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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais de la vie de Phoolan Devi une idée assez floue et presque romantique, sans doute en raison de ce surnom de "reine des brigands" et de cette aura de justicière, une "Robin des bois" indienne...
La bande-dessinée de Claire Fauvel remet les pendules à l'heure.
Le destin de cette femme -née dans une famille pauvre, de basse caste, mariée à onze ans et violée par son mari trentenaire, puis dénoncée pour un vol qu'elle n'avait pas commis et à nouveau victime de violences sexuelles, cette fois de la part de policiers corrompus-, ce destin est sans doute proche de celui de milliers de femmes à travers le monde encore aujourd'hui. Mais Phoolan Devi aura eu la force peu commune de ne jamais se taire, de toujours se relever, à chaque fois plus forte et plus révoltée...
La rencontre avec les "Dalits" (brigands) issus de la même caste qu'elle, sera l'occasion d'enfin prendre le contrôle de sa vie et semer la terreur parmi ceux qui jusque là agissaient impunément.
Le texte est efficace, le trait est à l'image de la vie de Phoolan, sombre, souvent fiévreux, parfois torturé.
Lecture difficile mais nécessaire.



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Phoolan Devi... Un Robin des Bois au féminin, en Inde au XXème siècle...

On connait tous plus ou moins la légende autour de cette femme au destin surprenant. Bien qu'elle ne soit pas la seule à s'être illustrée dans ce domaine, il est vrai qu'on peut s'interroger sur ce qui fait qu'elle a fasciné les foules plus que ses consoeurs. Peut-être a-t-elle davantage bénéficié des technologies d'information de l'époque pour que son combat et sa légende se fassent connaître.
Ce qui est sûr, c'est que la bande dessinée de Claire Fauvel montre la dimension humaine, aussi révoltante que touchante dans le destin de cette pauvre paysanne devenue rebelle grâce à sa rage de justice, sa colère contre le patriarcat et sa révolte sociale.

Le graphisme faussement simple et enfantin permet d'atténuer la gravité et parfois l'aspect sordide de la vie de ces femmes de castes inférieurs dans les milieux ruraux.
Moi qui pensait commencer à lire quelques pages avant de dormir, il m'a été impossible de m'arrêter avant la fin ! En effet, difficile de rester de marbre face à une telle vie, celle d'une femme en Inde qui a eu la force de s'insurger.
Mais après cette lecture, on peut se demander : pour une Phoolan Devi qui a trouvé la force de ne pas se résigner à la place que sa caste et son sexe lui donnaient : combien de malheureuses anonymes ont succombé ?
Sans doute l'une des forces de ce récit, qui s'attache plus à montrer cette femme sous l'angle de ce qui a fait d'elle un être abîmé par la vie.

Un bel hommage à cette femme qui a refusé la fatalité et la soumission à quelque autorité que ce soit.
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Ce roman graphique est la retranscription en bande dessinée de l'autobiographie parue chez Robert Laffont Moi, Phoolan Devi, reine des bandits. J'avais découvert l'existence de cette indienne au destin hors du commun en 1997, avec Devi, la biographie romancée qu'Irene Frain lui a consacrée.

Phoolan Devi est née en 1963 dans un petit village de l'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde, dans une très basse caste. Mariée à onze ans à un sale type trois fois plus vieux qu'elle qui la viole, puis séquestrée, humiliée, mais toujours insoumise, sans cesse elle se rebelle contre les injustices de l'ordre établi. Lorsqu'elle est enlevée par une bande de Dacoïts, de bandits, elle va pouvoir prendre en mains son destin incroyable. Devenue la chef de sa bande, connue pour le foulard rouge noué autour de sa tête et son Mauser en bandoulière, elle va venger les crimes sexuels impunis, les abus des plus hautes castes, et redistribuer ses butins aux démunis. Puis après plus de dix ans de prison, elle sera élue au parlement indien. « le combat de Phoolan est double : il se fait à la fois contre l'ordre religieux des castes, et contre la puissance du patriarcat qui régit encore le rapport femme / homme de l'inde rurale. ».

Avant de me plonger dans ce roman graphique, je me souvenais des grandes lignes de la vie de Phoolan Devi - et en le découvrant lors d'une masse critique sur Babelio, je me suis dit youpi ! -, et pourtant ce fut comme si je découvrais son histoire pour la première fois. La réalité de la vie misérable des basses castes, la constante injustice, la terrible cruauté de ses trop nombreuses épreuves, sa vie épique, et toujours la force indomptable et sidérante de sa flamboyante personnalité. le dessin de Claire Fauvel apporte une belle mesure à tout cela, un trait délicat et vivant, des couleurs au diapason des humeurs. Un peu trop de planches sombres ont cependant parfois un peu gêné ma lecture. J'ai énormément apprécié de voir les fameuses « ravines » de cette région de l'Inde, mises ici en scène. Ce paysage ocre déchiré d'innombrables petits ravins, d'une profondeur de dix à vingt mètres chacun, sur des centaines de kilomètres, avait longuement questionné mon imagination. Claire Fauvel reste tout du long sur un juste fil narratif. En fin d'ouvrage, une bibliographie très complète ouvre le propos, c'est vraiment bien.

Quand j'avais onze ans, en France, François Mitterrand a été élu président. Je me souviens ce soir-là de mon oncle sabrant le champagne (une de mes chères grand-tantes pensait que les chars russes seraient bientôt aux portes de Paris, mais c'est un autre débat, haha). Je me souviens de l'abolition de la peine de mort, d'un grand vent plein d'espoir, qui a permis à la gamine que j'étais de se construire. Je n'ai que sept ans de moins que Phoolan Devi, mais à l'âge où moi j'ai eu mon bac, elle, la vie ne lui avait pas laissé d'autre choix pour exister, que de prendre les armes. La soumission ou le suicide, les femmes indiennes n'avaient alors pas d'autre choix. Et elle ne s'est jamais contentée de sa propre liberté, elle s'est toujours aussi battue pour les autres. Vive Phoolan Devi ! Elle et ce roman graphique, sont tous deux à découvrir.

Merci aux éditions Casterman et à Babelio pour cet envoi !

Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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L'Inde ça fait rêver pour son patrimoine, ses palais, ses couleurs... Mais on connait aussi les problèmes politiques avec les castes. Mais là nous sommes vraiment plongé dans la violence de ce pays. Aux côtés de Phoolan Devi, de l'âge de 11 ans, en passant par partisante d'un gang de bandits, pour finir députée, on vit son quotidien et son combat, ses souffrances et sa reconstruction.
Phoolan Devi est très attachante, elle a du caractère et ne se laisse pas abattre. Une femme qui n'accepte pas les choses telles qu'elles sont. C'est sur elle que repose tout le récit.
On va d'horreur en revanche. Il n'y a jamais aucun temps mort dans ces 218 pages. C'est très intéressant. Néanmoins c'est parfois un peu trop rapide. Ca s'enchaine et j'aurai voulu un peu plus de détails, dans les conséquences, de psychologie...
J'ai eu au départ un peu de mal avec les dessins, pas assez détaillés, pas assez précis. Mais au final ils s'intègrent bien au récit et ne rajoute pas de gravité à l'histoire pour ne faire quelque chose d'hyper glauque.
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Il y a des lectures qui sont plus fortes que d'autres car elles provoquent quelque chose d'assez intensif. C'est vrai que je ne connaissais pas du tout le parcours de cette jeune femme hindoue. La bd permet la connaissance et l'ouverture sur le monde et de plus en plus car les sujets sont sans cesse renouvelés.

Ceci dit, le fond et la forme m'ont bien séduit. Au niveau du graphisme, il y a de la lisibilité ce qui constitue toujours un bon point. Sur le fond, rien à redire. Je reprocherais sans doute à l'auteur d'en avoir trop dit dans sa préface sur le parcours de cette femme. Comme ce n'était pas connu d'avance pour la plupart des lecteurs, le suspense aurait pu être aisément maintenu. C'est le seul gros reproche que j'aurais à faire.

Pour le reste, c'est un beau portrait de femme qui se bat pour un idéal de justice dans une société fortement inégalitaire dans la plus grande démocratie du monde. Mais comme souvent, les idéalistes payent souvent très cher le prix.
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Phoolan Devi, personnage méconnu en Europe et pourtant incontournable. Traitée comme une criminelle, elle trouve dans le banditisme une voie de salut et de mise en oeuvre d'une justice sociale en faveur des minorités. Une vie hors des sentiers battus et profondément touchante, très belle découverte!
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De Phoolan Devi je ne connaissais rien, avant de la découvrir dans Culottées, de Peneloppe Bagieu. ce n'était qu'une esquisse édulcorée de la combattante. Dans cette bande-dessinée, on se prend en pleine figure le destin de cette survivante. Parce que oui, cette fille pour moi n'est pas la reine des bandits, ni une héroïne féministe. C'est une survivante de la barbarie des hommes. Violée, torturée, mariée de force, elle n'aura de cesse de se battre, de chercher cette pulsion de vie de s'enfuir là où d'autres, résignées, se serait oubliée ou abîmée dans les ténèbres. Elle, elle a toujours cherché à fuir ce que sa condition de femme pauvre, puis seule lui imposer. C'est un destin terrible et pourtant solaire. J'ai lu cet ouvrage avec un mélange d'horreur, de fascination et de respect. Parfois une main sur mes entrailles parce qu'on ne peut qu'être horrifiée de ce qu'on a fait subir à sa chair et son esprit. Ce livre, servi par le dessin et le cadrage de Claire Fauvel, est un bon coup de poing qui rappelle qu'être une femme, c'est encore un handicap, mais pas une fatalité.
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J'ai toujours eu un gros problème avec la violence, sous toute ses formes. Elle me dérange, m'agresse, me met mal à l'aise. Et si je déteste la voir au quotidien, cela me dérange également sous forme imagée. En bande-dessinée, en livre, en film, je ne supporte pas la violence.

Si je dis cela, c'est parce que cette BD est incroyablement violente, d'autant plus qu'il s'agit là d'une biographie (possiblement romancée, comme le souligne l'auteure). Et que j'ai été dérangé et mal à l'aise au final, versant une larme à la fin de la lecture, mais que pour autant j'ai réellement beaucoup apprécié cette lecture.

Déjà, parce que l'auteure à su nous faire une histoire que j'ai dévorée littéralement, sans pouvoir m'arrêter, mais aussi grâce à son dessin qui transporte dans des contrées de l'Inde loin de toute représentation clichée. C'est lisible et clair, dynamique, vivant. J'ai été transporté au coeur de l'action en un rien de temps, j'ai dévoré l'histoire et je me suis fait happer jusqu'à la délivrance (dans les deux sens du terme).

Cette vie est de celle qu'il est bon de lire : bon de se rappeler que dans des pays autour du globe, naître femme c'est violence quotidienne et humiliation perpétuelle. Que parfois se battre et tuer c'est aussi faire comprendre ce qu'il se passe. Les luttes de Phoolan Devi ne sont pas de celles que j'espère voir chez nous, mais la vie qu'elle a eue est de celle que je voudrais ne plus jamais voir nulle part dans le monde.

La lecture de cette BD a été plutôt rude et difficile : c'est violent, très violent, et malheureusement aussi très réaliste. Je vous recommande pourtant chaudement cette lecture qui fait en même temps beaucoup de bien : la joie de voir la libération finale, le sentiment que finalement ça peut s'arranger ... Ce n'est qu'éphémère et la lourde réalité nous retombe dessus dès que l'on referme la BD, mais pour un temps elle nous fait croire au combat des plus humbles et de ceux qui ne sont rien. Et qui peuvent gagner.
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Une violence terrible et omniprésente.

Ce roman graphique est un récit presque insoutenable, tant la violence y est ordinaire et omniprésente. On aimerait pouvoir se dire que cette violence est exceptionnelle, comme le destin de l'héroïne, Phoolan Devi. Hélas, que le récit soit romancé ou non, la violence intercastes, la violence faite aux faibles, aux pauvres, et surtout la violence faite aux femmes sont des réalités encore beaucoup trop ordinaires en Inde.

Le plus terrible est peut-être de voir la victime devenir tortionnaire à son tour, entrant dans le cercle vicieux de la vengeance. Il n'est pas question de juger, naturellement, mais cela augmente encore cette impression de fatalité et d'impuissance qui nous prend à la lecture. Un récit dérangeant et nécessaire.
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Exercice très difficile que celui de résumer la vie de Phoolan Devi, tant elle a été semée d'embûches, de coups durs et de drames. Il est impressionnant de découvrir la force de caractère de cette femme, la manière dont elle a choisi de lutter contre la soumission qu'on lui imposait, dans un système de castes très inégalitaire. Phoolan Devi est une vraie force de caractère. La BD lui rend un bel hommage et retrace son parcours en un peu plus de 200 pages. le talent de Claire Fauvel est vraiment à souligner, tant dans la narration que dans ces magnifiques illustrations, alternant scènes de jour et scènes nocturnes. Une très belle découverte…⠀
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