La façon de se créer des excuses est intéressante. L'auteure, le sujet principal du livre, narré sans doute par un ghost writer ( dont la traduction ne fait pas dans l'oeuvre littéraire) nous explique les raisons de ses pulsions extrêmes. le petit côté voyeur donne envie de tourner les pages et même de s'attacher au personnage. de l'empathie pour le mari, la fille et la famille qui subisse à différents degrés ses excès névrotiques.
Dans le fond j'y vois plus le récit d'une fille longuement soumise au diktat de la réussite et du succès avec tous les mauvais côtés que cela implique quand l'échec est au bout; surtout à ce niveau de compétition.
La frustration engendrée est donc proportionnelle à l'ego démesuré dont se gonfle l'athlète au cours de sa reconversion. de là à accuser des troubles bipolaires (grand mal du XXIe siècle, vendu par les psys pour ne pas nommer autrement les caprices de grands enfants) de ses excès, il y a un pas que je n'arrive pas à franchir. Je ne suis pas certain qu'elle ira mieux en se réfugiant derrière des médicaments et en refusant de voir la vérité en face.
Bon, si j'avais eu mille dollars à claquer en une heure, je l'aurais peut-être appelé. C'est sur Kelly t'as raccroché ?
Mais je n'ai pas mille dollars à claquer. Donc je souhaite à Suzy de s'éveiller en renouant son corps avec la nature, pourquoi pas au cours de trails longue distance, qui l'épuisera suffisamment pour s'allonger et s'endormir.
ypbd
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Une histoire fracassante et bouleversante d'une athlète américaine de haut niveau. Je me suis attachée au personnage. Coureuse professionnelle, Suzy participe à trois Olympiades. Elle ne le sait pas, parce qu'ils n'ont été détectés qu'en 2011, je crois, mais elle est atteinte de troubles bipolaires qui lui font prendre des risques de plus en plus poussés, notamment dans sa double vie d'escort girl à Las Vegas. Au point de presque ruiner son mariage et sa famille.
En 2016, sa confession est imprimée en France. Un témoignage sans fard, qui l'a délivrée de ses angoisses, de ses névroses. Même si le traitement y est pour quelque chose. On ne peut que souhaiter que sa nouvelle vie la rend heureuse.
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Mais aujourd’hui, j’ai un nouveau but, de nouveaux objectifs qui n’ont rien à voir avec le fait de franchir la ligne d’arrivée en premier. Je veux partager mon histoire. Je veux avoir du courage et continuer à me battre. Je veux montrer au monde et plus particulièrement à ma fille que l’on doit vivre sa vie pour soi-même. Montrer qu’avec de l’amour et de l’aide, on peut revenir d’un endroit sombre.
Quand j’ai éprouvé le besoin de pimenter les choses, coucher pour de l’argent m’a suffi. Ensuite, mon besoin de compétition m’a donné envie de recevoir plus de cadeaux de la part de mes clients. Des cadeaux de plus en plus beaux. Maintenant, cherchant toujours le meilleur, j’étais obsédée par les classements d’escort girls établis grâce aux notes des clients sur le site Internet de référence, Erotic Review. Il concernait les call-girls du monde entier. Les classements me donnaient des frissons. Ils nourrissaient mon besoin de compétition, insatiable. Las Vegas n’était pas différent des pistes d’athlétisme. Si je concourais, je devais l’emporter.
C’est encore mieux que de gagner une course, ai-je pensé. Mieux que de participer aux Jeux olympiques. Si mes amis, tous mes anciens partenaires de course, pouvaient le ressentir, ils comprendraient. Pourquoi participent-ils encore à des compétitions ? Si j’avais su comment on se sentait, je n’aurais pas gâché tout ce temps. »
Mon ancienne vie m’attendait dans le Wisconsin mais je rentrais de moins en moins à la maison ces derniers temps. Aujourd’hui, j’étais Kelly, l’une des escort girls les plus demandées de Las Vegas. Suzy, l’ex-athlète professionnelle, agente immobilière, épouse et mère de famille, avait disparu.
Maintenant que je me dévouais au sexe, le besoin d’être inégalable au lit avait remplacé le besoin de courir. Mais c’était encore mieux car je détestais la compétition à laquelle il fallait se livrer pour remporter une course. Tout était agréable dans le fait d’être escort girl. Même si je veillais à rester au top dans cet univers-là aussi, je n’ai jamais ressenti qu’avoir du succès faisait de moi une meilleure femme que les autres, que ce soit les autres escort girls ou les épouses qui attendaient mes clients à la maison.
J’avais l’habitude de voir des hommes tomber à mes pieds, me couvrir d’éloges, être adorables avec moi, me payer des verres et m’offrir des bijoux hors de prix, me dire combien j’étais magnifique et sexy, affirmer que j’étais la femme la plus intéressante qu’ils aient jamais rencontrée, combien ils auraient aimé que leur femme me ressemble, combien ils auraient aimé que je sois leur femme. Et maintenant, je voyais cet homme me dénigrer. Il donnait l’impression de me parler comme si j’étais de la m…