AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Anouck Faure (Illustrateur)
EAN : 9782383670100
264 pages
Goater (21/04/2023)
3.75/5   69 notes
Résumé :
Ces nouvelles inédites présentent les différentes facettes du genre : depuis le body horror jusqu’au gothique maritime, en passant par le fantastique amer et l’angoisse contemporains, le gore ou encore la réécriture horrifique de contes.
Que lire après Nous parlons depuis les ténèbresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 69 notes
5
8 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
0 avis
Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie dirigée par Estelle Faye et Floriane Soulas, parue aux éditions Goater. Je me suis procuré ce recueil à Ouest Hurlant; c'était, un des bouquins sans lequels je ne voulais pas quitter le festival. J'avais assisté à la table ronde dédiée à l'anthologie, qui m'avait mis encore plus l'eau à la bouche. Malheureusement, je peux dire que la rencontre est loupée.

Je ne vais pas passer en revue les différentes nouvelles ici. Si vous le souhaitez, je vous invite à lire la chronique complète sur le blog, je mets le lien en-dessous.
En revanche, je vais plutôt livrer mon ressenti global et quelques remarques d'ensemble.

La déception vient d'abord de mes attentes, en fait. Cette anthologie promettait du lourd et du sombre. J'attendais un dépassement de l'imagination, des textes sans limites, des prises de risques. Mais finalement, je n'ai rien eu de tout cela.

D'abord, « aucune limite », avait dit Estelle aux autrices. Malheureusement, c'est la sensation que j'ai eue en lisant Nous parlons depuis les ténèbres. Certains textes ne sont pas suffisamment aboutis, d'autres se révèlent assez timides. J'ai senti de la retenue à plonger franchement dans les ténèbres, comme si les autrices avaient souhaité rester sur le seuil. Et j'ai même ressenti une sorte de froideur, de réticence à parler depuis les ténèbres. Comme un manque d'entrain, ou un texte écrit parce qu'il le fallait. Je n'ai pas ressenti le plaisir qu'ont eu les autrices à écrire ces nouvelles.

Ensuite, je n'ai pas vibré dans ces pages. Je n'ai pas frémi, je n'ai pas eu de frissons, rien ne m'a vraiment bousculée, dérangée ou mise mal à l'aise durablement. Et c'est surtout ça que je reproche au recueil. D'être mollasson, de manquer de punch, de volonté, de coeur à l'ouvrage, de fougue, de saut à pieds joints dans la noirceur collante des ténèbres. Il y a quand même la nouvelle de Morgane Stankiewiez, qui se détache très clairement des autres textes. Mais ça ne suffit pas; les nouvelles ne sont pas mauvaises, d'ailleurs j'ai bien aimé quelques textes (celui de Louise le Bars avec sa prose poétique, celle de Cécile Guillot, très mélancolique...). Mais en termes de coup de poing dans la tronche, le compte n'y est pas. Et ça, c'est vraiment, vraiment dommage.

Est-ce parce que notre conception française de l'horreur est beaucoup plus restrictive que celle anglo-saxonne ? Peut-être, mais dans ce cas, il me semble que le recueil ne se positionne pas très bien, tant dans son projet littéraire que vers son lectorat. Il aurait peut-être fallu, dans la préface, réancrer l'anthologie dans un héritage plus marqué afin que les attentes soient en concordance avec les textes proposés. C'est juste une hypothèse, que je développe davantage dans mon billet, mais je me suis posé la question, en tout cas.

Enfin, quelques remarques sur la forme. J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas davantage de liens entre les nouvelles. J'ai plus eu la sensation de lire une addition de textes qu'un ensemble harmonieux tissé de bout en bout, avec échos et clins d'oeil. Je regrette aussi que la forme finale n'ait pas été plus soignée, avec une relecture performante éliminant les coquilles, oublis de ponctuation et maladresses de langage dans une nouvelle. Ce beau projet aurait mérité à mon avis de mûrir davantage.

Alors voilà, j'espérais un feu d'artifice, un océan de malaise, de frissons et de vertiges, un puits de noirceur sans fin, mais ma lecture a davantage ressemblé à un pétard, une promesse de nuits tranquilles et des nuances de gris. Je suis un peu déçue, il faut bien le dire...
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
Commenter  J’apprécie          150
Moi qui ne suis pas tellement fan des nouvelles d'une manière générale, et encore moins d'horreur, j'ai passé un très bon moment avec ce recueil. A tel point que j'en viens à me demander si ma conception de l'horreur n'était pas complètement erronée.

Je suis toujours parti du principe que je ne pouvais pas aimer l'horreur dans la mesure où je déteste me faire peur et où je n'apprécie pas du tout tout ce qui est gore ou sanguinolent. Avec ce recueil, je me rends compte que ces choses qui me rebutent sont loin d'être des pré requis puisqu'aucune des nouvelles ne rentre dans ces catégories (bien que l'une d'entre elles soit extrêmement inconfortable à lire).

Je ne vais pas détailler mon avis sur chacune des nouvelles puisqu'il y en quand même 10, mais je vais vous dire quelques mots sur celles qui m'ont le plus marqué.

J'ai beaucoup aimé 𝐔𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐢è𝐫𝐞-𝐠𝐨û𝐭 𝐝'é𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭é, la nouvelle de Morgane Caussarieu, qui revisite le mythe de la sirène et nous propose une autre manière d'aborder l'immortalité. Je pense que j'aurais aimé en avoir un peu plus mais j'ai en tout cas trouvé cette nouvelle très réussie.

𝐀𝐦𝐞𝐬-𝐒𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬, la nouvelle de Louise le Bars fait partie de celles que j'ai préférées. J'ai tout de suite adhéré à la plume et à l'univers proposé par l'autrice. On y retrouve des genre de créatures chasseuses d'âmes (ce qui n'est pas franchement habituel), et l'une d'elles s'adresse à nous pour nous raconter son histoire. le concept en lui-même m'a beaucoup plu et j'ai trouvé que le petit twist de fin fonctionnait extrêmement bien.

𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞 𝟗, la nouvelle de Floriane Soulas est pour moi la plus réussie, ne serait-ce que parce qu'on a vraiment l'impression d'avoir une histoire complète, et pas juste un fragment d'histoire comme ça peut être le cas dans d'autres nouvelles. Tout commence de manière assez angoissante, avec le personnage principal qui se réveille entièrement seule dans un genre de station spatiale. A travers différents flashbacks, on va découvrir ce qu'il s'est réellement passé avec une gestion du suspense très efficace.

La nouvelle de Barbara Cordier intitulée 𝐋𝐚 𝐛𝐨𝐮𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 m'a aussi beaucoup plu. On y découvre un confiseur capable de créer des bonbons au potentiel addictif démesuré, et on suit tout ça à travers les yeux d'une jeune fille de 12 ans absolument odieuse et sans scrupules. le résultat est assez glaçant.

La nouvelle la plus marquante, parce qu'elle est de très loin la plus dérangeante, est 𝐓𝐮 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 de Morgane Stankiewiez. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la thématique abordée mais vous pouvez je pense la deviner juste à partir de ce titre… Cette nouvelle est particulièrement malaisante à mesure qu'on découvre le personnage principal, ses pensées, ses justifications, et surtout ce qu'il est prêt à faire pour se couvrir. Si la majorité des nouvelles mettent en scènes des créatures, celle-ci est la seule à nous proposer un vrai monstre, pourtant parfaitement humain.

Même si je n'ai pas détaillé chacune des nouvelles, je les ais toutes vraiment appréciées. Les plumes des autrices sont toutes très plaisantes, et chacune développe une esthétique et des concepts très différents mais tous intéressants. Une très bonne découverte pour moi, sublimée par la magnifique couverture signée Anouck Faure.
Commenter  J’apprécie          80
Vous qui abordez ce recueil, abandonnez tout espoir de retour : le titre est explicite.
Dix nouvelles de dix autrices, "des mauvais genres" , inaugurent la série " Relapse", laquelle aborde les sujets considérés comme hérétiques _ editions Goater _
"Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix." (4e de couverture).
Apres une introduction d'Estelle Faye, coordonnatrice de cette anthologie,et autrice, les nouvelles se succèdent ,  tres diverses, tant par leurs thèmes que par le style. Non adepte de ce genre de litterature, j'ai apprécié, sans me lasser, la qualité des proses, du rythme et du style de narrations. Bravo pour ces dix choix.
   _ dans un monde gothique, les salubres urbains (les sournois et les violents)* . capturent des élus pour le " culte de l'homme sain".
dont "la petite soeur des fauves"...Encore une Blandine !
  _. quoi de mieux que le chant "Flowers of Scotland" pour attirer _à jeun _une sirène du loch Ness ?
  _ une EMI (experience de mort imminente) est "étudiée" par un médecin et un prêtre... "... et ne croyez pas que vous serez épargnés ! le Malin est pernicieux, et il aurait  un attrait pour les âmes les plus pures..."
  _ Un voleur d'âmes nous explique qui il est, ce qu'il fait, pour le compte de qui, avant de rencontrer... Depuis, il n'est plus.... il vit !
Et il vous l'expliquera mieux que je ne le fais.
  _ Dans un véhicule interstellaire, en transit depuis 8 ans, 2 membres de l'équipage et une IA (intelligence artificielle) engagent leur avenir...surprenant !
  _Un marchand de sucreries envoute la clientele foraine, et la rend dépendante et violente, pouvoir que va tenter de s'approprier la plus perverse des ado du collège.
_ Un monstre pédophile n'est pas forcement doté de pouvoirs surnaturels, mais il peut être le directeur de l'école de vos enfants, et apprécié pour son humanisme apparent.
_ Enfin, ma préférée , d'Estelle Faye : une communauté de moines, dans une ile quasi inaccessible, survit et s'étiole, ravitaillée par les miserables pêcheurs locaux. L'un d'entre eux, novice accède à la bibliotheque pluriseculaire et peu à peu s'émancipe .
Les ténèbres ne sont donc pas obligatoirement liés à des forces occultes, mais parfois seulement en l'homme lui meme.
J'ai aimé, pas au point d'attendre les publications suivantes ni de faire des cauchemars.... Donc 4/5.
Qu'en pense Gabylarvaire?
Commenter  J’apprécie          91
Il y a quelques semaines maintenant je vous présentais le recueil de nouvelles de @k_tastrof issu de la collection Rechute aux éditions Goater. Aujourd'hui je vous parle du tout premier ouvrage d'une collection dérivée nommée Relapse, une anthologie de nouvelles « horrifiques » d'autrices françaises bien connues de la sfff.

Quelques mots avant toute chose sur cette maison d'édition qui s'impose pour moi comme étant une référence dans le milieu grâce à des textes qui raisonnent, engagés, inclusifs, militants et féministes et à des auteurices qui semblent s'exprimer sans retenue ni censure. Pour moi Goater c'est un exemple mais aussi et surtout l'espoir d'un avenir positif pour l'imaginaire en France, trop souvent stigmatisé et critiqué.

Malheureusement avec Nous parlons depuis les ténèbres, une légère amertume - puis-je vraiment parler de déception ?- est venue poindre sournoisement le bout de son nez au fil de ma lecture. Peut-être m'étais-je laissée emporter par mes attentes ? Car à l'annonce de ce regroupement d'autrices, qu'on se le dise, j'étais surexcitée. Et même si au fur et à mesure de l'avancé dans le recueil les nouvelles gagnaient en force, j'ai globalement manqué de quelque chose.

Avec le recul, je dirais que la plupart des textes m'ont semblé inachevés comme en suspension dans l'attente de leur fin ou d'un dénouement bien plus sombre. Parce que finalement ce qui se dégage de cet ensemble ce sont des mots durs, brutaux, funèbres mais qui ne suffisent pas à faire illusion, à rendre l'immersion « réelle » ni à transmettre des émotions vives. Voilà ce qui m'a manqué : du mordant et des éléments de terreur pour que l'angoisse prenne forme, s'insinue en moi et me glace le sang, et de l'intensité pour y croire, être happée et transportée dans ces tréfonds de l'horreur, du gothique et du fantastique.

- Pour en revenir aux nouvelles, je dirais que celle d'Aurélie Wellenstein coche toutes les cases mais l'effet de surprise n'y est pas lorsque l'on connaît les écrits de l'autrice.

- La nouvelle qui m'a le plus touchée est celle de Lizzie Felton parce que la psychiatrie c'est mon truc et que l'expérience de mort imminente c'est idéal et passionnant. le sujet est proprement traité même si les croyances du psychiatre m'ont semblé peu crédibles. Malgré tout il m'a manqué un petit quelque chose pour entrer totalement dans la danse.

- Celle qui fonctionne le mieux pour moi est celle de Floriane Soulas et même si la peur ne s'est aucunement immiscée en moi, j'ai adoré le côté très visuel et cinématographique apporté par l'autrice avec son huis clos spatial.

- Barbara Cordier m'a impressionnée avec sa belle écriture, tout en rondeur, fluide et apaisante que je ne connaissais pas. J'ai beaucoup apprécié les réflexions, remarques et pensées des jeunes protagonistes mais encore une fois point de frissons par ici.

- La conclusion mortelle de la nouvelle de Cécile Guillot était excellente, mais il m'a manqué les émotions.

- La plus réussie est sans conteste celle de Morgane Stankiewiez, parfaite en tout point. du début à la chute.

- Enfin, celle d'Estelle Faye conclut magnifiquement ce recueil de 10 textes.

Même si j'en attendais plus, je suis heureuse d'avoir découvert de nouvelles autrices, le concept est génial et je ne peux que recommander cette lecture ne serait-ce que pour l'expérience. Je reste aux aguets et au taquet, toujours, car je ne veux surtout pas rater le prochain numéro de Relapse.

*Merci infiniment @editionsgoater pour l'envoi du roman, ce fut une très belle surprise.
Commenter  J’apprécie          50
L'anthologie Nous parlons depuis les ténèbres se présente comme une plongée dans les voix horrifiques d'autrices francophones d'aujourd'hui. Une façon de remettre au goût du jour celles qui furent les pionnières de ce genre, que l'on a pourtant tendance à ne pas associer au féminin. Je ne pensais pas à la lire au départ, car l'horreur et moi, ça fait deux. Ou plutôt : ça ne le fait plus. Fut une époque où j'engloutissais les romans d'horreur avec délices, et un jour, il y a eu l'étalage de tripailles de trop. Depuis, je n'y parviens plus quand c'est trop gore ou lorsque certains sujets sont abordés. En revanche, je continue de raffoler de l'horreur psychologique !

Par ailleurs, l'horreur a, en France, une signification différente de celle des pays anglo-saxons. Ce qui explique certaines confusions – par exemple, ma novella Sang d'écume, pourtant conçue comme un texte fantastique à l'ambiance lovecraftienne, auteur horrifique bien connu, je ne la classais pas d'emblée dans ce genre-là. Mais des lecteurs et lectrices lui ont donné cette étiquette – qui est, avec le recul, en effet appropriée, que ce soit au texte ou à l'intention que j'y ai mise.

Bref, revenons à nos moutons – ou plutôt nos monstresses – j'ai fini par me lancer dans cette anthologie suite à plusieurs retours déçus, qui estimaient que l'anthologie n'était pas aussi horrifique que promise.

Elle s'ouvre sur Petite soeur des fauves de Aurélie Wellenstein. On retrouve une thématique chère à l'autrice – le lien avec l'animal – et le contexte déliquescent, post-apocalyptique, m'a rappelé Mers mortes (avec un fléau différent). Malheureusement, ce texte qui m'a accrochée laisse un goût d'inachevé. Beaucoup de questions me sont restées : comment la population en est-elle arrivée là ? Qu'est-ce qui fait que certains sont atteints du mal et d'autres non ? Et le lien avec les animaux de l'héroïne, d'où vient-il ? Que veut-il dire ? Bref, je pense que l'autrice aurait eu matière pour un texte plus long, en l'état je suis restée frustrée.

Vient ensuite Un arrière-goût d'éternité de Morgane Caussarieu. L'autrice ayant la réputation de faire dans l'horreur qui tache – soit précisément celle que je n'aime pas – j'avais quelque peu d'appréhension en me lançant dans sa nouvelle. Au final, elle n'est pas trop « crade » et elle est l'une de mes préférées de l'anthologie ! Morgane dépoussière en effet le mythe de la sirène de façon jouissive (et horrifique, bien évidemment).

Isadora de Micky Papoz est un autre texte parmi mes favoris ! Il est très bref, aussi sera-t-il difficile de le résumer. J'ai particulièrement aimé sa chute, référence à un thème qui me passionne (et je n'en dis pas plus !)

J'attendais avec beaucoup d'impatience Val d'errance de Lizzie Felton. En effet, j'adore sa plume! Ce fut très agréable de lire sa nouvelle diabolique. Cependant, si c'était un texte fantastique sympathique et émouvant, il m'a manqué ce frisson qui court sur l'échine. de ce côté-là, je l'ai trouvé plus efficace dans sa duologie À l'ombre du manoir, que je vous recommande !

Vient ensuite une autre plume que j'apprécie, avec Âme soeurs de Louise le Bars. Un texte des plus originaux ! le concept des âmes soeurs est vraiment surprenant, nous ne sommes pas là dans l'habituelle signification qu'on leur prête, mais il m'a encore manqué le frisson.

On passe à Planète 9 de Floriane Soulas. Je crois que j'ai un problème avec la plume de cette autrice… Je n'avais déjà pas accroché son roman Les oubliés de l'amas (et j'ai l'impression d'être la seule 🫢), et si j'ai apprécié l'aspect science-fictif de cette nouvelle – c'est la seule de ce genre dans cette anthologie - notamment par l'atmosphère que l'autrice a su créer, j'ai trop vite su ce qu'il était advenu, car on est sur du déjà-vu. Entre cette absence de suspense, et la fin qui ne cherche même pas à répondre à certaines hypothèses ébauchées pourtant prometteuses, je ne suis pas certaine d'avoir envie de persévérer (mais je tenterai tout de même de lire son dernier-né, Tonnerre après les ruines, jamais deux sans trois. Peut-être que cette fois sera la bonne ? ).

Barbara Cordier nous entraîne ensuite, avec La boutique, dans une histoire de bonbons ensorcelés. Honnêtement, c'était très bien parti pour que ce texte figure dans mes préférés de l'anthologie. L'ambiance est là, le ton caustique, le suspense, la tension qui monte… et bam, alors que l'on s'apprête à atteindre le comble de la tension, tout retombe comme un soufflé à cause d'une ellipse fort peu judicieuse. Quelle déception !

Arrive la nouvelle qui figure parmi mes préférées de l'anthologie, j'ai nommé Pas de deux avec les ténèbres de Cécile Guillot, dont la plume avait déjà fait mouche avec sa novella Lullaby. Une histoire de danse, de deuil et de refus de la mort. Ici, la plume de Cécile, bien que tout en douce poésie, est au service d'un texte percutant. Tellement que j'y pensais encore longtemps après avoir refermé l'anthologie. Car c'est, malgré son apparence anodine, un texte frappant, qui prend sa place dans notre tête comme une sombre ritournelle qui ne nous quitte plus.

Je n'ai pas lu le texte suivant, Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez. L'autrice me connaît bien et me l'avait déconseillé – j'ai lu quelques paragraphes en diagonale qui m'ont confirmé que non, ce texte n'était décidément pas fait pour moi !

L'anthologie se conclue sur une nouvelle d'Estelle Faye, autrice qu'on ne présente pas. Si j'aime toujours retrouver sa plume, si évocatrice – ici, un texte plein d'embruns et d'horreur bien humaine – je n'ai pas éprouvé autant de frissons qu'avec son roman Widjigo, l'intrigue étant somme toute prévisible. Mais cela reste une lecture agréable, que j'ai lu avec plaisir.

Dans l'ensemble, l'anthologie est sympathique à lire et je pense qu'elle peut offrir une bonne porte d'entrée au genre horrifique ou convenir aux personnes qui, comme moi, ont un rapport compliqué avec ce genre. En revanche, elle risque de ne pas convenir aux aficionados. Elle comporte peu de textes marquants pour être véritablement considérée comme une anthologie horrifique – en tout cas, pour les habitués du genre.
Lien : https://lullastories.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous avons en commun cette part d'ombre et de liberté, ce miroir que nous tendons à la cruauté du monde. Nous amenons avec nous les âmes tourmentées, les marginaux et les monstres. Nous montrons aujourd'hui que nous existons. Nous ne sommes pas seules. Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix. (11)
Commenter  J’apprécie          40
Une nuit, j'étais perché sur la clôture de son oubli du monde et je regardais passer la foule moutonnante de ses pensées
Commenter  J’apprécie          50
... mais si c'était en mon pouvoir, j'ouvrirais en grand les portes de cette maudite ville pour que les pourris puissent y entrer et infester jusqu'au dernier des leurs !
[Petite soeur des fauves _ Aurélie Wellenstein].
Commenter  J’apprécie          20
Maintenant je sais ce que c'est d'avoir éprouvé, et j'expie pour avoir ressenti.
Commenter  J’apprécie          40
Sa gueule s'ouvre sans fin, c'est fou comme elle devient démesure
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Estelle Faye (43) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Estelle Faye
Reprendre corps
Réécrire l'Histoire et les histoires, se réapproprier le corps du texte. Si le langage forme notre façon de penser, les légendes et mythes fondateurs façonnent notre perception du monde. Et si nous avons les mythes en commun, c'est bien pour les questionner, les interpréter et faire un lieu où l'imaginaire peut influencer le réel.
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Estelle Faye (La Dernière Amazone, Rageot), Murielle Szac (L'Odyssée des femmes, L'Iconoclaste et L'Odyssée d'Homère, RMN), Stéphane Bientz (Le Goût du sel, Espaces 34) et Nicolas Jaillet (Frater, In8).
Avec la participation de Faustine Aynié-Yvinec et des élèves de 3eA du collège Valmy - Paris (75). Un grand merci à Eva Mouillaud, professeure.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus



Lecteurs (185) Voir plus



Quiz Voir plus

L'île au manoir (Lou)

Où est enfermée la fille?

dans un hôtel
dans un manoir
dans une maison

9 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : L'île au manoir de Estelle FayeCréer un quiz sur ce livre

{* *}