Citations sur L'île au manoir (17)
- Tu reviendras ? demanda-t-il.
- Je reviendrai, promit-elle. N'oublie pas : nous sommes amis.
– Une dernière question, dit-il très vite. Pourquoi m’as-tu choisi, moi, pour t’aider ? Je veux dire, je ne suis pas très efficace, avec…
D’un geste, il désigna sa béquille. Les yeux de Sélène brillèrent dans son visage à peine visible.
– Je t’ai choisi parce que tu n’as pas peur des tempêtes. Je t’observais depuis le monde des rêves, et j’espérais que nous pourrions devenir amis.
"Soudain Adam entendit la voix de la jeune fille dans sa tête, aussi distincte que s'il était à côté d'elle. Une voix pressante, presque désespérée : « Aide-moi. Je suis enfermée dans ma chambre. Viens m’ouvrir la porte, la mer monte… Viens m’ouvrir la porte… » Adam se réveilla en sursaut, alluma d’une main moite sa lampe de chevet. La première chose sur laquelle tomba son regard, quand la lumière éclaira la chambre, ce fut la vieille clef de métal sur sa table de chevet."
"Le père : Je croyais que tu étais heureuse avec moi, dit-il.
La fille : J’ai été heureuse, répondit-elle. Très heureuse. Mais maintenant je dois grandir. Je ne peux pas rester une petite fille toute ma vie."
-On va en avoir pour des années, pour récupérer le journal qui nous intéresse...
-Mais non, assura Laura avec un léger rire. Tout est parfaitement classé. Les journaux de 1913 sont là-bas, au fond. Ils sont rangés sur une étagère en hauteur, je vais vous descendre les caisses.
L'homme en noir s'avança vers eux d'un pas souple, s'accroupit pour se mettre à leur hauteur. Il tendit une main vers Adam. Adam enfonça son poing dans sa poche, son poing qui ne tenait pas la béquille. Quelque chose bougea sous le visage de l'homme en noir, sous sa peau, comme de minuscules serpents ou des vers de vase. Adam eut un haut-le-cœur.
- Assez joué, dit le magicien. Vous feriez mieux de me remettre cette clé, jeunes gens. Sinon...
Ses yeux déjà pâles devinrent translucides. Adam avait l'impression que deux éclats de glace le fixaient. Il se forçat à prononcer :
- Sinon, quoi ?
- Sinon l'océan va renverser votre digue, lors de la prochaine tempête. L'océan va engloutir votre île, inonder vos maisons et emporter vos familles. Vous perdrez tout ce que vous aimez.
Mon père était Adrien Dorval, un illusionniste célèbre qui exécutait des tours icroyables sur les scènes des théâtres parisiens. Il gardait jalousement ses secrets. Tout Paris était convaincu qu'il utilisait des trucages, comme n'importe quel magicien de cirque, et parfois c'était vrai, mais la plupart du temps...
Sélène s'interrompit, comme si ce qu'elle avait à dévoiler était particulièrement difficile. Adam osait à peine respirer. Son plâtre le grattait toujours mais il n'osait pas attraper son grattoir, de crainte de la faire disparaître. Elle croisa et décroisa les mains sur sa jupe en dentelle, inspira profondément et reprit :
- La plupart du temps, mon père utilisait de la vraie magie. Il faut que tu comprennes, Adam j'ai grandi dans un mode où la magie est réelle.
J'ai choisi cet extrait car je trouve que Sélene devoile des choses assez importantes et c'est un extrait passionnant.
Par une nuit d'hiver, Adam trouve une clé, qui doit débloquer une fille coincée dans un château dans la mer.
Il avançait à une allure d’escargot, le regard rivé sur les marches. Il n’entendait plus la voix de la fille, ça ne le rassurait pas. Est-ce qu’elle était toujours là en bas, moins ? Dès que ses pieds touchèrent le sable, Adam releva la tête. La plage était vide, Adam cligna des yeux.
Et pourtant... Pourtant l'interminable corridor, d'ordinaire si familier, lui paraissait soudain hostile.