Le matelot Fauxbras quitte sa cannonière d'affectation pour rallier le Jean d'Ust à Bizerte-Sidi-Abdallah.
Il va vivre ensuite les mutineries de la mer noire à la fin de la guerre 14-18.
Le récit qu'il nous en fait est un témoignage "vécu" raconté dans un style efficace, brutal et accusateur qui prend parti et interpelle le lecteur.
Ce livre est un impitoyable réquisitoire historique.
Commenter  J’apprécie         60
Un coup de sifflet du maître de quart, et l'ordre d'accoster la coupée pour embarquer, puis conduire à terre une patrouille, m'empêchèrent d'aller sur le champ rejoindre Canellec.
La patrouille était commandée par le sergent d'armes Guignard dit Guignol, la brute la plus épaisse dont le pays d'Armor ait enrichi notre France bien-aimée.
Voilà que j'écris comme parle Polard.
Au nombre des matelots, figurait Cormier, jeune classe 18 qui dans le civil fabrique des carburateurs à Levallois, qui a été affecté dans la marine probablement pour réparer les carburateurs d'icelle, et qui remplit à bord du Mirabeau les fonctions de pilier de tôle. Six mois de service et trois mois de tôle. Un garçon d'avenir. Quand il n'est pas en cage on le colle dans l'armée roulante, la bande de propre à rien et à tout, soutiers au large, hommes de peine en rade, emmerdables et corvéables à merci....
(extrait de la deuxième partie "Constantinople, le 24 novembre 1918")