Une vraie déception: j'avais tellement aimé, autrefois, le théâtre poétique et exalté de Lorca, et spécialement les deux autres pièces de cette trilogie espagnole, mais
Yerma, vue récemment ne m'a ni transportée, ni bouleversée.
Elle m'a ennuyée, je le confesse.
Oui, les plaintes hystériques de cette femme en mal d'enfant -
Yerma veut dire stérile , en espagnol- dans le milieu rude et machiste où elle s'étiole auraient pu me bouleverser, mais non: je dois avoir un coeur de pierre!
Plus tristement, je crois que je n'ai plus cet emballement adolescent qui faisait vibrer en moi chaque phrase du théâtre de Lorca comme une flèche. (Même si sa poésie, elle , continue de me toucher , infiniment!)
Les temps ont changé, aussi : l'Espagne n'est plus franquiste, heureusement, et chaque mot de souffrance venu d'elle n'a plus ces résonances douloureuses d'autrefois.
Ce n'est pas la pièce qui a vieilli: c'est le temps qui a passé, le temps de l'histoire et celui de ma jeunesse "auquel j'ai plus qu'autre gallé"...