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sur 9558 notes
« Je suis né avec cette histoire. Elle coulait dans mon sang. J'y appartenais. »

Gael Faye, né d'un père français et d'une mère rwandaise, a sûrement vécu avec cette histoire, qui raconte comment le visage banal de l'existence quotidienne, délimité par une guerre insensée, détruit ce qui reste de l'enfance.

Dans les génocides insensés, les « joueurs » changent toujours et, dans ce cas-ci, c'est entre deux groupes ethniques – les Hutus qui sont « à nez large » et les Tutsi qui sont grands et maigres avec un long nez. » Pour le jeune Gaby — et pour son père, qui lui explique la différence —, tout se résume à cela. Les Tutsis et les Hutus ont le même pays parlent la même langue et adorent la même divinité, et pourtant les Hutus ont l'intention d'anéantir les Tutsis.

Dans un langage accessible qui s'envole souvent vers la poésie, Gael Faye laisse d'abord le Burundi à travers les yeux d'un garçon qui n'a pas encore atteint son adolescence – volant des mangues à un voisin sans méfiance, arrivant à maturité dans un pays luxuriant avec des nuits tropicales chaudes, faire du BMX et manger de la viande de crocodile.

Mais les nuages de tempête s'accumulent et l'une des plus grandes horreurs de ces dernières années est sur le point de se dérouler. Ce qui aurait dû être un récit plutôt typique de l'arrivée à l'âge prend un tout nouveau sens alors que Gaby est privé de son enfance et de son innocence.

Cette histoire courte mais intense d'un garçon devenu un homme dans un pays d'Afrique déchiré par la guerre saisit le lecteur pour continuer le voyage de l'auteur jusqu'à son achèvement. Avec les joies et les douleurs d'une enfance simple illustrées avec un beau langage, bientôt l'image tragique d'un petit pays déchiré par la haine, le génocide, la guerre civile et l'absence d'un gouvernement stable est mis en lumière à travers les yeux du jeune conteur. Une partie de l'histoire du monde trop oubliée est révélée par cette histoire personnelle de Faye.

Une lecture captivante et un trésor à garder à portée de main.
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Petits ou grands lisez ce roman. C'est une petite pépite.
Pas besoin de foncez car il a eu une ribambelle de prix littéraires. C'est amplement mérité.
Alors je ne vois pas ce que je vais rajouter après 597 critiques et cette jolie note sur Babelio.

Mais je voulais faire part d'une expérience personnelle. Comme Gaby je suis métisse. Et j'ai senti son tiraillement entre son père français et sa mère rwandaise. le métissage c'est beau mais la question d'appartenance est complexe. Trop bronzé pour se sentir chez soi dans le pays d'accueil. Trop clair pour se sentir africain. Et puis quand la politique, la religion et la famille s'en mêle on se perd complet.
Et je pense que quand la Guerre civile pointe le bout de son nez, on perd tous ses repères.

Un très beau témoignage fiction de Gaël Faye. Avec douceur et sans tabou il parle de son petit Pays que j'ai aimé découvrir à travers son regard. Il nous annonce avec candeur les prémices de cette guerre abominables.

Y'aura t'il une suite de Petit Pays, j'aimerais beaucoup...
Un coup de coeur comme beaucoup d'autres lecteurs.
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Après 360 critiques de Petit pays, je crois bien qu'il n'y a rien à ajouter. On le voit bien que ce roman est une véritable pépite.
Gaby vit au Burundi. Père français, mère rwandaise. Heureux, insouciant, innocent, gamin de 10 ans, ses copains et lui vivent leur petit bonheur tranquille dans leur quartier. Est-ce que ce bonheur sans soucis durera? Nous sommes au Burundi, voisin du Rwanda en 1992.
Un livre sur l'enfance et ses joies, sur justement les petits bonheurs dans nos petits pays; sur les paradis perdus et sur la vie d'adulte qui se dessine et que l' on voudrait tellement retarder. Sauf que l'enfance de Gaby prendra fin beaucoup plus brutalement, abruptement que celle de bien d'autres gamins. Comme le dit le personnage l'Afrique le rattrape. Une horreur et des violences inimaginables frapperont Gaby de plein fouet.
Et au-delà de ce pan de l'histoire africaine que nos mémoires voudraient bien effacer, après la lecture de ce livre, il nous reste, aussi, en souvenir un goût de mangues, la fraicheur de la rivière sous le soleil écrasant, l'odeur des jacarandas après l'orage, le rire des copains. Oui, il nous reste presque et quand même, un goût de bonheur. Une lecture avec souvent un doux sourire effleurant mes lèvres, malgré tout. Un roman, une lecture qui me restera dans le coeur grâce à ce Petit Pays.
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J'avais entendu que les livres de cette rentrée littéraire n'étaient pas vraiment d'une gaieté folle.
Deux lectures coup sur coup. Deux chocs !

Gaël Faye je connaissais, j'ai souvent écouté son CD. Lorsque j'ai entendu parler du livre Petit pays, j'ai mis un peu de temps à comprendre que le chanteur/rappeur était devenu écrivain.
Un roman qui commence dans la douceur et la folie souriante de cette Afrique. Une histoire racontée à hauteur d'enfant par Gabriel dit Gaby. Il raconte cette vie, pleine de mouvement et d'odeurs. Les parents, les copains, les employés dont il se sent proche et une enfance heureuse.
Et puis ces questions sur les absurdités de la guerre. Que peut comprendre un enfant à toutes ces histoires.... Une histoire de nez et de taille qui différencie les Hutus et les Tutsis .... Est-ce si important ?
le roman bascule en même temps que la guerre et ses horreurs s'invitent dans ces pages.
Quand l'Afrique se transforme en cadavre....
Un livre lu avec effroi et émotion, et pourtant on connait tout ou presque de l'histoire du Rwanda et du Burundi. Mais à chaque fois on est surpris par toutes ces horreurs, cette haine.
Gaël raconte....
Vu le débat actuel sur l'identité qui pollue la France on ne peut que s'inquiéter.... le Burundi ne supportait plus les immigrés venus du pays voisin. Tout n'était que problème identitaire, monté en épingle par des groupes haineux.

Dans sa chanson Petit paysGaël Faye dit
https://www.youtube.com/watch?v=XTF2pwr8lYk

Petit Pays je saigne de tes blessures
Petit pays je t'aime ça j'en suis sûr.

Un roman poignant et terrible, un grand livre pour dire l'innommable.
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Attention, coup de masse.
Pas un coup de coeur, non, ce roman m'a plutôt fait l'effet d'un coup de masse.
Avec ce premier roman pas e doute, j'ai pris une claque.

Que dire dans cette critique qui m'ait pas été dit dans les 385 précédentes ?

Depuis qu'il a obtenu le Goncourt des lycéens (une de ses 1" récompenses), les médias ont beaucoup parlé de Gaël Faye, et c'est amplement mérité.

Petit Pays c'est l'histoire d'un basculement tragique. Celui d'une enfance insouciante vers un monde d'adultes où l'on se fait la guerre pour des motifs qu'on ne peut expliquer. Un monde où la planète entière se fait témoin silencieux d'atroces massacres, pillages et viols sans bouger.
L'histoire d'un petit garçon métis (Français et Tutsi) réfugié au Burundi qui assiste à un génocide, celui de sa famille, à distance, dans une attente insoutenable.

Le sujet est grave mais ne vous y trompez pas, c'est un livre plein d'humour ! A aucun moment l'auteur ou le narrateur ne se montre haineux ou vindicatif. En réalité il n'y en a pas besoin car les faits suffisent.
En plus d'un magnifique récit d'enfance, Petit Pays nous pousse à la réflexion sur des sujets comme le réel et la fiction, les relations amicales et amoureuses et l'histoire coloniale. A chaque fois l'auteur fait preuve d'une incroyable lucidité et maturité. Sans doute le regard transperçant du poète dont parlait Baudelaire.

En un mot comme en mille : un livre à lire absolument - même si pour ma part je n'en suis pas sortie indemne.

J'ajoute que si vous avez l'occasion de voir Gaël Faye en lecture musicale , surtout foncez, lui et le musicien qui l'accompagne sont tout simplement formidables.
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Déjà auteur-compositeur-interprète, avec « Petit Pays » Gaël Faye s'essaye à la littérature et c'est une vraie réussite. le chanteur franco-rwandais s'inspire de son enfance au Burundi pour nous raconter l'histoire tragique de cette partie d'Afrique.

Nous avons tous entendu parler du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda pays voisin du Burundi. C'est à travers les yeux d'un enfant de 10 ans que Gaël Faye nous fait vivre ses moments tragiques. D'une enfance heureuse dans une famille privilégiée, dans une impasse de Bujumbura, le monde de Gaby, notre héros, se transformera en enfer. Gaby perd petit à petit son innocence. Adieu l'insouciance, la douceur de vivre, les mangues volées, les cigarettes fumées en cachette, place au drame, aux disparitions, à l'exil.

Déjà récompensé par le premier prix littéraire de la rentrée, décerné par la Fnac, ce livre est un vrai bijou. Gaël Faye nous offre un roman sensible, drôle, plein de poésie mais aussi très puissant. A lire absolument.
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Ce livre est une véritable perle. Il est pleinement efficace dans l'intensité des émotions qu'il procure bien que le cadre du roman soit loin d'être ensoleillé pour notre jeune héros, Gabriel. Gabriel ou Gaby est un jeune garçon d'une dizaine d'année vivant au Burundi qui est, bien malgré lui, appelé à connaître le chaos constitutionnel et politique dans son pays, mais aussi à s'interroger sur son identité, lui le petit garçon né d'un père français et d'une mère rwandaise.
Gael Faye livre ici un récit poignant avec les mots et la sensibilité d'un jeune adolescent qui découvre les bouleversements politiques et militaires dans son pays. Il donne ainsi une approche bien particulière d'un conflit né en 1994 et qui a marqué les esprits.
Court, ce roman n'en n'est pas moins intense et le nombre des prix décernés attestent de son aura.
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Gaby est un enfant qui vit au Burundi, d'un père français et d'une mère rwandaise. La guerre va bouleverser sa vie. Juste et prenant, écrit dans une langue limpide, c'est un excellent roman.
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Que dire de plus que les nombreuses critiques déjà écrites sur ce livre... sinon que j'ai tout simplement adoré ce bouquin ! Il est rudement bien écrit, l'histoire est tragique et tendre à la fois, regorgeante de magie des souvenirs d'enfance et les personnages sont plus qu'attachants. Un sujet rude, certes, d'autant plus qu'il est amené à-travers les yeux d'un enfant, mais en même temps, c'est un livre qui est plein d'amour, d'amitiés indéfectibles et de fraternité, de lutte pour la liberté et d'espoir. Ce bouquin mérite amplement tous les prix qui lui ont été attribués. Un livre à lire assurément ! Un livre qui prend aux tripes et dont je me souviendrai longtemps !
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Faut-il regretter que ce Petit pays ait raté le prestigieux Goncourt?

Porté dès sa sortie par une critique dithyrambique, ce fut pour ma part un bon livre qui joue des cordes émotions et sensations. Pour un premier roman, on doit lui reconnaître une narration maîtrisée, une vision de l'enfance touchante et un contexte de conflit dramatique. Les ressentis à hauteur de jeune garçon, les petites choses du quotidien, la mentalité africaine sont autant de points positifs pour une lecture aisée. D'autant que l'écriture sait nous faire percevoir des odeurs, des couleurs, des saveurs exotiques.
Les récits d'enfance font toujours recette. Celui-ci ne peut donc que trouver son public de lecteurs.

Il convient tout de même de préciser que c'est un oeuvre de fiction, même si on y trouve des éléments autobiographiques. Si Gaël Faye a quitté son pays pour cause de guerre civile, son destin fut beaucoup moins chaotique que son personnage. Il a légitimité à parler de ses racines, creuser les souvenirs du temps du bonheur et de l'insouciance, et montrer l'envers du décor burundais. Pour autant, le succès du roman joue certainement de l'ambiguïté d'avoir vécu ou pas des événements dramatiques.

Donc à mon sens un bon roman initiatique, au ton juste, et bien écrit, qui aurait pu, lui aussi, décrocher les lauriers de l'Académie.
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