Elle n'avait pas besoin de passion mais de tendresse afin de guérir les blessures du viol.Il prit le beau visage entre ses mains, caressa les pommettes, la ligne de la mâchoire. Il craignait de lui faire mal, d'esquisser un geste maladroit, de l'effrayer.
Elle avisa le titre du livre : L’apothicaire du diable. Qu'est-ce que cela signifiait ? En le feuilletant, elle eut le souffle coupé. On y décrivait l'utilisation de divers poisons ; il y avait de quoi se défaire d'une armée entière, totalement incognito ! Chaque substance était décrite avec une grande précision, les dosages et les effets analysés minutieusement.Pourquoi Michael possédait-il un livre aussi malsain ? S'y intéressait-il d'un point de vue intellectuel ? L’histoire regorgeait d'empoisonneurs fascinants : Lucrèce Borgia, Catherine de Médicis... Elles s'étaient débarrassées de leurs ennemis avec une habileté diabolique :gants empoisonnés, baumes pour les lèvres, parfums vénéneux... Mais historiquement, le poison était une arme féminine. Il était curieux qu'un homme comme Michael s'y intéressât.
Le décolleté mettait en valeur une gorge généreuse, et sa taille était si étroite qu'il aurait pu l'encercler de ses mains. Quoiqu'il l'eût vue souvent ces derniers jours, il avait l'impression de découvrir Cordélia pour la première fois. Autour d'elle, l'air vibrait, chargé du feu de la passion. Il éprouva un sentiment de danger et de tentation mêlés.Celui qui s'en approchera de trop près s'y brûlera...
Des gens qui ne sont pas de votre statut ne sont pas vos amis. Vous n'avez pas à m'interrompre, ni à donner votre opinion, à moins que je ne vous la demande. Cela n'est pas convenable. Je ne permettrai pas à ma femme de se montrer effrontée en public.
— Il est rare qu'une femme puisse disposer à son gré de sa fortune, mais je suis sûr que votre époux vous accordera une rente généreuse.
— Une rente sur mon propre argent ! Comme c'est injuste !