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sur 314 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Estelle Faye a créé dans ce roman un Paris post-apocalyptique assez génial, foisonnant d'idées, d'inventions, de personnages forts, emblématiques, avec un beau mélange de baroque, de rococo, de freak, de fantastique et de technologie, de structures de sociétés diverses, de blues et d'angoisses, d'action et de surprises, comme des poupées gigognes à l'infini, tous ses éléments s'enchevêtrent dans une torpeur lourde, une ambiance riche et sombre. le récit est bourré de références au cinéma, à la littérature et aussi à la musique. Toute cette richesse fait de cette lecture un moment passionnant, mais associé à la narration à la première personne du singulier, elle est aussi sa faiblesse. J'avoue avoir été parfois envoûté par l'écriture, pour me retrouver agacé trois pages plus loin. L'écriture d'Estelle Faye est travaillée, élégante, mais, surtout dans les moments d'action, elle devient parfois très artificielle. J'aurais aimé qu'elle se laisse aller un peu plus souvent, qu'elle s'autorise quelques digressions superflues comme quand elle parle de musique des années 1950. Il y en a sous la plume d'Estelle Faye, mais la narration à la première personne semble l'inhiber, comme si elle voulait se cacher derrière son personnage. Aussi, le trop plein d'idées, l'accumulation d'éléments tombe parfois dans le cliché et le superflus. L'auteur semble vouloir tout caser dans son univers et ses personnages, son héros fait à peu près tout ce qu'un homme est capable de faire, voire plus, on traverse chaque recoin de Paris et tous les genres de la littérature y sont présent, cc'est un patchork de tout et c'est souvent trop, cela ne nous laisse pas le temps de savourer chaque trouvaille. La qualité de l'univers créé dans ce roman me donne envie d'aller plus loin avec cet auteur, mais j'aimerai y trouver un peu plus de naturel dans l'écriture et que les bonnes idées ne se contentent pas d'un inventaire à la Prévert... plus de simplicité.
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DU GIVRE EN RECHERCHE D'ÉCLAT.

Soyons honnête, voici une petite incursion dans un genre que nous connaissons aussi mal que nous l'apprécions généralement peu : la Fantasy.
Car sous ses dehors de roman qualifiable de post-apocalyptique, par la peinture d'ambiance dont Estelle Faye a élégamment revêtu d'oripeaux un Paris digne d'un monstrueux lendemain de cuite éco-destructrice et qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il est aujourd'hui, nombre de ressorts narratifs et descriptifs s'apparentent moins à un Mad Max francilien qu'à une espèce Niourk en devenir, Niourk, ce si beau roman de Stefan Wulf.

Projetons-nous loin vers notre futur, aux alentours des années 2360. Nous allons ainsi suivre Chet, un jeune homme ambigu, ambivalent, queer dirait-on aujourd'hui, effrontément bisexuel, incapable de se fixer sur le moindre amant, la moindre maîtresse, mais amoureux impénitant d'une jeune femme, Tess, qui ne sait rien des sentiments de son ami d'enfance. Chet est une diva dégingandée mais sans peur des clubs noctambules et bluesy dès que la nuit tombe, rendant toutes sortes de services plus ou moins légaux, le jour.
Chet, c'est pour l'hommage au Daniel Chetman du film "Rue barbare", mettant en scène, dans une veine très esthétisante, la violence des banlieues du début des années 80 ; incidemment, sans doute, est-ce aussi un hommage au jeune - beau -et talentueux Bernard Giraudeau, dont ce fut l'un des grands rôles, plus qu'en l'honneur du jazzman, trompettiste génial et chanteur de talent que fut Chet Baker (son "Almost Blue" est un must absolu de ce jazzman au lyrisme délicat et fragile). C'est en tout cas ce que nous affirme le narrateur omniscient (lorsque ce n'est pas Chet lui-même qui s'exprime), et nous sommes bien forcés de le croire, même si ce personnage équivoque tient au moins autant du beau gosse pommé mais bon Samaritain de "Rue Barbare" que de la gueule d'ange cocaïnomane, géniale et instable des bas fonds et des clubs de jazz interlopes. Les références sont cependant de premier ordre... Et ce ne sont pas les seules.

Toujours plus ou moins à court d'argent pour régler le loyer de son studio à son proprio, un pharmacien maniaque de propreté dans un monde de plus en plus sale et peu ragoutant, Chet va se retrouver mêlé à la recherche d'un trafiquant de drogue, un certain Echo, agissant pour le compte d'un étrange maître es-complot. Mais ce qui ne devait d'abord être qu'une chasse à l'homme emprunte de moult dangers et autres coup de force va s'avérer devenir une véritable quête, des derniers cercles de l'Enfer à un éventuel Eden dominé par un hybride, un genre de Roi-Mutant, un véritable Lucifer - comme son prédécesseur biblique, il porte des moignons d'ailes ; comme celui des textes, il est le porteur de lumière, mais d'une lumière intenable et maudite, dont la vérité finale est dans la soumission totale et l'oubli de tout.

Dante et son chef d'oeuvre, La Divine Comédie sont, on l'aura compris, convoqués à cette fête médiévo-futuriste. On y retrouvera même un avatar de son Virgile, tout aussi poète que le plus célèbre des auteurs latins, mais sans doute bien plus fou et éthéré, beau comme un jeune pâtre grec, qui aura été jadis l'accompagnateur de Chet au sein de cet enfer de maniaques cliniciens dézingués, et jusqu'à sa fuite... Mais pas la seconde fois dans cet antre des démons... Quant à la fameuse Béatrice du texte du florentin, si la Tess de ces années futures en est proche, ce n'est pas dans ces bas-fonds sordides et mortifères que notre aventurier va la retrouver.

Le purgatoire n'est pas oublié, où s'entremêlent une vision d'un Paris du dessous se référant autant aux lumières crues qu'à la violence souterraine de ce grand roman feuilleton du XIXème siècle, Les Mystères de Paris, du trop oublié Eugène Sue qu'à la fuite si connue de Jean Valjean à travers la puanteurs morbide des égouts dans Les Misérables de Victor Hugo. Victor Hugo que l'on retrouve ailleurs, sur cette Île de la Cité et surtout sa grandiose Cathédrale Notre-Dame tant décrite, atmosphère comprise, dans le fameux Notre-Dame de Paris, avec son lot de Gitans, d'"Egyptiens", de coupe-jarrets et autres tranche-bourses. Et de son Roi des Gypsies, bien entendu.

Cependant, Chet, qui n'en peut plus mais, se trouve accompagné d'une incarnation post-chaos de l'archétype absolu du chevalier parfait, celui qui, dans le cycle breton, est le seul à atteindre et regarder dans le Saint Graal : Galaad, le chevalier pur, absolument. Sauf qu'ici, sa pureté va en prendre un sacré coup - merci Chet et son désir permanent de séduction - d'où son absence relative dans les derniers moments de cette quête. Si Galaad se met à planter l'affaire comme son père Lancelot, où va-t-on ?

On croise aussi un "Sorbon", sorte de lointain descendant de nos actuels sorbonnards. Mais comme si l'apocope était cause qu'une partie du savoir de notre monde avait disparu, Paul, le Sorbon est certes savant mais les destructions des deux siècles passés ont laissé d'immense failles dans les connaissances de ces temps à venir. On rencontre une fillette aux pouvoirs très spéciaux, la demi-soeurette de Tess, prénommée Sybil, aux pouvoirs "psioniques" inquiétants, même s'ils sont a priori dédié au bien, tant ils sont démesurés. Elle est accessoirement cheffe du gang des enfants Psy qui contrôlent les tours de ce qui est désormais appelé "Stonehenge" dans lequel ont pourra aisément reconnaître les tours de la bibliothèque et de l'esplanade François Mitterrand.



Ainsi, les références sont innombrables à la littérature classique, aux contes, à la Mythologie (je passe rapidement sur l'aspect Odyssée de l'aventure de Chet, Ulysse d'un nouveau genre ayant perdu son Télémaque/Virgile et cherchant sa Pénélope/Tess, sauvé autant qu'il failli être dévoré par d'étranges et monstrueux hybrides aux beaux corps de Sirènes et à la faim de Piranhas (notons tout de même que les Sirènes de l'antiquité grecques étaient ailées, non pisciformes), survivant dans les bassins de la piscine Molitor.

Estelle Faye fait aussi profiter son lecteur de ses excellentes (et judicieuses) connaissances en matière de Jazz (Ah ! Ce moment où l'on évoque la douloureuse, la fascinante, l'inimitable Billye Holliday. Comment ne pas y être sensible ?). Et si l'écriture n'est pas ce moment de perfection stylistique que d'aucuns semblent décrire ici et là, il faut cependant reconnaître à l'autrice un charmant brin de plume, un grand sens du mot et du rythme de la phrase, une plume claire, vivante, souvent lumineuse (même dans les lieux les plus sombres de son histoire), toujours efficace - bien que l'on relève une petite chute de tension, de niveau parfois, dans une large seconde moitié du livre. Comme si l'autrice s'était momentanément lassée de son sujet, avant que d'en retrouver le souffle.

Avec tout ceci, et bien d'autres références (voir l'excellente analyse d'Alfaric donc les lumières en matière de cinéma et de culture manga sont des plus judicieuses) nous aurions dû être emporté au septième ciel des lettres, de l'art et de l'imagination. Pourquoi cela ne prend-il pas à hauteur de ce que cela devrait ?

Il y a cette intrigue, d'abord. Menée tambour battant sans nul doute, mais souvent cousue de fil blanc.
Il y a ce Chet, qui subit plus qu'il ne semble véritablement acteur de ce qu'il décrit. Presque toujours en retard d'un coup sur son présent. Presque toujours à dire oui tandis qu'il pensait non. Pour le déroulé de l'intrigue, c'est préférable. Pour la psychologie du bonhomme, c'est assez désastreux.
Il y a ces nombreux personnages - non qu'ils soient trop nombreux : on a toujours besoin de second, voire de troisième couteaux dans le fil une bonne intrigue - mais à l'exception de Chet, aucun auquel vraiment s'attacher, aucun pour lequel on parvient à ressentir de l'empathie pas plus qu'une véritable détestation ni rejet pour les "méchants". L'un après l'autre, ils sont tout juste esquissés, comme si, finalement, aucun d'entre eux n'avait de réelle importance tant ils demeurent quasi tous en creux. du coup, Chet lui-même s'en trouve affadi.
Il y a ce Paris que l'on parvient à reconnaître sous sa gangue de saleté, d'ordures, d'herbes GM, de destructions et de transformations désordonnées, qui aurait sans aucun doute pu être bien plus un personnage qu'il n'est là un intrigant, fascinant mais cependant simple décors. Il n'est bien entendu pas dans le propos d'Estelle Faye de faire de ce roman le portrait amoureux d'une ville, dans la lignée de James Joyce avec son Dublin ou de la forme d'une ville d'un Julien Gracq nous contant sa Nantes, mais il est dommage de ne pas avoir poussé un peu plus loin dans cette direction trop irrégulièrement esquissée.
Il y a les conditions qui ont crées ce monde désolé, cette Bordure, ce Paris ghettoïsé, ces innombrables bandes se référant à des savoirs plus ou moins oubliés, s'affrontant encore pour on ne sait quelle antique guerre. Rien qui permette de comprendre vraiment comment on en est arrivé-là. Comment tout ce petit monde parvient malgré tout à survivre. L'amateur de dystopie s'en trouve assurément frustré et même s'il faut bien convenir que ce n'est pas là l'objet principal de ce texte, il est regrettable de ne pas s'y être un peu mieux arrêté.
Il y a peut-être, aussi, cet excès référentiel. Comme si l'idée et les intentions d'Estelle Faye ne pouvaient être intéressantes et dignes par et pour elle-mêmes sans en appeler à toutes ses connaissances et à un nombre imposant de "grands anciens" reconnus. Un manque de confiance en ses capacités et son génie créateur...?
Il y a ce final, en deux temps, qui semble passablement bâclé aussi. Comme si la veine était alors sur le point de se tarir, que l'amusement à écrire ce qui n'est pas un mauvais texte, soyons honnête, mais plutôt un ouvrage où l'on sent que l'on est passé "à côté", comme si ce plaisir de raconter n'avait cessé de s'amenuiser au fil des pages, qu"'il avait fallu, à toute force, achever l'ensemble.

Il y a des textes - dans ce genre comme ailleurs - mille fois moins bon que cet "Un éclat de givre", assurément, et nous tenons à le préciser.
Pour autant, quel sentiment de vrai loupé éprouve-t-on en refermant un tel roman qui avait non seulement tout pour plaire, mais aussi tous les ingrédients pour satisfaire le plus irréductible des lecteurs, y compris de ceux explorant peu ces rivages littéraires. Tout y était, ou peu s'en faut, pour aboutir à un grand moment de lecture. On en ressort pourtant transi (un peu comme après le supplice de la douche écossaise...), désappointé et, indéniablement, déçu. Un certain manque de "bouteille", peut-être ? Seul l'avenir saura le préciser !
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Paris, période post apocalyptique. Pour moi, c'est un bon début. En tous cas suffisant pour que je plonge dans ce livre.
Alors oui, j'ai plongé, oui, je me suis promené dans un Paris dévasté (et pas à cause des surmulots), oui, j'ai retrouvé des lieux que je connais et que je ne reconnaîtrais peut être pas si j'accompagnais Chet. Et pourtant, j'ai peu vibré. le titre qui fait allusion à la Reine des neiges (Celle d'Andersen, pas celle de "Libérée, délivrééééééééée) apporte une pointe de douceur amère à cette aventure et cette douceur renforce le sentiment de désarroi (euphémisme) éprouvé en contemplant ce qu'est devenu notre monde.
Cependant, j'ai trouvé que les chapitres se suivent comme une succession de tableaux sans réel fil conducteur fort. Alors, la balade est plaisante, oppressante, étouffante, ou encore perturbante, mais je visitais des quartiers parisiens les uns après les autres pour tenter de comprendre où on allait. Et force est de constater à la fin de la dernière page, qu'il me reste trop de questions sans réponse à mon goût. Pour résumer, et cela n'engage que moi, c'est un roman qui est plus un roman d'ambiance que d'action.
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Le charme n'a pas opéré sans que j'arrive à déterminer précisément pourquoi.

L'univers qui se dévoile petite à petit est consistant, plein de détails que j'ai appréciés. le personnage principal est torturé, atypique, ceux qu'il croise, crédibles, variés. L'intrigue n'est pas en reste et m'a donné envie de tourner les pages.

Et pourtant, je n'ai pas été particulièrement emballée. Je suppose que c'est en parti causé par la "passivité" de Chet. Je le met entre parenthèse, parce que le jeune homme est loin d'être un contemplatif et le roman n'est pas avare en scènes d'actions, mais je n'arrive pas à mieux retranscrire mon ressenti. Il subit plus qu'il ne prend les choses en main et peut-être qu'un sursaut d'orgueil m'a manqué.

Je tenterais probablement d'autres écrits de l'autrice parce que la qualité du background, de la plume et de l'intrigue était au rendez-vous, malgré cette lecture en demi-teinte !
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J'ai bien apprécié le Paris décrit et son ambiance. Un mélange de vieux Paris avec des traces de technologies oubliées. J'aime quand le décor devient un personnage à part entière de l'histoire. J'ai reconnu le Paris d'aujourd'hui mais les changements post-apo étaient un peu minimes, mis à part certains endroits mis en avant par le récit, et donc plutôt inégal.
[...]
Il m'a manqué vraiment un petit quelque chose pour que ce soit plus qu'une bonne lecture et certaines autres choses auraient mérité plus de développement : Tess notamment, l'éclat de givre dans le coeur de Chet ; la fin, un peu rapide car finalement, le complot retombe un peu comme un soufflet ; et cette histoire des gens de la bordure (intriguée j'ai été !).
[...]
Un roman sympathique donc, à l'écriture maîtrisé et à l'ambiance travaillée, mais qui m'a légèrement déçue et qui aurait mérité de plus amples développements pour certains détails à mon humble avis.

[Plus de détails sur le bloug !]
Lien : http://le-fataliste.fr/justi..
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Un roman joliment écrit, mais que j'aurais aimé aimer plus.

Nous suivons Chett, dans un Paris post-apocalyptique aux doux accents de récit fantasy, une fantasy qui se fait tantôt médiévalisante, tantôt plus steampunk... L'univers dépeint par Estelle Faye est très bien rendu, à la fois onirique et fascinant, mais aussi parfois étouffant, poisseux.

Malheureusement, si j'ai accroché à l'univers et à l'écriture, je suis restée sur ma faim en terme d'intrigue : comme je l'ai dit, on suit Chett. Et si l'on sent qu'il pourrait y avoir des enjeux forts dans ses pérégrinations, il m'a manqué un liant, un fil rouge, qui aurait rendu matériels ces enjeux plutôt que suggérés. Tout nous apparait finalement comme des prétextes à nous plonger dans l'univers et dans la psyché du personnage au détriment des fils narratifs. L'histoire, c'est qu'on suit Chett. Point.

Ajoutons à cela un personnage principal très égocentré, à la limite du supportable (ce qui est probablement voulu par l'autrice, pour lui donner de l'ampleur... en ce sens le personnage est très bien écrit ^^).

Bref, au final, je suis passée un peu à côté de ma lecture.
Lien : https://youtu.be/gy0Awpl6u5U
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C'est avec impatience que je me lançais dans ma première lecture d'un roman d'Estelle Faye, et je dois avouer que je suis assez déçu. Ça foisonne de bonnes idées et de références, mais j'ai l'impression que c'est pour mieux masquer les failles de l'intrigue.

Le point positif du roman c'est bien entendu le personnage de Chet, à l'identité de genre fluctuante et bisexuel. Ce genre de représentation n'est pas courant dans la littérature, et c'est une très bonne chose que les LGBTQ+ soient plus présent·es dans la production littéraire.

La ville de Paris est également un élément central de l'histoire, et aurait mérité plus de développement, surtout dans cet univers post-apocalypse. J'aurais la même remarque pour certains personnages (Galaad ???) ou collectifs (les gitans à Notre-Dame c'est génial, mais ça nous laisse clairement sur la faim).

Le gros point noir, comme je le disais plus haut c'est l'intrigue, le déroulement de l'action, qu'on pourrait résumer à des cycles de «Chet est dans la mouise, et s'en sort grâce à un personnage qui tombe du ciel». Cela se répète plusieurs fois jusqu'au final du roman, et ça en devient exaspérant.

Je n'abandonne pas pour autant mon envie de découvrir le travail d'Estelle Faye, et j'espère que le cycle de Bohen sera de meilleure facture !




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Roman science fiction post apocalyptique. Un Paris dévasté, glauque qui ressemble à un immense quartier aux bas-fonds misérables, envahie de plantes génétiquement modifiées.
Dans cet univers, Chet, travesti en chanteuse de jazz dans les bars et cabarets de la ville va devoir enquêter malgré lui, sur le fournisseur d'une nouvelle drogue.
L'écriture d'Estelle Faye est riche, belle et permet de se plonger facilement dans son univers. En revanche l'histoire ne m'a pas du tout accrochée. Certe l'univers sombre, post apocalyptique, n'est pas ce que je préfère, mais c'est pourtant le plus gros atout que je trouve à ce roman. L'intrigue est simpliste et a peu d'intérêt à mon sens.
Finalement le personnage principal me laisse de marbre et j'hésite grandement à lire la "suite" de ses aventures intitulée "Un reflet de lune".
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Relu ce premier opus d'Estelle Faye avant de m'embarquer dans Un reflet de Lune. Il fallait que je me remémore certains aspects, quelques personnages oubliés et que je me replonge dans ce Paris post-apo.

Je n'avais pas oublié que j'avais beaucoup aimé l'ambiance. Ambiance musicale, autour de Chet, chanteur/se jazz dans des caves de Paris. Evidemment, rien que son prénom nous donne envie de fredonner quelques notes. Je me souviens aussi de Youn Sun Nah, et de sa voix feutrée qui résonne dans toutes les pages de ce livre. j'avais accompagné ma première lecture de Empty dreams, et j'ai beaucoup aimé l'album Lento que j'ai découvert à cette occasion.

D'autre part, j'ai beaucoup apprécié la peinture de ce Paris post-apo. Post-apo que j'apprécie. Ici, pas de bombe, pas de guerre nucléaire, non. Juste les hommes, et leur capacité à surexploiter tout. Il y a un côté réaliste qui m'a plu. Ce Paris post-apo évidemment me parle, j'aime autant cette ville que je la déteste, et les noms de rues, endroits, places m'évoquent beaucoup de choses puisque je les côtoie quotidiennement. C'est assez rigolo de passer dans une rue et de se dire tiens, Chet habite par là… Mais les contours de cette ville sont flous, elle se livre difficilement dans ce récit, et ce côté mystérieux ajoute à l'ambiance.

En revanche, côté intrigue, ça n'a pas collé. Je me suis retrouvée aux 4/5 emes du livre en me demandant comment tout ce qui avait été tissé jusque là allait pouvoir se terminer en beauté. Je m'attendais à quelque chose d'explosif, compte tenu du peu de pages qui restaient. Il n'en a rien été. J'ai donc trouvé l'intrigue assez plate, avec peu de rebondissements, et même cet essoufflement à la fin qui m'a laissée sur ma faim. J'ai eu la même déception à la relecture… C'est un très beau roman d'ambiance, mais il manque quelque chose. Ca ne suffit pas.

Une belle lecture donc, mais pas suffisamment pour que j'adore ce roman, et pas suffisamment pour que dans quelques mois, autre chose que des souvenirs brumeux de Chet, Notre-Dame et Empty Dreams me revienne.

Mais je me suis dit que le second tome allait peut-être répondre à un certain nombre de mes questions sans réponses et frustrations de lectrice ? Réponse à venir bientôt, dans la chronique d'un reflet de lune, que je viens de terminer :-)
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Je ne suis, en général, pas très attirée par les dystopies mais ici le résumé accrochait bien. J'imaginais l'histoire d'un anti-héros badass qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs caché sous les traits d'un chanteur bon-vivant.

Il y a un peu de vrai dans ce que j'ai imaginé mais ce n'était pas tout à fait ça. le protagoniste se découvre en même temps que nous. On survole les différentes facettes de sa personnalité sans jamais vraiment arriver à le définir. J'aurais apprécié que l'auteur aille plus loin dans certaines parties de l'histoire. On a l'impression de suivre l'histoire à grande vitesse.

Il y a une suite bien logique dans les événements qui nous conduisent à une conclusion correcte et tout aussi logique, difficile de le nier.

Il y a profusion de personnages, peut-être même trop, qui vont et viennent sans avoir le temps de les cerner et de les intégrer. Je pense que ça donnerai un peu plus de profondeur à l'histoire.

De plus, c'est un détail, mais je n'ai pas tout de suite compris le rapport entre le récit et le titre. On en fait bien allusion à certains moments mais peut-être suis-je longue à la détente où étais-je un peut trop dans le brouillard, cependant, j'ai eu du mal à faire le lien avant la fin, au moment où tout devient limpide quand au vrai but des aventures du protagoniste.

C'est un bon livre, l'écriture est bonne, néanmoins, ce n'est pas le coup de coeur que j'espérais.
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