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J'avais de la vie de Phoolan Devi une idée assez floue et presque romantique, sans doute en raison de ce surnom de "reine des brigands" et de cette aura de justicière, une "Robin des bois" indienne...
La bande-dessinée de Claire Fauvel remet les pendules à l'heure.
Le destin de cette femme -née dans une famille pauvre, de basse caste, mariée à onze ans et violée par son mari trentenaire, puis dénoncée pour un vol qu'elle n'avait pas commis et à nouveau victime de violences sexuelles, cette fois de la part de policiers corrompus-, ce destin est sans doute proche de celui de milliers de femmes à travers le monde encore aujourd'hui. Mais Phoolan Devi aura eu la force peu commune de ne jamais se taire, de toujours se relever, à chaque fois plus forte et plus révoltée...
La rencontre avec les "Dalits" (brigands) issus de la même caste qu'elle, sera l'occasion d'enfin prendre le contrôle de sa vie et semer la terreur parmi ceux qui jusque là agissaient impunément.
Le texte est efficace, le trait est à l'image de la vie de Phoolan, sombre, souvent fiévreux, parfois torturé.
Lecture difficile mais nécessaire.



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Cette bande dessinée n'est pas une fiction, c'est sans doute romancé, mais malgré la violence qui y règne, je pense que certains passages sont même édulcorés. On pourrait croire que c'est une histoire d'un autre temps, mais le fait de savoir qu'elle est de la même génération que moi rend ce récit encore plus dur et douloureux. La condition féminine en Inde est effroyable, Phoolan Devi est une féministe dans une société où l'on part de très très loin. Ce récit est totalement révoltant, il m'a remué les tripes. le graphisme est assez réaliste, les couleurs de ce pays sont rendus avec justesse, c'est lumineux, chaud, intense, le trait est épais, va à l'essentiel, comme de la prise de note rapide mais précis, les formes sont cernées, le noir est très présent, les personnages bien travaillés, les caractères pas manichéens, il y a des salauds, mais certains personnages sont ambigus, la lâcheté du père soumis aux diktats sociaux et religieux, la violence de Phoolan Devi, les motivations diverses des différents groupes de bandits, la corruption... Et puis surtout, la société indienne est traitée sans complaisances. Pour avoir été en Inde hors des circuits touristiques classiques, je pense qu'on est bien plus proche de la réalité dans cette bande dessinée, et cette religion si romantique aux yeux de certains est en réalité l'exact exemple de ce qu'un certain Mr Marx appelait l'opium du peuple qui maintient les plus faibles sous l'emprise des puissants. Cette bande dessinée parle de mariages forcés, de spoliations arbitraires des rares biens des pauvres par les riches, de femmes et d'enfants violées... et cela se passe à la fin du XXe siècle. le rythme du récit est juste, l'ambiance est en même temps épique et même teintée de romanesque, ce qui rend la lecture totalement passionnante. Cette bande dessinée est un document indispensable et fort de grande classe. À lire absolument.
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Phoolan Devi... Un Robin des Bois au féminin, en Inde au XXème siècle...

On connait tous plus ou moins la légende autour de cette femme au destin surprenant. Bien qu'elle ne soit pas la seule à s'être illustrée dans ce domaine, il est vrai qu'on peut s'interroger sur ce qui fait qu'elle a fasciné les foules plus que ses consoeurs. Peut-être a-t-elle davantage bénéficié des technologies d'information de l'époque pour que son combat et sa légende se fassent connaître.
Ce qui est sûr, c'est que la bande dessinée de Claire Fauvel montre la dimension humaine, aussi révoltante que touchante dans le destin de cette pauvre paysanne devenue rebelle grâce à sa rage de justice, sa colère contre le patriarcat et sa révolte sociale.

Le graphisme faussement simple et enfantin permet d'atténuer la gravité et parfois l'aspect sordide de la vie de ces femmes de castes inférieurs dans les milieux ruraux.
Moi qui pensait commencer à lire quelques pages avant de dormir, il m'a été impossible de m'arrêter avant la fin ! En effet, difficile de rester de marbre face à une telle vie, celle d'une femme en Inde qui a eu la force de s'insurger.
Mais après cette lecture, on peut se demander : pour une Phoolan Devi qui a trouvé la force de ne pas se résigner à la place que sa caste et son sexe lui donnaient : combien de malheureuses anonymes ont succombé ?
Sans doute l'une des forces de ce récit, qui s'attache plus à montrer cette femme sous l'angle de ce qui a fait d'elle un être abîmé par la vie.

Un bel hommage à cette femme qui a refusé la fatalité et la soumission à quelque autorité que ce soit.
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Phoolan est une petite fille qui grandit dans la campagne pauvre du nord de l'Inde. Elle fait partie de la caste la plus basse, et en plus elle est une fille autrement dit rien de plus qu'une esclave. Mariée à 11 ans, elle subit les pires violences et sa seule porte de sortie sera de devenir une dacoït, une bandit.
Cette bande dessinée est la biographie d'une femme, une figure du banditisme mais aussi du féminisme de l'Inde. Une histoire vraie, magistrale et profondément triste. Nous avons là le tableau d'une Inde pauvre, injuste où la vie des femmes, surtout quand elle fait partie d'une caste misérable, ne vaut rien. La vie de Phoolan est triste, terriblement injuste, révoltante et émouvante. C'est un témoignage poignant qui ne peut que toucher le lecteur.
Phoolan se révolte contre sa condition, contre ce que les hommes lui font subir. Elle s'émancipe et pour cela devient chef d'une bande, elle veut faire régner une sorte de justice sur ses terres. Elle se montre parfois violente ou injuste elle même mais la vie cruelle qu'elle a connu l'a ainsi modelée. Elle a soif de quelque chose de meilleur pour les habitants de l'Inde et surtout pour les femmes. C'est vraiment un récit édifiant et émouvant.

Le tout est servi par un dessin au trait minimaliste qui sait faire passer les émotions, ainsi que les moments de tension, de tragédie ou parfois tout de même de douceur et d'espoir.
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Dans ce monde empreint de violence, Phoolan Devi en a subi plus que quiconque. Née en Inde d'une très basse caste, sa vie lui promet déjà une succession d'humiliations. Pauvre au possible, sa famille la marie enfant à un homme beaucoup plus âgé. Pas encore en âge d'avoir des rapports charnels, Phoolan subira un viol conjugal, classique possession des corps par les hommes lâches et peu sûrs d'eux. On a connu mieux comme début de vie...
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Ramenée au village par ses parents, Phoolan devient la paria, "la pute", "la salope", celle qu'on peut violer impunément puisque déflorée et pas mariée, brillante idée d'hommes qui, visiblement, s'ennuient la journée... Accusée d'un vol qu'elle n'a pas commis, Phoolan alors adolescente, est séquestrée par des policiers est battue et violée des jours durant. Décidément, le sort s'acharne. Ou peut-être est-ce le quotidien de milliers, de millions de jeunes filles en Inde et de par le monde...
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Claire Fauvel croque avec force et couleur, la vie emprunte de douleurs de Phoolan. Une vie dominée un temps par les hommes, la religion, les traditions avant de s'en affranchir, elle qui n'a jamais renoncé. L'auteure, à travers son coup de crayon vibrant, nous montre les choix de de la jeune-fille devenue une dacoït, une bandit qui tient plus d'un Robin des Bois qu'à une meurtrière de sang-froid. Débute une vie d'errance en groupe, seule femme parmi les hommes.
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Une lumière vient toutefois égayer la dure réalité de sa vie : l'amour. Mais comment avoir confiance en un homme quand tous vous ont trahi et maltraité ? Malgré cela, Phoolan se laisse emporter par le sentiment amoureux, oasis dans un pays qui n'aime pas les femmes mais qui en profite... Célèbre pour ses attaques et surtout pour sa générosité, la dacoït s'accrochera farouchement à sa liberté gagnée.

Saisissante, mais aussi émouvante, la vie de Phoolan Devi qui se termine tragiquement par son assassinat, révèle la vérité crue de la condition féminine en Inde. de cet hommage vibrant envers cette militante à l'esprit vengeur, Claire Fauvel fait vivre les contours de l'injustice grâce à son art.

Phoolan Devi ou la revanche d'une enfant sur sa condition. Dois-je réellement préciser qu'il s'agit d'un coup de coeur ?
Lien : https://bookncook.fr/2023/03..
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En Inde
Issue d'une caste basse, Phoolan est mariée très jeune. Violée à 11ans ses parents la récupèrent. Elle ne pourra plus se marier, sera la honte de la famille, puis les hommes pourront disposer d'elle. Une femme non mariée est une fille de rien.
Elle intègre une bande de hors la loi. A la mort de son mari elle crée un nouveau gang. Elle veut venger les assassins de son mari qui sont aussi ses violeurs.
Elle est une sorte de Robin des bois. On l'a surnomme " la reine des bandits".
Poursuivie, recherchée elle se rend pour éviter la peine de mort.
Elle reste onze ans en prison avant d'être libérée et rejoindre le parti socialiste.
C'est la fin du livre.

C'est une histoire vraie que je ne connaissais pas du tout. Cette femme a été assassinée en 1994.

Ce roman graphique est beau. J'ai beaucoup aimé le graphisme très "vivant". le dessin est travaillé et l'histoire est passionnante. Il nous rappelle aussi qu'en Inde être une femme qui plus est de caste basse, c'est être méprisée, humiliée... n'être rien.

Phoolan s'est battue pour les pauvres mais surtout pour les femmes.

Une belle histoire.

Je n'ai pas vraiment le vocabulaire pour faire des critiques de BD ! Que les spécialistes me pardonnent !
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Ce roman graphique est la retranscription en bande dessinée de l'autobiographie parue chez Robert Laffont Moi, Phoolan Devi, reine des bandits. J'avais découvert l'existence de cette indienne au destin hors du commun en 1997, avec Devi, la biographie romancée qu'Irene Frain lui a consacrée.

Phoolan Devi est née en 1963 dans un petit village de l'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde, dans une très basse caste. Mariée à onze ans à un sale type trois fois plus vieux qu'elle qui la viole, puis séquestrée, humiliée, mais toujours insoumise, sans cesse elle se rebelle contre les injustices de l'ordre établi. Lorsqu'elle est enlevée par une bande de Dacoïts, de bandits, elle va pouvoir prendre en mains son destin incroyable. Devenue la chef de sa bande, connue pour le foulard rouge noué autour de sa tête et son Mauser en bandoulière, elle va venger les crimes sexuels impunis, les abus des plus hautes castes, et redistribuer ses butins aux démunis. Puis après plus de dix ans de prison, elle sera élue au parlement indien. « le combat de Phoolan est double : il se fait à la fois contre l'ordre religieux des castes, et contre la puissance du patriarcat qui régit encore le rapport femme / homme de l'inde rurale. ».

Avant de me plonger dans ce roman graphique, je me souvenais des grandes lignes de la vie de Phoolan Devi - et en le découvrant lors d'une masse critique sur Babelio, je me suis dit youpi ! -, et pourtant ce fut comme si je découvrais son histoire pour la première fois. La réalité de la vie misérable des basses castes, la constante injustice, la terrible cruauté de ses trop nombreuses épreuves, sa vie épique, et toujours la force indomptable et sidérante de sa flamboyante personnalité. le dessin de Claire Fauvel apporte une belle mesure à tout cela, un trait délicat et vivant, des couleurs au diapason des humeurs. Un peu trop de planches sombres ont cependant parfois un peu gêné ma lecture. J'ai énormément apprécié de voir les fameuses « ravines » de cette région de l'Inde, mises ici en scène. Ce paysage ocre déchiré d'innombrables petits ravins, d'une profondeur de dix à vingt mètres chacun, sur des centaines de kilomètres, avait longuement questionné mon imagination. Claire Fauvel reste tout du long sur un juste fil narratif. En fin d'ouvrage, une bibliographie très complète ouvre le propos, c'est vraiment bien.

Quand j'avais onze ans, en France, François Mitterrand a été élu président. Je me souviens ce soir-là de mon oncle sabrant le champagne (une de mes chères grand-tantes pensait que les chars russes seraient bientôt aux portes de Paris, mais c'est un autre débat, haha). Je me souviens de l'abolition de la peine de mort, d'un grand vent plein d'espoir, qui a permis à la gamine que j'étais de se construire. Je n'ai que sept ans de moins que Phoolan Devi, mais à l'âge où moi j'ai eu mon bac, elle, la vie ne lui avait pas laissé d'autre choix pour exister, que de prendre les armes. La soumission ou le suicide, les femmes indiennes n'avaient alors pas d'autre choix. Et elle ne s'est jamais contentée de sa propre liberté, elle s'est toujours aussi battue pour les autres. Vive Phoolan Devi ! Elle et ce roman graphique, sont tous deux à découvrir.

Merci aux éditions Casterman et à Babelio pour cet envoi !

Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Phoolan Devi est une femme que j'admire beaucoup. de nombreuses personnes ont fait de sa vie un véritable enfer, mais elle s'est relevée à chaque fois et elle a rendu coup pour coup.

Son histoire a lieu entre les années 1960 et les années 1990, mais malheureusement ça n'a pas l'air d'avoir beaucoup changé. En effet, avec ce roman graphique biographique, Claire Fauvel ne retrace pas seulement une vie mais témoigne du sort global des femmes en Inde. le système des classes est inégal, brutal et totalement injuste. Mais même un homme de la plus basse caste a plus de valeur qu'une femme dans ce pays. Les viols sont quotidiens : naître femme est une condamnation.

Cette biographie est une pure merveille. Elle est dure, sordide, mais aussi porteuse d'espoir. Car en élevant sa voix, Phoolan Davy a tout de même pu se sortir de sa condition et trouver une certaine forme de liberté. Elle a également pu aider d'autres personnes à travers ses actions.

Je ne peux que vous conseiller ce roman graphique. A travers ses illustrations, Claire Fauvel remet cette femme hors du commun en lumière avec délicatesse et intelligence. En choisissant de reprendre les mots de Phoolan, elle lui permet une nouvelle fois de prendre la défense de ceux - ou plutôt de celles - qui ne peuvent pas le faire.
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L'Inde ça fait rêver pour son patrimoine, ses palais, ses couleurs... Mais on connait aussi les problèmes politiques avec les castes. Mais là nous sommes vraiment plongé dans la violence de ce pays. Aux côtés de Phoolan Devi, de l'âge de 11 ans, en passant par partisante d'un gang de bandits, pour finir députée, on vit son quotidien et son combat, ses souffrances et sa reconstruction.
Phoolan Devi est très attachante, elle a du caractère et ne se laisse pas abattre. Une femme qui n'accepte pas les choses telles qu'elles sont. C'est sur elle que repose tout le récit.
On va d'horreur en revanche. Il n'y a jamais aucun temps mort dans ces 218 pages. C'est très intéressant. Néanmoins c'est parfois un peu trop rapide. Ca s'enchaine et j'aurai voulu un peu plus de détails, dans les conséquences, de psychologie...
J'ai eu au départ un peu de mal avec les dessins, pas assez détaillés, pas assez précis. Mais au final ils s'intègrent bien au récit et ne rajoute pas de gravité à l'histoire pour ne faire quelque chose d'hyper glauque.
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Il y a des lectures qui sont plus fortes que d'autres car elles provoquent quelque chose d'assez intensif. C'est vrai que je ne connaissais pas du tout le parcours de cette jeune femme hindoue. La bd permet la connaissance et l'ouverture sur le monde et de plus en plus car les sujets sont sans cesse renouvelés.

Ceci dit, le fond et la forme m'ont bien séduit. Au niveau du graphisme, il y a de la lisibilité ce qui constitue toujours un bon point. Sur le fond, rien à redire. Je reprocherais sans doute à l'auteur d'en avoir trop dit dans sa préface sur le parcours de cette femme. Comme ce n'était pas connu d'avance pour la plupart des lecteurs, le suspense aurait pu être aisément maintenu. C'est le seul gros reproche que j'aurais à faire.

Pour le reste, c'est un beau portrait de femme qui se bat pour un idéal de justice dans une société fortement inégalitaire dans la plus grande démocratie du monde. Mais comme souvent, les idéalistes payent souvent très cher le prix.
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