AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Charybde2


Quatre nouvelles distillant à merveille cette poésie de l'étrange chère à Éric Faye.

Publié en 2012, ce recueil de quatre nouvelles d'Éric Faye est à nouveau fort réjouissant, portant sur quatre longueurs et quatre terrains bien différents sa rigueur poétique de grand styliste de l'étrange.

Les 30 pages de "L'inachèvement", superbement écrites, sont d'une thématique plutôt classique de fantastique proche et inquiétant, dans le quotidien d'un écrivain, où peut rôder comme l'ombre d'un usurpateur ou d'un doppelgänger.

Les 8 pages de "La nuit du verdict" constituent sans doute l'un des plus beaux hommages littéraires à Franz Kafka qu'il m'ait été donné de lire.

Les 75 pages de "Devenir immortel, et puis mourir" déguisent somptueusement en conte chinois une réflexion sur l'immortalité - et donc sur le contenu de la vie -, en un palais des miroirs que ne renierait sans doute pas Borges.

Les 80 pages du "Mur de Planck", avec leur physicien français de modeste renommée que tel ou tel colloque ramène épisodiquement au Japon dans une longtemps vaine tentative de "voir pour de bon" le Fuji-Yama, distille ce charme extraordinaire de l'intellect aux prises avec le réel, tardant à se laisser aider par la poésie, dans un climat toujours curieux où rôdent aussi bien le risque de se perdre dans la traduction en Bill Murray des particules subatomiques, que de s'engager dans une forêt noire concoctée peut-être par un Romain Verger. Magnifique, troublant, l'Éric Faye que j'adore.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}