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Marie-France de Mirbeck (Traducteur)Antoinette Nodot (Traducteur)
EAN : 9782070556304
128 pages
Gallimard (09/10/2003)
4.15/5   55 notes
Résumé :
Quelle faute a bien pu commettre Hua Xiayu, élève de l'Institut d'Art de Pekin et peintre promis à un avenir brillant, pour se retrouve
du jour au lendemain dans une fabrique de céramique au fin fond de la Chine ? S'il le savait..
Commencent alors ses épreuves : pauvreté, brimades, amour brisé, amitiés trahies et l'exil, enfin, dans un camp de rééducation. Seule la certitude de créer lui fera accepter l'inacceptable... Ce récit bouleversant sur la Chin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui prend aux tripes, remue, secoue, mais qu'on ne peut pas lâcher avant de l'avoir lu...

Le destin d'un jeune homme accusé d'être "droitier" lors de la révolution culturelle. Il va subir des humiliations, des coups, des brimades, connaître le camp de rééducation, et tout perdre jusqu'à la femme qu'il aime et l'enfant qu'elle portait...
Une histoire d'amour déchirante, une fidélité animale sans limite, un talent méconnu et détruit... Cette histoire est révoltante a bien des égards et reflète hélas le lot de tant d'artistes chinois de cette époque trouble.
Roman toutefois empreint d'une poésie colorée et lumineuse, qu'on lit en un souffle et dans lequel on perçoit un peu d'espérance en la vie à travers ce personnage hors du commun.

Il faut lire ce court récit. On n'en ressort pas indemne.

Challenge en choeur
Challenge multi-défis (item: un récit historique asiatique)
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Lorsqu'on prend un train de nuit seul, on croise les doigts pour ne pas avoir à partager le compartiment, ou du moins pour voir débarquer le moins de voisins possibles au cours du voyage. Mais il arrive pourtant qu'un passager vienne occuper une couchette de la nôtre, et qu'il exacerbe même notre pointe de déception en faisant un bazar pas possible. Voilà précisément ce qui arrive au narrateur du roman Que cent fleurs s'épanouissent, un écrivain renommé qui ne sait pas trop s'il doit se vanter de son art, ou le dissimuler : en effet, l'action débute en Chine, au début des années 1970, pas longtemps après la tumultueuse Révolution Culturelle.

A première vue, son compagnon de route ne lui dit rien qui vaille, d'autant plus qu'il voyage avec une caisse en carton qu'il manipule avec précaution, comme si quelqu'un se cachait à l'intérieur ; l'homme est-il fou ou dangereux ?

Bon gré mal gré, une discussion s'engage. L'étrange passager commence à raconter ses déboires de jeunesse au narrateur _et au lecteur, par la même occasion. Hua Xiayu, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, venait alors de terminer de brillantes études d'art et attendait d'être affecté dans un service administratif ou pédagogique de son école. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il apprit qu'une place d'ouvrier dans une usine de céramique l'attendait en province !

Croyant d'abord à une erreur, il finit par répondre à la convocation et à quitter Pékin et ses promesses. On est alors au début des années 1960, il n'est pas question de contester le système d'attribution des postes ! Peut-être quelqu'un nourrissait-il de la rancoeur ou de la jalousie envers lui, et a utilisé ses contacts pour broyer ses rêves ? Il n'aura guère le temps de chercher d'où est partie la balle, car une fois arrivé à Qianxi, les tuiles s'enchaînent...
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« Que cent fleurs s'épanouissent » est un mot d'ordre lancé par Mao dans les années 1960, invitant alors les intellectuels de tous bords à partager leur opinion sans avoir peur de quelconques punitions. En vérité, il s'agissait d'un moyen de savoir ce que pensaient les intellectuels et il y a bien eu des représailles, et pas des moindres.
Dans ce roman, Feng Jicai nous parle de sa rencontre dans un train avec un dénommé Hua Xiayu. L'homme raconte alors à l'auteur sa propre histoire. Si le début du récit a Feng Jicai pour narrateur, c'est ensuite Hua Xiayu qui prend alors le relais afin de retracer les éléments importants de sa vie : promis à une belle carrière dans les arts, il se retrouve du jour au lendemain envoyé dans une fabrique de céramique au fin fond de la Chine. Il est alors très clair qu'il a fait ou dit quelque chose qui n'a pas plu au gouvernement, mais quoi ? Lui-même ne le sait pas. Après des débuts difficiles, Xiayu refait tranquillement sa vie dans la fabrique, crée des liens avec certains artisans et un chien, mais aussi avec une jeune femme. Finalement, cet état de félicité ne va pas durer et il va être de nouveau envoyé encore plus loin.
Je ne vous en dis pas plus quant à l'histoire, je pense que c'est suffisant pour vous intriguer. Poursuivons sur les qualités de ce roman : s'il est destiné à un public jeune, il peut toutefois être lu par tout le monde car le sujet est très parlant. Il s'agit en effet de s'interroger sur les idées, les idéaux, ainsi que sur la répression qu'un gouvernement peut exercer, allant d'une sorte d'exil à de la torture, qu'elle soit physique ou psychologique. Feng Jicai ne fait pas de descriptions détaillées de tortures, et les enfants peuvent donc lire le livre sans problème, tandis que les adultes comprendront parfaitement l'horreur qui se joue tout au long du roman. Que cent fleurs s'épanouissent est bien écrit, bien traduit, et si l'on nous narre un épisode terrible de l'Histoire de la Chine, on a là un beau texte à découvrir. C'est assez paradoxal mais ça fonctionne très bien.
Quant aux personnages, je me suis attachée à eux en peu de temps (le roman fait 125 pages seulement) et ce sont surtout Xiayu et le Noir (c'est le chien) qui ont fait surgir chez moi de forts sentiments.

Un peu à l'image du titre, c'est une lecture à la fois belle et révoltante ; je vous conseille vivement Que cent fleurs s'épanouissent, l'histoire d'un homme féru d'art qui tente de survivre dans son propre pays qui lui est hostile.
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« Que cent fleurs s'épanouissent »… Par ces mots qui suscitent la critique, la liberté d'expression et qui sonnent comme un espoir, la population chinoise est invitée à exprimer librement ses opinions…
Hélas, les fleurs vont être très rapidement vénéneuses et le réveil sera brutal car Mao va expédier en rééducation tous « les droitiers » qui ont osé ouvrir leur bouche en répondant à son invitation.
Des campagnes anti-droitiers vont dès 1957 précéder la Révolution Culturelle.
C'est ce que va vivre, au fil des pages, un jeune artiste qui va être envoyé dans une usine pour y être rééduqué. Il va être victime de la folie de l'humanité. Il sera persécuté, humilié, brimé et torturé. Il va perdre tout ce qu'il a de plus cher y compris sa femme et l'enfant qu'elle porte. Seuls son art et l'amour d'un chien, vont l'aider à survivre.
Ce récit, destiné au départ à la jeunesse mais accessible à tous, est très intéressant sur le plan de l'histoire, mais est, surtout, bouleversant, révoltant et magnifique.
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J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai trouvé particulièrement touchant. le type d'écriture de l'auteur est très agréable à lire. Il ne décrit pas particulièrement les scènes de torture mais nous comprenons tout à fait à quel point elles sont horribles. le contexte historique est, lui aussi, très intéressant. Nous voyons bien à quel point le délit d'opinion était sévèrement puni lors de cette époque et à quel point cela était cruel. La fidélité qu'à le Noir envers Hua Xiayu est aussi particulièrement touchante, tous les deux sont très attachants.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Même anéanti par le plus profond des désespoirs, l'homme ne peut se résoudre à quitter la vie. Est-ce la peur de l'inconnu ou l'espérance insensée de jours meilleurs qui le retient? Peu importe qu'il soit bafoué, torturé, l'homme continuera, envers et contre tout, à vivre.

p. 149
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Ce soir-là, très tard, Dune n'était pas encore rentrée. J'étais inquiet mais je n'osais pas sortir. J'avais peur qu'on croie que je cherche à m'enfuir. Des bagarres avaient éclaté non loin de l'usine. J'entendais des cris, des appels au meurtre, des mots d'ordre qu'on hurlait. Et, par vagues successives, m'arrivaient le bruit et la fureur des désordres qui éclataient un peu partout. On avait brûlé les livres symboles des "Quatre Vieilleries" [La pensée, la culture, les moeurs et les coutumes de l'époque de Confucius]. De la cendre et des bouts de papier calcinés volaient dans la fumée épaisse et rentraient en gros flocons jusque dans ma chambre.
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J'ai découvert un monde, un monde infini.
Une phrase m'est revenue en mémoire. Une phrase de Picasso: "Le monde entier se déploie devant nous, impatient que nous l'inventions, non que nous le répétions." Je suis resté, pendant une demi-heure, devant mes porcelaines, sans rien dire.
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Pendant ces longs trajets, si on n’avait pas d'ami avec qui voyager, le mieux était encore ne ne pas avoir de voisin du tout.
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Au début, elle m'a donné une impression délicieuse de douceur et de volupté secrète. (...) Mais je n'étais pas parvenu à saisir une seule ligne nette qui aurait pu rendre compte de sa silhouette. C'est précisément ce qui m'a procuré cette sensation de jamais vu et me l'a rendue unique. Sa silhouette était floue comme l'esquisse inachevée d'un tableau. Elle aurait pu se fondre dans n'importe quel décor car les couleurs qui l'environnaient, la lumière, l'air même, tout s'accordait à ses moindres mouvements.
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Video de Jicai Feng (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Caricaturiste, auteur de bandes dessinées, peintre, illustrateur, Feng Zikai (1898-1975) est considéré comme l'inventeur d'un genre artistique nouveau, le manhua, néologisme chinois emprunté au japonais (manga) dans les années 1920. Il demeure profondément attaché à l'héritage de l'encre et du pinceau du lettré. Grand amateur de poésie, il élabore une caricature au style sobre et naïf, empreinte de lyrisme et d'humour, inspirée de modèles occidentaux et japonais et à laquelle il confère une identité chinoise.
Marie Laureillard, maître de conférences en études chinoises à l'université Lumière-Lyon 2, est membre de l'Institut d'Asie Orientale et copilote de l'équipe de recherches Langarts. Docteur en histoire de l'art, traductrice du chinois, l'un de ses axes de recherche porte sur les relations du texte et de l'image.
Broché - format : 15,5 x 24 cm ISBN : 978-2-343-13586-1 ? janvier 2018 ? 404 pages
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