En plein dans ma période vilains garçons, je décide après quelques recherches ( de livres pas de garçons, soyons claire la dessus ) de me lancer dans ces deux tomes sur lesquels j'avais lu pas mal d'avis positifs. Et pour une fois les avis étaient plus que mérités!!
Action, c'est le maître mot de ces deux romans! Avec une narration très simple et pourtant très bonne, sans répétitions, sans fautes de goût et sans excès de vocabulaire indigeste,
Ayleen Night instaure un sens de l'action immédiat très puissant. La tension inhérente au Milieu est présente à chaque page et sans pour autant y apporter trop de descriptions, elle parvient à créer de bout en bout une véritable atmosphère propre à l'histoire. Quand plus de détails pourrait manquer à d'autres récits, ici, c'est assez naturel et du coup plutôt étonnant ; les événements s'enchaînent avec beaucoup de clarté dans le procédé et de noirceur dans le contenu. Un effet tout en black and white à l'image de la tenue des hommes de main de la famille Dragonovitch. Ce n'est jamais vraiment effrayant mais toujours palpitant! Décrire un monde de mafieux sans tomber dans le fantasme n'est pas toujours chose aisée et pour le coup dans ces romans, le pari est assez réussi.
Les nombreux personnages qui encadrent les deux héros sont tous un plus nécessaire a l'élaboration de la trame et là où des décors sont peu présents, ce sont les personnalités diverses qui ornent à merveille un univers dans lequel on plonge en retenant son souffle.
Je pense sincèrement que l'auteur a su trouver précieusement un équilibre fragile mais constant ,toujours sur la corde raide, entre trop et pas assez , et que son univers mafieux est l'un des plus réussi qu'il m'ait été donné de lire dans le mm. L'auteur a pris grand soin de justifier avec logique et finesse le moindre risque d'incohérence et là où tu t'apprêtes à froncer les sourcils ben, paf tout s'explique, c'est très fort!
L'attente désespérée de Nikolaï est parfaitement retranscrite, on y lit de l'amour inavoué, de la chaleur, du besoin fragile et du sexe comme on aime bien sur. Il a cette façon, un peu éperdue qui le fragilise, de prouver qui il doit être dans un monde tellement brutal. Un monde qui l'a façonné lui donnant à la fois l'amour rassurant d'un père protecteur et la sûreté d'un avenir toujours assombri de violence. Nikolaï est un personnage parfois presque ridicule dans ses illusions de Dom de pacotille et ses jeux de bdsm plutôt gentillets (oui désolée je suis, pour moi la frontière entre un bon vieil épisode de Derrick et du bdsm est souvent floue) alors que c'est sa fragilité et sa détermination au bien être de son clan qui en font réellement un homme fort. C'est toujours quand il est proche de ceux qu'il aime que sa vraie position de dominant et de protecteur se révèle doucement. Sa faiblesse envers Damon, son garde du corps puis son bras droit, est tout simplement captivante tout comme le désespoir de sa promesse envers lui. Une relation entre ces deux hommes toujours brûlante même si, pour une fois, ce n'est pas le sexe qui fait exploser la charge émotionnelle mais bien cette puissante attraction contrariée entre eux.
Damon est -enfin !!!- le personnage hétéro pas si facile à jeter dans un lit, qui ne cède pas aux sirènes du GFY en 2 mn chrono, un vrai mec qui aime les femmes et qui est plutôt indifférent, sans être homophobe pour autant (là on a déjà évité un joli paquet de clichés et moi j'ai même pas eu l'occas de répertorier l'ombre d'un papillon #bonpoint). le seul bémol sera la présence d'un et d'un seul "fais moi tiens" que dans mon immense bonté j'attribuerai à de la fatigue créatrice ou peut être un vieux réflexe barbaracartlandien (bref, le reste est tellement jouissif que je te pardonne Ayleen!)-fin séquence émotion fondu enchaîné.
Le vénitien est un homme respectueux des autres (ceux qu'il ne bute pas bien sur ), des femmes et des sexualités différentes, qui se respecte aussi lui même et qui sait prendre le temps d'observer ses propres réactions sans jamais se mentir. Il ne cède pas à une impulsion magique sortie d'on ne sait où mais accepte difficilement l'affection naturelle qui se noue peu à peu entre lui et son patron. On comprends vite que si craquage (et fais moi confiance qu'a ce stade le craquage on l'attend la bave aux lèvres!) il doit y avoir ça ne saurait être une facilité scénaristique trop souvent usitée dans le mm. Cette résistance logique et intelligente que l'auteur a su créer est idéale pour renforcer la puissance du lien qui réunit les deux hommes (et accessoirement aussi, augmenter la quantité de bave produite coté lectrice #jaidesactionschezkleenex). On sait pertinemment que rien n'est facile, que rien ne change aussi vite entre personnes d'orientation différentes, que seule la naissance d'un lien moins contrôlable que la simple pulsion peut permettre à chacun de dépasser ses croyances.
C'est donc dans le tome 2 que l'on pourra troquer nos mouchoirs humides contre un bon éventail et enfin voir se concrétiser une histoire passionnante qui nous réserve visiblement encore bien des surprises.
Au final, une saga que j'espère très longue, avec tout un tas de perso n'attendant que d'être exploités et je mise beaucoup sur un couple Andropov junior et Mikhaïl. Je suis également sure que du coté de certains hommes de main genre Igor et Ivan il devrait y avoir beaucoup de matière à travailler (au corps? mouahaha) et dans ma folie addictive, je suis même prête à imaginer des trucs entre Sergueï et Losif, c'est vous dire! Yop.
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