme un « gentleman de Virginie » et qui, en tant que tel et en dépit de son jeune âge et de l'excellente famille qui est la sienne, trouve élégant et même indispensable de se saouler à mort plus souvent qu'à son tour.
Gowan doit à sa belle prestance et à son sens certain du baratin la grâce de sortir avec la jeune et jolie fille du juge Drake, Temple, plus préoccupée de virées nocturnes dans les night-clubs que de ses études universitaires. A l'issue de l'une de ces sorties, Gowan promet de la raccompagner le lendemain au train qui doit la ramener à son université. Mais, déjà fortement imbibé et taraudé par le besoin de boire à tout prix, le jeune homme, au lieu de la conduire directement à la gare, entraîne Temple dans la ferme isolée qui abrite les alambics de Lee Goodwin. Celui-ci revend évidemment une partie de son alcool clandestin à un gang de Memphis et il se trouve que, une livraison étant justement à l'ordre du jour, deux hommes de main du gang doivent passer la soirée chez Goodwin.
Si Temple réussit tant bien que mal à survivre à une nuit de beuverie qui rend Gowan tout-à-fait incapable de la défendre des entreprises de Van, l'un des deux gangsters ; si la compagne de Goodwin, Ruby Lamar, d'abord hostile à l'égard de la jeune fille, fait ensuite tout pour la protéger des violences d'hommes que la boisson livre à leurs pires instincts ; en définitive, elle n'échappera pas à Popeye, malfrat solitaire, asocial, adepte des pistolets automatiques et qui, dès le premier chapitre du roman, est assimilé par son créateur à « cette chose noire qui sortit de la bouche de Mme Bovary et se répandit sur son voile de mariée quand on lui souleva la tête. »
Mais avant de violer Temple, Popeye a eu le temps d'abattre Tommy, le garçon de ferme un peu simplet de Goodwin, qui cherchait à protéger la jeune fille. Lorsque, après le départ de Popeye qui a embarqué Temple dans sa Packard, Goodwin se retrouve avec le cadavre du malheureux, il comprend qu'il n'a d'autre choix que de prévenir la police. Comme il a malheureusement un casier judiciaire déjà assez chargé, il échoue dans la prison du comté, sous inculpation d'homicide volontaire.
Un jour qu'il s'était égaré et avait débarqué dans sa ferme, Goodwin avait sympathisé avec Horace Benbow, un avocat à l'âme de poète qui, dans le roman, fait manifestement référence au sens de l'honneur et au code quasi chevaleresque qui étaient de mise dans certaines classes de la société sudiste, avant la Guerre Civile. Persuadé de l'innocence de Goodwin, Benbow décide de le défendre. Mais, comme son client ne tient pas à « moucharder » Popeye, il en est réduit à entreprendre son enquête personnelle qui le fera remonter jusqu'au gangster et jusqu'à Temple.
Dès qu'il apprend la présence de Temple à la ferme au moment du meurtre, Benbow comprend qu'il lui faut à tout prix retrouver celle qui, d'après ce que lui en a dit Ruby, est bel et bien le seul témoin oculaire de l'assassinat de Tommy. D'indice en coup de chance, l'avocat parvient à la localiser dans le bordel de Memphis où Popeye loue à demeure une chambre la pittoresque et maternelle Miss Reba, veuve inconsolable d'un certain Bedford et qui, depuis le décès de celui-ci, vit seule entre ses deux chiens – rebaptisés avec un humour discutable « Reba » et « Mr Bedford » - ses « filles » et sa fidèle domestique, Minnie.
C'est là que Popeye a amené un soir la pauvre Temple. C'est là que Miss Reba a fait venir son médecin attitré pour panser l'important saignement de la jeune femme. C'est là que Popeye est venu et revenu bien souvent pour couvrir Temple de bijoux et de toilettes de luxe. C'est là aussi qu'il n'a pas arrêté de se disputer avec elle et de la frapper. C'est là encore que, pendant quatre jours, il a amené Red, un jeune et beau garçon qui a passé une nuit, puis une autre, suscitant la désapprobation, puis les soupçons de Minnie et de Miss Reba. Miss Reba en effet est anglo-saxonne et, en tant que telle, n'entend pas tenir « une maison à spécialités » - dans le texte original, un « bordel français. » Or, quand deux hommes se retrouvent avec une femme et que l'un d'entre eux se contente de regarder, il y a « spécialité » - et donc « bordel à la française » …
Ainsi se délite lentement le personnage de Popeye. Ainsi le lecteur est-il amené peu à peu à comprendre, jusqu'à l'épi de maïs final et ensanglanté que l'Attorney général brandira en plein tribunal, au dernier jour du procès Goodwin.
Aussi implacable que dans les grands drames shakespeariens, l'horreur est absolue puisque Goodwin est condamné pour un crime qu'il n'a pas commis et que la foule, révoltée par les conditions dans lesquelles s'est déroulé le viol de Temple, met le feu à la prison pour s'emparer de lui et le lyncher d'une façon particulièrement atroce.
Pendant ce temps, Temple, qui a sombré dans une semi-démence, s'éloigne au bras de son père, vers la vie brumeuse et décalée qui sera désormais la sienne. Faulkner ne nous dit pas si son témoignage, imputant de façon formelle le meurtre de Tommy au malheureux Goodwin et non à Popeye, est le résultat de son état psychique ou le signe d'un attachement sado-masochiste à son tortionnaire.
Horace, quant à lui, complètement laminé par l'échec, rentre au bercail, auprès de l'épouse qu'il avait quittée. Et Popeye … Popeye paiera malgré tout ses dettes à la société : on le pendra en Alabama pour le meurtre d'un policier. Mais auparavant, Faulkner nous aura rapporté ce qui fut son destin : naissance malvenue, enfance déséquilibrée, les premières cruautés contre les animaux, puis son entrée dans la pègre où la Prohibition le rendit extrêmement riche alors que, par une étrange ironie du sort, sa santé lui avait toujours interdit d'absorber une seule goutte d'alcool.
Ainsi, en parfait accord avec la tradition de la Grèce ancienne qui voulait que les dieux eux-mêmes n'échappassent pas au Destin, la Fatalité aura mené l'intrigue de « Sanctuaire » à son dénouement sans espoir. Et c'est à la soeur d'Horace Benbow, Narcissa la bien nommée, toujours habillée de blanc, que revient ce rôle impitoyable et décisif.
Je vous laisse découvrir pourquoi ...
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Il en va du roman noir comme du chocolat... on doit pouvoir en mesurer le % de cacao ou de noir... Hammett et son Faucon maltais gravitent aux alentours de 30%. Stout ou Cheyney aussi. Irish et sa mariée en noir vers 50%. McBain un peu au-dessus. Goodis, Thompson ou Ellroy atteignent sans trop de mal les 80%. Voire davantage.

Faulkner avec Sanctuaire culmine à 99%.

Il m'a bluffé avec cette histoire de paumés. C'est indescriptible. Il nous fait prendre des vessies pour des lanternes et dépeint des personnages, des tronches... mais à la seule fin de raconter une histoire. le tout est découpé avec un étrange emporte-pièce, les digressions abondent, la chronologie s'étiole.

Le récit est lent, mesuré, structuré mais maîtrisé. Tout vient à point à qui sait attendre semble nous dire Faulkner. Il nous fait languir longuement pour enfin distiller l'information que nous souhaitons... et il nous surprend car s'il répond à nos interrogations ce n'est certainement pas en donnant l'information. Il faut aller la chercher, la deviner entre les lignes. Même au bout de plus de 350 pages, il arrive par un tour de passe-passe à faire basculer le récit. Nous arrivons pile à l'endroit choisi par Faulkner. C'est (je me répète) indescriptible de maîtrise. Une chape de plomb sur un univers bouché, voilà ce que nous offre Faulkner. Meurtres, lynchage d'un innocent, amoralité des personnages, viol, déshérance... la panoplie des paumés et du roman noir est complète. N'en jetez plus. Faulkzer offre un indicible cadeau que je vais mûrir longtemps en moi.

Et en prime, que dire de cette poésie noire, glauque... ?Longtemps je garderai à l'esprit l'image d'un steak glapissant au fond de la poêle... Glapir... Ce n'est qu'un exemple parmi des dizaines.

Avec Sanctuaire, mon premier Faulkner, je viens de combler un trou béant dans ma culture. Je viens aussi de découvrir un auteur.
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Avec Faulkner, je dois y aller doucement. On a tous des auteurs qui font peur, dont on redoute de ne pas pouvoir pénétrer l'univers et Faulkner en est un pour moi, malgré un très grand appétit pour la littérature américaine.
Voilà donc un grand pas de franchi avec la lecture de Sanctuaire, après une première lecture de nouvelles et quelques tentatives avortées.
La bonne surprise, c'est de ne pas m'être retrouvée confrontée à l'univers hermétique et la langue abscons auquel je m'attendais. Autant j'ai du mal à saisir la dimension universelle de cette histoire poisseuse et glauque de viol quasi libérateur et de frustrations noyées dans l'alcool frelaté, autant j'ai pu ressentir à chaque ligne l'atmosphère délétère d'un vieux Sud en décomposition et percevoir tout ce que l'auteur a apporté à toute une génération d'écrivains après lui, de Case à Donald Ray Pollock. C'est immoral, ça pue l'enfer et c'est d'une noirceur étouffante, mais sans l'ombre d'un doute c'est de la littérature.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
incipit :
Caché derrière l'écan des broussailles qui entouraient la source, Popeye regardait l'homme boire. Un vague sentier venant de la route aboutissait à la source. Popeye avait vu l'homme, un grand sec, tête nue, en pantalon de flanelle fatigué, sa veste de tweed sur le bras, déboucher du sentier et s'agenouiller pour boire à la source.
La source jaillissait à la racine d'un hêtre et s'écoulait sur un fond de sable tout ridé par l'empreinte des remous. Tout autour s'était développée une épaisse végétation de roseaux et de ronces, de cyprès et de gommiers, à travers lesquels les rayons d'un soleil visible ne parvenaient que divisés et diffus. Quelque part, mystérieux, et pourtant tout proche, un oiseau lança trois notes, puis se tut.
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Puis, il descendit tranquillement les marches et rentra dans le soleil. Il demeura là, tandis que de chaque côté de lui, elles passaient en un flot régulier de petite robes multicolores, bras nus, cheveux plaqués et brillants , avec, dans leurs yeux, cette identique expression de fraîcheur innocente et hardie qu'il connaissait si bien, avec l'identique et violente peinture de leurs bouches ; comme de la musique en mouvement, comme du miel versé dans un rayon de soleil, païennes, fugitives et sereines, évocations soleilleuses et légères de tous les jours abolis et de toutes les joies entrevues. Dans un flamboiement de lumière, dans un miroitement de chaleur, leur troupe s'épandit à travers des clairières ouvertes sur des visions de mirage : pierre ou brique, colonnes sans chapiteaux, tours qui semblaient flotter au-dessus d'un nuage vert en une lente débâcle à l'encontre du vent de sud-ouest, senestre, impondérable et doux. Et il restait là, l'ouïe tendue vers l'apaisement claustral de la cloche ...
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Ils se mouvaient aussi lentement que des moutons, tranquilles, impassibles, encombrant la circulation, contemplant avec l’énorme et insondable placidité des bestiaux et des dieux l’empressement des gens en chemises et en faux-cols de citadins, fonctionnant hors du temps, ayant laissé le temps épandu là-bas, sur la campagne lente, impondérable, verte de maïs et de coton dans la dorure de l’après-midi.

(p 143)
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Faulkner, le plus grand romancier du 20ème siècle? Quand on le lit, et quelle que soit l'oeuvre par laquelle on commence, on se demande franchement, pourquoi?
Si c'est pour la difficulté de ses romans et de la dureté de ses intrigues, personne ne peut en disconvenir; mais sans doute pas un auteur majeur. Enfin si, il l'est pour une ceratine élite à qui le style, novateur, le blanc qui parle aussi bien des noirs, ne laissent pas indifférent. La clé de tout est celle-là, il y a certaines oeuvres, philosophiques notamment, qui ne sont pas adressées au commun des lecteurs mais plus à un lectorat choisi, trié sur le volet. Eux seuls en discutent entre eux, avec des termes qui, à nous, nous échappent.

Enfin, et honnêtement, si Sancutaire ou Le bruit et la fureur ont été écrits aujourd'hui, disons en français, quel éditeur aurait publié ça? Qu'on arrête de se foutre de la gueule du monde.
Que ceux qui ne savent pas lire les citiques n'y répondent pas. C'est pourtant simple. On ne répond pas pour répondre...
Temple ne vit pas, n'entendit pas s'ouvrir la porte de sa chambre. Au bout d'un instant, elle tourna par hasard les yeux de ce côté et y aperçut Popeye, son chapeau sur l'oreille. Sans bruit, il entra, ferma la porte, poussa le verrou, se dirigea vers elle. Tout doucement, elle se renfonça dans le lit, remontant jusqu'au menton les couvertures, et resta ainsi, anxieusement attentive aux gestes de Popeye. Il s'approcha, la regarda. Elle sentit son corps se contracter insensiblement, se dérober dans un isolement aussi absolu que si elle eût été attachée sur le clocher d'une église. Elle sourit à Popeye d'un pauvre sourire humble et gauche, découvrant l'émail de ses dents.
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De quel écrivain génial André Malraux parlait-il quand il a dit : « C'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier » ?
« le Bruit et la fureur » de William Faulkner, c'est à lire en poche chez Folio.
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