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3,95

sur 164 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi bien.

Ce conte a tous les atouts d'une légende de la Chine millénaire. Il nous emporte dans son Histoire, effectuant deux arrêts : le premier à l'époque antique des Trois Royaumes, le second au temps des empereurs de la dynastie Qing au 18e siècle. Quelques passagers ont ce pouvoir de longue vie qui leur permet de rester à bord du train du temps sans mourir ; certains en tant qu'êtres surnaturels, un autre à cause d'une malédiction, un autre pour l'avoir volontairement recherché.

C'est l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui sont avant tout reliés par la passion du théâtre vivant.
C'est l'histoire de Xiao Chen, maudit comme Icare pour avoir passé outre les interdictions des dieux. Il se retrouve affublé d'une tête de tigre, mais également des sens aigus de l'animal. Des événements lui apporteront un autre élément corporel étrange – un coeur de porcelaine – et cette longue vie dont il ne semble jamais blasé, et qui ne paraît pas lui apporter non plus une expérience de vie qui paralyserait sa capacité d'émerveillement, d'innocence et d'amour.
C'est l'histoire de Pieds-de-Cendres, le contorsionniste aux cheveux gris, séduisant, qui cherche le secret d'éternité et en trouve une version moins efficace que celle de son ami Xiao Chen. Sa longue vie lui apporte nostalgie, amertume et jalousie compensé cependant par un presque inébranlable sens de l'amitié.
C'est l'histoire de Brume de Rivière, la fée qu'une robe ensorcelée empêche de grandir. Elle parvient à grandir, cependant, et à s'éloigner de l'empathie pour les humains.
Et c'est l'histoire de Li Mei, une jeune fille ordinaire, couturière de génie au caractère obstiné.

C'est une histoire de passion amoureuse et de jalousie, de magie et de démons, de musique et d'acrobaties, de combats extraordinaires aussi, que l'on gagne à lire avec une musique traditionnelle chinoise au fond de l'oreille.
Ce sont des voyages sur le Fleuve Jaune, le Fleuve Bleu, la steppe au-delà de la Grande Muraille ou la Cité Interdite.
Et c'est avant tout du théâtre. Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer le rideau tomber après le dernier mot, puis se relever, révélant tous les acteurs en ligne prêts à recevoir les applaudissements.

A peine aurai-je apprécié un peu plus de géopolitique, de repères historiques à l'époque des Trois Royaumes surtout, car l'époque Qing est bien plus substantielle. Mais c'est un tel détail infime que j'ai presque des remords de l'évoquer.

Bravo Estelle Faye. Ce conte est une belle réussite. Il a su me charmer.
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Livre lu dans le cadre de la pioche de Mars 2016 et du challenge ABC 2015-2016.

J'avais découvert le premier roman de cet auteur grâce à une Masse Critique à l'époque de sa sortie. le style m'avait plu mais il manquait quelque chose à l'histoire ; la preuve, je ne m'en souviens plus. En voyant que son second roman était sous forme de conte et en Chine, je me suis laissée tenter et je l'ai enterré dans ma PAL dès réception. C'est grâce à la pioche chanceuse de Foxfire qu'il en est sorti et que j'ai passé un très bon moment de lecture.

Le début de ce roman a néanmoins été un peu chaotique car on était bien loin de ce qu'annonçait le résumé (j'en avais de courts souvenirs). Et pourtant, une fois que l'histoire est réellement lancée, je me suis laissée porter par elle tellement elle est entraînante et intrigante. À la fin, il me manque quelques éléments par rapport à des questions qui m'ont effleurées pendant ma lecture mais celle-ci est néanmoins un coup de coeur tellement elle est belle et poétique. Ce n'est d'habitude pas mon style de prédilection (les histoires d'amour) mais c'est tellement bien raconté et avec un brin de fantastique que ce roman a été lu en 3 jours et que j'en redemanderais presque. le livre-objet proposé par les éditions « Les moutons électriques » est très beau avec cette superbe couverture qui représente bien les 3 personnages principaux de ce conte : le garçon-tigre Xiao, la jeune femme Li Mei et le corbeau.

L'histoire se déroule sur 3 périodes différentes dont les 2 premières sont espacées de 1200 ans, cela surprend au départ mais on retrouve 2 personnages emblématiques et l'histoire continue à se dérouler autour du monde du théâtre et des artistes chinois. En même temps, une histoire d'amour s'entrecroise avec une autre plus ancienne et une vengeance teintée d'une magie hors d'âge que celle du spectacle contre difficilement. Estelle Faye nous conte donc une histoire hors du commun mêlant fantastique et réel, art du potier et art du théâtre, tigre et singe, immortalité et vie de tous les jours, fée aigrie et costumière courageuse, dans un ballet incessant d'émotions en tous genres. Un très beau conte donc raconté par une conteuse hors pair car elle a su faire naître toute une ambiance et des paysages irréels durant toute ma lecture.

Comme vous l'aurez compris, ce conte est un gros coup de coeur pour ma part et je découvrirais donc avec plaisir ses prochaines créations. Quand je lisais ce roman, j'avais l'impression d'être dans un autre monde et le retour à la réalité était rude. C'est rare qu'un livre m'apporte ce genre de ressenti et c'est pourquoi je vous conseille plus que fortement de découvrir cette histoire hors du commun. Par contre, la maison d'éditions a laissée échapper quelques fautes de frappes (devenant pour devant, titre pour tire, …) en fin de volume mais rien de bien grave par rapport à certaines maisons d'éditions. Je pense que dès que ma PAL aura diminuée, je regarderais de plus près les publications de cette maison d'éditions, ce roman donne envie d'en découvrir d'autres, c'est un beau livre-objet. Je remercie donc Foxfire pour son choix très judicieux ! Ça a été une très belle lecture dans des contrées différentes de mes lectures habituelles.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Très différent d'un éclat de givre , Porcelaine est un conte qui se déroule sur Mille ans . Xiao Chen est victime d'une malédiction et se retrouve avec une tête de tigre . Il arrive cependant à se trouver une place dans une troupe de théâtre où il trouve le bonheur auprès de Brume- de rivière ,une fée et de Pied-de-cendre . Mais le destin semble toujours vouloir l'éloigner de ceux qu'il aime ...au travers des montagnes et des steppes , le comédien va devoir sans cesse lutter contre les forces obscures.
J'ai été dés le début complètement happée par ce roman , immergée dans un univers fascinant ,celui de la Chine médiévale , du cirque itinérant ,des légendes ...Les personnages sont aussi un gros point fort , ils ne sont pas manichéens et l'on ressent beaucoup d'empathie pour eux .La troisième époque est un peu en dessous des deux premières , peut être un peu rapide ,avec un dénouement un peu simpliste . Mais c'est un beau récit ,que je n'oublierai pas facilement .
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Là on peut dire qu'Estelle Faye m'a trouvée !

Oui, je sais, je ressors un peu mitigée de la Dernière Lame, lu l'année dernière. Pas que je n'aime pas le roman et pas que je n'aime pas l'écriture d'Estelle. C'est juste que lorsqu'on n'accroche pas à un personnage, cela vous fait râler tout un livre. Et du coup, on se sent un peu penaud face à une auteure sympathique, dont les qualités d'écritures sont indéniables. Mais que voulez vous, moi et mes drôles de goûts parfois. Je me suis dit donc que j'allais prendre Porcelaine et que dès que j'avais envie de Chinoiserie, je le ressortirai.

Et bien j'ai eu envie de Chinoiserie et je l'ai ressorti. Et permettez moi de vous dire tout d'abord que ce fut un réel plaisir de retrouver la plume de l'auteur. Elle me manquait ! Et qui plus est, le format conte était tout trouvé pour son style d'écriture. Quant à la Chine, je suis désolée, mais je ne m'y connais pas assez en légendes chinoises pour vous dire si cela correspondrait ou pas. Mais tout ce que je peux vous dire, c'est que l'histoire contée ici évoque clairement l'évasion.


Un conte sur la tolérance et l'amour.

Et non je ne deviens pas guimauve de suite. Mais Porcelaine traite d'une légende chinoise en trois temps correspondant un peu à cela :
- transformation du jeune homme en animal
- le jeune homme trouve une mariée mais son coeur est malade
- La jeune mariée devra se battre pour guérir ce coeur

Cela a l'air tout bête comme ceci et on peut dire que c'est un peu simpliste mais en fait, pas du tout. Il apparaît au début que notre héros subit une transformation, ce qui le rend différent et anormal. Il trouve tout de même l'amour mais cette femme là s'enfuit. Qu'à cela ne tienne, il réussit tout de même sa vie et trouve une femme qui va petit à petit l'aimer pour lui, pour ce coeur qui est malade. Par son amour, cette jeune mariée va guérir le coeur de son mari. Je ne sais pas vous, mais ce genre de philosophie me laisse un petit rêveuse et fait partie des contes que j'aimerai raconter un petit peu plus tard car cela donne une réelle leçon de vie.

En gros, qu'attendez vous pour me lire cette Porcelaine ?
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Sorti fortement mitigé des Seigneurs de Bohen, dernier roman d'Estelle Faye (et le premier de l'auteur pour moi), l'envie de légendes chinoises et de dépaysement en ce début d'automne m'ont convaincu de lire Porcelaine. Et je n'ai pas été déçu !

Avec Porcelaine, on est convié dans une Chine où magie et malédictions, fée et démons, créatures et êtres immortels croisent notre route, et où un oiseau-sorcier veille toujours sur nous. Il y a de la magie qui se dégage à chaque page, de la poésie souvent aussi.
L'auteur déploie une très belle plume, qui sait travailler ses ambiances, si bien qu'on est immergé dans l'histoire et son univers en même pas deux pages.
Divisé en trois parties marquées par un saut temporel, la première est absolument parfaite de bout en bout. Si l'importante ellipse qui marque le début de la deuxième surprend, on est vite replongé corps et âme dans le récit, et c'est l'occasion de voir comment les personnages ont évolué durant ce laps de temps, en bien ou en mal, qu'ils nous déçoivent ou se révèlent à nous (voire à eux-même) et nous surprennent.
Seul le combat final de la dernière partie, au style un peu en-dessous du reste et quelque peu expéditif, m'a légèrement déçu, mais c'est bien le seul véritable reproche que je trouve à ce fabuleux roman, réellement enchanteur.
Et si la magie, les légendes, mythes et créatures de la Chine sont bien présents, c'est aussi une belle déclaration d'amour au théâtre et à la scène.

Par contre mieux vaut le lire sans trop de souvenirs du résumé, qui dévoile des éléments qui surviennent tard dans le récit, gâchant ainsi une grosse partie de la découverte et de l'émerveillement que suscite cette histoire.

En tout cas, le temps passe, les hommes aussi, mais le spectacle, lui, continue.
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La couverture de ce livre possède une pureté et une poésie proche du rêve qui s'évapore au petit matin. C'est ce qui attire nos mains qui passent sur le crayonné avant de feuilleter l'ouvrage, de s'arrêter au hasard sur les lignes. Et au final c'est surtout ça qui nous tire l'argent de notre poche pour le ramener à la maison.

Si la couverture m'a fait faire ma valise pour un voyage hors du temps, les lignes de ce roman m'ont entrainée loin de chez moi. Sur les pas de Xiao Chen qui pour avoir voulu sauver le rêve de son père se retrouve puni, affublé une tête de tigre puis jeté sur les routes. Une punition vraiment ?
N'est-ce pas seulement le destin qui s'accomplit ? On n'échappe pas à sa vocation!
En compagnie d'amis hors du commun, Pieds-de-Cendre en quête d'immortalité, Brume-de-rivière la fille-fée entourée de magie, Li Mei, tisseuse habillée de gris et à l'âme colorée, et bien d'autres encore...

A travers la langue française, Estelle Faye nous entraine en Asie avec une facilité déconcertante. Sa plume est poétique, incroyablement belle. Saisissant les instants, les doutes, les sentiments. Décrivant les paysages. Instillant de l'action et du courage. Sa plume est pleine de magie.
Nous suivons les voyages de Xiao Chen comme on navigue sur un fleuve. Toujours on suit le courant sans jamais être jeté sur les rives. Les matins où l'eau est calme et les soirs de tempête où la crue gronde. Avec délice ou avec tension...

Une belle lecture, douce et rythmée, poétique. Un excellent moment...
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Encore une fois Estelle Faye parvient à me séduire dans un one shot poétique et onirique, qui emprunte aussi bien au conte qu'à la fantasy! Je me suis plongée dans cette histoire riche et variée, aux cotés de personnages profonds et captivant, et guidée par la plume fine et précise de l'auteure. le décor de cette intrigue prenante est également sublime, et j'aurai presque aimé en savoir davantage!
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J'ai tout aimé dans ce livre, difficile alors de jouer à la critique en disant "alors ça ça va, ça, ça ne va pas...".

Même les personnages que je n'appréciais pas (en tant que personnes), je les appréciais en tant que lectrice. Je suis rentrée dans l'histoire immédiatement et j'ai ensuite dévoré ce livre dont j'avais du mal à sortir. J'ai adoré le style, sobre, et l'histoire, le cadre, l'évolution des personnages. Peut-être parce que j'aime beaucoup les vieux films chinois, j'ai parfaitement accroché à la série d'aventures, aux différentes quêtes.

J'ai trouvé l'intrigue très bien menée et renouvelée, avec finalement plusieurs mini-histoires au sein d'une grande, j'ai retrouvé l'ambiance que j'aime tant avec ce type de légendes et pas une seule fois je n'ai été gênée ou surprise par des incohérences. Une lecture comme ça, ça m'a fait du bien (après trop de lectures de fantasy grandiloquentes ou gnangnan).
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Ce livre est une pure merveille : récit d'apprentissage médiéval, histoire d'amour intemporelle, découverte de la Chine ancestrale.

Le héros est attachant. On chemine avec lui à travers les siècles. Détenteur d'un pouvoir qui est aussi sa malédiction, il cache son vrai visage derrière celui d'un tigre.
D'enfant aimant il devient un comédien de troupe, un meneur et un charmeur, puis un égoîste et un presque-tyran.
Durant son long périple il sait faire preuve de courage et devient le jouet d'une femme-enfant, fée maléfique qui après avoir souhaité son bonheur fait de lui sa vengeance personnelle.

On traverse le temps et la Chine : village reculé de montagne, ville insalubre au bord du fleuve, la muraille de Chine et la cité interdite, les plaines du désert.

Cette oeuvre est un voyage initiatique, une quête aventureuse qui plaira aux amateurs d'aventures fantastiques dès l'adolescence.

une merveille, vraiment !
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Lorsque les éditions des Moutons électriques ont annoncé la parution de ce titre, je n'ai pas hésité : dès que je l'ai pu, je me suis précipitée chez mon libraire une fois qu'il fut sorti ! Ma PAL étant ce qu'elle est, je ne l'ai lu que quelques mois plus tard, mais je ne regrette aucunement ma précipitation :) Et pour cause ! le pitch m'avait alléchée, la sublime couverture – signée Amandine Labarre – m'avait séduite. Cette dernière a d'ailleurs reçu le prix Imaginales 2013 de la meilleure couverture, et il faut dire qu'elle est vraiment superbe !

Et, donc, une fois lu, je puis dire que Porcelaine est un petit bijou de fantasy ! Estelle Faye nous emmène en Chine. Celle des IIIe et XVIIIe siècles, puisque le récit se déroule sur toute cette période, avec une ellipse entre les deux. Une ellipse que j'ai trouvée bienvenue, même si elle nous fait faire un sacré bond dans le temps, car elle permet de rencontrer le personnage de Li Mei et de marquer une rupture dans la vie de Xiao Chen après un certain événement.

Une Chine ancienne, une Chine où la magie sourd de chaque élément, chaque plante, chaque bête. Une Chine habitée des esprits et des fées. Et Xiao Chen, bien malgré lui, va faire les frais de son affront au Dieu de la montagne où il est venu chercher du bois pour son père, un potier talentueux. le voilà désormais affublé d'une tête de tigre ! Et, chassé de son village, il devient membre d'une troupe de comédiens, troupe où il rencontre Brume de Rivière, petite fille qui n'en est pas une en vérité…[Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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