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Citations sur Histoire de l'art. L'art renaissant (16)

Nous avons vécu deux ou trois siècles avec le sentiment que la
Renaissance italienne retrouva, pour notre consolation, la voie
perdue de l’art antique, et qu’il n’y avait avant elle et hors
d’elle que barbarie et confusion. Quand notre besoin de les aimer
nous a fait regarder passionnément l’œuvre laissée par les
artistes qui précédèrent, aux derniers temps du moyen âge,
l’essor italien, nous avons méconnu et calomnié l’Italie. Nous
lui avons reproché l’action qu’elle exerça sur les peuples occidentaux,
nous avons refusé de voir que les peuples occidentaux,
après l’épuisement momentané de leurs ressources spirituelles,
devaient subir la loi commune et demander à des élé-
ments plus neufs de féconder leur esprit. Nous sommes ainsi
faits qu’il nous est très difficile de nous placer hors de l’histoire
pour la considérer de loin et que nous attribuons trop volontiers
une valeur définitive aux sentiments que nos désirs actuels
nous dictent. Ce besoin d’absolu qui est notre souffrance
et notre force et notre gloire, nous refusons de l’accorder aux
hommes qui prirent, pour l’assouvir, un autre chemin que
nous.
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La fresque est faite pour fixer l'instant passionnel dans une matière solide comme la méditation.
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L'histoire vécue chaque jour forçait l'anachronisme à vivre. Les hommes de ce temps-là n'avaient pas le loisir de fouiller les bibliothèques. Et puis c'était toujours l'esprit méditerranéen. Il ne changeait pas beaucoup plus que le sol et la lumière. Les turbans, les robes patriciennes, les animaux et les fruits merveilleux entraient dans les palais de Venise pour y rencontrer des marchands italiens et des femmes aux épaules nues, et l'immobile Orient qu'apportaient les marins avec leurs denrées et leurs récits mêlait l'histoire sainte à l'histoire vivante, la légende païenne à la vérité sensuelle dans l'éternité de la seconde que le génie d'un homme saisissait. Tintoret est l'historien de la terrible République.
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Ceux qui ont invoqué l'esprit de leur propre race pour condamner l'action de l'Italie au nom des erreurs qu'elle a fait commettre à des imitateurs indignes de l'assimiler, accusent en réalité Michel-Ange ou Titien d'être des hommes de leur race et de n'être pas nés au XIIIe siècle dans l'Europe du Nord. Si nous avons écouté les héros italiens, c'est parce qu'ils sont venus à l'heure où notre instinct les réclamait.
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Après Mozart, Beethoven. La grandeur de Michel-Ange, c’est d’avoir compris et d’avoir dit que le bonheur définitif ne nous est pas accessible, que l’humanité cherche le repos pour ne plus souffrir, et, pour ne pas mourir, se replonge dans la souffrance dès qu’elle a trouvé le repos. Le martyre de Florence, déchirée sans s’en rendre compte entre son besoin de définir la forme et son spiritualisme éperdu, naît de sa propre incertitude. Michel-Ange, où se prolonge ce martyre, saisit la certitude, mais il exprime la douleur même qu’on traverse pour la saisir. La composition centrale du plafond de la Sixtine est le centre de sa pensée. Le serpent dont les anneaux s’enroulent autour de l’arbre solitaire est à la fois la tentation qui se penche sur l’homme et la femme, et l’ange qui les chasse du paradis. Le choix n’est pas possible. Si nous ne voulons pas connaître, nous ne jouirons pas. Dès que nous connaîtrons, nous commencerons à souffrir. Michel-Ange révèle aux hommes qu’ils ne peuvent rien espérer au-delà de cet équilibre qui ne les satisfait pas, et, plein d’amertume à l’idée de son impuissance, il le leur livre avec dédain.
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La décomposition de l'unité architecturale correspondait au travail d'analyse qui commençait à diviser le corps social, et la libération des arts et des sciences, l'essor irrésistible et brusque de la sculpture, de la peinture, de la musique, de la littérature et de l'imprimerie annonçaient la substitution de l'enquête individuelle à la grande création spontanée où la magnifique énergie des peuples ressuscités résumait ses besoins depuis deux ou trois cent ans. (p.11)
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Le plus haut symbolisme humain réunissait l'âme et la forme. Le sujet éternel, celui que les poètes juifs ont arraché à l'anecdote pour l'installer jusqu'à la fin des temps dans notre mécanisme intellectuel même, l'histoire immuable de l'homme qui ouvre ses yeux à la vie, qui veut interroger la vie, que la vie blesse et qu'elle condamne à l'interroger plus profond pour panser cette blessure et en ouvrir d'autre, le sujet éternel fleurissait.
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L'invention de l'imprimerie n'a pas, comme le dit Victor Hugo, tué l'architecture ogivale. Tout au plus a-t-elle un peu hâté sa mort. Quand Gutenberg trouva la presse, Masaccio et les Van Eyck avaient depuis dix ou quinze ans montré ses voies à la peinture [...] (p.11
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L'arabesque est la traduction plastique du plus haut individualisme.
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Il couvrit de fresques et de toiles cent murailles d'églises, de palais, d'écoles, de cloîtres, souvent pour rien, pour se soulager. Il était comme un gouffre souterrain, trop rempli de flammes, de pierres, de fumée, avec une gueule trop étroite pour leur donner issue. Cela sortait de lui pêle-mêle et se dispersait au hasard en lambeaux déchiquetés, en pluie de cendre et de suie, en étincelles qui montaient au zénith. Comme d'autres un madrigal, il improvisait des épopées. Comme d'autres manient les physionomies et les gestes part des couleurs et des volumes, il maniait, non pas au gré de son esprit, mais au gré des instincts sauvages que lui imposaient ses sens, les foules, la mer et les nuages par de la lumière et de l'obscurité. Les foules, la mer, les nuages étaient des voix qui répondaient à ses tempêtes.
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