Ô joie, Swing et Pétillance!
Revoici Jocelyn et ses drôles de dames de la pension américaine pour dames "Giboulées".
La fin du tome 1 nous avait laissé, comme planté là sur le trottoir, comme récompensé furtivement du dernier baiser timide après une excellente soirée.
Y aura t-il un autre rendez-vous aux lecteurs?
C'est vrai qu'il fut sympathique ce récit et nous attendions de pouvoir flirter de nouveau avec ces personnages.
Jocelyn, l'étudiant frenchy, autorisé exceptionnellement à résider à la pension de filles( sous réserve de récitals de piano et de parties de poker négociés par la directrice, Artémisia).
Page, délaissant le bras de sa coqueluche de la critique du spectacle, contrainte et forcée.
Wendy "Manhattan", mettant sa carrière de danseuse entre parenthèses et s'engageant comme habilleuse de théâtre auprès d'une star des planches qui ne saurait reconnaître sa propre fille.
Felicity "Chic", qui enchaîne les spots publicitaires, tombe sous le charme d'un beau technicien des lumières taciturne et hanté par le souvenir.
Enfin, Hadley qui jongle entre les petits boulots de salles et l'éducation d'un petit garçon à la pension, garde l'espoir d'être retrouvé par son âme soeur, un ancien soldat éperdument amoureux et perdu de vue par mésaventure.
Nous renvoyons les derniers lecteurs qui prennent le train du Broadway Limited en route au 1er volume pour les détails, celui-ci ne manque pas de concours de circonstances romanesques qui devraient séduire et faire sortir les kleenex.
Vous le comprendrez à la lecture, nous déambulons dans le monde agité du spectacle et du showbizz de Broadway par le biais de ces demoiselles. Il y aura de l'amour, des rires, des larmes, du drame, des déboires, des bonnes étoiles, des danses joue contre joue, c'est Broadway.
Prêt pour une nouvelle danse romantique?
Malika Ferdjoukh nous propose un Shim Sham (danse de claquettes).
Malika Ferdjoukh poursuit le récit du groupe et étoffe même son champ des romances et des possibles avec la jeune domestique Charity, fortement courtisée par les livreurs et autres représentants en tous genres qui frappe à la porte de la pension. Chanceuse.
En quoi, l'aventure et mésaventure de Charity pourrait enrichir l'intrigue du tome?
Et pourquoi pas, pourrait-on répondre par légitimité sentimentale, mais il semble, si on ne se trompe pas à la lecture, qu'il y ait plus que cela dans son intervention.
Le contexte historique et politique de cette Amérique de 1949 très réaffirmé sur ce tome nous place précisément à l'affût et certains princes du tome 2 ne sont peut-être pas aussi charmants qu'ils en ont l'air.
Soyez sages, jeunes demoiselles, "Big Brother is watching you"
.
Notre jeune pensionnaire aux jolies nattes, Page, est reçue comme élève à l'Actor Studio. Enfin la chance de sa vie de faire une jolie carrière. Les choses seront très sérieuses pour se distinguer dans le talent. Une vraie pression.
L'auteure lève le voile sur les véritables origines d'Ogden, le neveu d'Hadley.
Cela ne rend le personnage d'Hadley que plus attachante et on lui souhaite enfin que la chasse aux jeunes hommes blonds dans les rues se soldent enfin par un heureux dénouement.
L'auteure a offert aux lecteurs du tome 1 un indice de poids.
La narration n'est jamais monotone, l'auteure varie, alterne les chapitres avec le concours des différents personnages bien entendu mais aussi en jouant des formes de discours, en entrecoupant parfois le récit d'enregistrements sonores ou de correspondances, Jocelyn tente par cela de restituer à sa soeur jumelle l'ambiance tumultueuse dans laquelle il est immergée. Dido, sa voisine et petite copine, l'entraîne dans ses combats et ses manifestations, ce n'est pas sans risques.
Nous l'adorons le "dragon", la digne, imposante, élégante et mystérieuse Artémisia, directrice de la pension. Les petites parties de poker nous l'on mise dans la poche et un flashback nous éclairera sur la nature romanesque et enflammée qu'elle tente de cacher à ses petites pensionnaires.
Qui lui a brisé le coeur?
Manhattan est plus qu'intégrée à l'intrigue historique évoquée plus haut, à cause de la mauvaise publicité qui plane sur son "père", le grand acteur Uly Styner. le renfort d'un personnage de l'entourage, Ruben, dont on sait qu'il lui est désormais précieux (pour des raisons évoquées dans le tome 1) ne sera pas de trop pour passer au travers de l'orage médiatique.
Manhattan arrivera t-elle à cerner le personnage et à lui pardonner?
Enfin, Felicity "Chic", fonceuse, piquante et aventureuse. La belle qui collectionne les amourettes est toujours prête à se brûler les ailes près du feu du technicien Withey, un qui n'est pas indifférent à son charme mais néanmoins ne lui mange pas dans la main et se trouve plus hanté dans ce tome 2 que jamais.
Comment peut-on être si absent à des rendez-vous sentimentaux?
Les lecteurs du tome 1 le savent déja et bien entendu nous avons envie de voir si ce coquin de sort réunira enfin les êtres qui s'aiment.
Plus de tension, de fureur, toujours son lot de petits guests qui croisent nos personnages, son lot d'actes manqués, à courir après le train pour ne pas manquer sa chance.
C'est encore un tome très plaisant, une série d'un charme prenant et envoûtant.
Un joli souffle.