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Critique de Crossroads


Des shots, on en a tous éclusé.
Des money shot, moins sûr.
Dans le jargon du X, rien à voir avec le dernier iPhone qui vous nique direct votre PEL et en même temps j'ai envie de dire tant mieux au regard des neuf premiers qui, désormais, prennent la poussière dans la vieille armoire de tatie Refesse, un money shot constitue le point culminant d'un film porno, la scène d'anthologie, le sujet incontournable à la machine à café du presbytère voisin.
Garçon ! Un money shot pour la 69, c'est bibi qui régale !

Angel Dare ou l'art insolite de passer de directrice d'agence de mannequin de luxe à visiteuse privilégiée de coffres de bagnoles en tous genres.
Une sombre histoire de mallette égarée, un plan cul qui tourne au vinaigre, c'est un début prometteur susceptible de vous abonner gratos à "Grosses emmerdes à répétition fanzine".
Mais la coquinette a du répondant et ne s'appelle pas Dare pour rien.
Flanqué de Malloy, ancien flic aussi bourru que terriblement convaincant lorsqu'il s'agit de mettre les barres sur les I et les points sur les T, Angel va se casser le cul, encore diront certaines mauvaises langues un brin nostalgiques de sa grande époque sur grand écran, pour survivre au prix de sacrifices hier impensables.

Christa Faust a bossé dans les peep-show et fait son trou dans le milieu du X pendant près d'une décennie. Autant dire que le sujet, elle maîtrise.
J'imagine qu'elle y a mis pas mal d'elle dans le portrait d'Angel tout en nous gratifiant de sa vision toute personnelle d'une industrie censée vendre du rêve par paquets de dix. Qui vient de beugler lascivement: cm ?!!

Le pitch est anecdotique.
Il n'est qu'un prétexte, un subterfuge à grosses poursuites, gros flingues, gros macchabées.

Le ton est sec, nerveux, désabusé.
Le rythme endiablé, servi par un p'tit bout de femme qui ne s'en laisse pas compter.
Il décrit le glauquissime d'une industrie exclavagiste complètement gangrenée tout en essaimant quelques moments d'antologie savoureux.
Bienvenue à nanarland. En matière de pastiche, le milieu touche sa bille. La Planète des Seins et Fess'tival de Débutantes sont encore dans -presque- toutes les mémoires de cinéphiles avertis.
Autre sujet à gaudriole, les pseudos suggestifs censés valoriser l'atout maître de l'acteur au sommet de son art. Spéciale cacedédi à Marco Pilon et Sam Hammer qui, contrairement à son sobriquet, était, se murmurait-il dans les milieux autorisés, une vraie bite en bricolage.

Pourvoyeur d'un très honnête moment de détente, Money Shot ne restera cependant pas dans les annales.
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