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EAN : 9782020826914
160 pages
Seuil (21/07/2005)
3.7/5   20 notes
Résumé :
"Mouloud Feraoun était un écrivain de grande race, un homme fier et modeste à la fois, mais quand je pense à lui, le premier mot qui me vient aux lèvres, c'est le mot : bonté... Cet honnête homme, cet homme bon, cet homme qui avait dévoué sa vie au bien public, qui était l'un des plus grands écrivains de l'Algérie, a été assassiné..."
Germaine Tillion
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
" L' Anniversaire" est un roman inachevé. Son auteur, Mouloud Feraoun, a
commencé à l' écrire à la fin de l' année 1961. Il a écrit trois à quatre chapitres.
Mais malheureusement, le 15 mars 1962, lui et cinq collègues, travaillant au
Centre social de Ben-Aknoun, sont assassinés par un commando de l' OAS .
Ce livre est, aussi, largement auto-biographique car l' auteur revient à des
détails connus par les lecteurs du Fils du Pauvre,et d' autres livres de l'auteur.
Ce qu' on lit dans ce court roman, c' est que l' auteur évoque " Un amour
impossible" entre un algérien et Claire, une Française. Il évoque sa correspon-
-dance avec Albert Camus . Il revient sur l' obtention d' une bourse et sa réussite au concours d' entrée à l' Ecole normale de Bouzaréa et nous dit
le grand bonheur qu' il a ressenti.
Il nous apprend qu' il a fait un voyage en Grèce .Nous apprenons
aussi la visite d' Emmanuel Roblès à son villa natal.Une grande amitié lie
les deux hommes.
Avec ce court roman inachevé, l' auteur a tenté de nous faire parvenir
ses souvenirs mais pas tous ses souvenirs...
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J'ai découvert cet auteur dans une librairie à Marrakech, comme à chaque déplacements, j'aime y ramener des petites trouvailles littéraires. C'était à ce moment là : le fils du pauvre : « Une enfance et une adolescence dans une famille kabyle, pendant l'entre-deux-guerres. C'est, à peine transposée, la jeunesse même de Mouloud Feraoun que nous découvrons. Ce témoignage plein de vérité et d'une émotion qui se teinte volontiers d'humour est d'un admirable conteur, qu'on a pu comparer à Jack London et à Maxime Gorki. »

On y voyait ce jeune garçon devenir un homme grâce à une bourse et a son entrée dans une école supérieure pour y devenir instituteur. Un roman autobiographique très touchant et dont on ressentait son amour pour sa Kabylie natale. Sa plume est très fine et très élégante et c'est avec plaisir que j'ai commencé ce second roman en ma possession. Les quatre premiers chapitre sont ceux d'un roman qui devait voir le jour, celui d'une histoire d'amour impossible entre un algérien et une française pendant la guerre. Une histoire que j'ai trouvé compliquée à lire, dont on a du mal à suivre le fil conducteur. On passe du pronom « on » à « je » à « il » et au final on ne sait plus trop de qui on parle. Les tournures de phrases sont également très élaborées et très recherchées. Il maîtrise la langue française à la perfection mais pour ma part, une relecture n'est vraiment pas superflue pour tout situer. Ensuite nous avons des extraits de sa correspondance avec Albert Camus dont on apprend beaucoup de chose, pour ceux qui comme moi ne sont pas très attirés par sa bibliographie. Cela m'a donné envie de lire L'étranger… Nous avons également des extraits de son journal, où il nous parle notamment d'un voyage en Grèce qui l'a beaucoup touché.

Et enfin ce que l'on attend avec impatience lorsque l'on a lu le fils du pauvre, trois chapitres inédits qui devaient constituer le second tome de son autobiographie. On retrouve dans ces trois chapitres, sa plume légère et passionée. Il est passionné par son récit qui est l'histoire de sa vie et de sa famille. Il semble ne plus se contenir autant que lors des précédents écrits ou l'écriture était tellement soutenue… On retrouve le plaisir de le lire et on ressort de ce petit roman le sourire aux lèvres malgré un début compliqué et peu prometteur
Lien : http://www.wonderbook.fr/lan..
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ouvrage d'un grand homme comme Mouloud Féraoun , où il peint avec finesse sa sagesse et ses affinités avec Albert Camus , des pensées si profondes , une histoire d'amour inachevée et aussi un ouvrage inachevé ( l'anniversaire ) interrompu par la mort , un assassinat .
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Très beau texte, dense et court. Reflexions sur la vie, la guerre, l'humanité, la Kabylie. Phylosophique.
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juste un mot de Mouloud Ferouan un brave homme que j'admis énormément
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Que vas-tu donc écrire de si important pour tes semblables qui se moquent éperdument de ce que tu penses, comme tu t'es moqué toi-même de ce qu'ils pensent ?
Je ne vois qu'un moyen pour toi de les intéresser. Essaie donc de leur dire les quatre vérités. Les tiennes, n'est-ce-pas ? Tu te les dis à toi-même, tranquillise-toi, ils les prendront à leur compte. Les leurs aussi, à l'occasion, individuellement ou collectivement, si ça se trouve ! Vas-y, à fond. Ils te doivent bien ça tous les saligauds qui t'ont acculé à la retraite et finiront par t'avoir.
Il se peut, par ailleurs, que les réactions de Claire te préoccupent plus que celles des autres. Tranquillise-toi. D'abord, il ne sera pas facile de lire en son âme, en admettant même qu'elle soit totalement sincère avec toi et qu'un jour tu puisses sortir d'ici ton oeuvre à la main, prêt à la lui faire connaître sans modestie et sans honte. Ce jour-là, elle sera trop contente de t'avoir pour te reprocher quoi que ce soit : ensuite, ne doute pas un seul instant qu'elle t'aime pour ce que tu es à ses yeux et qu'elle n'arrivera jamais à t'expliquer, de la même manière que tu l'aimes sans que tu saches exactement pourquoi. Imagine-la en train d'écrire toutes sortes de petites saletés, l'aimerais-tu moins pour cela ? Alors ? Dis-toi enfin qu'à bien y réfléchir, il n'y a plus de Claire du tout. Vu que tu es là, dans ta petite chambre sur la terrasse et elle, là-bas dans l'autre camp avec l'autre clan, séparée de toi par la haine, la folie de la peur, séparée peut-être pour toujours, ne l'oublions pas
Oui, mon vieux. Il n'y a plus que toi, les quatre murs, la petite table que tu viens de caler avec un bout de carton. Tu aurais dû y songer plus tôt à ton cahier et ton stylo. Vas-y.
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Depuis l'annonce des "négociations", les Européens multiplient les attentats contre les musulmans sans distinction de personne. Et les musulmans tuent ou blessent autant d'Européens que faire se peut. Certes, voilà sept ans que la guerre dure et que les gens meurent, nous nous sommes tout de même installés, les uns et les autres, dans l'insécurité et la peur, mais il y a eu ici à Alger des périodes d'accalmie, après des moments difficiles, puis encore des moments difficiles suivis de périodes d'accalmie, si bien qu'on croyait révolus les jours les jours trop sombres de folie furieuse. Des milliers de pauvres bougres se sont effacés peu à peu, sans bruit, laissant la place à d'autres. Ces autres sont venus du dehors où ils ont laissé les ruines d'une existence périmée, ils remplissent les quartiers arabes, prolifèrent dans certains bidonvilles, en créent de nouveaux, envahissent les immeubles géométriques en préfabriqué ou en briques et qui sont des bidonvilles verticaux. Ils sont tous là, les repliés, les rescapés, les réfugiés, résolus à survivre et à se multiplier, décourageant les statistiques, l'administration qui voudrait se faire promotrice de progrès, l'armée à la conscience inquiète devenue matérialiste et révolutionnaire sociale, effrayant le F.L.N. qui se demande, comment, l'heure des nationalistes sonnée, prendre cette masse pour la nourrir et l'éduquer, épouvantant l'Européen qui se rend bien compte que ni les balles ni les bombes ne pourraient en venir à bout et le sauver du péril arabe, cette hydre aux millions de têtes qu'une faim séculaire réveille brusquement d'un sommeil séculaire pour dévorer et détruire.
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Oui, monsieur, devant l'ampleur de ce drame et son injustice, devant les souffrances de notre peuple, sa destruction qui pourra aboutir à son extermination, on voudrait renoncer à être algérien-français, ou algérien tout court, ou même français, pour être simplement humain, cesser de tuer, cesser de détruire, recommencer d'aimer...
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Un jour ,tu t'es mis dans la tête que le bon sens était la chose la mieux partagée du monde .Et depuis ,tu n'as jamais voulu te rendre à l'évidence . Simplement parce que cette vérité lumineuse était accompagnée d'une preuve plus lumineuse encore : oui ,écrivait le philosophe ,ce bon sens est si bien partagé que jamais personne ne se plaint de n'en avoir pas reçu beaucoup .Tout était bien du temps de Descartes,tout continue d'être bien à
présent .
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Une douce chaleur envahit la douleur par le bas , la submerge, la dissout et je pense à Claire que j' ai quitté pour dix jours, peut-être quinze, peut-être vingt . Quand je pense à elle, c' est toujours comme cela que ça commence.
Presque à l' endroit même de cette douleur, plus en dedans, je ressens d' abord un bien-être tiède et fluide qui me chatouille et se répand dans mon ventre, puis je la vois devant moi souriante, résolue, impérieuse .
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Mouloud Feraoun est né à :

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