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EAN : 9782234061231
263 pages
Stock (30/11/-1)
3/5   17 notes
Résumé :

"Avez-vous jamais connu, dans votre vie, l'instant où la femme découvre que l'homme qu'elle aime est un inconnu ? Cet instant-là, je ne cesse de le revivre, des années après la mort de Stig. Instant tour à tour effrayant, fascinant... Je croyais tout savoir de lui, or je ne savais presque rien de cette part de lui qui s'appelait B. Osborn, écrivain de renom international qui se cachait sous l'identité de Stig Warren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Costaguana, Amérique centrale. Quel est le véritable secret d'Osborn prétendument né en 1895 à San Francisco alias Stig Warren, agent littéraire traducteur, alias Walden directeur en Allemagne d'une revue anarchiste pacifiste alias Waldeck Robinson recherché par deux femmes Aurélia Valadero et Rebecca Hamilton. La première se présente comme sa veuve, et la seconde comme une universitaire venant faire un reportage sur lui mais qui n'est autre que sa maîtresse qui vient tenter de trouver des réponses.
Walden-Osborn "restera dans l'histoire de la littérature comme le premier à avoir posé réellement le question de l'effacement de l'écrivain derrière son oeuvre".

Difficile parfois tout au long des 250 pages de savoir qui parle et qui parle de qui. Voici le bémol de ce roman, de cette intrigue, au demeurant magnifiquement écrite.

Osborn, en devenant la mauvaise "conscience des nécessiteux de la gloriole" pose la question plus largement centrale chez un artiste, qu'il soit écrivain, peintre, sculpteur;
Quel équilibre l'artiste a t-il besoin de garder, d'entretenir, entre sa "renommée" et sa création afin d'être reconnu pour ce qu'il est vraiment? Une oeuvre peut-elle exister, dominer si son créateur prend le pas sur elle via sa personne, sa vie, son existence?

Ici l'auteur choisit le parti de l'effacement total au prétexte que l'artiste a développé une peur incurable de se faire découvrir, retrouver. Il pousse même Osborn a cultiver une forme de "dédain de l'ego".

A chacun de se faire son idée, de trouver sa réponse, car une chose est certaine : on ne voit pas une oeuvre, on ne lit pas un texte de la même façon, selon que la vie de ce dernier nous est connue.

(NB 1 : le personnage de l'écrivain Osborn n'est pas sans évoquer B Traven, ce que l'auteur reconnait bien volontier)
(NB 2 : pour celles et ceux ne connaissant pas E Faye, je continue de recommander le Télégraphiste de Chopin en première lecture!)
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J'ai lu ce livre parce qu'Éric Faye s'est inspiré pour l'écrire de B. Traven, dont j'apprécie beaucoup les récits. Comme le précise l'auteur dans une courte postface, son livre est une fiction, un roman, et le personnage de B. Traven n'est qu'un point de départ ou un prétexte pour explorer les méandres de, je cite, "l'effacement et l'identité, la fuite et la seconde chance". La mission est remplie de belle façon, avec des personnages bien construits sinon attachants, qui dressent en creux -- B. Osborn est décédé depuis quelques années au moment du récit -- un portrait de l'écrivain qui voulait s'effacer derrière son oeuvre pour des raisons moins simples qu'il n'y paraît au premier abord. Une lecture à la fois divertissante et propice à la réflexion, qui nous dit aussi quelque chose du sens que nous souhaitons donner à nos vies, au travers de ceux qui ont aimé, cherché à comprendre, traqué ou simplement côtoyé l'écrivain sans empreinte.
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Tout au long de cette histoire, j'ai pensé à "Légende d'une vie" de S Zweig...Enlever les masques, lire à travers les lignes, rapprocher, comparer les dires des proches, pour s'approcher un peu de la vérité, de la réalité du passé de l'écrivain célèbre. Là s'arrête la comparaison.

La chute est surprenante et pourtant, tellement évidente.

Un beau roman, bien enlevé...
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Je me suis un peu ennuyée à cette lecture. Je n'étais pas très prise par cette histoire si bien que je ne savais plus qui parlait quand je reprenais mon livre.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Nul ne supporterait d’aimer, d’avoir aimé sans connaître l’identité de l’aimé, mais l’autre justement n’avait cessé jusqu’à ses dernières lignes, d’écrire que nul n’était par son identité.
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La fuite hors de lui même n'était pas une posture littéraire mais une manière d'être, antérieur à l'acte d'écrire. Une manaière de rejeter l'ostentatoire.
Dès lors, mon ambition a été de retrouver le moment où lui vint l'idée d'être en marge, d'inêtre. Le moment du court-circuit duquel naquit une sorte d'anti-Narcisse, libéré du fardeau de l'orgueil.
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Oui, comme cette nuit où il avait déserté Iquita, j'ai eu la conviction d'avoir atteint le bout de tout. Un cap de la vie battu par des vents contraires, dans l'obscurité, le froid jusqu'à l'os. Toute ma vie, j'avais sacrifié les enfants que j'aurais aimé avoir au profit de géoglyphes posés comme des voies de garage sur un plateau vide. J'avais fini par abandonner ces lignes parce que obstinément illisibles, un jour où le doute était sorti de son lit, où je comprenais que l'aiguille de la vie arriverait bientôt sur minuit et que je n'aurais alors rien fait d'autre que longer des lignes. Les lignes ne mènent à rien. Puis un écrivain fantôme s'était échappé de ma vie au moment où il l'enchantait et la fleurissait enfin. Sans laisser d'adresse.
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Il n’avait rien des traits qu’on prête à un écrivain. Ce n’était pas un écrivain, c’était au mieux un gratte-papier, un subalterne de la vie, je n’imaginais pas qu’il ait pu séduire la jeune femme qui nous avait servis. Au mieux, c’était un de ces greffiers qui consignent les propos des meneurs de mondes, et je n’investissais son physique d’aucun anarchiste, d’aucun penseur libre.
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Vivre au côté d’un homme dont l’obsession est d’effacer ses traces est une expérience troublante, éprouvante. Ce que vous ne connaissez pas de lui, ce qu’il ne veut pas vous faire visiter acquiert l’aura du merveilleux, comme la réserve des musées, interdite, et que vous soupçonnez d’abriter le meilleur.
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Videos de Éric Faye (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Faye
Le romancier et essayiste Eric Faye sera au Belvédère du Rayon Vert de Cerbère du 11 septembre au 9 octobre, pour une « résidence duelle transfrontalière ». Organisées par les Rencontres cinématographiques internationales Cerbère-Collioure, ces résidences interrogent la notion de frontière en invitant concomitamment deux écrivains ou écrivaines, l'un(e) de langue française à Cerbère et l'autre de langue espagnole ou catalane à Portbou – Yolanda Gonzalez cette année.
Crédit de la vidéo : « Rencontres cinématographiques de Cerbère-Collioure ».
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