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Mike Deodato Jr (Autre)
EAN : 9782809495409
128 pages
Panini France (15/07/2021)
3.44/5   8 notes
Résumé :
April Walters est une femme au foyer dont le feu intérieur a été étouffé par sa sinistre vie de banlieusarde. Quand sa fille adolescente disparaît dans des circonstances mystérieuses, April se lance dans une aventure terrifiante qui va l'emmener visiter la face cachée de son quartier, et affronter un syndicat du crime et sa terrible matriarche.
April va découvrir les ressources dont peut faire preuve une mère qui protège son enfant.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce roman graphique aux très beaux dessins, l'héroïne est une mère de famille, quarantaine sonnée, légèrement enveloppée, se trouve confrontée au kidnapping de sa fille par un gang vers lequel elle a été indirectement propulsée par petit ami du moment.

Ce sont surtout les dessins qui embellissent l'histoire, avec quelques grandes planches très soignées. L'absence de textes sur plusieurs d'entre elles permet de suivre l'intrigue qui est assez simple en consacrant toute sa vision sur la qualité des coups de crayon.

Les visages m'ont paru très réussis, avec des expressions traduisant parfaitement les émotions ressenties par les protagonistes.

Donc, sur un scénario très classique, un petit moment de détente saignant avec de belles couleurs.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes, initialement parus en 2020, écrits par Christa Faust, dessinés et encrés par Mike Deodato junior, et mis en couleurs par Lee Loughridge. Les couvertures ont été réalisées par Deodato. le tome contient également la couverture variante réalisée par Tim Bradstreet, une postface d'une page et demie de la scénariste, une de deux courts paragraphes de Deodato, 3 pages de composition de page et d'effets spéciaux réalisées par le directeur artistique, le script de 11 pages de l'épisode 3, case par case, avec les cases dessinées par Deodato en vis-à-vis.

April Walters est train d'essayer un jean dans un magasin et elle constate qu'elle ne rentre plus dans sa taille habituelle, ce qui la déprime, et l'incite à repartir sans rien acheter, malgré la proposition de la vendeuse d'aller chercher une taille au-dessus. Elle va ensuite faire ses courses dans un supermarché d'alimentation et prend une bouteille de jus de pomme. Valerie, une copine la salue en lui faisant observer qu'elle ferait mieux de prendre du jus de fruit bio, sinon ça revient à donner un soda à ses enfants. C'est une jeune mère dans une forme physique splendide, avec un ventre plat parfait. En faisant la queue à la caisse, elle indique à son mari qu'elle a pris du saumon comme il aime pour le repas du soir : il lui répond que finalement il a pris un vol plus tôt et qu'il prendra quelque chose à manger dans un établissement à emporter. Elle lui souhaite un bon vol. Deux hurluberlus font irruption dans le magasin, avec une arme à feu à la main, exigeant que tout le monde se couche à terre, et que la caissière leur donne l'argent. Un client est parvenu à appeler le numéro d'urgence 911. Les sirènes se font entendre, et l'un des deux hommes décide d'attraper une otage. Il préfère choisir une jeune femme bien faite de sa personne, plutôt qu'April. Ekland, un inspecteur de police, fait irruption avec deux policiers armés derrière lui qui tiennent en joue les 2 agresseurs. Il commence à négocier. Discrètement, il sort le revolver qu'il a dans sa poche et fait feu sur celui qui tient l'otage, le tuant net. April est éclaboussée par le sang.

Une fois rentrée chez elle, April appelle son époux Steve pour le rassurer, mais il est dans une zone sans connexion. Elle lui laisse un message lui disant que tout va bien et qu'il n'a pas lieu de s'inquiéter. Son fils Adam pénètre alors qu'elle est en train de laver son teeshirt : il a besoin de son polo propre pour son voyage du lendemain. Elle le serre très fort dans ses bras, et lui propose d'aller au cinéma ensemble. Il répond qu'il a déjà promis à Justin de passer du temps ensemble. le soir, elle est assise dans son fauteuil sur la véranda, et elle envoie des textos à sa fille, lui rappelant qu'elle doit rentrer à l'heure prévue. Elle voit arriver une voiture qui dépose sa fille Taylor. April se met sur les marches pour lui barrer le passage et l'admonester sur le respect des horaires. Elle se rend compte que sa fille a un bleu au coin de l'oeil droit, et un peu de sang séché à la commissure des lèvres. Sa fille l'écarte en hurlant que son copain Chase est vraiment un bel abruti, et elle monte s'enfermer dans la salle de bains. Elle décide de se rendre chez Chase pour lui dire sa façon de penser : elle découvre son cadavre et celui d'un autre jeune homme.

Même s'il n'a lu ni la quatrième de couverture, ni la postface de l'autrice, le lecteur comprend vite l'intrigue : une maman de pavillon, mère de famille au foyer, va se charger de récupérer sa fille, impliquée malgré elle dans un trafic de drogue, tombée dans les mains d'une redoutable cheffe de réseau. Il s'agit d'un thriller, avec enlèvement de mineur, et maman vengeresse. La particularité : April Walters commence à prendre de l'âge, du poids, n'est ni sportive, ni une pratiquante des arts martiaux, ni une guerrière, ou une détentrice d'armes à feu avec port d'arme. le point de départ évoque vaguement la série Jennifer Blood créée par Garth Ennis & Adriano Batista, à la fois pour la mère au foyer, à la fois du fait de la couverture variante réalisée par Tim Bradstreet (illustrateur des couvertures des séries Punisher d'Ennis), mais la ressemblance s'arrête là. La scénariste joue vraiment le jeu, en présentant cette femme. Elle ne fait pas pitié, mais elle son existence ne semble passer que par ses enfants et la tenue du foyer. Elle fait pâle figure par rapport à d'autres femmes au foyer plus actives, plus sportives. Son mari est parti pour des motifs professionnels. Son jeune fils n'a que faire de ses démonstrations de tendresse. Sa fille est une adolescente bientôt majeure ayant du mal à supporter la tutelle maternelle. le dessinateur parvient à maîtriser es élans : April est discrètement empâtée sans être obèse, avec une tenue vestimentaire confortable qui ne la met pas en valeur, une femme dont l'apparence reflète une vie au service de sa famille, sa personne passant au second plan.

Scénariste et artiste sont en phase pour une narration factuelle, ancrée dans le pragmatisme de la vie quotidienne. Mike Deodato réalise des dessins très réalistes, parfois même photoréalistes. Certains environnements semblent intégrer des photographies : les rayonnages du supermarché avec les produits, la cuisine tout équipée, les modèles de voiture, le bureau de travail de l'inspecteur Ekland, la rue avec ses pavillons bien alignés avec leur pelouse sur le devant, une vue du dessus d'une rue de la ville, un entrepôt désaffecté avec des murs de brique où il n'en manque pas une, le drone utilisé, etc. le lecteur sent bien que le dessinateur a pu intégrer certains éléments photographiques retouchés ou utiliser un logiciel de modélisation 3D pour les bâtiments, avec application de textures. Pour autant, ces éléments ne jurent pas par rapport au reste des dessins, et ils apportent à la fois la consistance de vrais lieux, et leur banalité du quotidien. Ces lieux ordinaires constituent l'ordinaire de la vie d'April Walters, montrant son quotidien de responsable d'un foyer de famille, et devant assurer les tâches logistiques dans toute leur diversité.

Christa Faust indique dans la postface qu'elle a intégré des remarques de mères de famille avec qui elle a pu discuter pour nourrir son récit. Elle en fait le portrait d'une personne dévouée à sa fonction, faisant preuve de débrouillardise, d'adaptation, avec une capacité d'adaptation, et un pragmatisme à toute épreuve. En découvrant que sa fille a été enlevée par une organisation criminelle bien rôdée, April Walters fait l'expérience de l'inertie de la police qui doit attendre 48 heures avant de considérer une personne comme étant portée disparu, de l'absence de l'homme de la maison qui est en voyage d'affaires : c'est une situation qui sort de l'ordinaire, comme beaucoup d'autres dans la vie de tous les jours de cette femme, et elle s'emploie à y trouver une solution avec les moyens du bord, et les ressources de son quotidien. D'un autre côté, on peut compter sur Mike Deodato pour insuffler une dramatisation visuelle pertinente dans chaque scène. La première page montre April constatant qu'il lui faudrait une taille plus grande, et le plan de prise de vue montre le constat du bouton qui ne ferme pas, la mine dépitée d'April, son départ du magasin sur un mode presque héroïque devant l'échec. Les courses se font dans des cases de la largeur de la page, insistant sur le quotidien, mais aussi la durée d'une telle tâche. Par la suite, la mise en scène met en avant la solitude de la mère de famille : elle parle à la boîte vocale de son mari, son fils s'échappe de son étreinte, sa fille la repousse et va s'isoler.

L'artiste est tout aussi à l'aise pour les scènes sortant de la banalité, certaines passant dans le registre de l'action : la découverte des cadavres, la pauvre Taylor ligotée, la discussion entre la maman et le gros malabar à l'entrée du laboratoire de crack, la tentative d'étranglement, etc. Il sait se tenir à l'écart des conventions visuelles des comics de superhéros, pour rester entre la banalité du quotidien, et la tension du thriller, avec un savoir-faire très impressionnant du découpage et de la mise en scène. le lecteur constate avec plaisir qu'April Walters ne se transforme pas en un ange exterminateur invincible, insensible à la douleur, et capable de prouesses physiques pour infliger une douleur sadique, qu'elle reste une personne normale qui refuse le rôle de victime, et qui sait faire preuve de ressource. La scénariste montre bien qu'il en va aussi ainsi de Taylor qui refuse d'être cantonnée au rôle de victime passive d'un enlèvement. Elle sait également intégrer des particularités des relations familiales au cours des affrontements, par exemple la manière dont la responsabilité des parents dans l'éducation crée des liens uniques, ainsi qu'une ténacité peut commune.

Le lecteur ressort de ce thriller avec un grand sourire. L'intrigue en elle-même n'est pas très originale, ni pour le point de départ, ni pour les rebondissements. En revanche, la narration visuelle est d'une grande qualité, à la fois dans l'attention portée au réalisme, à la fois dans la fidélité à l'intention de l'autrice. Celle-ci a construit un thriller rapide et efficace, dont la dynamique repose sur le sentiment maternel, la débrouillardise de la femme au foyer devant résoudre toute sorte de problème et sa ténacité.
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critiques presse (2)
BDGest
17 août 2021
Ce one-shot plaira à tous les amateurs de polar intense et violent : la vengeance d’une mère de famille dans la norme, poussée à de surprenantes extrémités pour protéger les siens.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
22 juillet 2021
Les amateurs pourront laisser leur chance à Bad Mother, un album qui offre exactement ce qu’il propose sur sa quatrième de couverture : une histoire de vengeance d’une mère de famille dans la norme qui est poussée à de surprenantes extrémités pour protéger les siens.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rapide comme le vent, dense comme la forêt, féroce comme le feu, solide comme la montagne.
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Tu as de la chance d'être mignonne. Sinon, tu ne serais déjà plus en vie.
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Vidéo de Christa Faust
Christa Faust - Money shot .Christa Faust vous présente son ouvrage "Money shot" aux éditions Gallmeister. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/faust-christa-money-shot-9782351781128.html Note de musique : ©Mollat Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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