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EAN : 9782290360446
256 pages
J'ai lu (20/04/2022)
3.79/5   17 notes
Résumé :
Glorifié en Occident pour avoir mis fin à la guerre froide et libéré le monde du communisme, Gorbatchev est aujourd’hui haï par les Russes qui le rendent responsable de toutes leurs difficultés.
Alors, qui est-il? Un réformateur visionnaire qui permit la chute du mur de Berlin ? Ou un idéaliste qui voulut détruire le système totalitaire, quitte à trahir les intérêts de son propre pays ?
Le Roman vrai de Gorbatchev est une enquête nourrie d’archives iné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Vladimir Fédorovski, né à Moscou et naturalisé français, conseiller diplomatique de l'URSS pendant la période de la glasnost et ami d'Alexandre Iakovlev, éminence grise de Gorbatchev, considéré comme l'inspirateur de la perestroïka, est bien placé pour expliquer le dessous des cartes d'un jeu initié par l'énigmatique Michael Gorbatchev. Un jeu de manipulation visant à accéder au pouvoir et réformer un pays à bout de souffle, contre le KGB, la nomenclatura et les conservateurs communistes, prêts à tout pour faire perdurer un système soviétique amplifié et verrouillé par Staline. On découvre ainsi pourquoi l'homme qui a fait cesser la guerre froide, encensé par l'Occident quand il était au pouvoir, est aujourd'hui détesté par la plupart des Russes, car selon Fédoroski, si Gorbatchev avait la volonté de faire des réformes démocratiques, et que sur le plan politique son bilan était plutôt positif, trop t'atermoiements l'ont conduit à perdre la bataille économique, essentielle. Reste que Gorbatchev et Yakovlev (bien que communistes), en étant les fossoyeurs d'un régime totalitaire en place depuis plus de soixante-dix ans, resteront dans L Histoire, écrit Fédorovski, avec leurs faiblesses et leurs forces parce qu'ils ont mis fin au système de la terreur : ils ont cessé de tuer.
Un livre important pour comprendre l'état d'esprit des Russes, en grande partie favorables aujourd'hui à la politique agressive de Poutine, censée leur rendre l'ancienne puissance mondiale incarnée par l'URSS, anéantie par les réformes désastreuses, selon eux, de Gorbatchev.

Merci à Babelio et aux Éditions J'ai lu
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Si j'ai choisi ce livre dans la dernière opération masse critique c'est que Gorbatchev a représenté pour moi la possibilité d'aller en Union soviétique.
En juillet 1989, j'ai fait partie d'un petit groupe de français qui est parti à Moscou participer à un chantier international.
Nous étions logés à l'université Lomononsov et notre " travail" consistait à repeindre les logements de fonction d'une usine de textile.
Gorbachev, alors, pour moi comme tant d'autres représentaient le chantre de la liberté.
Je fus très étonnée en me liant avec des russes d'apprendre que celui-ci était haï, détesté par beaucoup de soviétiques. le décalage qui existait entre l'image que nous avions, était phénoménale avec celle des russes.
C'est pourquoi, j'ai voulu lire ce livre qui tout en nous racontant le parcours de Gorbatchev nous donne bien des éclairages aux pauvres néophytes que certains d'entre nous sommes en politique.
Il faut dire, à ma décharge que je ne suis pas passionnée par la politique russe mais plutôt par sa culture.
J'ai appris en lisant ce livre, des choses étonnantes comme ce téléphone, le vertouchka, en français, le tourniquet. Un téléphone automatique, au nombre d'abonnés restreint installé à l'usage exclusif des membres du gouvernement. Staline le fera installer dans son bureau lui permettant de se brancher sur toutes les conversations des abonnés du " tourniquet". Beaucoup plus tard, ce tourniquet sera piégé par les services secrets américains.

Et, Gorbatchev, me direz-vous ? Quand ai-je retenu ?
Gorbatchev, c'est d'abord un tandem avec sa femme Raïssa qu'il rencontre encore étudiant, une femme qui fait corps avec son époux et la fonction et l'ascension de celui-ci. Une égérie, ce n'est pas rien !
Gorbachev, est un homme né dans un système, dans une idéologie communiste, habitué à la langue de bois, il devra se battre pour émerger et sortir une stature hors pair par rapport à ses prédécesseurs.
J'avoue , après la lecture de ce roman, avoir une certaine tendresse pour cet homme, voire une certaine admiration. Il a eu beaucoup d'aternoiements dit-on, d'hésitations, commis des erreurs...
Oui, mais il n'était qu'un Homme et son oeuvre restera à la postérité.
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Quel parcours étrange que celui de Mikhaïl Gorbatchev! Adulé en Occident, détesté en Russie où il est considéré comme le fossoyeur de l'empire russe, son passage sera marquant des années 80...
Pourtant son parcours sera "classique", du moins à ses débuts.
Il fait sa carrière d'abord en province, à Stavropol, d'où il est originaire, où il deviendra premier secrétaire du Parti de la région de Stavropol.

Sa carrière va ensuite décoller rapidement. Sa rencontre avec Yakovlev (qui fut d'abord ambassadeur au Canada), sera déterminante. Yakovlev avec qui il va mettre au point les réformes de "glasnost" (transparence) et "perestroika" (reconstruction). Gorbatchev va adopter l'économie de marché, ce qui va constituer une véritable révolution dans un pays habitué depuis si longtemps à l'étatisme et à l'économie planifiée.

Ses efforts de réforme ne rencontrent pas toujours l'adhésion de ses concitoyens: ainsi la lutte qu'il mène, à ses débuts, contre l'alcoolisme pourtant source de tant de maux, sera très impopulaire!

Le 11 mars 1985, lorsque Gorbatchev devient secrétaire général du CC du PCUS, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre!!
Le 22 décembre 1985, Gorbatchev nomme Eltsine chef du PCUS de Moscou, un personnage haut en couleurs qui va revenir quelques années après et qui annoncera la "fin" de Gorbatchev....
On ne peut pas parler de Gorbatchev sans évoquer sa femme, Raïssa, qui a marqué son temps également.
Une femme dont on a apprécié l'élégance et la présence charismatique aux côtés de son époux, après toute une longue époque de femmes de dignitaires soviétiques plutôt engoncées dans des tenues "mémère"....
Une épouse dévouée à son époux mais dont les initiatives ne seront pas toujours heureuses: ainsi elle voulait "contrer" Eltsine qui commençait à concurrencer Gorbatchev , en le "pistant" avec une équipe de télé lors de son voyage aux USA, aux moments où il se montrait en public en état d'ébriété avancée... las, Eltsine n'en a gagné que plus de popularité en URSS!!

Le livre de Vladimir Fedorovski est court mais dense et évoque très bien cette atmosphère crépusculaire des années 80, au moment où l'empire soviétique bascule et tous ses satellites à la suite...
Ainsi Gorbatchev va désavouer Erich Honecker, le leader est-allemand, peu avant la chute du mur de Berlin... Les Russes ne lui pardonneront pas d'avoir "lâché" l'Allemagne de l'Est...
Les grands moments de l'Histoire sont très présents dans le livre: ainsi ces mots fameux du président américain Reagan qui prononce ce discours devant la porte de Brandebourg à Berlin: "Mr Gorbatchev, open this gate.Mr Gorbatchev, tear down this wall." (12 juin 1987)
Et ce fameux coup d'Etat du mois d'août 1991, tenté par l'armée pour tenter de restaurer l'URSS. Coup d'Etat raté mais qui marque le début de la fin pour Gorbatchev.

Bref un livre vivant qui nous fait revivre cette Histoire pas si lointaine, même si le monde a bien changé depuis...
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Mikhaïl et Raïssa

Vient de sortir chez Flammarion le dernier Fédorovski intitulé le Roman vrai de Gorbatchev. Nous savons le talent de prosateur de l'auteur, nous pouvons ajouter sans crainte sa connaissance de Gorbatchev puisqu'il en fut un de ses lieutenants à l'international.

Tout le monde connaît dans les grandes lignes la percée de Gorbatchev à la tête du parti, du Soviet suprême, de l'Union soviétique pendant 6 ans 1/2 si je ne m'abuse qui vont marquer la chute du communisme à commencer par sa dislocation dans les pays européens. Gorbatchev avait cru pouvoir aller vers un compromis et faire évoluer le pays vers la démocratie, il s'est tout bonnement cassé la gueule et il a été prié de débarrasser le plancher. Difficile dans ces conditions de marquer l'histoire autrement que par la débandade dans ses rangs, déjà la nomenklatura sentant la fin proche du régime pensait plutôt à assurer ses arrières, en d'autres termes, elle préparait ses valises. Il eût été naïf de croire à un sursaut possible avec la perestroika, la glasnost et les purges au sein des anciennes équipes quand tout un système au passé très lourd qui portait encore les stigmates du stalinisme, avait failli. le parti communiste soviétique filait comme une peau de chagrin..

Fedorovski revient sur un peu tout ça et alimente d'anecdotes bien sur ce qu'il a connu lui-même comme grand témoin, de manière assez objective et réaliste surtout. Gorbatchev rompt avec la gérontocratie. Dans les années 70, il est déjà sur les rangs pour briguer le poste de secrétaire général mais reste patient, il croit en ses chances. Elles viendront à la fin des années 80. Mais il n'arrivera pas à juguler les problèmes économiques avec sa réforme de restructuration et à surmonter le mécontentement général de la population avec la glasnost. Des confrontations ethniques s'ajouteront à tout ça.

Le portait personnel de Gorbatchev qui est fait avec sa femme Raïssa, qui, avec sa prestance, son intelligence et sa beauté, aura un impact indéniable dans le pays en termes de popularité et au plan international, est fort sympathique. le couple Gorbatchev forme un vrai couple : ils font connaissance à l'université à Moscou dans les années 50, lui étudie son droit, elle la philosophie, il en pince pour elle, lui venant du sud parlant plus avec ses mains, elle venue de Sibérie est plus réservée, ne parle pas avec ses mains, résiste aux avances du jeune prétendant, non pas qu'elle s'en méfie, mais par éducation. le temps ne va pas être long où ils vont s'aimer tous les deux et ne se quitteront plus. Cette image est attachante. Au plan religieux, il faut noter, aidé en cela par la foi de Raïssa, Gorbatchev qui était athée deviendra orthodoxe.. Raïssa dira qu'ils ont vaincu la bête totalitaire. A la mort de Raïssa en 1999 des suites d'une leucémie, Gorbatchev va connaître un grand vide dans sa vie qu'il comblera tant bien que mal en se rapprochant de sa fille, en Allemagne notamment. Oui, désormais il ne sera plus le même homme... On conservera en tout cas l'image de ce beau couple formé par les Gorbatchev à la tête du pays auquel ils sont étroitement associés dans l'histoire pour avoir été les artisans de la chute du régime communiste qui aura marqué la Russie et au delà d'elle le monde entier pendant 3/4 de siècle, en termes d'influence.

Fédorovski, notre russe le plus français, avait commencé son livre par dire que les occidentaux aimaient Gorbatchev et les russes détestaient Gorbatchev . Je pense qu'il faut être plus nuancé que ça, je terminerai mon billet en disant que Gorbatchev bénéficie en Russie d'une aura de sympathie qu'on le veuille ou non, il a 90 ans, et qu'est-ce qu'on peut lui reprocher dans le fond : d'avoir mis fin au Goulag, aux exécutions sommaires, d'avoir précipité la chute des partis communistes coupables, en Europe et dans le monde et puis chez lui, en général ces choses-là s'arrangent avec le temps, non ? Quand les souvenirs d'un passé bien long sont à vomir ?

Merci Fédorovski d'avoir pensé à cette histoire aujourd'hui qui se lit agréablement, que tu connais bien, le moment n'est-il pas venu de faire la part des choses ?

A chaque fois que je lis un Fédorovski, je tombe au moins sur un chapitre dont je me prends à regretter qu'il ne soit pas doublé par trois comme si son unité n'était pas la bonne et qu'il mériterait à lui tout seul l'amplitude d'un court roman. C'est balayé à trop grands traits pour me ravir pleinement. Ca me fait penser à Philippe de Villiers qui avait reçu chez lui Alexandre Soljenitsyne et qui en avait écrit trois pages seulement dans je ne sais plus quel livre, alors qu'il avait été impressionné par son visiteur de marque.
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le roman vrai de Gorbatchev de Vladimir Fédorovski ( J'ai lu N°13468 - 252 pages )





Merci à Masse Critique pour ce cadeau. C'était le livre que je désirais lire en ce moment.

Je serais bien présomptueuse de dire que maintenant j'ai tout compris sur les problèmes russes.

Il faut comme mon père me disait lire plusieurs auteurs sur le même sujet pour se faire son opinion.

J'ai apprécié Vladimir Fédorovski car il juge le moins possible.

Il raconte au maximum les faits en donnant aussi ses sources.

Il retourne à l'époque de Staline pour bien nous faire comprendre le déroulement de l'Histoire.

Le démarrage de la Perestroïka et tous les évènements qui aboutissent à la chute du mur de Berlin et le morcellement de l'URSS.

Comment le couple Raïssa et Mikhaïl Gorbatchev arrive au sommet du pouvoir.

Comment ce pays immense est passé d'un régime totalitaire vers un semblant de démocratie pour aujourd'hui revenir à un régime totalitaire sous Poutine.

Sous Gorbatchev les russes étaient à 80 % pro-européens, aujourd'hui sous Poutine ils sont plus que 20 %.

Pourquoi selon l'auteur?

L'Europe s'islamise et n'assume pas son héritage judéo-chrétien. Ils diabolisent non seulement Poutine mais aussi la civilisation russe

Cette rupture constitue un grand danger.

Cet éloignement avec l'Europe a poussé la Russie dans les bras de la Chine....

Pour mieux comprendre le drame qui se joue aujourd'hui et ce qui se prépare pour demain, je pense qu'il est nécessaire de lire ce livre et certainement d'autres sur la Russie.

Mireine
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Gorbatchev appartient à la génération du peuple soviétique qui a été marquée par les plus profondes contradictions intérieures : l’idéalisme et le pragmatisme au quotidien, le dogme officiel et les doutes, la foi et le cynisme. Le clivage de ses jeunes années — penser une chose, en dire une autre et agir autrement — a marqué durablement notre homme. […] Gorbatchev redoute de se regarder dans un miroir, de communiquer ouvertement avec lui-même, « d’apprendre quelque chose qu’il ne connaît pas et qu’il craint de savoir » [Alexandre Yakovlev].
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Brejnev était un homme de compromis […]. Le système clanique et relativement complexe, qu’il avait instauré avec les républiques permettait à chaque dirigeant influent de disposer de son fief. […]
Mais cette liberté toute relative eut rapidement des effets pervers.Tirant à la fois parti des « biens du peuple » et de la main-d’œuvre rétribuée par l’État, une économie souterraine se mit insidieusement en place […]. Le terreau fertile de ce « marché noir » favorisa, dans la seconde partie du règne de Brejnev, la production en chaîne des premiers millionnaires rouges.
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Mikhaïl Gorbatchev espère naïvement que sa prise de risque en faveur de la réunification de l'Allemagne sera récompensée et que, selon sa formule, on va lui "renvoyer l'ascenseur". À l'époque, on lui a promis plusieurs fois que l'OTAN ne viendrait pas au-delà de la frontière est-allemande de 1990. Le secrétaire d'État américain, James Baker, lui précise même que l'OTAN ne progressera pas "d'un pouce vers l'est". À cette voix se sont jointes celles du président Georges H.W. Bush, du ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne de l'Ouest Hans Dietrich Genscher, du chancelier ouest-allemand Helmut Kohl, du directeur de la CIA Robert Gates, du président français François Mitterrand, du Premier ministre britannique Margaret Thatcher puis John Major, du ministre des Affaires étrangères britannique Douglas Hurd, et du secrétaire général de l'OTAN Manfred Wörner.

Alors même que l'Union soviétique avait reçu, avant 1991, l'assurance que l'OTAN ne s'étendrait pas vers l'Allemagne de l'Est, la Hongrie, la Pologne et ce qui était la Tchécoslovaquie sont invitées, au cours du sommet de Madrid en 1997, à se joindre à l'alliance. Des dossiers, récemment déclassifiés, prouvent que malgré le déni de l'OTAN, ces offres ont réellement été faites.
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Gorbachev appartient à la génération du peuple soviétique qui a été marquée par les plus profondes contradictions intérieures : l'idéalisme et le pragmatisme au quotidien, le dogme officiel et les doutes, la foi et le cynisme. Le clivage de ses jeunes années _ penser une chose, en dire une autre et agir encore autrement _ a marqué durablement notre homme.
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[…] la perestroïka ne fonctionnera pas comme prévu. L’arrIvée de Gorbatchev au pouvoir résulte avant tout de luttes intestines. L’homme le sait et entretient une totale ambiguïté avec ses opposants. Il sous-estime aussi les problèmes de l’empire, en particulier la crise.
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