Le conclave des ombres - Intégrale

Le Conclave des Ombres constitue pour moi ma première entrée dans la grande saga de Raymond Feist. Une entrée qui prend la saga en cours de route, puisque près d'une vingtaine de tomes la précèdent. Pour autant, je dois dire que cela n'a pas gêné ma lecture ni ma compréhension, même si des références récurrentes à des événements précédents développés dans la saga ou à des personnages connus sont bien présents. En d'autres termes, j'ai pu apprécier ma lecture et suivre sans mal, mais j'ai sans doute perdu certaines clés de compréhension et références !

Cette intégrale comprend trois tomes, les deux premiers centrés sur le personnage de Ser et sa quête de vengeance, et le dernier à un autre personnage de la saga que l'on n'aurait pas forcément vu venir. Si l'on est en présence d'une fantasy assez classique, j'ai tout de même apprécié ma lecture. On voit le personnage de Ser grandir et évoluer, changer également de manière considérable (parfois, j'ai eu un peu l'impression que ces changements n'étaient pas suffisamment approfondis, un peu trop rapides peut-être). Il est intéressant à mon sens de voir que s'il est clairement le héros et la victime dans l'histoire, il va passer d'adolescent naïf à homme accompli et prêt à tout ou presque, ce qui va lui donner des nuances de gris.

L'intrigue est plutôt bien ficelée et assez prenante, tout en m'ayant fait l'effet de faire office de trait d'union entre deux phases de la grande fresque de Feist (sans doute à cause de sa place assez loin dans la chronologie), surtout au vu de la fin du cycle. On sent bien, à mon sens, qu'on se trouve dans une intrigue qui amène vers un nouveau rebondissement, un nouveau volet de la saga.

Les ingrédients pour faire une histoire de fantasy classique mais appréciable sont là : vengeance, complots, magie, combats, violence... J'ai juste tiqué sur les ellipses parfois conséquentes qui permettent trop souvent de sauter d'un point à l'autre de l'intrigue en faisant des bonds dans le temps, parfois compréhensibles et parfois un peu faciles. Autre ressort que j'ai constaté : le nombre incalculables de fois où le personnage principal perd connaissance et se réveille dans un autre lieu et une nouvelle situation...

Au final, cela reste une bonne lecture facile et fluide, dépendant de si vous avez ou non des affinités avec la fantasy dite classique, et si vous recherchez de l'originalité à tout prix.

« le Conclave des Ombres » s'inscrit dans l'ensemble de la saga du monde de Midkemia. On retrouve avec grand plaisir quelques-uns des héros des cycles précédents,mais c'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux personnages tout aussi intrigants,sympathiques ou détestables mais,toujours passionnants. Raymond E. Feist nous transporte à nouveau dans un monde de magie,de complots, de meurtres et de trahisons. On frôle souvent les limites de la cruauté pour que triomphe le bien. Les personnages s'étoffent au fil du récit et,les buts véritables des uns et des autres paraissent de plus en plus troubles et sont même de prime abord quelquefois incohérents .Au travers des nombreuses intrigues,le personnage de Ser ne cesse d'évoluer et il n'a au final plus rien de commun avec le gamin ignorant et désemparé des prémices de l'histoire. Devenu en apparence un séducteur,introduit auprès des plus influents maniant à la perfection différentes langues et divers talents,il devra ignorer sa droiture et endurer maints tourments pour atteindre ses buts. Successivement courtisant,noble de premier plan,prisonnier puis guerrier conquérant,les épreuves auquel il devra faire face sont multiples. En plus de venger son peuple et rétablir sa dignité,il lui faudra mettre fin aux sombres agissements du magicien noir Leso Varen.dont on ignore la véritable nature,pour satisfaire aux desseins du conclave des ombres et honorer sa dette.
Le Retours du Banni conclut cette trilogie d'une façon quelque peu surprenante en se consacrant dans un premier temps au destin du duc d'Olasko le "méchant", exilé par les magiciens à l'autre bout du monde.On suit dans un premier temps avec déplaisir les tentatives de Kaspar pour rentrer chez lui et récupérer son rang.Elles s'accompagnent au grès des épreuves traversées d'une forme de prise de conscience de ses actes passés,de la futilité du pouvoir et de ses lamentables ambitions.Son parcours prend dés lors une toute autre dimension et suscite un nouvel intérêt.Dans ce mélange de nostalgie et d'abnégation on redécouvre le personnage et on se surprend en fin de compte à l'apprécier en dépit de ses exactions passées.Dans un final délibérément juste esquissé,Kaspar va rallier le conclave pour empêcher l'ouverture de failles entre les univers et mener un combat dont la source se situe en des temps ancestraux. La magie réapparaît de façon omniprésente,les dieux et leur folie surgissent en filigrane,Midkemia et l'univers entier sont à nouveau au bord du chaos et de l'anéantissement. Cette trilogie apparaît plutôt comme un roman intermédiaire,un trait d'union prologue à la "Guerre des Ténèbres" mais,l'ensemble est loin d'être inintéressant.L'auteur,fidèle à son style,nous apporte avec son récit le dépaysement,l'action et l'aventure inhérents à cette forme de littérature fantastique qui,si elle reste classique et sans grande originalité est néanmoins passionnante et de qualité.

Je ne note pas plus car je suis consciente de mon côté bon public pour ce genre d'histoire : un apprentissage de filou, qui gravite dans la haute société en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas, avec une vengeance en toile de fond... quand on coche autant de cases que j'aime, il aurait vraiment fallu que ce soit mauvais pour ne pas que je passe un bon moment.
Néanmoins, on ne peut tout de même pas dire que ce soit un livre exceptionnel. J'y suis allée un peu dubitativement, de précédents volumes de Krondor du même auteur m'ayant laissés un souvenir bof-bof et surtout oubliable...
Le bon point (qui est peut être simplement dû au format "intégrale" de cette édition ), est qu'au lieu de poursuivre l'histoire des deux premiers tomes une fois la "vengeance" accomplie dans un troisième qui aurait été poussif et totalement différent par essence de la ligne des précédents (le genre de dernier volume réalisé un peu par obligation pour les fans et pour les sous), on a un troisième et dernier volume qui continue l'histoire là où elle s'est arrêtée, mais en suivant le "méchant" cette fois-ci ! Et là, on continue d'être intéressé, car l'on retrouve tous les bons ingrédients précédents mais avec un personnage différent, qui évolue au gré des pages, en n'étant jamais un copié-collé de son prédécesseur. Car il n'y a rien de pire qu'un effet "on prend les mêmes et on recommence " !
Les mauvais en revanche sont un peu plus nombreux, et pour la majorité d'entre eux concentrés sur la fin. le manque de consistance de certains personnages (quand ce n'est pas le héros qui s'en retrouve dépourvu à certains passages clefs), les explications sommaires , quand elles existent (beaucoup trop de TGCM ) ou quand elles ne sont pas un peu farfelues, aboutissent à une fin précipitée et bâclée, avec une dimension multiverselle et surtout magique, qui fait passer l'aventure humaine contée durant plus de 800 pages auparavant comme dérisoire. Et va-y que je te rajoute des elfes dans les 20 dernières pages parce que je les ai oublié en cours de route et que sans ça c'est pas de la fantasy!
En bref, un peu dommage sur la fin, mais si vous êtes fans d'assassins en devenir qui font plein de filouteries pour cacher leur petit coeur brisé, ce livre s'adresse à vous.

[Attention possibles spoils !]x[en fait pas tant que ça]

Après une grosse déception avec Cent ans de solitude, j'avais besoin de réconfort avec de la bonne vieille fantasy, et c'est tout ce qu'on trouve avec le conclave des Ombres.

Je reconnais que le début de cette trilogie m'a laissé dubitative quant à l'originalité de l'oeuvre, puisqu'on parle beaucoup du Bien et du Mal, et ce d'autant plus que le jeune Serre m'horripilait de par sa naïveté et que l'écriture me paraissait simplette.

Nonobstant, j'ai bien fait de m'accrocher !
Les différents personnages dépeints par l'auteur gagnent en profondeur au gré des péripéties, et l'intrigue prend bien, sans longueurs ni pages sautées à cause de description trop hardues.

Je reproche malgré tout la fin de cette trilogie, qui me laisse sur ma... faim ! Désolée je n'ai jamais été forte en jeu de mots. Mais là vraiment je ne considère pas qu'il s'agit d'une fin de roman ! (Sans doute dois-je me renseigner car cet auteur semble avoir rédigé toute une floppée de livres dans cet univers qu'il a créé, et peut-être existe il une suite dans une autre trilogie... tout ceci me paraît bien mystérieux).

Une explication plus détaillée sur la magie aurait également été appréciée ; et vraiment, inutile de faire apparaître les elfes à 50 pages de la fin du dernier tome... tout ça pour les faire rayonner dans leur plus grand cliché et me donner des frissons de révolte.
Et pis on ne sait même pas ce qui est réellement arrivé à Bendamin, le mari disparu de la femme du désert que rencontre Kaspar !!

Mais bon dans l'ensemble et je recommande !

« Le Conclave des Ombres » est une des nombreuses séries composant la saga phare de Raymond E. Feist : Les Chroniques du Krondor. C'est aussi ma première incursion dans celle-ci... et dans l'Oeuvre de Feist tout court.


Je découvre ainsi un monde de fantasy tout ce qu'il y a de plus classique avec une histoire de lutte entre le bien et le mal au sein de laquelle se voit malencontreusement jeté notre jeune héros, Serre du Faucon argenté ou Ser Fauconnier. de la fantasy classique donc mais néanmoins de bonne facture. J'y retrouve tout ce que j'aime dans ce genre littéraire à savoir un beau (mais violent) voyage dans un monde imaginaire et dépaysant, des personnages attachants et une aventure épique. Gage de qualité, j'ai dévoré les trois tomes et il fut dure de lâcher leur lecture.


Pas besoin de lire les précédents romans de la saga pour aborder le Conclave des Ombres mais cela m'a donné assurément envie de me pencher un peu plus sur les Chroniques du Krondor.