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Critique de Vincenzo42


Beaucoup de commentaires et d'impressions me sont venus en lisant ce livre. "Le trait", je dirais, de cette écriture est très palpable. Une aura, pourrait-on ajouter. Après avoir lu ce livre de Bernard Fauren, j'ai ressenti comme une résonance et le souffle de celui qui l'a créé.

" il faut atteindre le nerf du texte ", dit Amélie Nothomb. de mon humble avis, Bernard Fauren l'a fait avec talent. Il n'y a rien, dans tous les fragments, qui enveloppe ou renveloppe ce nerf. On sent de ce texte qu'il est fait, qu'il est clair et frais, aussi.

En fait, au bout de quelques pages, j'ai eu la sensation de tenir un bijou. Bijou au sens de pierre précieuse travaillée. le mot " art" m'est venu, aussi. En effet, le genre du fragment, la délicatesse des thèmes qui y sont abordés, la façon qu'a l'auteur de parler des vastes questions humaines en peu de pages - de les tailler avec habileté - , m'ont laissé cette impression d'un beau bijou aux multiples facettes. Parmi les thèmes, j'ai été interpellé par celui de la quête du moment présent - je crois connaitre cette névrose du " voir sans voir " ou de gâcher l instant - . Quant aux paysages - Inde, Irlande - ils marquent bien l'esprit.
Je peine à trouver le liant entre cette écriture qui, en elle-même, accroche bien au réel, pragmatique - et la poésie qui l'imbibe. Il s' agit sûrement de l'aura que j'ai mentionné ci-dessus. J'ai l'impression que Bernard Fauren vit beaucoup pour écrire avec justesse ou économie .

Les fragments sur la vendeuse de bidî ainsi que sur le bilboquet sont très intéressants. Ce sont comme de menues choses, de belles petites choses.

Les fragments avec Denis le psychanalyste sont comme des entractes et sonttrès agréables à lire.


Enfin, je trouve que l'idée de chemin est très bien appliquée. Denis, Yohan, Kali : ces chemins se croisent mais s'effleurent, surtout. Ce ne sont pas des carrefours, pas tant. Ils ressemblent à des flirts pudiques. le dernier fragment, au sujet du bilboquet, semble nouer ceux du psychanalyste et de son patient. La façon d'y procéder - le bilboquet -, je la trouve subite et puissante. Paradoxalement, quelque chose éclate ou alors s'évanouit.

Haruki Murakami, dont j'ai lu " Kafka sur le rivage", a peut-être des similitudes avec l'intention d'écriture de Bernard Fauren. Seulement, cet auteur fonctionne par collages. Bernard Fauren fonctionne lui par fragments.

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