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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Les chemins qui montent » de Mouloud Feraoun est un roman extrêmement dense.
Nombre de problématiques, de dilemmes, de fractures, de noeuds, et de failles y sont traités : Colonialisme, communautarisme, , exil, émigration, retour au pays, métissage tant ethnique que religieux, poids des traditions sociales, rapports inter-religieux, rapports politiques / économiques, place des minorités, émancipation des hommes et des femmes, éducation, santé, pauvreté.
On comprend, sous la plume de l'auteur, que La Kabylie, pays berbère, dans l'Algérie des années 1950, recèle toute la complexité des données et des enjeux auxquels l'Algérie indépendante allait devoir faire face.
Les cultures se font face.
L'amertume, la colère, la violence, la haine, le renoncement, la soumission, ou le désoeuvrement sont les venins que l'injustice, le racisme, la misère et la désespérance en un avenir meilleur injectent dans les veines d'un village.
Comment effacer la marque que le destin trace sur les fronts ? Destin qui n'est que l'ordre des choses imposé et entretenu par un pouvoir politique au service d'un intérêt économique. Marque, qui n'est que main mise sur l'avenir de toute une société.
Comment chasser la honte, la refuser, ôter cette main ?
Comment écrire sa propre histoire ? Ce récit pourra-t-il prendre vie ?
Avoir assez de force pour le croire, assez d'espoir pour le pouvoir...
Était-ce possible, réalisable en ces années décisives, de penser à reprendre sa place, gravir les chemins de l'indépendance, accéder à la liberté ?
Encore un très beau et intelligent roman de Mouloud Feraoun

Astrid Shriqui Garain
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De tous les romans que j'ai lus jusqu'ici, Les Chemins qui montent reste toujours particulier pour moi. Après ma troisième lecture, j'ai toujours l'impression de le découvrir et je ne me lasse pas de son air magique. Peut-être est-ce parce qu'il figure parmi mes premières lectures d'adolescence ; mais étant moi-même kabyle comme l'auteur et les personnages du roman, je dois dire que pour moi nul autre ouvrage, hormis peut-être La terre et le sang du même auteur et La Colline Oublié de Mouloud Mammeri, ne peint la vie en Kabylie profonde aussi minutieusement et avec autant d'authenticité. Bien que cela date des années 50, le cadre reste encore le même dans pas mal de villages, surtout pour ce qui concerne les valeurs de ces montagnards, le conservatisme pesant, sans parler du décor naturel qui est si admirablement, quoique tristement, décrit par Feraoun.
Dès la première page on compatit au malheur de Dehbia, et l'on se trouve tout de suite à la fin tragique d'un amour pas comme les autre que Feraoun nous permet de découvrir peu à peu. Mais le plus captivant et le plus émouvant surtout, est le journal d'Amer, amoureux de Dehbia qui s'est suicidé et auquel est consacrée la deuxième partie du roman. Amer est le fils d'une Française, Marie que les lecteurs de la Terre et le Sang connaissent, et est donc vu en tant que Français par les villageois et un peu mis à l'écart pour cela, quoique de père kabyle, comme c'est aussi le cas pour Dehbia à cause de sa chrétienté, mais le jeune homme ne s'en accroche pas moins à sa kabylité et à son appartenance à ses montagnes du Djurdjura qu'il n'épargne pas pourtant dans ces critiques et l'expression de sa déception surtout après avoir émigré et travaillé en France, ce qui lui a permis de goûter à sa mauvaise condition de « Bécot » tout en lui ouvrant les yeux sur certaines réalités du colonialisme.
Le style est on ne peut plus suave, clair et fluide, même s'il l'est plus dans la deuxième partie du livre, et après avoir relu un tel chef-d'oeuvre on ne peut que regretter encore une fois son auteur assassiné à la fleur de l'âge.
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roman d'amour
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Une petite merveille qu'il faudrait relire plus d'une fois pour tout comprendre....
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c'est un bon roman
Lien : http://google.com
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toop
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