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Toni Fejzula (Autre)
EAN : 9791033512738
304 pages
Ankama Editions (05/03/2021)
3.75/5   16 notes
Résumé :
2011 : L'ETA dépose les armes. Un armistice inédit qui bouleversera le destin d'une Espagne divisée par la haine et le nationalisme. Au coeur de ce conflit, deux familles, deux femmes : Bittori et Miren, amies d'enfance séparées par le terrorisme ; l'une est la femme d'un « assassiné », l'autre la mère d'un terroriste. 2011 résonne différemment chez elles. Deux points de vue, deux destinées... Librement adapté du best-seller de Fernand Arambaru, ce roman graphique b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Adapter un roman en roman graphique peut s'avérer être un exercice périlleux car le dessinateur ou la dessinatrice qui s'attaque à une pareille entreprise doit concilier le coeur narratif du roman original tout en y insufflant sa propre vision. C'est à cette tâche que s'attelle Toni Fejzula en adaptant le roman choral Patria de l'espagnol Fernando Aramburu, un roman qui nous retrace la période difficile des attentats de l'ETA à travers la vision meurtrie des différents membres de deux familles, deux mères. L'une a vu son mari mourir tué par le fils d'une autre. Deux familles qui nous conte à la fois l'amour et le déchirement du Pays Basque à travers les différents points de vue de ces deux clans dont chacun tente à sa manière de se reconstruire après le drame...

Sans nul doute, Toni Fejzula emploie avec intelligence tout les atouts du neuvième art pour façonner cette adaptation graphique d'un roman qui semble de base très dense avec cette multiplicité de points de vues. Un pari difficile que l'auteur parvint à surmonter mais la pente s'avère tout de même assez raide par moments.

Le plus difficile provient surtout de cette narration éclatée entre ces différents points de vues auxquelles il faut identifier la couleur choisie pour savoir qui parle ( par le biais d'un utile marque-page d'ailleurs) et une intrigue déconstruite qui entremêle différentes périodes avant ou pendant le drame sans véritable linéarité. En terme de narration, autant le dire, il faut aimer les romans graphiques complexes qui nécessitent de la part du lectorat une bonne attention. Même si, personnellement, j'apprécie l'ambition d'une intrigue éclatée, je dois avouer avoir eu du mal à dévorer ce Patria dans un premier temps. le texte balance entre répliques et voix-off, une lourde voix-off dont la couleur de fond renvoie à un personnage ce qui permet d'identifier la scène. le dessin est plutôt accentué pour chacun des personnages dont on finit par reconnaître la silhouette et les expressions, le tout baigné dans un léger flou de couleur et d'ombres sans un décor détaillé au millimètre près... C'est un dessin d'ordre émotionnel, un style qui veut primer la fraicheur du ressenti et de l'émotion plutôt que le confort tout en clarté d'un style plus réaliste et plus accessible. Mention spéciale à l'emploi de l'euskera, la langue propre au pays Basque qui renforce la sincérité de l'histoire et lui apporte davantage de coeur.

Par ce style plus baroque et plus indépendant, nous nous retrouvons en plein coeur d'un roman graphique pesant mais qui dégage un certain magnétisme une fois que nous l'avons ingurgité...

Les personnages sont plus familiers et on éprouve une certaine forme d'empathie pour ces deux familles qui se retrouvent coincées dans ce drame. Chacun tente d'y survivre à sa manière entre la mère d'abord coincée dans sa tristesse, celle qui reste profondément attachée à son fils malgré ses actes terroristes, le poète, le prisonnier qui se désabuse peu à peu, la fille qui décide de partir et de vivre sa vie, etc... Les différents membres de ces deux familles sont tous intéressants et la narration éclatée permet de suivre malgré tout leur évolutions autour de cette patrie à la fois adorée et haïe. On devine que le dessinateur a tenu à respecter la portée chorale du roman de base dans toute son intensité à travers ces différentes destinées jusqu'à une dernière case mémorable. A travers ces familles, le dessinateur reflète parfaitement la vision d'un pays qui se relève peu à peu pour un nouveau et bon départ.

Cette adaptation ne vous prendra pas par la main. Patria est un roman graphique assez dense, parfois lourd dans le traitement de sa fiction. Mais c'est malgré tout un album intense , intelligemment travaillé , qui aborde les thèmes du pardon, de l'acceptation et du courage dans une nation divisée mais qui tient bon...
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Ce roman graphique est un chef d'oeuvre au niveau graphique et surtout au niveau des couleurs, j'ai rarement vu une telle délicatesse, subtilité et harmonie dans les tons, leur agencement qui évoquent et illustrent les traits de caractères de chaque personnage de ce roman graphique : tristesse, méfiance, indifférence, colère, aveuglement, jeunesse, endoctrinement, désespoir, joie, violence ... certaines images sont de véritables tableaux que l'on souhaiterait agrandir pour en apprécier la subtilité des compositions ; Danijel Zezelj est le roi du noir et blanc et Toni Fejzula le roi de la couleur et ils viennent tous les deux de l'ex Yougoslavie.
L'adaptation du roman de Fernando Aramburu est très réussi dans le découpage et séquençage de l'histoire. Comme pour le roman graphique Salto de Mark Bellido et Judith Vanistendael, on débute sur l'oeuvre magistrale de Chilida qui ancre le propos dans la ville de Bilbao.
J'attends avec gourmandise les prochains Comics ou romans graphiques de Toni Fejzula. Merci pour ce roman graphique et pour ces émotions
Grégoire ANDRE
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En 2011, l'ETA annonce l'arrêt définitif de la lutte armée après plusieurs décennies sanglantes. 

C'est sur cette déclaration historique que s'ouvre cette histoire avec, au centre, le destin de deux familles autrefois étroitement liées. Deux femmes, deux épouses unies par une profonde amitié. Mais un terrible évènement va tout faire basculer.

En effet, le mari de Bittori a été assassiné par l'organisation séparatiste basque et celle-ci a dû fuir son village. Miren est quant à elle la mère d'un terroriste qui purge sa peine en prison. Son fils est-il l'assassin de l'époux de Bittori?

Cette adaptation du célèbre roman éponyme de Fernando Aramburu est un pari audacieux que relève avec talent Toni Fejzula. Un exercice difficile lorsque l'on sait que le texte originel fait plus de 600 pages.

Une lecture exigeante du fait des huit narrateurs qui s'entremêlent tout au long du récit et il m'a fallu plusieurs pages avant d'être pleinement embarquée. Un habile jeu de couleurs, qui nous permet de distinguer les différents points de vue, est matérialisé sur le marque-page qui accompagne l'ouvrage. Un outil indispensable face à la narration complexe et à la chronologie décousue.

Surmontée cette difficulté, cette histoire de pardon et de résilience est captivante. On replonge avec intensité dans cette période de troubles marquée par la terreur et la haine. 

Et graphiquement, c'est vraiment magnifique. Les couleurs, l'expressivité des personnages, l'atmosphère, tout est superbe et contribue grandement à la réussite de cette remarquable bande dessinée.

Un roman graphique dense, d'une grande richesse. Un récit choral poignant qui nous fait revivre un conflit qui a profondément meurtri tout un peuple. 
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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un roman graphique sublime avec des planches riches, aux styles variés et foisonnants. l'auteur joue sur les formes, les couleurs, adapte la force de son trait à la force du texte et de l'histoire.

une adaptation poignante qui ne laisse pas indifférent,

j'ai été bluffée par la qualité de l'ouvrage. le roman n'est pas facile à adapter et L'auteur le fait avec une réelle maestria.
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J'estime qu'un livre a deux missions : divertir et enrichir le lecteur. La deuxième mission est accomplie : j'ai beaucoup appris sur la période "ETA" du pays Basque et je comprends mieux les motivations et les dérives de cette époque heureusement révolue. J'ai apprécié la reconstitution fidèle des évènements et l'usage fréquent de la belle langue Euskara.
En revanche, je n'ai pas aimé l'histoire très sombre et dure, le graphisme, la police minuscule, le grand nombre de personnages à retenir que la représentation graphique brouillonne n'aide pas à distinguer.
Pour résumer : intéressant mais lourd.
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critiques presse (5)
Bedeo
02 avril 2021
Toni Fejzula adapte avec talent le roman de Fernando Aramburu dans cette BD fleuve. C’est avec beaucoup de talent et surtout d’amour pour les personnages du roman que Toni Fejzula s’est mis à la tâche.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LeFigaro
18 mars 2021
Un roman graphique magistral sur les passions politiques qui déchirent peuples et familles.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
BDGest
15 mars 2021
Adaptation exigeante, Patria est un album immersif, véritable réflexion sur la résilience comme sur le travail de reconstruction indispensable pour pardonner puis rebâtir.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
12 mars 2021
Cette très belle adaptation est une totale réussite. Un roman graphique magnifique qui permet à ceux qui ne connaissent pas Patria de découvrir cette œuvre étonnante.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
16 février 2021
Deux points de vue, deux destinées... Librement adapté du best-seller de Fernand Arambaru, ce roman graphique bouleverse par la portée de ses textes et la force de son trait et de ses couleurs taillés dans le vif de la violence terroriste.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Comment la veuve, l’orphelin et le mutilé affrontent-ils la vie après le crime ?
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Vidéo de Toni Fejzula
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