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Citations sur Une écologie décoloniale (7)

Aussi la globalisation et la mondialisation correspondent-elles à deux processus différents, voire opposés. Le premier est l'extension totalisante, la répétition standardisées à l'échelle du globe d'une économie inégalitaire destructrices des cultures, des mondes sociaux et de l'environnement. La seconde est l'ouverture par l'agir politique d'un vivre-ensemble, l'horizon infini de rencontres et de partages.
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La reconnaissance d'autres cosmogonies, ontologies, voire d'une pluralité de mondes qui, par exemple, ne reprendraient pas cette distinction humain/non-humain, l'élude pas la tâche de cette cosmopolitique de la relation qui reste toujours guidée par la question suivante : comment composer un monde depuis la Terre et depuis sa pluralité constitutive d'autres et de leurs multiples ontologies ? Son point de départ suppose la reconnaissance conjointe des violences et destructions historique causées par les fractures coloniales et environnementales des cinq derniers siècles.
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Il n’existe pas de « nous » homogène et égal devant les catastrophes. Les luttes pour l’égalité et la justice ainsi que leurs mémoires ne disparaissent pas comme par miracle devant la tempête.
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L'écologie décoloniale articule la confrontation des enjeux écologiques contemporains avec l'émancipation de la fracture coloniale, avec la sortie de la cale du navire négrier. L'urgence d'une lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de la Terre est imbriquée dans l'urgence des luttes politiques, épistémiques, scientifiques, juridiques et philosophiques, visant à défaire les structures coloniales du vivre-ensemble et des manières d'habiter la Terre qui maintiennent les dominations des personnes racisées, et particulièrement les femmes, dans la cale de la modernité.
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Le Negrocène n'est pas un "Capitalocène racial" comme le propose Françoise Vergès, qui prendrait en compte l'exploitation des forces de travail racisées et les destructions environnementales pour la simple raison que le mot "Nègre", tel que je l'emploie, n'est pas synonyme d'une "race". Je suis ici l'approche non racialisante de l'esclavage d'Eric Williams, faisant du racisme le résultat et non la cause de l'exploitation économique et énergétique d'un ensemble d'êtres humains qui contribua au développement du capitalisme britannique. L'essentialisme ancré dans l'usage du mot "Nègre" a laissé penser à tort que cette condition sociale et politique était inhérente à l'épiderme des Noirs et ne concerne que les humains. Ici, le mot "Nègre" ne désigne plus une couleur de peau, un phénotype, n une origine ethnique ou une géographie particulière. Il désigne tout ceux qui furent et sont dans la cale du monde moderne: les hors-monde. Ceux dont les survivances sociales sont frappées d'une exclusiondu monde et qui se voient réduits à leur "valeur" énergétique. Le Nègre est Blanc, le Nègre est Rouge, le Nègre est Jaune, le Nègre est Marron, le Nègre est Noir. Le Nègre est jeune, le Nègre est vieux, le Nègre est femme, le Nègre est homme. Le Nègre est pauvre, le Nègre est ouvrier, le Nègre est prisonnier. Le Nègre est marron-forêt, le Nègre est vert-plante, le Nègre est bleu-océan, le Nègre est rouge-terre, le Nègre est gris-baleine, le Nègre est noir-fossile. Les Nègres sont les nombreux hors-monde (humains et non-humains) dont l'énergie vitale est consacrée par la force aux modes de vie et manières d'habiter la Terre d'une minorité tout en se voyant refuser une existence au monde.
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La prétention d'universalité de l'Anthropocène serait suffisante à absoudre les critiques de l’universalisme discriminant de l'Occident. Pourtant, se pourrait-il qu'une entreprise globale qui, du XVe au XXe siècle, était fondée sur l'exploitation des humains et des non-humains, y compris la décimation de millions d'indigènes des Amériques, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, le transbordement forcé de millions d'Africains et les esclavages multiséculaires, n'ait aucune relation matérielle ou philosophique avec la pensée écologique aujourd'hui? La crise écologique et l'Anthropocène seraient-ils les nouvelles expressions du "fardeau de l'homme Blanc" à sauver "l'Humanité" d'elle même? Fracture.
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Panser cette fracture permet de repérer les deux apories communes de l'abolitionnisme, de l'anticolonialisme et de l'environnementalisme. Première aporie : il est illusoire d'interdire la domination et l'exploitation d'êtres humains par d'autres êtres humains à travers l'esclavage, la traite négrière et la colonisation, tout en conservant une organisation sociale et économique qui a pour fonction l'exploitation coloniale de la Terre. Changer de politique implique de changer d'écologie. Deuxième aporie : il est illusoire de préserver des espaces naturels et des forêts de la Terre des désirs financiers de certains humains, dès lors que l'on accepte l'asservissement d'autres êtres humains à travers les dominations esclavagistes et coloniales : changer d'écologie implique de changer de société. Ces apories constituent une écologie coloniale, maintenant la séparation factice entre devenir matériel de la planète et des non-humains, et devenir social et politique des humains.
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