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EAN : 9782743660475
528 pages
Payot et Rivages (16/08/2023)
3.91/5   331 notes
Résumé :
C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. Vérita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (121) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 331 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 #2 °°°

Le premier chapitre agit comme un avertissement au lecteur qui peut encore rebrousser chemin s'il sent que ce roman sera trop éprouvant pour lui. On est direct dans la tête de quelqu'un, sans savoir qui. Ce quelqu'un est en train de torturer de façon atroce une jeune fille, elle aussi non identifiée, avant de la tuer tout en savourant les souffrances endurées par sa proie.

Trois pages après, retour en arrière, changement d'ambiance. Quatre lycéennes de milieu très aisé venant d'obtenir leur bac sont en vacances sans leurs parents au Cap, en Afrique du Sud. Elles sont insouciantes, prennent des photos instagrammables, s'amusent, totalement déconnectées de la réalité d'un pays violent. Et c'est là que le massacre inaugural joue sa partition. le lecteur sait que la violence va surgir, mais il est hanté par le suspense habilement mis en place d'emblée : laquelle sera la jeune fille assassinée ? qui est l'auteur de ce crime ?

Des questions qui deviennent des obsessions; elles assaillent, harcèlent, sensation renforcée par la structure narrative : sept narrateurs se succèdent, chacun apportant sa pièce à l'avancée vers la vérité, chacun avec un point de vue qui peut compléter ou contredire ce que le lecteur pensait jusque-là. Ce dernier est décontenancé par la tournure que prend le récit, démarrant comme un thriller classique pour basculer vers un quasi huis-clos mettant en scène une famille puissante, sorte d'Atrides sous acides, dont les secrets explosent à la figure du lecteur. Jamais on ne voit les ficelles, comme si l'auteur, tout en sachant parfaitement où il va, se laisser guider par des personnages qui semblent le surprendre autant qu'ils nous surprennent.

La force narrative de Jérémy Fel est impressionnante, construisant son texte comme une bombe à fragmentation qui décline toutes les variations de la barbarie et de la perversité dont un être humain est capable, jusqu'à la folie. Il y a trois scènes de violence explicite à la limite de l'insoutenable mais elles ne sont jamais gratuites, permettant à chaque fois de propulser le récit vers une autre étape.

Et puis au final, ce ne sont pas ces scènes qui épouvantent le plus. le vrai sujet n'est pas la violence, mais ce qui amène à la violence, les origines de la haine, la haine qui prend le contrôle d'une vie et créé des pulsions qui dépassent tout au point d'être un moteur de choix extrêmes. Les monstres n'existent pas chez Fel, il n'y a que des personnes qui commettent des actes monstrueux suite à un parcours de vie singulier. Et c'est ça qui est terrifiant.

D'autant que l'auteur force le lecteur à ressentir des choses qu'il ne veut pas ressentir, plongé qu'il est dans les flux de pensée faulknériens des différents narrateurs qui s'y déversent sans filtre, obligé qu'il est de les écouter se confier et ainsi d'entrer dans leur cerveau pour en partager les pires pensées. La littérature n'a pas vocation à être confortable. Et ici, elle est de l'ordre du ventre et de la morsure, laissant des traces physiques, organiques sur le lecteur. L'écriture de Fel magnétise, embrase et tranche, fond et forme en symbiose, aussi visuelle que suggestive.

" Despite all my rage, I am still just a rat in a cage " < The Smashing Pumpkins, Bullet with Butterfly Wings

Un tour de force. Une lecture marquante.

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Un roman d'une extrême noirceur. Nous plongeons dés les premières pages dans un univers d'horreur, là descente aux enfers de la folie humaine.

4 jeunes filles, dont une majeur, décident de partir en voyage en Afrique, une sorte d'émancipation, prouver à leurs parents respectifs qu'elles sont aptes à le faire.

Un voyage de rêves qui virent tout de suite au cauchemar. Une des jeune fille est retrouvée assassinée, dans d'affreuses douleurs, de monstruosités.

Dés lors, l'auteur nous mène dans un monde, de haine, de violences psychiques que physiques, un monde de racisme, de perversité. Il est plus facile de 'accuser une personne africaine qu' 'une personne européenne. Une enquête menée tambour battant, qui va s'avérer extrêmement difficile à dénouer. L'auteur décrit une mem histoire à travers les yeux des personnages .Un fond d'histoire d'une maison de l'édition où la corruption , un mot qui résume cet univers. Des secrets enfouis qui refont surfaces , nous sommes loin d'imaginer ces atrocités, qui ont perduré. Une question une seule qui a pu commettre un tel crime.

Nous trouvons le coupable , dans les derniers chapitres, il nous dévoile, sans état d'âmes son acte, une haine extrême qui la pourchasse depuis des années.

Un auteur que j'apprécie énormément, mais là il a mis la part très haute. Un roman coup de poing, il ne dégage aucune empathie pour les différents protagonistes. Il décortique avec justesse la psychologie des personnages.

Un roman qui peut paraitre dérangeant, traumatisante, les descriptions atroces donnent plus d'intensité à cette histoire.

J'ai commencé ce roman et il m'a été impossible de le lâcher .Une histoire qui nous prend aux tripes, un roman qui m'a scotchée, un roman où l'auteur m'a mis mes nerfs à vif.

La plume de l'auteur est subtile, démoniaque .

La lecture qui donne froide dans le dois , frissons garanties , totalement addictive.

Un récit qui nous tient en haleine du début jusqu'au dénouement final, une fin explosif.

Un véritable coup de coeur.

Je vous recommande à deux cent pour cent.
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Allo ?!! Les urgences psychiatriques ? Il faut venir vite, j'ai un patient pour vous …
Il s'appelle Jérémy Fel, il est en pleine crise psychotique.
Oui, ça dure depuis un moment, il a quand même réussi à écrire 507 pages d'affilée dans son trip.
Je ne suis pas sûre qu'il parvienne à se calmer, il est tout rouge, a un couteau dans la main et tient des propos délirants. Vous vous dépêchez hein, il me fait un peu peur là…
J'étais avertie que ça n'allait pas être une petite promenade de santé avec Jérémy, que je devais m'attendre à des moments trashs, gores, et ce dès le début. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai aucune envie de m'en faire un pote. J'aurais trop peur qu'il mette une drogue dans mon verre, ou m'attende avec un couteau dans la cage de l'escalier pour me faire la peau.
Je vous préviens que si vous avez une cave chez vous et des trucs à y faire, allez-y avant d'ouvrir le bouquin, sinon ça risque d'être plus difficile d'y descendre ensuite.
Après une scène inaugurale qui vous plonge direct dans un bain d'horreur, vous pouvez prendre aussitôt vos jambes à votre cou, profitez-en d'ailleurs, tant que tous ces membres sont encore bien attachés et fonctionnent à peu près comme il se doit…
Comme je suis un peu maso, j'ai décidé de rester en compagnie de 4 filles parisiennes, Juliette, Manon, Thaïs et Chloé. Si une est tout juste majeure, les 3 autres ont entre 16 et 17 ans. Pour se prouver qu'elles sont grandes, elles décident de partir seules en vacances, à l'autre bout du monde sans leurs parents, en Afrique du Sud.
Mais le voyage retour, l'une d'entre elles le fera entre quatre planches, sauvagement assassinée dans une cave d'un squat sordide d'un township du Cap.
Dans la première moitié du roman, j'ai dévoré les pages ventre à terre, avide de savoir qui était la jeune fille tuée parmi les 4 écervelées bobos, naïves et friquées, mais tellement touchantes. Et là incompréhension, peu après la moitié du roman, je comprends qui est l'auteur du meurtre. Si cela me ravit, dinde que je suis, je m'interroge, que va donc bien pouvoir me raconter ce cher Jérémy dans l'autre moitié de son bouquin ?
Stupeur, le polar bascule alors dans une autre dimension, bien plus psychologique celle-là, en m'immergeant dans la famille immorale et amorale de l'assassin, m'amenant à comprendre ce qui l'a poussé à son terrible passage à l'acte.
C'est machiavélique et haletant. J'ai eu l'impression de lire avec un géant qui me tenait par le col, un revolver sur la tempe, les pieds ballants pédalant faiblement dans le vide…
J'ai cependant nettement préféré la première partie, avec une plongée dans les pensées de différents personnages, qui se succèdent, livrent leur vérité, qui n'est pas forcément celle du narrateur précédent.
Un tour de force, une construction impeccable, les pièces du puzzle s'emboitent, les rebondissements s'enchainement sans temps mort, à l'exception de quelques scènes un peu gratuites.
Un auteur que je viens de découvrir avec cette lecture et que je ne suis pas près d'oublier …
Tiens, je vais me prendre une tisane et un petit Lexomil pour m'endormir ce soir …
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Le roman s'ouvre sur un prologue (procédé américain que je n'apprécie guère…) glauquissime et ultra-violent. Quelqu'un est en train de torturer une jeune fille et nous sommes dans sa tête, nous le voyons faire par ses yeux. Au moins, nous sommes prévenus sur ce que nous allons lire. Libre à nous de continuer. ● Quatre très jeunes filles, lycéennes, dont trois mineures ont obtenu de leurs parents la permission de faire un voyage en Afrique du Sud (!) et se retrouvent au Cap, dans une maison luxueuse. Elles sont heureuses de ces vacances, insouciantes, et veulent s'amuser même si pour cela elles sont obligées de rester dans les strictes limites des quartiers opulents et des lieux touristiques, en évitant la violence des townships, dont on sait pourtant, grâce au prologue, qu'elle va s'inviter dans le récit. On se demande alors quelle sera la jeune fille qui va y passer, et comment… ● L'auteur adopte le procédé à la mode des narrateurs multiples, et le récit progresse ainsi, parfois revenant ce qui avait été dit ou suggéré auparavant pour le corriger ou au contraire le confirmer. Jérémy Fel maîtrise à l'évidence ce type de narration et les pages se tournent toutes seules, le récit est très addictif, dès le début. ● le procédé permet aussi d'introduire le doute dans l'esprit du lecteur sur ce qui s'est vraiment passé, et cela, jusqu'au bout, de façon assez convaincante. ● le thriller avec meurtres barbares se double d'un récit familial qui prend de plus en plus de place – mettant en évidence une famille dont c'est un doux euphémisme de dire qu'elle est dysfonctionnelle. Elle serait plutôt composée de personnalités psychopathes, voire sociopathes… ● Mais malheureusement je vois aussi trois défauts à ce roman dont je m'étonne qu'il obtienne de si bonnes notes à la date où j'écris ces lignes (22/08/2023). Tout d'abord, pour un roman de ce genre les chapitres sont beaucoup trop longs : 7 chapitres pour 505 pages. ● de plus, le roman est pétri d'invraisemblances, dès le début : quels parents laisseraient leur fille mineure aller avec d'autres filles du même âge en Afrique du Sud, un des pays les plus violents de la planète ? ● Mais pire encore que cela, l'écriture de Jérémy Fel est remplie de termes impropres et surtout de maladresses voire d'erreurs de syntaxe, à tel point que cela gêne la lecture. J'ai relevé de multiples exemples, je n'en donnerai que deux : « Je dois me refréner pour ne pas appeler Raphaël et de tout lui jeter à la figure. » « [E]lle n'a pas voulu nous partager où elle a été »… L'auteur est aussi très friand de la proposition infinitive, qu'il utilise tout le temps et à toutes les sauces, y compris de manière fautive comme dans « Au loin, je discerne les décorations d'une maison clignoter. »... J'ai rarement lu un livre aussi mal écrit, et mal corrigé et édité, si toutefois il a vraiment été corrigé… Cela entache bien évidemment le livre tout entier et gâche en partie le plaisir de la lecture.
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Amateurs d'effroi frictionnel, ce roman est pour vous !

Quatre étudiantes décident de passer quelques jours en Afrique du Sud, histoire de se dépayser et de passer un peu de bon temps loin de leurs parents. le séjour touristique tournera rapidement au drame.

J'avais gardé un souvenir net du terrible psychopathe qui sévissait dans Héléna, et qui m'avait terrorisée. C'est donc un peu avec angoisse que j'ai abordé Malgré toute ma rage, le titre augurant d'une certaine violence. Je n'ai pas été déçue : cette fois les psychopathes sont la norme ! A part les quelques personnages jugés « godiches » par ceux qui font du mal leur pain quotidien, c'est un concours de perversité !

Jérémy Fel ne manque pas de dresser un portrait effrayant du monde de l'édition, qui permet aux assoiffés de pouvoir d'utiliser leurs atouts pour assouvir leurs pulsions sexuelles.
La famille n'est pas en reste : panier de crabes où chacun essaie d‘écraser ses proches.
On découvrira peu à peu la genèse du drame.

Le contrat du frisson que ne manque pas de susciter ce genre de lecture est totalement rempli ! On en ressort même un peu traumatisé et paranoïaque : après tout les personnages les plus sulfureux ont non seulement pignon sur rue mais aussi un certain charisme qui agit comme un piège impitoyable.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Trevor Dikela n'a pas du tout le bon profil pour être le meurtrier. Il s'agit, selon ses dires, d'une grossière mise en scène. Le gamin savait qu'il était foutu dans cette sordide histoire de proxénétisme et de meurtres d'adolescentes, et il a sûrement accepté de charger la barque avec un crime supplémentaire en échange d'une compensation. Une vie confortable en prison par exemple, ou une importante somme d'argent envoyée à sa famille. Ce sont des méthodes répandues dans les prisons d'Afrique du Sud. Tout le monde y gagne. Pour le bien-être de tous, il fallait qu'un Noir soit arrêté.
(p.241)
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...Selon Platon, n'importe quel homme qui porterait à son doigt l'anneau rendant invisible tuerait aussitôt son voisin et violerait sa femme. L'homme n'agit de manière juste seulement parce qu'il craint la répression pénale. C'est en grande partie pour cette raison que nos sociétés se sont construites. Nos ancêtres de la pré-histoire ne s'embêtaient pas avec les lois et la morale, ils massacraient leurs congénères au gré des envies et des nécessités, sans risquer le moindre châtiment, comme c'est d'ailleurs le cas pour le reste des espèces animales qui vivent en liberté sur cette planète. Les chiens qui aboieront le plus fort seront ceux qui régneront. Si nous restions à l'état d'enfants (sic), nous passerions notre temps à nous entre-tuer.

Dans tous les films ou romans de science-fiction narrant l'effondrement de nos sociétés, les survivants redeviennent les uns pour les autres des ennemis mortels. Cet instinct de prédation est inhérent à chaque être vivant ...
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Treize ans plus tard, je suis devenu le cliché même du flic dépressif et alcoolique. Celui qu'on a vu des centaines de fois dans des films, des romans et des séries T.V. Mais au Cap, si un flic ne finit pas dépressif et alcoolique, c'est qu'il est déjà mort.
(p.124)
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J'ai lu quelque part que le bras du meurtrier de cette scène appartenait au réalisateur lui-même. Ça me conforte dans l'idée que ceux qui réalisent des films d'horreur ou qui écrivent des romans du même genre le font en grande partie pour y sublimer leurs pulsions sadiques.
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Citant Marguerite Yourcenar :

"La première conséquence de ses penchants interdits est de se murer en nous-mêmes : il faut se taire, ou n'en parler qu'à des complices".
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Videos de Jérémy Fel (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérémy Fel
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, Jeremy Fel vous présente son ouvrage "Malgré toute ma rage" aux éditions Rivages. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2882011/jeremy-fel-malgre-toute-ma-rage
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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