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EAN : 9782070360970
286 pages
Gallimard (19/05/1972)
  Existe en édition audio
3.75/5   662 notes
Résumé :
Imaginez Don Juan plein de remords et hanté par un mari trompé. Accablé de soucis d'argent, n'ayant le goût à rien, Veltchaninov est poursuivi par un homme en deuil. Troussotzky a perdu sa femme. Toute faute, pour Dostoïevski, doit être expiée, le péché engendre la maladie et la folie. Le vaudeville tourne au drame, car il y a une victime innocente, Lisa, une enfant. De qui est-elle ? L'éternel mari retrouvera une épouse, l'éternel amant sa vigueur et le jeu recomme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Ha, détestable, il l'est…!
Combien a-t-il pu l'abhorrer, ce livre, vaudeville comme façade, trop pourrie pour tenir debout, faux roman de genre, vrai pique à l'âme, authentique pièce de bord, apparement accessoire, sûrement centrale, difficilement tenable, la morale transpirant par les hauts de fenêtres, un affrontement n'en dépassant pas vraiment le cadre.
Dosto s'est fait mal.

Ce qui devrait importer le plus, forcément, c'est encore de parler de ses traductions.
Celle-ci par l'Age d'Homme, comme une évidence, pardonnant par là-même le réflexe corporatiste du bandeau « blurb », nous annonçant une redécouverte de la langue du maitre, que l'on aurait auparavant « flaubertisé », nous promettant une version sans artifices et pleine de répétitions, redondances signifiantes de ses obsessions, de lui-même.

Matériaux préparatoires en annexe, tortueux chemins narratifs accouchant de la bonne version, cent fois explorée jusqu'à paraitre la bonne, pleine d'erreurs à mesure qu'elles s'écrivent, jusqu'à presque sonner juste.

Une évidence, de la détestation, voire d'une certaine moquerie.
Longueur toute relative, délice d'exégète, vilain coup de canif ou méchante passe de rasoir, selon les goûts.
La spécialiste M.F. Kempf, lors de sa postface dont la longueur justifie le titre d'étude, se permet une lecture toute sémiotique de ce roman, tout en laissant de côté l'aspect peut-être le plus frappant de l'oeuvre du maitre, entièrement torturée d'interrogations morales, la pomme de la connaissance comme délice de salaud.

Veltchaninov — personnage principal, soit le « flamboyant » en français — est de ceux qui tranchent des deux côtés, laissant le soin au lecteur de détester sa vivacité, de supporter ses faiblesses, ou bien d'abonder en son bon sens.
L'éternel mari en question, dont le redondant patronyme en rappelle d'autres en apparence aussi stupides — l'Akaki Akakiévitch de Gogol en tête — ne cesse de surprendre, vivante interrogation dont on ne sait s'il faut l'inviter à un certain diner, ou bien si c'est nous-même qui mériterait d'en être l'attraction… cons que nous sommes à le tenir pour… bien qu'il en soit un fieffé spécimen…

Cet affrontement entre deux personnages dostoïevskiens jusqu'à la moelle tient toutes ses promesses, jusqu'au bout…
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Le personnage central de ce roman de Dostoïevski de 1870 est une femme fatale : Natalia Vassilieva, épouse de Pavel Troussotski, maîtresse d'Alexeī Ivanovitch Veltchaninov, le protagoniste principal du roman, ainsi que du jeune et riche Stépane Bagaoutov, et mère de la petite Lisa.

Le roman démarre avec la rencontre à Pétersbourg d'Alexeī avec "l'éternel mari" Pavel, au bout d'une période de 9 ans sans s'être vus, et qui lui apprend que sa belle épouse Natalia vient de décéder de phtisie (tuberculose pulmonaire).
Il lui apprend également que Natalia a mis au monde une fille qui a maintenant "huit mois et quelque".

Voilà le décor dans lequel le grand maître de la littérature russe classique et auteur des chefs-d'oeuvre mondiaux "Les frères Karamazov" et "Crime et Châtiment" fait évoluer 2 hommes qui n'ont, à part leur grand amour pour la défunte Natalia, strictement rien en commun. La description des rapports curieux qui s'établissent entre eux, relève à mon avis de l'art pur.

Pour Fiodor Dostoïevski (1821-1881) c'est une occasion de nous offrir ses vues sur l'amour, la fidélité, l'angoisse, la dépression, la destinée et l'échec, mais aussi sur la beauté et le bonheur. Il nous ouvre un vaste registre de nobles sentiments et, avec un certain cynisme bon enfant, leurs contraires.

Et comme l'a remarqué le philosophe académicien René Girard : "À partir d'un scénario de vaudeville Dostoïevski bâtit une fable angoissante sur la fatalité des rapports humains".

Pas étonnant que cette légende ait inspiré des adaptations pour le grand écran : en 1946, un film par Pierre Billon avec Raimu dans le rôle d'Alexeī Veltchaninov et, en 1990, une adaptation plus libre par Jacques Doillon sous le titre "La vengeance d'une femme" avec Isabelle Huppert et Béatrice Dalle.

Je termine par un passage crucial. Alexeī à Pavel : "Je pensais que vous n'étiez qu'un 'éternel mari', un point c'est tout ! "Comment ça un 'éternel mari', qu'est-ce que c'est que ça ?" "Comme ça, un type de mari... trop long à raconter."
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Lire Dostoïevski... un instant de bonheur !
Dans ce récit qui se passe à huis-clos entre Veltchaninov et PavelPavolvitch entre l'amant et le mari, nous assistons à l'étalage de ce triangle amoureux : Veltchaninov célibataire aux alentours de la quarantaine est un fieffé séducteur, un hypocondriaque qui prend soudain conscience de sa mauvaise conduite autrefois. Pavel Pavlovitch l'éternel mari, qui vient de perdre sa femme Natalia Vassiliévna l'objet de la discorde.
Lisa la fille de Pavel Pavlovitch constituera l'objet de chantage, l'objet souffrance sadique infligé par Pavel Pavlovitch à Veltchaninov
Dans ce récit Dostoïevski fait monter la tension non seulement entre les deux hommes mais aussi chez le lecteur qui, fouillant le texte cherche un éclairage.
La relation est ambiguë entre Pavel Pavlovitch et Veltchaninov, celui-ci ne semble pas vouloir se venger ou alors prépare-t-il une vengeance cruelle voire mortelle ? Il semble plutôt qu'il soit tiraillé entre la haine et l'amour car il avoue admirer Veltchaninov. Nous oscillons donc entre embrassades, pleurs, rires, humour grinçant et violences. Pavel Pavlovitch ne révèle jamais ses intentions et avec Veltchaninov nous sommes désorientés par « ce chaud-froid incessant».
L'analyse psychologique dans ce roman est d'une grande justesse. Pour peindre les sentiments, la misère et les bas-fonds de la nature humaine Dostoievski est surdoué. Et croyez moi le ton et l'ambiance n'est pas celui d'un vaudeville même si la situation peut semblait parfois grotesque. Cet affrontement est plutôt grave et lamentablement cynique.
Ce livre est profond et vigoureux, j'adore le génie de Dostoïevski !

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Un homme, un dénommé Trousotsky, devient veuf. En fouillant les papiers de son épouse, il découvre que leur fille unique… N'est pas la sienne. Elle a eu un amant. Il était laid, plus vieux qu'elle. Elle ne l'a jamais aimé, ça il le savait. Et ce bel homme charmant qu'il croyait être son ami, Veltchaninov, c'était lui qu'elle aimait. Un amour brusque, enflammé, sans lendemains, mais qui a tout de même débouché sur une fillette sage et modeste, aimante pour celui qu'elle croit être son père…

Un plan insensé nait dans son esprit malade : retrouver l'amant, lui faire comprendre que cette enfant est la sienne, et qu'elle devienne l'instrument de sa vengeance. Cette dernière est fort simple : utiliser l'amour qu'elle a pour lui. Sous un prétexte quelconque il la laisse à son vrai père, célibataire endurci. Bien ennuyé, celui-ci la confie à une famille de ses amis. Elle tombe gravement malade. Et ce père qu'elle aime tant… S'en moque. Et la laisse mourir, à la grande souffrance de Veltchaninov. Un esprit pervers seul sait les peindre DostoIevski, comme dans ‘'Le sous-sol'' ou ‘à propos de neiges fondues''. Hideux, méprisables, mais bon comme d'habitude on aurait envie de dire. Sauf qu'il y a une deuxième partie.

Et c'est sans doute le plus choquant : en quelques semaines à peine, pouf, la pauvre Lisa est oubliée ! Par son père de l'état civil comme par son père biologique. le premier a eu sa vengeance, le deuxième a souffert mais a trouvé la paix intérieure en visitant sa tombe ; les deux sont passés à autre chose, et voila tout. ‘'Autre chose'' en l'occurrence, c'est une jeune fille. Une adolescente plutôt, dont s'est entiché Troussotsky. Quarante ans d'écart ? Bah ! Ce sont des choses qui arrivent. Que va faire Veltchaninov ? Laisser faire ? Ecouter l'un de ses sursauts de conscience épisodique ? Ou renvoyer le mari à son statut de cocu ?

Un texte complexe, grinçant, où revient encore et toujours, en filigrane, le thème très dostoïevskien de la fillette maltraitée. Celui à lire juste après ‘'Le joueur'' si l'on veut rentrer dans son oeuvre.
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Attention, haute densité psychologique pour ce roman du doute, du pardon et de la rédemption.

Je lis Dostoïevski pour la première fois et voilà qu'il me pénètre instantanément et m'ébranle. Serait-ce dû à un atavisme quelconque, moi qui ai du sang russe dans les veines ? Et pourquoi pas ?

Les descriptions « balzaciennes » sont impressionnantes de réalité, appuyées qu'elles sont par cette fougue, cette folie, ces tourments slaves. Chaque phrase fait mouche.

Comment peut-on si bien connaître l'homme et si bien le transcrire ?
Les mots de Dostoïevski nous décrivent d'abord Veltchaninov clairement comme un hypocondriaque, ce qui est très habile car fait naître une méfiance du lecteur qui ne le quittera jamais totalement. A travers ces mêmes mots talentueux, la fougue, la folie, les doutes, la culpabilité latente, l'humilité, les souffrances de Veltchaninov nous émeuvent.
Plus loin la sournoiserie de Troussotzky transpirera à travers la description d'un geste, d'un sourire et même de la tonalité d'une voix.

Au fur et à mesure que le roman avance les doutes s'installent chez notre héros mais aussi, astucieusement, chez le lecteur : le mari (eternel) sait-il que celui qu'il prétend être son ami fut l'amant de sa défunte femme ? L'amant sait-il que l'enfant du mari est sa fille ? L'enfant est-elle persécutée, est-elle saine d'esprit ? le doute se mue petit à petit en angoisse.
La fine maîtrise de l'âme humaine que possède Dostoïevski lui permet à de multiples occasions de faire croitre l'irritation du lecteur à l'encontre de tel ou tel personnage et tout cela s'éteint par une attitude inverse, nous replongeant dans ce doute permanent qui à mon sens est le trait majeur et l'intérêt du roman.
Emportés, tout comme nous par le doute, nos personnages navigueront continuellement entre accusation, culpabilité, pardon, amitié, haine, admiration, détestation.

Un des derniers chapitres dont le titre « analyse » pourrait nous faire penser que des conclusions seront émises ne fait que nous plonger plus profondément dans le doute et nous fait prendre conscience de la difficulté qu'est le pardon et la rédemption pour nos personnages torturés. Il faudra vraiment attendre la fin du roman avec les points sur les « i » pour que les certitudes s'installent

Il est ainsi vrai que si au début on pouvait penser lire une comédie vaudevillesque, doucement cela se transforme en comédie dramatique puis en véritable dramatique mais avec un dernier petit clin d'oeil comique bouclant ainsi la boucle et me faisant ressentir ce roman talentueux comme étant bien loin d'une oeuvre mineure

NB je voudrais attirer l'attention de certains babeliautes sur le fait que l'amitié chez les russes peut paraître excessive, comme beaucoup de sentiments d'ailleurs. le russe ne sait pas faire les choses en nuances surtout s'il est épaulé par un verre de trop. le baiser sur la bouche, enfin. Il n'est qu'un baiser culturel et cordial symbolisant la paix et rien d'autre.

Petit résumé si ça vous tente :

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critiques presse (1)
Bibliobs
15 juillet 2013
Ceux qui n’aiment pas Dostoïevski épargnent «l’Eternel mari». Ceux qui l’adorent, comme Henry Miller, le placent au zénith de son œuvre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait déjà tout à fait nuit quand il quitta le cimetière pour s'en retourner chez lui. En route, non loin du portail du cimetière, il y avait une maisonnette en bois toute basse, où se trouvait une sorte de gargote ou de débit de boissons, par les fenêtres ouvertes on voyait les clients assis aux tables. Il lui sembla soudain que l'un d'eux, installé tout près de la fenêtre, était Pavel Pavlovitch et que ce dernier le voyait également et l'examinait par la fenêtre avec curiosité. Il alla plus loin et entendit bientôt qu'on le rattrapait; c'était en effet Pavel Pavlovicht qui courait derrière lui; l'expression paisible du visage de Veltchaninov l'avait donc attiré et encouragé alors qu'il l'observait par la fenêtre. Arrivé à sa hauteur il sourit, d'un air timide, mais plus de ce sourire d'ivrogne d'autrefois; il n'était même pas ivre du tout.
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[...] ... - "Dites-moi, Pavel Pavlovitch, vous n'êtes donc pas seul ici ? A qui est cette petite fille que j'ai vue tantôt chez vous ?"

Pavel Pavlovitch, très surpris, haussa les sourcils ; il posa pourtant sur Veltchaninov un regard clair et affable.

- "A qui est cette enfant ? mais c'est Lisa," prononça-t-il en souriant agréablement.

- "Quelle Lisa ?" murmura Veltchaninov, et quelque chose tressaillit en lui. L'impression était trop soudaine. Tout à l'heure, ayant vu Lisa en entrant, il avait été surpris mais n'avait eu aucun pressentiment, aucune idée particulière.

- "Mais notre Lisa, mais notre fille Lisa !" répéta Pavel Pavlovitch toujours souriant.

- "Votre fille ! Mais est-ce que Natalia ... Natalia Vassilievna avait des enfants ?" demanda timidement et en hésitant Veltchaninov, d'une voix quelque peu assourdie.

- "Mais comment donc ! Ah ! Mon Dieu ! En effet, d'où auriez-vous pu le savoir ? A quoi est-ce que je pense ? C'est après votre départ que Dieu nous l'a accordée."

Pavel Pavlovitch sursauta sur sa chaise comme s'il était en proie à une certaine émotion, d'ailleurs agréable.

- "Je n'en savais rien," fit Veltchaninov, et il pâlit.

- "En effet, en effet ! Qui donc aurait pu vous le dire !" répéta Pavel Pavlovitch d'une voix attendrie et suave. "Vous vous rappelez tout de même que nous avions perdu tout espoir, la défunte et moi, et voilà que Dieu nous a bénis. Ah ! ce que j'ai éprouvé alors, Lui seul le sait ! C'était exactement un an après votre départ. Mais non, moins d'un an, beaucoup moins ; si ma mémoire ne me trompe pas, vous nous avez quittés en octobre ou même en novembre ?

- Je suis parti de T ..., au début de septembre, le 12 septembre ; je m'en souviens très bien.

- En septembre ? vraiment ? Et moi qui croyais ..." fit, très étonné, Pavel Pavlovitch. - "Si c'est ainsi, alors permettez : vous êtes parti le 12 septembre et Lisa est née le 8 mai ; cela fait donc septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril ... huit mois et quelques jours, voilà ! Et si vous saviez comme la défunte ..." ... [,,,]
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C’était un homme qui avait vécu beaucoup et largement ; avec ses trente-huit ou trente-neuf ans, il était loin d’être encore jeune, et toute cette « vieillesse », comme il disait, lui était venue « presque absolument à l’improviste » ; il comprenait lui-même que ce qui l’avait si vite vieilli, c’était non pas la quantité, mais, pour ainsi dire, la qualité des années, et que, s’il se sentait faiblir avant l’âge, c’était par le dedans plus vite que par le dehors
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C’est une de ces femmes, songeat-il, qui paraissent nées pour être infidèles à leur mari. Ces femmes ne tombent jamais tant qu’elles sont encore jeunes filles. D’après la loi de leur nature, cela ne doit leur arriver que lorsqu’elles sont mariées. Leur mari est leur premier amant, mais après le mariage, jamais avant. Nulle ne se marie plus habilement et plus facilement. C’est toujours le mari qui est responsable du premier amant. Et tout se passe très sincèrement ; elles se considèrent toujours dans leur droit, et, bien entendu, parfaitement innocentes.
Veltchaninov était convaicu que ce type de femme existait réellement, mais il était certain aussi de l’existence d’un type de mari correspondant aux femmes de ce genre, mari dont l’unique raison d’être et de se conformer à ce type de femme. A son avis, le caractère essentiel de ces hommes consiste à être, pour ainsi dire, « d’éternels maris » ou, pour mieux s’exprimer, à n’être dans l’existence que des maris…
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[...] ... L'autre parut pétrifié. Ils étaient debout l'un devant l'autre, et se regardaient dans les yeux. Quelques instants s'écoulèrent encore puis, subitement, Veltchaninov reconnut son hôte.

Et, au même moment, celui-ci devina manifestement que Veltchaninov le reconnaissait : cela brilla dans ses yeux. En un instant, tout son visage sembla se détendre en un sourire aimable.

- "J'ai certainement le plaisir de parler à Alexéï Ivanovitch ?" dit-il d'une voix suave et chantante qui formait un contraste du plus haut comique avec les circonstances du moment.

- Etes-vous vraiment Pavel Pavlovitch Troussotzy ?" prononça enfin Veltchaninov, stupéfait.

- Nous nous sommes connus, il y a neuf ans de cela, à T ..., et, si vous me permettez de vous le rappeler, nos relations ont été très amicales.

- Oui ... Peut-être bien ... mais ... il est trois heures, et vous avez essayé pendant dix minutes d'ouvrir ma porte ...

- Trois heures !" s'exclama le monsieur tirant sa montre de sa poche et paraissant douloureusement surpris. "En effet, trois heures ! Excusez-moi, Alexéï Ivanovitch ; j'aurais dû y penser en entrant ; j'en suis tout confus. Je viendrai et m'expliquerai une autre fois, et maintenant ...

- Ah, non ! Si l'on s'explique, ayez la bonté de le faire immédiatement," dit, se ressaisissant, Veltchaninov. "Je vous en prie, passez le seuil ; les chambres sont là. Vous vouliez évidemment entrer chez moi, et vous n'êtes pas venu ici la nuit uniquement pour essayer les serrures ..."

Il était ému et, en même temps, quelque peu déconcerté, et il sentait qu'il ne pouvait réunir ses idées. Il en eut même honte : nul mystère, nul danger ; il ne restait plus rien de toute cette fantasmagorie que le sot visage d'un certain Pavel Pavlovitch. Pourtant il n'était pas tout à fait sûr que cela fût aussi simple : il pressentait confusément et avec inquiétude quelque chose d'étrange. ... [...]
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